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biens furent ravagés et incendiés (1), et les plaintes qu'il adressa au monarque restèrent sans résultat. Le mécontentement qu'il ressentit donna à ses vers un caractère caustique et mordant. Il attaque avec vivacité les travers, les ridicules, les vices de son époque; les courtisans, les gens de guerre, les magistrats, sont également l'objet de ses critiques. Il paraît ne pas avoir trouvé le bonheur en ménage; aussi retrace-t-il avec verve, dans son Miroir du Mariage, le mauvais côté du nœud conjugal; d'après lui, quelque femme que l'on choisisse, il n'y aura que repentir. Les écrits de Deschamps fournissent parfois des renseignements historiques sur les principaux événements dont il fut spectateur, tels que les désordres de la Jacquerie et le rétablissement de l'autorité du roi à Paris en 1358 (2). Son Art de dicter est un traité de rhétorique et de prosodie française qui mérite encore d'être consulté, et plusieurs des fables mises en vers par La Fontaine se trouvent dans le vieux poëte. Des ballades, des rondeaux, des apologues, des allégories, le Dit des quatre offices de l'ostel du roy à jouer par personnaiges, le poëme sur

(1) Voy. la ballade du recueil publié par M. Crapelet, Poésies morales d'Eustache Deschamps, page 41. Les désastres causés à la France par la guerre des Anglais, et dont le poète avait souffert pro aris et focis, lui inspirèrent plus d'une pièce de vers empreinte d'un vif et amer ressentiment. Nous citerons un couplet de la ballade suivante, comme échantillon de ces passions d'un autre âge et de la manière du poëte :

Ballade de la prophétie de Merlin sur la destruction de l'Angleterre.

Selon Le Brut de l'isle des Géans,

Qui depuis fut Albions appelée,

Peuple maudit, tardis en Dieu créans,
Tardivement christianisé.

Sera l'isle de tous poins désolée.

Par leur orgueil vient la dure journée

Dont leur prophète Merlin

Pronostica leur colereuse fin,

Quand il escrípst: Vie perdrez et terre;
Lors montreront estrangiez et voisins :
Au temps jadis estoit cy Angleterre!

Par arrêt du parlement de Paris, en date du 10 mars 1385, Eustache Deschamps obtint la condamnation de divers individus qui avaient envahi et pillé malgré la sauvegarde royale « un hostel de franc aleu, estant à Givry et appartenant au dit Morel ». La cour lui alloua pour le fait la somme de 500 fr. à titre de réparation et dommages et intérêts, sans préjudice de la peine criminelle envers le roi. Eustache Deschamps fut également attaché au service de Louis duc d'Orléans (mort en 1407), avec le titre de conseiller et maître d'hôtel. Par lettres données à Abbeville le 18 avril 1393, ce prince accorda au poëte une libéralité de cinq cents francs d'or « tant pour considération des bons services du dit Eustache, que pour accroissement de mariage de sa fille » (acte appartenant à M. Bordier). Eustache Deschamps est revêtu des mêmes qualités dans une quittance originale de la bibliothèque du Louvre datée du 7 septembre 1398, relative à un recueil de poésies intitulé Le Livre de pèlerinage de vie humaine, etc., qu'il avait cédé ou vendu au duc Louis d'Orléans. Les registres du parlement contiennent en outre au sujet d'Eustache Deschamps quelques autres détails ou particularités. On pourra s'en procurer la connaissance complète en recourant aux indications bi bliographiques par lesquelles se termine cet article. V. - (2) On y trouve aussi des renseignements d'une précision très-instructive sur le costume, le mobilier et tout ce qui tient à la vie privée de l'époque. V.

