Page images
PDF
EPUB
[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

DENYS OU DENIS (Nicolas), administrateur français, né à Tours, vivait en 1672. Il fut nommé en 1632 gouverneur et lieutenant général pour le roi des possessions françaises dans le Canada et l'Acadie. Il y séjourna quarante ans, et devint cessionnaire de l'espace compris entre le cap Canceaux et Gasté; mais les divisions qui séparaient les colons empêchèrent Denys de tirer aucun parti de ses immenses propriétés. Un incendie détruisit ses dernières ressources, et le força à revenir en France. On a de lui: Description géographique et historique des côtes de l'Amérique septentrionale, avec l'histoire naturelle du pays; Paris, 1672, 2 vol. in-12. « L'auteur, dit le P. Charlevoix, était un homme de mérite, qui eût fait un très-bon établissement dans la Nouvelle-France, s'il n'eût point été traversé dans ses entreprises. Il ne dit rien qu'il n'ait vu par lui-même, et tout est écrit de main de maître. » On trouve dans le tome Ier une description fort exacte de tout le pays qui s'étend depuis la rivière de Pentagoët, en suivant la côte, jusqu'au cap des Rosiers, qui est la pointe méridionale de l'embouchure du fleuve SaintLaurent. Le second volume comprend l'histoire naturelle du même pays, et en particulier tout ce qui regarde la pêche de la morue. L'auteur y traite aussi des sauvages de ces contrées, de la nature et des productions du pays, des animaux, des cours d'eau et de la qualité des bois. Il y ajoute quelques traits historiques touchant les premiers établissements français en Acadie et au Canada. A. DE L.

Charlevoix, Histoire de la Nouvelle-France. long, Bibl. hist. de la Fr., no 2407 et 39695.

-

Le

DENYS (Pierre), artiste flamand, né à Mons, en 1658, mort à Saint-Denis, en 1733. Il manifesta dès sa jeunesse son goût pour les arts et en particulier pour le travail du fer. Il se perfectionna à Rome et à Paris, et entra en 1690 dans l'ordre de Saint-Benoît, en qualité de commis. C'est ainsi qu'on nommait les laiques qui s'engageaient par un contrat civil à exercer leur art au profit d'une certaine congrégation et sous les ordres des supérieurs. Il vécut pendant quarante-trois ans dans l'abbaye de SaintDenis. « On le regarde, dit Chaudon, comme le plus habile ouvrier en fer qu'il y ait eu en France. Personne n'a encore approché de la délicatesse,

(1) La Biographic des frères Michaud consacre un article à un certain Denys (Jacques), qui fait évidemment double emploi avec celui-ci.

de la beauté, de la perfection de ses ouvrages. C'est à lui qu'on doit la belle grille, la suspension des lampes du chœur, la balustrade, les rampes du grand escalier, la chaire du réfectoire, et la plupart des autres ornements en fer de l'abbaye de Saint-Denis, qui sont généralement estimés des connaisseurs, et admirés de ceux même qui n'en sentent pas tout le prix. Il a fait encore la grille de la cathédrale de Meaux et celle du chœur de l'abbaye de Chelles. >> Chaudon et Delandine, Dict. historique.

DENYSE (Jean), philosophe français, vivait au dix huitième siècle. Il professa la philosophie au collège de Montaigu. On a de lui: La Vérité de la religion chrétienne démontrée par ordre géométrique; Paris, 1717, in-12; - La Nature expliquée par le raisonnement et par l'expérience; Paris, 1719, in-12. L'auteur avait composé tout un cours de philosophie; les deux traités que nous venons de citer sont une portion de ce grand ouvrage.

Barbier, Examen des Dict. hist.

DENYSE (Louis - Tranquille), littérateur français, né dans la seconde partie du dix-septième siècle, mort en octobre 1742. Il était professeur de grammaire et sous-principal au collége de Navarre. On a de lui : Une traduction française des Fables de Faerne; Paris, 1699, in-16; une traduction en vers français des Fables de Phèdre; Paris, 1708, in-12.

Quérard, La France littéraire,

* DEODATO DA LUCCA, peintre de l'école florentine, peignit en 1288 un Christ sur la croix, placé dans une chapelle de la villa des archevêques de Lucques. E. B-N.

Mazzarosa, Guida di Lucca.

