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arable par leur mode de développement, il faut des labours moins nombreux qu'après une récolte de céréales, pour obtenir l'ameublissement réclamé par la prochaine emblavure.

Les plantes qui font l'objet de nos cultures, n'ont pas toutes les mêmes exigences sous le rapport de l'ameublissement du sol. Il en est qui réclament une terre parfaitement bien remuée et divisée; d'autres, au contraire, se plaisent dans des Mais les labours n'ont pas uniquement pour obsols auxquels des façons mécaniques peu nom-jet d'ameublir le sol, ils doivent également conbreuses ont laissé une certaine consistance. Celles-courir à la destruction des mauvaises herbes. ci se contentent donc d'un nombre de labours qui serait insuffisant pour assurer la réussite des premières. Au surplus, pour arrêter le nombre de labours dont une terre a besoin, il est indispensable de tenir compte des façons qui lui ont été données pour la récolte précédente, et de la manière dont celle-ci se comporte à l'égard du sol qu'elle occupe. Les façons données en vue d'une récolte peuvent encore se faire sentir sur celle qui lui succède. C'est ainsi, par exemple, qu'après la culture des pommes de terre, qui exigent une terre très-bien préparée et des soins d'entretien multipliés pendant leur croissance, qui agissent, en outre, mécaniquement sur la couche

Celles-ci se multiplient, dans certains cas, avec une facilité désespérante, et quoique les assolements bien combinés fournissent les moyens de leur faire une guerre efficace, il est des circonstances où, pour les maîtriser économiquement, il faut avoir recours à des labours réitérés. Cela peut occasionner un retard dans les semailles, et même obliger à laisser la terre en jachère pendant un certain temps. Dans tous les cas, les façons de labourage doivent toujours être ordonnées de manière à arrêter la propagation des plantes adventices, et à contribuer au maintien de la propreté du sol qui ne saurait être négligée sans porter préjudice aux produits de nos cultures.

CHAPITRE VI.

DES HERSAGES.

Indépendamment des labours, d'autres façons sont encore nécessaires pour préparer le sol à recevoir nos ensemencements, et assurer aux plantes une station conforme à leurs exigences. La charrue détache des bandes de terre continues qui, si ce n'est dans des sols dont les molécules ont entre elles fort peu d'adhérence, ne se désagrégent point sur le versoir, de sorte qu'après son passage, le terrain labouré présente ordinairement une surface fort inégale. Si l'on commettait l'imprudence de répandre les graines sur un sol en pareil état, un grand nombre rouleraient inévitablement dans les cavités que laissent entre elles les tranches soulevées, et, parfois, imparfaitement retournées par la charrue, et seraient ultérieurement enterrées sous une couverture de terre trop épaisse, ou ensevelies sous des blocs volumineux et cohérents, qui opposeraient un obstacle infranchissable aux organes des jeunes plantes. Aussi est-il indispensable, avant de procéder aux semailles, de diviser les bandes de terre restées intactes, de pulvériser les mottes et de bien égaliser la surface du sol. Cette préparation, pour être entièrement satisfaisante, exige souvent l'emploi de plusieurs instruments, mais elle réclame, surtout, l'usage de la herse. Celle-ci rend, toutefois, encore d'autres services au cultivateur, car on s'en sert également pour recouvrir les semences, pour mélanger les engrais pulverulents avec le sol, ainsi que pour détruire les mauvaises herbes. On l'utilise aussi, avantageusement, pour donner, au printemps, des façons d'entretien aux blés d'hiver et aux prairies artificielles, et on la fait

passer, quelquefois, sur les terres gazonnées que l'on veut défricher, avant d'y mettre la charrue. Les herses différent entre elles par leurs formes et par la matière qui entre dans leur confection. Les unes sont entièrement construites en bois ; les autres portent des dents de fer insérées sur un châssis de bois, et il en est chez lesquelles les dents ainsi que le châssis sont en fer, mais elles sont encore peu usitées sur le continent.

Les herses construites tout en bois conviennent surtout dans les sols de faible ou de moyenne consistance, et pour donner des façons légères; mais, dans les terres compactes, rebelles à la culture, et qui se durcissent fortement pendant les chaleurs, la préférence doit être accordée aux herses munies de dents de fer qui, dans ces conditions, possèdent une incontestable supériorité.