le mariage, resté inachevé, et composé de plus de 13,000 vers, tels sont les principaux écrits de notre auteur. M. Crapelet a publié pour la première fois, d'après les manuscrits de la Bi bliothèque impériale, les Poésies morales et his· toriques de Deschamps, en y joignant un précis historique et littéraire sur cet écrivain; Paris, 1832, in-8°. Ce volume présente un choix bien fait dans des compositions trop nombreuses pour être imprimées en totalité. M. Prosper Tarbé a derechef fouillé cette mine, et il a mis au jour en 1849, sous le titre d'Œuvres inédites d'Eustache Deschamps, deux volumes qui contiennent un choix de pièces historiques (1), précédées d'une introduction et accompagnées de notes. Malgré ces deux publications, il s'en faut de beaucoup que tous les écrits de Deschamps aient été livrés au public, puisqu'un seul manuscrit (no 7219) 'offre 1774 ballades, 171 rondeaux, 17 épîtres, 80 virelais, 28 farces, complaintes et traités divers, 17 lais, etc. L'impression de toutes ces pièces n'est pas précisément un besoin urgent; cependant l'auteur ne manque pas de mérite; il montre plus de variété dans les formes de la versification, plus d'abondance dans les pensées que son contemporain Charles d'Orléans, bien plus célèbre que lui; mais il finit par devenir monotone il ne saurait prétendre à occuper une place très-distinguée dans l'histoire de la littérature française, et les éloges que lui prodiguèrent les éditeurs qui ont pris la peine de déchiffrer ses manuscrits ne doivent être admis qu'avec quelque réserve. G. B.

:

Raynouard, Journal des Savants, mars 1832. — VioletLeduc, Bibliothèque poétique, t. I, p. 64. — Le Roux de Lincy, La Bibliothèque de Charles d'Orléans, etc.; Paris, Didot, 1843, in-8°. — Registres du parlement de Paris, Plaidoiries civiles: Registre III, fo 489 verso, 27 juin 1381; ibidem f° 501, registre V, fo 146, 16 août 1384 ; Lettres et arrêts: registre XXXI, fo 402 verso, même date; Criminel, registre XII, fo 200, 10 mars 1385, et Plaidoiries civiles: Registre VIII, folio 60 verso, 11 mai 1390.

* DESCHAMPS (Gilles), fils du précédent, théologien français, né à Rouen, mort en 1413. Il étudia d'abord à la rue du Fouarre, et se présenta ensuite à la licence in utroque jure, en l'université d'Orléans. Son père à cette époque adressa au pape une supplique rimée tendant à obtenir pour l'écolier d'Orléans un canonicat qui lui permit de continuer ses études en théologie et d'avancer dans la carrière de l'Église. Gilles progressa en science, si ce n'est en dignité. Jean Jouvenal des Ursins, dans son Histoire de Charles VI, l'appelle un solennel docteur en théologie. En 1395, suivant l'auteur do Précis historique et littéraire sur Eustache Deschamps, Gilles fut choisi, avec les plus savants prélats et les plus illustres personnages du royaume, pour accompagner les dues de Berry, d'Orléans et de Bourgogne, charges par le roi d'aller à Avignon porter au pape Benoît XIII le vœu de l'assemblée du clergé de

(1) Parmi ces pièces on trouve une ballade chantée en 1389, et intitulée : Quand reviendra notre roy à Paris?

France, pour mettre fin au schisme de l'Église. Gilles Deschamps porta la parole dans le consistoire, et eut pour adversaire le pape lui-même. Il fut encore employé dans plusieurs occasions importantes ou solennelles pour défendre les droits et les libertés de l'Église de France : mais on ne voit pas qu'il ait occupé des postes éminents de la hiérarchie ecclésiastique. V.

Launoy, Hist. du Collège de Navarre. Lenfant, Hist. du Concile de Pise. G.-A. Crapelet, Poesies morales d'Eustache Deschamps, 1832, in-8°, page 10. * DESCHAMPS (Martial), médecin français, natif de Périgueux, vivait dans la seconde moitié du seizième siècle. Il fit ses études à Paris, et fut nommé en 1573 médecin ordinaire de la maison de ville de Bordeaux. Ayant été attaqué par des voleurs en un voyage qu'il fit dans le Berry, il raconta son aventure dans un livre intitulé: Histoire tragique et miraculeuse d'un vol et assassinat, etc.; Paris, 1576. Cet ouvrage est suivi d'une Contemplation chrétienne et philosophique contre ceux qui nient la providence de Dieu. Jean Daurat l'a mis en vers latins; mais cette traduction ne se trouve point dans ses Œuvres; l'Histoire tragique a eu plusieurs éditions; on l'a même augmentée et falsifiée en y changeant les noms des personnes et des lieux ainsi que les dates. La même année que parut l'ouvrage de Deschamps, on publia à Paris la pièce suivante: Martialis Campani e latronum manibus divinitus liberati, Monodia tragica. M. G.

La Croix du Maine, Bibliothèque française, avec les notes de La Monnoye.