DÉPARCIEUX (1) (Antoine), mathématicien français, né le 18 octobre 1703, au hameau de Cessoux (arrond. d'Uzès), et mort à Paris, le 2 septembre 1768. Fils d'un pauvre agriculteur, il serait peut-être resté dans l'humble position de son père, si ses dispositions précoces n'avaient intéressé en sa faveur un protecteur de sa famille, qui le fit entrer au collège de Lyon. Il s'y distingua par de rapides progrès dans les sciences exactes, et dès qu'il eut terminé ses études, il se rendit à Paris, où il trouva dans Montcarville un ami qui se plut à lui faciliter l'étude des hautes mathématiques. Cependant, il était dans le plus grand dénûment. L'impérieuse nécessité le força de tirer parti immédiatement de ses connaissances: choisissant l'art qui lui était le plus accessible, il se fit constructeur de cadrans solaires. Il ne tarda pas à se faire remarquer dans ce métier, qu'il exerçait en savant. La précision de ces cadrans le fit rechercher, et bientôt il trouva une sorte d'aisance dans le produit de son travail. Il aspira dès lors à des succès plus dignes de lui : quelques ouvrages qu'il

(1) Voltaire et le Mercure de France écrivent De Parcieux; le nom véritable de ce savant est celui que nous donnons ici.

publia le placèrent au rang des hommes éminents dans les sciences. En général, c'est à des applications des sciences à des objets d'utilité publique qu'il consacra ses écrits; tous ses travaux eurent du reste le même but. C'est dans cette intention qu'il inventa plusieurs machines propres à simplifier ou à perfectionner des procédés employés dans l'industrie. Il faut indiquer, entre autres, la presse pour la fabrication du tabac qu'il fit exécuter sur la demande des fermiers généraux, la pompe qu'il fit construire à Arnouville et celle qu'il avait faite pour élever les eaux à Crécy.

Déparcieux était d'une remarquable simplicité de caractère: il ne sut jamais ce que c'est que l'intrigue; il était sans ambition, comme sans vanité. Aucun autre savant de son siècle ne fut plus digne que lui du nom de citoyen philosophe, que lui donne Voltaire dans L'Homme aux quarante écus. Le géomètre qui est un des deux interlocuteurs de ce conte ingénieux n'est autre que Déparcieux, et les calculs qui s'y trouvent lui sont en général empruntés. L'Académie des Sciences de Paris l'admit au nombre de ses membres en 1746; plusieurs autres académies françaises et étrangères s'honorèrent de le compter parmi leurs correspondants. La seule charge qu'il ait jamais occupée fut celle de censeur royal, emploi qui lui valut, avec un très-modeste traitement, un logement au Louvre. Ce respectable savant conserva toute sa vie le souvenir de son humble origine et des obstacles qu'il avait eu à surmonter pour acquérir les connaissances qu'il possédait : il voulut en mourant payer ce qu'il regardait comme une dette de la reconnaissance, en affectant une partie de sa modeste fortune à la fondation de prix en livres pour les écoles de Porte et de Saint-Florent, villages voisins du lieu de sa naissance, où il avait appris à lire et à écrire.

On a de lui: Tables astronomiques; Paris, 1740, in-4°; -Traité de Trigonométrie rectiligne et sphérique, suivie d'un traité de gnomonique et de tables de logarithmes; Paris, 1741, in-4°, fig.;

Essai sur la probabilité

de la durée de la vie humaine, d'où l'on déduit la manière de déterminer les rentes viagères, tant simples qu'en tontines; Paris, 1746, in-4°. Cet ouvrage, qui fonda sa réputation, a un Supplément, Paris, 1760, in-4°, dans lequel il ajoute quelques développements et quelques faits nouveaux aux considérations présentées dans l'Essai. Halley, dans les Tables de la valeur des annuités et des rentes viagères (en anglais), Londres, 1686, in-12, avait cherché le premier ce qu'il y a d'accessible au calcul dans le jeu en apparence si irrégulier et si bizarre de la nature par rapport à l'existence humaine. Déparcieux alla plus loin; en outre des applications qu'il sut faire de ses calculs, il eut sur son devancier le mérite d'établir des comparaisons curieuses entre les lois de la mor

-

talité dans les diverses classes et dans les diverses professions; Trois Mémoires sur la possibilité et la facilité d'amener auprès de l'Estrapade de Paris les eaux de la rivière d'Yvette; Paris, 1763, in-4°; 2e édit., 1777, in-4°. Ces mémoires, qui furent lus dans les séances publiques annuelles de l'Académie des Sciences, furent favorablement accueillis du public, qui goûta fort ce projet, et qui entendait du reste toujours avec plaisir, dans ces solennités scientifiques, les utiles discours de Déparcieux; plusieurs autres mémoires dans l'Histoire de l'Acad. des Sciences de 1750 à 1768.