Dans la construction des herses, on doit avoir bien soin de n'employer que du bois dépourvu d'aubier et parfaitement sec. Si l'on néglige cette dernière précaution, le bois subira le retrait sous l'influence de la chaleur, et l'instrument sera promptement détraqué. Pour que la herse réunisse toutes les chances de durée, il faut également que l'assemblage des pièces soit fait avec précision et solidité. Pour la confection des dents, les bois cassants, tels que l'acacia, doivent toujours être répudiés.

La forme des herses varie suivant les localités. Les unes sont triangulaires, carrées ou trapézoïdales; d'autres présentent la forme parallélogrammique, et l'on en trouve qui n'appartiennent à aucune de ces catégories.

sur le châssis, et l'on a, depuis longtemps, signalé aux constructeurs un procédé simple qui permet d'obtenir ce résultat. Ce procédé consiste à prolonger la ligne de tirage AB(fig. 116), en arrière du cadre de la herse, jusqu'en C, par exemple, et à couper cette li

La herse triangulaire (fig. 113) est très répandue. | à éviter en répartissant convenablement les dents La herse parallelogrammique, dite de Valcourt, (fig. 114 et 115), l'est moins, mais elle vaut cependant mieux, car elle possède des avantages que l'autre n'a pas. Toutefois, une herse, quelle que puisse être sa forme, ne donne un travail régulier et complétement

efficace que quand elle Fig. 113. est bien construite. Les

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gne par une per-
pendiculaire MN
sur laquelle on
marque d'abord
les deux points
0,0', qui corres-
pondent aux
deux dents ex-
trêmes de la he-
rse, c'est-à-dire
à celles qui doi-
vent limiter la
largeur du train.
On divise ensuite
l'intervalle com-
pris entre les 0
points 0,0' en
autant de parties
moins une que l'on veut avoir de dents sur la
herse, puis, par chacune de ces divisions, on
mène, à la ligne de tirage prolongée AC, des pa-
rallèles, qui, par leur rencontre avec le châssis,
marquent lespoints où l'insertion des dents doit se
faire. Ainsi construite, la herse réunit les qualités
que l'on en exige, si, du moins, elle offre les ga-
ranties de solidité désirables.

M

Fig. 116.

C

Construction d'une here.

Les dents de la herse ne doivent pas être trop rapprochées, sinon les mottes de terre pourraient, en s'accumulant devant elles, entraver la marche de l'instrument. Il importe également qu'elles ne soient pas trop espacées, car alors leur action sur le sol serait nécessairement fort incomplète. L'un de ces deux inconvénients serait inévitable, si les dents étaient placées sur une seule rangée; on les a évités en disposant les dents sur plusieurs lignes. Et cette disposition présente, au surplus, cet autre avantage à savoir que les mottes, une fois engagées entre les dents de la herse, sont soumises à des percussions réitérées avant de s'échapper, et sont plus sûrement divisées.

La herse triangulaire bien construite peut, sans doute, faire un bon travail, mais elle n'offre pas les mêmes avantages que la herse parallelogrammique. Celle-ci est pourvue d'une chaîne qui peut, au moyen de crochets dont les limons latéraux sont munis à leurs extrémités, s'adapter aux deux côtés du parallélogramme, et à l'aide de laquelle on modifie, à volonté, le règlement de la herse. C'est à cette chaîne que s'attache le crochet du palonnier, et, en le changeant de place, on fait varier la largeur des trains et la valeur du hersage. On peut accrocher le palonnier à l'angle obtus et à l'angle aigu, ainsi qu'à tous les anneaux de la chaîne. Mais les deux modes de règlement les plus usités, sont ceux qui s'obtiennent en fixant le crochet au tiers de la longueur de la chaîne mesurée à partir de l'angle obtus ou de l'angle aigu. Les herses parallelogrammiques sont habituellement construites de manière à procurer l'équidis