DESCHAMPS-NEUFS (Pierre), jésuite et théologien français, né à Nantes, mort le 20 mai 1675. On a de lui: Axiomes évangéliques, tirés du Nouveau Testament; Paris, 1647; Psaumes de David et les Cantiques, avec une explication latine; Paris, 1648; - Axiomes conformes aux paroles de Jésus-Christ et des Apôtres; Paris, 1659.

Dupin, Table des Auteurs ecclésiastiques (17° siècle), p. 2340. Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée. DESCHAMPS (François-Michel-Chrétien), auteur dramatique français, né près de Troyes, en 1683, mort à Paris, le 10 novembre 1747. Fils d'un gentilhomme, ancien capitaine de cavalerie, il eut pour parrain le ministre Louvois, qui le protégea. D'abord destiné à l'état ecclésiastique, il renonça bientôt à cette carrière, et obtint une lieutenance de cavalerie. Mais dégoûté du service, il sollicita en 1703 un emploi dans les finances. Ce ne fut qu'en 1712 qu'il commença à s'occuper de poésie; il fit représenter le 25 janvier 1715 une tragédie en cinq actes, ayant pour titre

Caton d'Utique, qui obtint du succès. Cette pièce fut même traduite en anglais par Ozelt, et représentée à Londres dans le courant de 1716. Devenu en 1721 premier commis du célèbre financier Pâris-Duverney, il se trouva dès 1733 assez riche pour renoncer à toute espèce d'emploi. Outre la pièce citée, on a de lui: An

tiochus et Cléopâtre, tragédie en cinq actes; 1717; Licurgue, tragédie (1731), non représentée; - Artaxerxès, tragédie (1735), non imprimée;- Médus, tragédie; 1739; - Réponse à l'Épitre à Uranie, sans nom d'auteur ni de libraire; Examen des Réflexions sur les finances et le commerce de M. du Tot; La Haye, 1740, 2 vol. in-12. Le ton prétentieux de cet ouvrage a nui à son succès. A. JADIN.

Le Mercure galant, mars 1705.

DESCHAMPS (Jacques), écrivain religieux français, né à Virummerville, dans le diocèse de Rouen, en 1677, mort le 1er octobre 1759. Il était docteur de Sorbonne et curé de Dangu en Normandie. Il laissa en manuscrit une Traduction nouvelle du prophète Isaïe, avec des dissertations préliminaires et des remarques; elle fut publiée en 1760, in-12.

Desessarts, Les Siècles littéraires.

DESCHAMPS (Claude-François), instituteur des sourds-muets, né à Orléans, le 10 avril 1745, mort en 1791. Il fit ses études dans le séminaire de sa ville natale, et entra dans les ordres. Mais quelques tracasseries qu'il eut à essuyer, dit-on, de la part des jésuites l'empêchèrent d'exercer le ministère ecclésiastique. A cette époque, l'Espagnol Pereira jouissait d'une grande réputation, par le succès qu'il avait obtenu dans ses efforts pour améliorer la situation des sourds-muets. Il était même parvenu à faire parler un de ces malheureux. Cette espèce de miracle scientifique décida de la vocation de Deschamps, qui se consacra désormais tout entier à l'éducation des sourds-muets. Malheureusement sa méthode, empruntée à Pereira, était en contradiction avec celle de l'abbé de l'Épée; et comme ce dernier avait toute la vogue, Deschamps resta dans l'obscu rité, et mourut pauvre. On a de lui: Lettre à M. de S.... (Sailly), capitaine de cavalerie, sur l'institution des sourds-muets; Paris, 1777, in-12; Cours élémentaire d'éducation des sourds et muets; Paris, 1779, in-12: cet ouvrage fut attaqué dans un opuscule intitulé : Observations d'un sourd-muet sur le cours élémentaire de l'instituteur; Lettre à M. de Belle-Isle, secrétaire des commandements de M. le duc d'Orléans pour servir de réponse aux Observations d'un sourd-muet; Paris, 1780, in-12; De la Manière de suppléer aux oreilles par les yeux, pour servir de suite au Cours élémentaire; Paris, 1783, in-12. Les hommes illustres de l'Orléanais. France littéraire.