Michel NICOLAS

Bachaumont, Mémoires secrets, t. I, p. 159, 160; t. II. p. 28; t. III, p. 113, t. IV, p. 115, 259, 260, 326, 372, 379. - Mercure de France, 1768, octobre, 1re part.- Eloge, par Grandjean de Fouchy, dans l'Histoire de l'Acad des Sciences; 1769. - Hist. litt. de Nimes, t. II.

DÉPARCIEUX (Antoine), neveu du précédent, et comme lui habile mathématicien, né à Cessoux-le-Vieux, en 1753, et mort à Paris, le 23 juin 1799. Appelé à Paris par son oncle pour perfectionner ses études, déjà poussées fort loin, il fit en peu de temps de si grands progrès dans les sciences exactes, qu'à l'âge de vingt ans il fut chargé de l'enseignement de la physique. Dans sa séance du 16 avril 1795, la Convention, sur le rapport de Daunou, lui accorda 3,000 livres sur les fonds qu'elle avait votés pour récompenser et encourager les savants et les artistes. Son nom, le troisième sur la liste proposée par le rapporteur, venait après ceux du savant Barthélemy et de l'érudit Brunck. Lors de la création des écoles centrales, il fut nommé professeur de physique et de chimie du Panthéon. On vante la clarté avec laquelle il exposait des matières en général abstraites et difficiles. On a de lui : Traité des Annuités ou des rentes à termes; Paris, 1791, in-4°; - Dissertation sur les moyens d'élever l'eau par la rotation d'une simple corde sans fin; Amsterd.; 1782, in-8°; Dissertation sur les globes aérostatiques; Paris, 1783, in-8°. Il laissa inédit un traité de géométrie. On avait quand il mourut commencé l'impression d'un grand ouvrage sur lequel il espérait fonder sa réputation, et dans lequel il traitait de la physique, de la chimie et de l'histoire naturelle, sciences dont il ne croyait pas qu'on dût séparer l'étude. Cette impression fut suspendue, et n'a jamais été reprise depuis. Enfin, on trouva dans ses papiers de nombreux matériaux pour un traité d'algèbre et pour un traité de calcul différentiel et intégral. Michel NICOLAS.

Hist. litt, de Nimes.

[blocks in formation]

-

bein; l'Abbé Suger, Arnould, Ambroise Paré, Amyot, Crébillon, Fernel, de Jussieu, d'Alembert, de Colbert, pour la galerie des grands hommes; Quatre mère de Quincy, Kléber; - (1839) médaille de la Fondation du musée de Versailles; (1841) Achèvement des monuments de Paris; — (1852) modèle et clichés de la médaille commémorative du Passage à Rouen des restes mortels de l'empereur Napoléon. On doit aussi à cet artiste une collection des sceaux français et étrangers en plåtre, conservée à l'École des Beaux-Arts. A. SAUZAY.

Archives des Musées impériaux. -Docum. partic. DEPÈRE (Matthieu, comte), homme politique français, né à Mézin, dans l'Agenais, le 12 octobre 1746, mort à Toulouse, le 8 décembre 1825. Partisan modéré de la révolution, il fut nommé en 1790 vice-président de l'administration du département de Lot-et-Garonne, et choisi en 1791 pour représenter le même département à l'Assemblée législative. Il ne s'occupa guère que de finances, et ne prit aucune part aux luttes des partis. Porté en 1795 au Conseil des Anciens, il s'occupa encore spécialement de questions financières, et attacha son nom au rétablissement de la loterie. Il fut un des auxiliaires les plus zélés de Bonaparte dans la journée du 18 brumaire, et obtint pour prix de son dévouement une place de sénateur. Il fut nommé pair en 1814. On a de lui : Manuel d'Agriculture pratique, ou instruction sur la culture sans jachères; 1806, in-8°. Rabbe, Boisjolin, etc., Biographie univ. et portat. des Contemp.

