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ils n'ont qu'à prononcer certains mots (1); le diable vient fur le champ à eux pour les inftruire de leurs devoirs. Ces devoirs confiftent principalement à rendre des hommages à cette détestable créature, à l'adorer avec je ne fai combien de postures différentes & odieuses (2), à lui préfenter des offrandes (3), à faire en fon honneur des afperfions (4), des fignes (5); enfin à

boire; il jeta ce qui étoit dedans, s'enfuit & emporta le vase, qui étoit d'une matière & d'une couleur inconnues; il fut donné à Henri le vieux, roi d'Angleterre. Trinum magicum. 37.38.

(1) Au fabbat, on crie, tyran, tyran, Beelzebuth, pour faire venir le diable, afin de favoir ce qu'il faut faire. De Lancre, p. 565.

(2) Par fois au fabbat, on adore le diable, le dos tourné contre lui; par fois, les pieds contremont, ayant allumé quelque chandelle de poix fort poire, à la corne du milieu, & on lui baife le derrière ou le devant. Id. 75.

(3) On fait offrande au fabbat, qu'on dit être destinée pour employer aux procès que les forciers ont contre ceux qui les pourfuivent, pour les faire brûler. Id. 458.

(4) Au fabbat le diable urine le premier dans un trou, puis on en fait afperfion fur les affiftans, p. 457. & 131.

(5) On fait le figne de la croix de la main gauche au fabbat, en difant; in nomine Patrica Araguenco Petrica, agora, valentia, jouando goure gaits gouftia. Ce qui veut dire en langue latine, elpagnole & biscayenne; au nom de

imiter (1) à fa gloire tout ce qu'on fait pour celle de Dieu.

Après les impiétés, fuivent les ordures, les careffes immondes (2), les proftitutions, les inceftes (3) les danfes les plus diffolues & les plus extravagantes (4), aux chanfons & au fon des

Patrique, Petrique d'Arragon, à cette heure, à cette heure, valence, tout notre mal est passé. Id. 457. 458.

(1) Dans le fabbat, on baptife des crapauds, lefquels font habillés de velours rouge, ou noir, avec une fonnette au cou, & une autre aux pieds, un parrain qui tient la tête desdits crapauds, & une marraine qui les tient par les pieds. Id. P. 133.

Une femme, nommée Sanfinena, difoit fouvent la meffe au fabbat. Id. 142.

(2) Jeanne de Hortilapits, âgée de quatorze ans, habi tante de Sare, enquise fi elle avoit adoré le diable, & fi en eette adoration, elle lui avoit baisé le derrière, dit que non ains que le diable les à tous baisés au cul.... Les grands le baisent au derrière, & lui au contraire, baife le derrière aux petits enfans. Id. p. 76.

(3) Au fabbat, la femme fe joue en prefence de fon mari, fans foupçon ni jaloufie, voire, il en eft fouvent le proxenète; le père dépucelle fa fille fans vergogne; la mère» arrache le pucelage du fils fans crainte; le frère de la feur. Id. p. 137.

(4) Les forciers de Logny difoient en danfant; har, har, diable, diable, faute ici, faute là, joue ici, joue là; &

inftrumens (1), on y fait des culebutes (2); enfin on y met en usage tout ce qui fe peut imaginer

les autres difoient, fabbat, fabbat, en hauffant les mains, garnies de balais. Id. p. 211, & Bodin, p. 178.

On adoroit au fabbat, le grand-maître, & après qu'on lui avoit baisé le derrière, ils étoient environ foixante qui danfoient fans habits, dos-à-dos, chacun un grand chat attaché à la queue de fa chemife, puis ils danfoient en rond. Ce maître Léonard prenant la forme d'un renard noir, bourdonnoit au commencement une parole mal articulée & après cela tout le monde étoit en filence. De Lancre, p. 126.

Les forcières danfent au fabbat quelquefois nues, quelquefois en chemife, un gros chat attaché au derrière. Id.

204.

Jeannette d'Abadic dit avoir vu la dame de Martia Balsarena, danser au fabbat avec quatre crapauds, l'un vêtu de velours noir avec des fonnettes aux pieds, qu'elle portoit fur l'épaule gauche & l'autre fans fonnettes fur l'épaule droite ; & à chaque poing, un autre, comme un oiseau, ces trois derniers non revêtus, & en leur état naturel, Id, 210.

Les grandes forcières font ordinairement affiftées de quelque démon qui eft toujours fur leur épaule gauche en forme de crapaud, fans qu'il puiffe être vu que de ceux qui font ou ont été forciers, & a ledit crapaud deux petites cornes en la tête. Id. 130.

(1) Une forcière dit avoir vu cent fois au fabbat le petit aveugle de Siboro, battre du tambour & jouer de la flûte.

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(2) Une forcière dit que le diable tient les fabbats dans

de plus fou, de plus horrible, de plus impudent, de plus infame & de plus impie, & pour terminer notre description conformément à ce que les démonographes nous en apprennent, je dis qu'un coq a chanté, car felon eux fon chant ( 1 ) diffipe cette diabolique affemblée & la fait difparoître..

les maisons où il porte, en forme de bouc, une boiteuse, nommée Jeannette Bifcar, laquelle enfuite fait la culebute devant lui. Id. p. 141.

(1) Auffitôt que le coq se fait entendre au fabbat, tout difparoît. De Lancre, p. 154. 60.

Pour que le coq ne chante pas, quand on fait le fabbat, Satan a appris aux forciers, qu'il faut lui frotter la tête & le front d'huile d'olive, ou bien, comme dit Pline, l. 29', c. Sa lui faire un collier de farment de vigne. Id. p. 167.

FIN

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