Quérard, La

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ou chirurgien principal de La Charité. Au bout de six ans de pratique, il fut reçu membre du Collége de Chirurgie. Aussi modeste que laborieux, il vivait très-retiré, accordait gratuitement ses soins aux pauvres, et ne songeait pas plus à sa réputation qu'à sa fortune. Il fut nommé successivement chirurgien consultant de Napoléon, chirurgien en chef de l'hôpital de La Charité, et membre de l'Institut. Ses dernières années ne furent pas heureuses; il éprouva de vifs chagrins domestiques, et mourut très-pauvre. On a delui : Traité historique et dogmatique de l'opération de la taille; Paris, 1796-97, 4 vol. in-8°. « On ne trouve dans ce traité, dit M. Brainne, aucun fait nouveau, aucune amélioration importante; mais il présente avec exactitude et clarté l'ensemble des travaux dont la lithotomie a été l'objet jusqu'à l'époque où l'auteur écrivait. »> Le quatrième volume est terminé par des observations sur les anévrysmes. L'auteur y traite particulièrement de la ligature des grosses artères et spécialement de celle de l'artère poplitée, que Deschamps pratiqua le second en France d'après la méthode de Hunter; Traité des Maladies des Fosses Nasales et de leurs sinus ; Paris, 1803, in-8°; une Traduction des Transactions médico-chirurgicales, 1er vol., 1811, in-8°. Deschamps a fourni aussi divers mémoires au recueil de la Société de Médecine.

Rabbe, Boisjolin, etc., Biographie univ. et port. des Contemporains. Ch. Brainne, Les Hommes illustres de l'Orléanais. La Biographie médicale.

DESCHAMPS (Jean-Marie ), littérateur français, né à Paris, vers 1750, mort en 1826. Il s'est acquis un nom distingué dans les lettres et dans les affaires. Sous l'ancien régime, il occupait un poste honorable au ministère des affaires étrangères. Quand l'empire vint remplacer le gouvernement consulaire, l'impératrice Joséphine le nomma secrétaire de ses commandements; attaché ensuite au cabinet de l'empereur, il en sortit à l'époque du divorce, pour suivre la fortune de sa bienfaitrice. Deschamps a traduit de l'anglais plusieurs romans justement célèbres Simple Histoire, Le Moine, Les Mystères d'Udolphe, et Camille. Comme auteur dramatique, il a donné au théâtre du Vaudeville plusieurs pièces qui se distinguent par le naturel et la franche gaieté. En voici la liste : en 1792, La Revanche forcée; Piron avec ses amis; en 1793, Le Poste évacué; Poinsinet, ou que les gens d'esprit sont bétes; -- et dans les années suivantes : Les Effets au Porteur; Charles Le Muet malgré lui; Rivière-Dufresny, ou le mariage impromptu ; en 1798 avec Desprès: Le Scellé; Succession; en 1796: Une Soirée des Deux Prisonniers; avec Andrieux, en 1792 : Albert, ou la république de Lucques; avec MM. Després et Ségur jeune : Le Nouveau Magasin des Modernes ; en 1798 Molière à Lyon; Le Mamelouck à Paris; avec

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Barré, Radet, Desfontaines et Desprès: Le Pari; avec Desfaucherets et de Ségur aîné Le Portrait de Fielding. Deschamps a contribué aussi à arranger pour la scène de l'Opéra le pasticcio ou oratorio de Saül. Il ter mina sa carrière littéraire en donnant une traduction en vers du Barde de la Forêt-Noire, poëme italien de Monti; Paris, 1807, in-8°. [Enc. des G. du M.]

* DESCHAMPS (Émile ), littérateur français, né à Bourges, le 20 février 1791. Au sortir des écoles, il entra dans l'administration des do maines, où son père occupait un emploi Paris. En 1812 le jeune Deschamps composa la Paix conquise, chant poétique, qui attira l'attention de l'empereur Napoléon. En 1814 et 1815 il concourut, comme officier de la garde nationale, à la défense du fort de Vincennes, sous les ordres de l'héroïque général Daumes nil. En 1818 il fit jouer au Second-Théâtre Français Selmours et Florian, comédie en trois actes et en vers, et Le Tour de Faveur, comédie en un acte, qui obtinrent un grand succès. En 1823 il fonda, en collaboration avec quelques amis, La Muse française. Il fit paraître en 1826. et sous le titre: Le jeune Moraliste du dix-neuvieme siècle, les pièces publiées déjà par l dans La Muse française. En 1827 il assistait comme capitaine d'état-major de la garde natio nale à la dernière revue passée par Charles X, e il improvisa sur le terrain même une complainte prophétique dans laquelle il annonçait tous les événements ultérieurs, y compris la révolution de 1830. Cette complainte ne fut pas imprimée; elle courut manuscrite et eut un succès prodigieux. La même année il fut nominé chef de bu reau de première classe dans son administration. En 1828 M. Deschamps publia les Etudes fra çaises et étrangères, excellent recueil de poesie qui fixa l'attention de toute la littérature contem poraine française et étrangère. Parmi ses tra ductions on remarque La Fiancée de Goethe