tance des sillons par les deux derniers modes de règlement. Ceux-ci donnent, toutefois, des trains de largeur différente. Le train est plus large quand on accroche le palonnier du côté de l'ange obtus que quand on l'applique du côté de l'angle aigu, de sorte que dans le dernier cas, les sillons sont plus rapprochés, et cette variation mérite attention, puisqu'elle permet d'approprier la herse à l'état du sol et à l'espèce de semence que l'on veut enterrer. On conçoit aisément l'utilité des sillons rapprochés, quand on a à recouvrir des graines fines, ou quand on veut amener la terre à un grand état de division. Si l'on attache le palonnier au milieu de la chaîne, on obtient également des sillons équidistants dont le nombre est égal à celui des limons de la herse, car alors toutes les dents d'un même limon suivent la même trace. Le train le plus étroit correspond à ce mode de règlement. Le train atteint son maximum de largeur, quand on fixe le palonnier à l'angle obtus, mais les sillons cessent d'être équidistants, de même que quand on l'accroche à l'angle aigu. En plaçant la chaine à l'autre extrémité du parallélogramme, on peut faire subir au règlement de la herse les mêmes modifications, seulement, alors, le hersage se donne arrière-dents, ou, comme on dit encore, en décrochant. Ce mode de hersage est employé quand on veut éviter de ramener à la surface du sol des gazons ou du fumier enterrés, ou quand on ne veut donner à la terre que des façons légères. Ces règlements variés ne sont pas applicables à la herse triangulaire. Avec cette dernière, on effectue le hersage arrière-dents, en certaines localités, en accrochant le palonnier à l'un des angles de la base du triangle. En d'autres endroits, el notamment en Belgique, on ne déplace pas le palonnier, on retourne la herse: on opère de la sorte, quand on veut tasser le sol ou écraser les mottes, et, fréquemment alors, le conducteur se tient debout sur le châssis de la herse.

La herse triangulaire a une marche plus régulière que la herse parallélogrammique. Cela tient à la distribution des dents sur le châssis, fort différente dans les deux instruments. Mais les oscillations plus grandes qu'éprouve la herse parallélogrammique, ne nuisent nullement à son travail, elles favorisent plutôt l'action des dents en rendant leurs effets plus énergiques.

La profondeur à laquelle pénètrent les dents de la herse dépend de l'inclinaison des dents, du poids de l'instrument, ainsi que du mode d'attelage. On augmente la profondeur du hersage en allongeant les traits, on la diminue en les raccourcissant. Il est, du reste, beaucoup de herses qui sont munies d'un régulateur (fig. 115), et l'on peut alors accroître ou diminuer la tendance des dents à pénétrer dans le sol en élevant ou en abaissant la chaîne d'attache ou le crochet du palonnier. L'inclinaison des dents favorise leur pénétration; il en est de même du poids de la herse, et, souvent, on augmente la profondeur du hersage en chargeant le châssis de gazons, de pierres, etc.

Dans les terres sablonneuses des Flandres, on fait usage d'un instrument peu connu, qui a de l'analogie avec la herse, et dont nous croyons de

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Profil du rabot

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Fig. 118 bis.

Fig. 118. bois; cependant, celles qui garnissent la rangée postérieure, sont quelquefois en fer. Ces dents, ainsi que cela se voit très-bien dans le profil (fig. 118), sont obtuses et fortement inclinées d'avant en arrière, ce qui ne permet pas d'assimiler le rabot à la herse. Aussi, cette dernière n'est nullement exclue des cultures flamandes. Il est, d'ailleurs, facile de comprendre que le rabot ne saurait remplacer la herse quand il s'agit de pulvériser le sol, de briser les mottes ou de détruire les mauvaises herbes, et l'on n'y a guère recours que pour recouvrir les semences et les engrais pulvérulents.

Les dents étant inclinées en sens inverse du mouvement du rabot, et celui-ci n'ayant, d'ailleurs, qu'un poids peu considérable, il n'a que peu de tendance à pénétrer dans le sol, mais le tablier B dont il est pourvu, permet d'accroître cette tendance. En effet, durant le travail, le conducteur se tient toujours debout sur le tablier, les jambes un peu écartées, et, au moyen de cette charge additionnelle, non-seulement l'instrument pénètre suffisamment, mais il exerce encore une compression fort avantageuse aux terres sablonneuses sur lesquelles on l'emploie.

Le rabot, dans son mouvement de progression, ne s'avance pas en ligne droite, mais en serpentant, et les traces qu'il laisse derrière lui sont sinueuses. Les déviations qu'il éprouve ainsi pendant sa marche, ne sont nullement accidentelles; elles sont provoquées par le conducteur qui, debout sur le tablier, déplace constamment et régulièrement le centre de résistance en imprimant à son corps un mouvement régulier de balancement, et fait ainsi peser son poids alternativement sur la jambe droite et sur la jambe gauche.