DEPERTHES (Jean-Baptiste), artiste et littérateur français, né à Reims, le 25 octobre 1761, mort le 25 octobre 1833. Après avoir pris à Paris des leçons de peinture du célèbre paysagiste Valenciennes, il entra dans l'administration, et passa presque tout le reste de ses jours dans les bureaux de la préfecture de la Seine. Il ne continua pas moins de cultiver les arts, et prit place parmi les amateurs les plus distingués de la capitale. On a de lui: Opinion sur la destination qu'il conviendrait de donner au Muséum pour favoriser l'encouragement des artistes et Le perfectionnement des beaux-arts en France; Paris, 1815, in-8°; Théorie du Paysage, ou considérations générales sur les beautés de la nature que l'art peut imiter et sur les moyens qu'il doit employer pour réussir dans cette imitation; Paris, 1818, in-8°; Histoire de l'Art du Paysage, ou considérations générales depuis la renaissance des beaux-arts jusqu'au dix-huitième siècle. Journal des Savants, décembre 1822. La France littéraire.

[ocr errors]

Quérard,

DEPERTHES (Jean-Louis-Hubert Simon), iurisconsulte et polygraphe français, né à Reims, le 12 juillet 1730, mort à Montfaucon, au mois de septembre 1792. Il composa plusieurs ou

|

:

vrages, dont quelques-uns sont estimés. On a de lui Les Diogènes modernes corrigés, ou recueils, etc.; Reims, 1775, in-12; Histoire des Naufrages, ou recueil, etc.; Paris, 1790, 3 vol. in-8°; 1795, 5 vol., avec la continuation par Née de La Rochelle; 1825, 3e éd.; 1832, 4e éd., par Eyriès; 1841, 5e édit.; Le Guide de l'Histoire, à l'usage, etc., continué et mis au jour par J.-F. Née de La Rochelle : 1804, 3 vol. in-8°. La première édition était intitulée : Traité sur l'utilité de l'histoire et les devoirs de l'histoire, suivi des Tableaux de l'histoire ancienne et moderne; Reims, 1787. Cet appendice a été continué jusqu'en 1802 par Née de La Rochelle et publié à Paris, en 1807, in-8°.

Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique. -Quérard, La France littéraire. — Louandre et Bourquelot, La Littérature contemp.

*DEPÉRY (Jean-Irénée), prélat et bibliographe français, né à Chalex, près de Gex, le 16 mars 1796. Il fut d'abord professeur de rhétorique à Chambéry, puis vicaire général du diocèse de Belley; il est aujourd'hui évêque de Gap. On a de lui les publications suivantes : Vie de saint Anselme, évêque de Belley, etc., suivie de pièces justificatives; Bourg, 1829, in-8°; Vie de saint Artaud, évêque de Belley; Bourg, 1830, in-8° (pour la Bibliothèque des familles chrétiennes); Histoire hagiologique de Belley, ou recueil des vies des saints et des bienheureux nés dans ce diocèse ; Bourg, 1835, 2 vol. in-8°. Ces trois ouvrages renferment beaucoup de notes précieuses sur l'histoire du département de l'Ain ; Dissertation sur l'emplacement du mur que César fit construire près de Genève pour s'opposer à l'invasion des Helvétiens; 1832, in-8°; Essai sur les mœurs du peuple dans le pays de Gex; 1833, in-8°; - Notice sur saint Lambert et saint Roland, abbés de Chezery; 1834, in-8°; Notice sur M. N. Fournier, évêque de Montpellier; 1835, in-8°; - Biographie des hommes célèbres du département de l'Ain il n'en a paru que 2 vol. in-8°, imprimés à Bourg, en 1835;- De la Cathédrale de Belley et de sa reconstruction; 1836, in-8°, avec une planche représentant la façade récemment construite; Notice sur Pierre Camus, évêque de Belley, etc......; in-8°; Vie de saint Arnoud, évêque et patron du diocèse de Gap; 1845, in-8°; Précis historique de la maison de sœur Benoite, bergère de Saint-Etienne d'Avinçon; Gap, 1851, in-8°; Histoire hagiologique du diocèse de Gap; imprimée à Gap, 1852, in-8°. G. DE F. Docum. part. * DEPKIN (Liborius, l'ancien), théologien allemand, né à Sissegall, en Livonie, le 20 août 1652, mort le 2 décembre 1708. Il étudia à Rostock, Helmstædt et Leipzig, devint recteur à Riga en 1680, et bientôt après prédicateur à Iemsal. Rappelé en 1690 à Riga, il y remplit

[ocr errors]
[ocr errors]

Journal de la Librairie.