Aimant les lettres,.M. Deschamps leur a tou jours consacré les heures de liberté que la laissaient ses fonctions. Doué d'une facilite et d'une souplesse de talent rares, il a aborde avec succès tous les genres. D'un commerce doux, facile, il a toujours vécu en relations amicales avec les écrivains français et étrangers se contemporains. On a de M. Deschamps : Etudes françaises et étrangères; Paris, 1828-1835, in-8°;

Poésies complètes; Paris, 1840. in-8°. Son théâtre se compose de Macbeth, Roméo et Juliette, tragédies traduites d Shakspeare; Paris, 1842 ; · Poésies des Cre ches; 12 poëmes, 1852;-Selmours, comédieer trois actes et en vers; 1818;- Le Tour de F veur, comédie en un acte, en collaboration avec Henri Delatouche; 1819; Don Juan & Mozart, opéra en cinq actes; 1835: en collaboration avec M. Henri Blaze;-Stradella, opera en cin actes; 1836 en collaboration avec E. Paccin

(musique de Niedermeyer );

Le Mari au - Mac

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Bal, opéra-comique en un acte; 1845; beth, tragédie imitée de Shakspeare; 1848; Roméo et Juliette, symphonie dramatique, musique de Berlioz; 1835; — La Rédemption, oratorio: en collaboration avec Paccini; 1850. Ses ouvrages en prose sont: Causeries littéraires : sur quelques femmes célèbres; Paris, 1843, in-12; Contes physiologiques; 1854, in-8°; — Le jeune Moraliste; Paris, 1840, in-8°; des nouvelles, romances, études de mœurs, de critique etc. P. MUGNOT De Lyden. Renseignements particuliers.-Dict. de la Conversat. DESCHAMPS (Antony), frère du précédent, littérateur français, né à Paris, le 12 mars 1800. Frappé d'une maladie cruelle, il resta pendant quelques années en proie à une sombre hypocondrie, qui paraissait incurable. Il fut néanmoins en 1853 rendu à la santé. M. Antony Deschamps excelle surtout dans le genre gracieux. On a de lui: traduction en vers de la Divine Comédie de Dante (20 chants); Paris, 1829, in-8°; Les Italiennes, poésies; Paris, 1832, in-8°; · Dernières Paroles, poésies; Paris, 1835; -- Résignation, poésies; Paris, 4839; Poésies complètes; Paris, 1840.

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Dict. de la Conversation.

E. M. DE L.

DESCHAMPS (Étienne-Agard ). Voyez CHAMPS (DES).

DESCHAMPS. Voy. MOREL.

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DESCHARRIÈRES (Jean-Joseph-Claude), littérateur français, né à Fougeroles, en 1744, mort à Strasbourg, le 8 mai 1831. D'abord aumônier d'un régiment d'artillerie, il fut plus tard curé de Saint-Loup, professeur à l'école secondaire de Belfort, et enfin aumônier du lycée de Strasbourg. On a de lui: Essai sur l'Histoire militaire du bourg de Saint-Loup, dédié aux gardes nationales, par un cytoyen; Saint-Loup, 1790, in-8°: c'est l'extrait d'une Histoire de Saint-Loup, qui devait former plusieurs volumes, mais qui n'a point paru; Essai sur l'histoire littéraire de Belfort et du voisinage; Belfort, 1808, in-12; Observations sur les anciennes fortifications de la ville de Strasbourg et sur les écoles d'artillerie en France; Strasbourg, 1818, in-8°; Histoire de la vie de M. François-Félix Pierron, chanoine, curé de Belfort, mort en odeur de sainteté; Strasbourg; 1826, in-12. On connaît du même auteur: une Dissertation sur les anciennes fortifications de la ville de Strasbourg et sur les écoles d'artillerie en France, annoncée avec éloge dans l'Almanach de Besançon (an. 1786), et une Histoire de l'Artillerie moderne, dont le manuscrit autographe est conservé à la bibliothèque publique de Besançon.

Quérard, La France littéraire.

