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LIBRAIRIE DE VICTOR MASSON,

Flace de l'Ecole-de-Médecine, 17.

M DCCC LVII

BODLE

B

DE LA

SOCIÉTÉ DE CHIRURGIE

DE PARIS.

ÉLOGE

DU

PROFESSEUR AUGUSTE BÉRARD,

PRONONCÉ

A LA SOCIÉTÉ DE CHIRURGIE, DANS SA SÉANCE

DU 21 OCTOBRE 1852,

Par M. DENONVILLIERS,

Professeur à la Faculté de médecine de Paris, chirurgien de l'hôpital Saint-Louis,
vice-président de la Société.

MESSIEURS,

La Société de chirurgie a voulu que, dans cette séance solennelle destinée à l'inauguration d'une ère nouvelle, ère de progrès et de prospérité, fût prononcé l'éloge du professeur Auguste Bérard, afin sans doute qu'au souvenir d'un jour heureux pour elle se rattachât d'une manière intime la mémoire d'un des hommes dont elle s'honore le plus, de celui dont elle lit avec une fierté légitime le nom inscrit en tête de la liste de ses fon

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dateurs, et qu'elle s'enorgueillit d'avoir eu le premier pour président.

Laissez-moi vous dire, avant de commencer, combien je me sens heureux d'avoir été choisi par la Société pour lui servir d'interprète dans cette pensée de pieuse gratitude. Aujourd'hui que le temps a accompli son œuvre inévitable et transformé les angoisses de la première douleur en un sentiment de tendre et touchant regret, c'est pour moi une consolation de jeter un regard en arrière et de reporter mes souvenirs sur la vie si pure, si laborieusement et si dignement employée, de celui qui fut pour moi le guide le plus sûr, le maître le plus doux, l'ami le plus fidèle; c'est un bonheur surtout de songer qu'il va me suffire de dire simplement ce que fut Auguste Bérard et ce qu'il fit pour réveiller l'affection de ceux qui l'ont connu et la faire naître dans le cœur des autres.

Auguste Bérard était né le 2 août 1802, à Varrins, petit village situé près de Saumur, dans ce département de Maine-etLoire qui, par un triste et singulier privilége, a vu naître aussi depuis le commencement de ce siècle Béclard, Billard, Ollivier, Hourmann, célèbres, ainsi que notre infortuné collègue, par leurs talents, leurs travaux, leurs succès dans les sciences médicales, et, comme lui, victimes d'une mort prématurée.

Sa famille était sans fortune. Son père occupait dans l'administration des douanes un petit emploi, qui prenait tous ses instants et suffisait à peine aux besoins de chaque jour. Abandonné aux soins d'une mère tendre, mais indulgente et faible, dans ces premières années où se fait le plus sentir la nécessité d'une direction intelligente, A. Bérard ne trouva pour appui que son frère, à peine plus âgé que lui, et qui eût eu besoin lui-même de soutien et de guide. La première enfance des deux frères s'écoula donc, comme celle des enfants du peuple, au milieu de jeux et d'amusements champêtres, dans une entière indépen

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