Le rabot est préférable à la herse pour régaler la surface du sol, et c'est, probablement, ce qui lui a valu le nom qu'il porte. Il enfouit les semences à une moins grande profondeur que la

herse, mais il les enterre plus uniformément, et les range aussi avec plus de régularité. Ce dernier résultat est dû aux oscillations imprimées à l'instrument par le conducteur. Au moment de la levée, les plantes sont parfaitement bien réparties sur la surface du sol, et l'on n'aperçoit pas de ces traînées qui se remarquent, parfois, quand les graines ont été recouvertes au moyen de la herse.

L'uniformité de dissémination et d'enfouissement de la graine est, sans doute, extrêmement avantageuse, mais on en comprend surtout parfaitement l'utilité là où, comme dans les localités où l'on se sert du rabot, les doses de semences sont faibles. Ces conditions-là, quoique remplies, ne suffisent cependant pas pour assurer la levée des graines, il faut encore que celles-ci soient recouvertes d'une couche de terre convenable pour maintenir autour d'elles la fraîcheur nécessaire à la germination. Il y a donc lieu de s'étonner que dans des terres sablonneuses, le cultivateur flamand se borne à donner à ses semis une légère couverture, laquelle doit surtout présenter des inconvénients pour les semailles de printemps. Mais il a soin de remédier à ce que le rabot laisse à désirer sous ce rapport, en donnant aux graines une couverture supplémentaire, au moyen de la terre extraite des rigoles qui divisent les champs cultivés en planches de 2 à 3 mètres de largeur. Ces rigoles, qui ont pour objet d'assainir le terrain, sont soigneusement ouvertes à la bêche, et la terre qui en est extraite est répartie avec beaucoup d'uniformité sur les planches ensemencées. Ce n'est qu'après cette opération que l'on roule ou que l'on piétine le champ. Quand on n'ouvre pas les rigoles, ainsi que cela a lieu pour quelques semis de printemps, la semence est enterrée au moyen de la herse. Parfois, le rabot offre une utilité spéciale. C'est, par exemple, quand la terre labourée est encombrée de gazons ou de racines que l'on veut éviter de ramener à la surface au moment de la semaille. Un cas de ce genre se présente quand, dans les terres sablonneuses, on rompt tardivement un champ de trèfle pour l'emblaver en céréales. On ne peut alors que donner un labour superficiel, et comme le gazon ne se trouve enfoui qu'à une faible profondeur, si l'on faisait usage de la herse, l'inconvénient mentionnése produirait inévitablement ; avec le rabot, dont les dents sont inclinées en arrière, il n'est nullement à craindre.

Le rabot muni de dents de bois coûte de 15 à 18 francs, et celui qui porte une rangée de dents de fer, de 20 à 25 francs.

La herse, avons-nous dit, est quelquefois employée pour déchirer les gazons, les vieux trèfles, avant le labour. Dans quelques localités des Flandres, on emploie aussi, au même usage, un autre instrument nommé en flamand Snyder (coupeur), et que nous désignerons sous le nom de tranche-gazon. Cet instrument (fig. 119, 120 et 121) est formé d'un châssis de forme triangulaire, mais les limons, au lieu de porter des dents comme dans la herse, sont garnis de fortes lames à tranchant aciéré. Le plan de ces lames est perpendiculaire au châssis sur le quel elles sont insérées; leur tranchant, arrondi à son origine, est droit dans le reste de sa longueur

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néprendre sur sa destination, et de ne pas le considérer comme apte à remplacer la herse proprement dite, dans la plupart des travaux pour l'exécution desquels le concours de celle-ci nous est indispensable.

Le dessin que donne le Matériel agricole n'est pas la représentation fidèle de l'instrument flamand, ainsi que l'on peut s'en assurer en le comparant aux figures que nous en donnons. On constatera d'abord que la position et l'insertion les lames diffèrent sensiblement, et que, de plus, l'instrument figuré dans l'ouvrage de M. Jourdier, est dépourvu d'une partie essentielle, le tablier ou plancher représenté en AA (fig. 119). Ce tablier permet, en effet, d'augmenter à volonté l'énergie de l'instrument. Dans les Flandres, le conducteur

s'y tient toujours debout pendant le travail, et si le poids de l'homme est insuffisant, on charge le tablier de pierres, de gazons, etc.