DESCHIZEAUX ( Pierre ), botaniste et voyageur français, né à Mâcon, en 1687, mort vers

1730. Il était médecin et substitut du procureur général du grand conseil. En 1723 il visita la Norvège, la Livonie, et se rendit en Russie pour étudier la botanique de ce pays. Le czar Pierre [er lui alloua un traitement annuel de trois cents roubles, et le chargea de créer un jardin de botanique à Saint-Pétersbourg; mais des affaires de famille forcèrent Deschizeaux à revenir en France. En juillet 1726, il retourna en Russie, où cette fois on lui accorda une pension de cinquante roubles seulement. Aussi, après quelques excursions dans l'intérieur de l'empire, il s'embarqua pour l'Angleterre, et de là rentra en France. On a de lui: Mémoire pour servir à l'instruction de l'histoire naturelle des plantes de Russie et à l'établissement d'un jardin de botanique à Saint-Pétersbourg; Paris, 1725 et 1728, in-8°; - Voyage de Moscovie; Paris, 1727

et 1728, in-8°. Avant Deschizeaux aucun Français n'avait écrit sur la flore de la Russie. Son ouvrage, quoique très-succinct, renferme des détails intéressants; mais l'orthographe des noms propres en est généralement vicieuse.

Biographie médicale. Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique; Quérard, La France litt.

-

* DESCLOS (Bernard ), historien catalan, vi vait dans la seconde moitié du treizième siècle. On a de lui Historia de Catalunna, compuerte por Bern. Desclos, cavallero catalan de las empresas hechas en sus tiempos por los reyes de Aragon, hasta la muerte de don Pedro el Grande, Tercero deste nombre, traducida de su antigua lingua catalana en romance castellano por Rapa el Cervera, Barcelone, 1616, in-4°.

Lelong, Bibliothèque historique, III, édit. Fontette * DESCORBIAC (Jean), seigneur de Bayonnette, poëte français, né en Gascogne, vers 1570 On a de lui: La Christiade, ou poëme sacre contenant l'histoire sainte du Prince de la vie; Paris 1613, in-8°.

Goajet, Bibl. française.

jurisconsulte

* DESCORBIAC ( Samuel) français, vivait vers le milieu du dix-huitième siècle. On a de lui: Recueil des édits, déclarations, arrêts et règlements du parlement de Toulouse; imprimé dans la Bibliothèque Toulousaine, ou recueil des notables et singulières questions de droit écrit décidées par arrêts du parlement de Toulouse, par Gérauld de Maynard; Toulouse, 1751, 2 vol. in-fol. M. G.

Debure, Bibliographie instructive, no 1196.

DESCORCHES (Marie-Louis-Henri, marquis de SAINTE-CROIX), homme politique français, né à Sainte-Croix, en Normandie, le 17 septembre 1749, mort le 2 septembre 1830. Après avoir résidé quelques années auprès du prince évêque de Liége, en qualité d'envoyé de France, il fut nommé, en mars 1791, ministre plénipotentiaire à la cour de Pologne. Mais après la révolution du 10 août il reçut du gouverne

ment polonais l'ordre de quitter Varsovie; il se rendit à Venise comme ministre de la république française au commencement de 1793, et de là à Constantinople; les intrigues de la Russie, de l'Autriche et de l'Angleterre, rendirent sa position très-difficile, et il céda bientôt la place au nouvel ambassadeur français, Verninac de Saint-Maur. En 1798, Descorches fut nommé pour la seconde fois ambassadeur en Turquie ; mais sa nomination resta sans effet, par suite de la guerre qui éclata entre la Porte et le gouvernement français. Appelé le 2 décembre 1800 à la préfecture de la Drôme, il fut maintenu par le roi dans ses fonctions en 1814. Pendant les Cent Jours il fut nommé préfet de l'Aude. Révoqué à la seconde restauration, il vécut dès lors dans la retraite.

Rabbe, Boisjolin, etc., Biog. univ. et port. des Contemporains.

