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» mant, divin, exécrable, délicieux....., sans goût... diable! j'oubliais sans goût... Allons, un. » bon dîner me tente. Vous me prêterez un de » vos justaucorps. Je voudrais bien votre.... » là... votre Titon... Timo... (1) votre...; quelle » diable d'imagination aussi de donner à cha» cun de ses habits le nom de l'ouvrage qui a >> payé le tailleur ? votre... - Discord. Prends » le dernier. Crispin ( avec dédain ). Non,

»

parbleu! ce n'est qu'un petit frac, court et, » étroit. Discord. L'avant-dernier ? Cris» pin (grelotant). Y pensez-vous, je gelerais » Discord. Prends donc ma Traduction (2).. » Crispin. Fi donc il est tout décousu... Vous, >> avez sur le corps votre premier ouvrage (3); >> mais je vous avertis qu'en y regardant de près, » on voit une trame usée et que les pièces de >> rapport paraissent; croyez-moi, ménagez-le. >> bien; ce sera, toute votre vie, votre habit de bonne fortune, etc. »

Crispin, burlesquement couvert des habits de son maître, revient, vers la fin de l'acte, fort mal satisfait de son dîner. On l'a pris véritablement pour M. Discord, et, en conséquence des ordres. donnés par le colonel Sedley, on l'a fait sauter sur la couverture. A peine a-t-il fini de raconter à Nicole sa triste mésaventure, que Discord rentre tout aussi maltraité que son pauvre valet. (1) Timoléon.

(2) La Traduction de Suétone.

(3) Warvick.

'Aux premiers mots de plainte échappés à Crispin sur son propre compte, il le soupçonne instruit de ce qui vient de lui arriver à lui-même; cette méprise produit une double confidence entre le maître et le valet; confidence qui n'est pas aussi bien filée qu'elle pourrait l'être, mais dont l'intention est théâtrale et comique.

La scène où Franck, le quartier-maître de Sedley, vient, en qualité de poëte du régiment, demander raison à monsieur le journaliste de l'impertinence avec laquelle il s'est avisé de décrier sa dernière chanson, cette scène, pour être un peu grossière, pour rappeler un peu trop clairement une certaine Histoire de M. de La Harpe avec M. de Sauvigny, une autre avec M. Blin-de-Saint-Maure, etc., n'en eût pas moins réussi si les anecdotes auxquelles elle fait állusion eussent été plus présentes au souvenir des spectateurs.

On trouve encore quelques traits assez plaisans dans la scène du troisième acte, où M. Sterling a rassemblé chez lui tous les journalistes de Londres; mais ces traits sont émoussés par le bavardage qui les précède, ou qui les suit. Le journaliste qui prêche l'union et l'honnêteté est M. Pierre Rousseau, l'auteur, ou plutôt le fermier du Journal Encyclopédiqué. Vous parlez bien à votre aise, lui dit M. Discord, vous qui avez gagné mille livres sterling de rente. « Je >> suis venu, répond-il, dans le bon temps, tout » le monde ne se mêlait pas alors du métier le

plus difficile, celui de juger. Au surplus, je>> fais les honneurs de ma fortune à mes amis; ceux qui voudront venir me demander à » dîner me feront toujours plaisir, etc. »

Ce qui a peut-être nui plus que tout le reste au succès de M. Cailhava, c'est le sujet même de sa pièce. Eh! que font aux spectateurs les torts et les injustices de messieurs les journalistes? On souscrit pour leurs feuilles; on les lit sans les estimer; à la livrée qu'ils prennent on devine leur jugement; on s'amuse quelquefois de leurs querelles, plus souvent on en bâille et plus sûrement encore on les oublie.

Les Courtisanes, ou l'Ecueil des mœurs, co médie en trois actes et en vers, par M. Palissot, a été représentée, pour la première fois, au Théâtre français, le vendredi 26 Juillet. Il y a long-temps que la pièce est imprimée; le compte que nous en avons rendu lorsqu'elle parut nous dispense aujourd'hui d'en faire une nouvelle analyse. De toutes les comédies de l'auteur remises depuis quelques mois avec un empresse ment si désintéressé de la part des Comédiens, c'est celle qui a le mieux réussi. Mademoiselle Contat a eu dans le rôle de Rosalie un succès qu'elle n'avait point encore obtenu. La situation du second acte a paru poussée un peu plus loin que la décence du Théâtre ne semblait le permettre; mais cette situation est du sujet, et, grâce à la charmante figure de l'héroïne, il eût

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été difficile de ne pas faire grâce au tableau; aussi l'a-t-on supporté, mais non sans quelque murmure. Ce que nous avons plus de peine à pardonner à l'auteur, c'est que son Lysimon, pour ramener à la vertu le jeune homme égaré par sa passion, ne trouve rien à lui dire qui puisse le toucher véritablement; ce sont des lieux communs, sans âme, sans énergie, sans sensibilité. Le dénouement de la pièce est assez théâtral, assez comique; mais est-il vrai, et le but moral en est-il bien conçu? Gernance, si passionné pour Rosalie, après avoir résisté aux considérations les plus graves, revient tout-à-coup à lui-même en apprenant par hasard que sa maîtresse est la soeur d'un cocher de remise. Est-ce là un motif suffisant pour désabuser un cœur profondément épris? Et que font à l'amour porté à cet excès tous les préjugés de la naissance et du rang? N'est-ce donc que parce que Rosalie est née dans la misère qu'elle devient méprisable, et n'y a-t-il que l'orgueil des conditions qui puisse sauver des piéges du vice et des erreurs de l'amour ?

Cette comédie, ainsi que toutes les pièces de M. Palissot, se soutient principalement par le mérite du style; on peut dire cependant que l'invention de celle-ci lui appartient plus que celle des autres. On y a remarqué un grand nombre de vers heureux; mais il n'en est point qu'on ait plus applaudis que ceux-ci qui terminent le premier acte.

Ces coupables excès ont duré trop long-temps,
Et j'oserais m'attendre à d'heureux changemens;
Le Français suit toujours l'exemple de son maître;
Tout m'invite à penser que les mœurs vont renaître.

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Mesdemoiselles Arnoud, Raucour, d'Hervieux, du Thé, etc. ont affecté, le jour de la première représentation, de se placer au balcon et d'ho, norer les premières de leurs applaudissemens les traits les plus vifs de l'ouvrage.

COUPLET de M. de La Harpe sur M. Naigeon.

Je suis philosophe et m'en pique,

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Et tout le monde le sait;
Je vis de métaphysique,
De légumes et de lait.
J'ai reçu de la nature o
Une figure à bonbon;
Ajoutez-y ma frisure,
Et je suis M. Naigeon.

La Reine, a bien voulu prendre la qualité de première chanoinesse du Chapitre noble de Notre-Dame de Bourboug en Flandre, diocèse de Saint-Omer, et permettre à ce Chapitre de se qualifier du nom de Chapitre de la Reine. Sa Majesté a revêtu les chanoinesses d'un cordon jaune liseré de noir, auquel est attachée une croix émaillée portant l'image de la sainte Vierge, et sur le revers le portrait de Sa Majesté. C'est à M. le duc de Nivernois qu'on doit l'idée de la légende autour de l'image de la sainte Vierge

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