-

diverses fonctions ecclésiastiques. On a de lui: De Cognoscibilitate; Rostock, 1674, in-4o; De Mundo; ibid., 1675; Gottgeheiligte Evangelien-Andachten ueber das ganze Kirchen-Jahr in hundert Sonnetten (Méditations évangéliques pour toute l'année ecclésiastique, en cent sonnets); Riga, 1681, in-8°. Gadebusch, Lieflaend. Bibl.

DEPLACE (Guy-Marie), écrivain français, né à Roanne (Loire), le 20 juillet 1772, mort dans la même ville, le 16 juillet 1843. Après avoir été quelque temps soldat et commerçant, il se livra tout entier à la culture des lettres et de la philosophie religieuse. Il était lié avec Ampère, Ballanche, Dugas-Montbel et le duc Matthieu de Montmorency. La vicacité de ses opinions religieuses et monarchiques le rendit très-hostile à ce qu'on appelait les opinions libérales. Il fut en correspondance avec Joseph de Maistre, qui lui soumit avant l'impression son fameux livre Du Pape. Deplace persuada à l'auteur d'adoucir quelques passages du livre, et surveilla l'édition, qui se fit à Lyon. Deplace passe aussi pour avoir contribué à la rédaction des Mémoires sur la guerre de la Vendée en 1815, par le général Canuel, Paris, 1817, in-8°, et du Pélerinage à Jérusalem, par le P. de Géramb, Lyon, 3 vol. in-8°. On a de lui : Examen de la nouvelle Critique des Martyrs, insérée dans le Journal de l'Empire; Lyon, 1810, in-8°; Observations grammaticales ur quelques articles du Dictionnaire du mauvais Langage corrigé; Lyon, 1810, in-12;

De la Persécution de l'Église sous Bonaparte; Lyon, 1814, in-8°; - Apologie des Catholiques qui ont refusé de prier pour Bonaparte comme empereur des Français; Lyon, 1814, in-8°; Messieurs Fabvier et Saineville convaincus d'être ce qu'ils sont, par P. Bourlier, maire révoqué de Saint-Andéol; Lyon, 1818, in-8°; Lettre de Jean Barbier, impliqué dans la conspiration du 8 juin 1817, à M. Charrier Saineville; Lyon, 1818, in-8°. Deplace composa encore quelques autres brochures sous le voile de l'anonymne. On peut en voir la liste dans l'ouvrage de Collombet cité en source.

---

F.-Z. Collombet, Notice sur Guy-Marie Deplace, suivie de sept lettres inédites de J. de Maistre; Lyon, 1843, in-8°. — Sainte Beuve, Portraits littéraires, vol. II.

DEPLANCHES ou DESPLANCHES (Jean), poëte français, né à Nouaillé, dans le Poitou, vivait vers la fin du seizième siècle. Il prend dans ses ouvrages les titres de sieur de Chastelier et de la Bastonnerie. « Le premier usage, dit l'abbé Goujet, que Deplanches fit de la poésie fut pour l'amour, et, suivant le mauvais goût de son temps, il ne se contenta pas de tendres sentiments, il se laissa entraîner aux expressions licencieuses et à ces images indécentes dont ses contemporains ne se faisaient pas plus de scrupule que lui. Il chanta successivement sa passion pour