DESCOURVIÈRES (Jean-Joseph), missionnaire et voyageur français, né vers 1740, à Goux-les-Usies, près Pontarlier, mort à Rome, le 6 août 1804. Il fit ses études à Besançon, entra dans les ordres, et fut nommé vicaire à Belfort. Il quitta cette position, vint à Paris, et entra dans la Compagnie de Jésus comme missionnaire. Il fut désigné pour le royaume de Loango, et partit de Nantes en mars 1768, avec un autre prêtre, l'abbé Joli. Ils arrivèrent à Cabinde à la fin d'août. Leurs collègues du Loango, découragés, venaient de retourner en Europe. Descourvières et Joli ne suivirent pas cet exemple; ils s'établirent dans le Kacongo, et apprirent avec rapidité la langue du pays. Protégés par le roi du Kacongo, les missionnaires firent de nombreux prosélytes; mais Descourvières ne put résister au climat, et revint en France en janvier 1770; son collègue l'y suivit bientôt. Dès qu'ils furent rétablis, ils reprirent leur entreprise, et s'embarquèrent à Paimbœuf, le 7 mars 1773, avec quatre autres missionnaires et six cultivateurs. Ils abordèrent le 28 juin sur la côte d'Afrique, et se rendirent aussitôt à Kacongo; ils y furent très-bien accueillis, mais cette fois encore le climat les contraignit à renoncer à leur œuvre. Descourvières revint en France en 1775. En 1779 il fut nommé procureur général des missions françaises de Chine. Il se fixa à Macao: son séjour n'y fut qu'une longue suite d'avanies; il fut enfin expulsé par les naturels, en 1786. De retour en France, il émigra en 1793, et alla terminer ses jours à Rome. Le père Descourvières avait recueilli de précieux documents sur les divers pays qu'il avait habités : ces travaux ont servi utilement à la composition de plusieurs bons ouvrages. Outre un Dictionnaire et une Grammaire Kacongaise, il a laissé une volumineuse correspondance, dans laquelle Proyart a puisé son Histoire de Loango, Kacongo et autres royaumes d'Afrique; Paris, 1776, in-12. Les volumes II, V et VI du Recueil des nouvelles Lettres édifiantes, Paris, 1818, 8 vol. in-12,

contiennent de nombreux extraits des écrits de Descourvières. A. DE L.

Quérard, La Frante littéraire, VI, 360. DESCOUSU (Celse-Hugues), en latin Dissutus, jurisconsulte bourguignon, né à Châlonsur-Saône, en 1480, mort vers 1540. Après avoir étudié successivement à Paris, à Turin et à Pavie, il fut reçu docteur en droit à l'âge de vingt-deux ans, résida quelque temps à Milan en qualité d'assesseur du podestat, puis vint pro fesser le droit canon à Montpellier, et se rendit enfin en Espagne, où il fut nommé fiscal du conseil royal. Il composa plusieurs livres sur le droit, comme il nous l'apprend lui-même. « Avant et après mon doctorat, dit-il, que j'ai obtenu en Italie à l'âge de vingt-deux ans, j'ai écrit (sans parler de mes notes sur presque tous les docteurs du droit civil et du droit canon) des ouvrages qui, répandus par l'imprimerie, m'ont fait connaître de presque tous ceux qui s'occupent de droit et de jurisprudence. » On a de Descousu : Destructorium cautelarum Barth. Capollæ; la première édition de cet ouvrage est inconnue; on sait seulement qu'elle parut à Lyon, chez Simon Vincent, et qu'elle fut suivie de deux ou trois autres; il en existe une en lettres gothiques; Paris, 1513, in-8°; — De Clausulis prorogatoriis; Paris, 1513, in-8°;— Repertorio de todas las layes del reino de Castilla, abreviadas y reducidas en forma de repertorio decisivo; Valladolid, 1547, in-fol.; Consilia de rebus juris in Hispania a magnatibus et jurisconsultis celeberrimis ad Dissutum quæsitis; Lyon, 1570 et 1586, in-fol.

Bouhier, Histoire des Commentateurs de la Coutume

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DESCOUSU ( Celse-Hugues ), savant français, de la même famille que le précédent, vivait dans la première moitié du seizième siècle. Il était chanoine de Châlon, et il se donne à lui-même le titre de professeur de grec et d'hébreu à Paris. Il publia la première édition des Idylles de Théocrite qui ait paru en France, et la dédia à Jérôme Alexandre. Cet ouvrage grec et latin fut imprimé à Paris, par Gilles Gourmond, sans date (en 1512, à ce qu'on croit), in-8°. Il donna aussi une édition des Vitæ Patrum de saint Jérôme. Moréri lui attribue encore l'opuscule suivant, en vers français : Les grandes Gráces de France, nouvellement composées pour le joyeux retour du roi notre sire (Louis XII), contenant ses grands prouesses depuis son sacre et couronnement jusqu'à présent; in-4o de 8 feuilles.

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