Dans les localités où le tranche-gazon est en usage, on s'en sert souvent sur les vieux trèfles que l'on veut rompre. On le fait marcher dans le sens de la longueur, puis de la largeur du champ, c'est-à-dire dans deux directions perpendiculaires l'une à l'autre. Le gazon se trouve alors découpé en carrés dont les dimensions sont déterminées par l'écartement des lames. Cette opération préalable facilite le travail de la charrue, et rend le labour beaucoup plus parfait. On ne fait pas toujours usage du tranche-gazon pour rompre les trèfles, parce qu'il est des cas où il pourrait être désavantageux. Ainsi, on ne s'en sert jamais quand le trèfle est infesté de chiendent, car les couteaux en divisant les rhizômes de cette funeste graminée, ne feraient que multiplier ses moyens de multiplication, ce qui rendrait sa destruction beaucoup plus difficile et plus coûteuse.

Dans le défrichement des prairies naturelles et des pâturages, le tranche - gazon flamand peut aussi être adopté avantageusement, et fournir un précieux auxiliaire pour la préparation du sol.

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ou la faire cesser complétement. 11 pèse de 600 à 700 kilogrammes. Sa puissance est très-grande, et il n'y a pas de mottes, quelque dures qu'elles soient, qui puissent résister aux longues et solides dents dont il est armé. Aussi la herse norwégienne est-elle précieuse pour l'ameublissement des sols rebelles à la culture, et elle mérite, assurément, l'attention des cultivateurs qui ont affaire à des terres sujettes à se durcir promptement après les labours.

Dans les terres sablonneuses de la Flandre occidentale, on l'emploie avec succès pour donner les premières façons au sol des sapinières défrichées à la pioche. Après l'extraction des souches et le défoncement, le terrain est couvert de volumineux blocs de terre que l'on divise parfaitement au moyen du tranche-gazon. L'inclinaison affectée par le tranchant accroît l'efficacité des lames, tout en leur permettant de fonctionner sans ramener à la surface les déges (fig. 123), mais il en est qui, en pareil cas, font

bris de racines encore engagés dans la couche arable, et de surmonter aisément des obstacles qui, sans cette disposition, pourraient entraver leur marche.

Le passage du tranche-gazon contribue en même temps au raffermissement du sol, et c'est là un résultat utile dans le cas dont il est question, attendu qu'habituellement, l'année même où le défrichement a eu lieu, le terrain est emblavé en céréales d'hiver.

Le tranche-gazon construit à Thourout (Flandre occidentale) coûte de 90 à 100 francs.

Dans certaines circonstances, comme par exemple, quand il s'agit de recouvrir des semences fines, il peut être avantageux d'entrelacer d'épines le châssis de la herse ordinaire. Parfois, les cultivateurs se servent alors d'un cadre de bois, construit exprès, sur lequel ils fixent des brancha

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tout uniment usage d'une simple claie façonnée avec des branches d'épines, et dont ils augmentent l'action au moyen de gazons ou de pierres. On obtient, de la sorte, des herses à dents fines et serrées, très-convenables pour enterrer les graines qui ne réclament qu'une légère couverture, et très-utiles pour bien égaliser la surface du sol, de même que pour émietter les mottes de terre qui ont échappé aux dents de la herse ordinaire. Ces herses construites au moyen d'épines s'emploient avantageusement, au moment de la reprise de la végétation, pour bien diviser et éparpiller les matières terreuses sur les prairies où l'on a ap

Indépendamment des herses proprement dites, il est d'autres instruments qui, par leur construction et leurs usages, peuvent prendre place à côté d'elles: ce sont les scarificateurs. Mais ce que nous en avons dit, précédemment, en traitant des labours superficiels, peut nous dispenser d'y revebir ici. Il existe, toutefois, un instrument dont nous devons encore faire mention; c'est celui que l'on a désigné sous le nom de herse norwégienne (fig. 122). Cet instrument, peu connu sur le continent, est fort estimé des cultivateurs anglais. Il est formé par de véritables étoiles métalliques, enfilées sur trois axes de fer horizontaux et paral-pliqué des composts, et l'on s'en sert aussi, avec lèles, soutenus par un cadre également en fer, reposant sur trois roues. Ces étoiles, qui peuvent tourner librement sur les axes qui leur servent de supports, sont disposées de façon à entre-croiser leurs dents et à se nettoyer mutuellement, ce qui

succès, au printemps, sur les céréales. Et, à ce propos, nous croyons devoir appeler l'attention sur l'utilité des hersages donnés au printemps, au blé d'hiver, au moyen des herses ordinaires. Cette pratique excellente, préconisée avec raison par

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