quatre personnes, Marguerite, Isabelle, Catherine, et Francine. Il paraît que les deux premières surtout eurent une grande place dans son cœur. Il les rechercha l'une après l'autre en mariage, et ce ne fut pas faute de soupirs, de sollicitations, de témoignages de tendresse, de protestations de sincérité, si ses vœux n'eurent point leur effet. La première mourut jeune, et il la regretta avec le même excès qu'il l'avait aimée. Il avait soupiré au moins trois ans pour elle. Isabelle surprit ensuite son affection; mais il semble dire qu'après quatre ans de liaisons et de désirs, elle fut mariée à un autre. L'amour qu'il eut pour Catherine et Francine fut plus passager. A sa passion pour Marguerite et à la douleur que sa mort lui causa, il a consacré cinquante-quatre sonnets, sans compter plusieurs chansons, des stances, un discours, et diverses autres petites pièces. Il n'y a que vingt-neuf soanets pour Isabelle, quelques stances et une charson. Catherine n'eut que des acrostiches, quelques madrigaux, une chanson et trois sonnets; et Francine, aussi peu avantageusement partagée, n'obtint que quatre sonnets, des stances et une chanson. » Après avoir ainsi payé tribut aux muses profanes, Deplanches embrassa l'état ecclésiastique, devint prieur de Comblé, sous-chantre de Sainte-Radegonde, et cultivant la poésie religieuse, il prit pour devise: Mortale haud opto. Pour faire pénitence sans doute de ses vers amoureux, il composa, sous le titre de Misogyne, une suite de cent trente-et-une stances contre les femmes. Voici, selon Goujet, à quelle occasion: << Se trouvant en bonne compagnie à Saint-Alvère, chez la vicomtesse de Saint-Amand, en Rouergue, la conversation s'égaya au sujet des femmes; on en fit l'éloge, et Deplanches se montra encore plus que le reste de la compagnie leur zélé panégyriste. L'excès avec lequel il les loua surprit, on le lui témoigna; il répondit qu'il pouvait en dire mille fois plus de mal qu'il n'en avait dit de bien. Et pour le prouver il composa son Misogyne, ou stances d'un ennemi des femmes, et envoya cet écrit à la vicorntesse de SaintAmand, le 15 mai 1586. La dame reçut cette pièce comme un hommage que la politesse du poëte lui faisait : elle le fit inviter de venir la voir, et lui envoya en même temps un bandolier doré et un cheval gascon. Le poëte alla au rendez-vous, et fut bien reçu. On loua les stances, mais à condition que l'auteur ferait la contre-partie en composant un Philogyne. Le poete le pro mit, fit cinquante stances en faveur des dames, et reçut de la vicomtesse en quittant Villefranche un poignard doré et une rose de diamants. Nous n'avons point le Philogyne; le poëte nous apprend lui-même qu'il le jeta au feu. Tout ce qu'on lit dans le Misogyne avait déjà été dit cent fois. Les autres poésies de Deplanches consistent œuvres chrétiennes et pieuses. » Ce sont des sonnets sur des sujets religieux, les paraphrases des psaumes 1, 6, 50, 62, 116, 136; un cantique

pour le jour de Noël et diverses épitaphes. Le Recueil des œuvres poétiques de Deplanches fut publié par son neveu Joachim Bernier de la Brousse; Poitiers, 1611, in-12. L'éditeur a négligé de nous donner des détails sur la vie de son oncle, et il n'a pas même indiqué la date de sa mort.

L'abbé Goujet, Bibliothèque française, t. XIV, p. 171. ---Dreux du Radier, Bibliothèque du Poitou, t. III, p. 56.

* DEPONTHON (Charles-François, baron), général français, né à Éclaron (Haute-Marne), le 26 août 1777, mort à Saint-Dizier, le 29 août 1849. Sorti (1796) de l'École de Metz en qualité de lieutenant du génie, il passa à l'armée d'Italie, et se trouva au siége de Mantoue, aux batailles de Castiglione, de Saint-Georges, ainsi qu'aux passages de la Piave et du Tagliamento; désigné pour faire partie de l'armée d'Égypte, il y obtint le grade de capitaine le 23 septembre 1799. De retour en France après la capitulation d'Alexandrie, il fut employé à l'île de Cadzand, et fut nommé chevalier de la Légion d'Honneur le 14 juin 1804. Appelé (1806) en qualité d'officier d'ordonnance auprès de Napoléon, il fut bientôt, en récompense des importants services qu'il avait rendus à Austerlitz et à léna, promu (5 juin 1807) au grade de chef de bataillon. Le talent qu'il déploya dans deux missions importantes en Russie engagea l'empereur des Français à le nommer baron de l'empire (15 août 1810), à l'attacher à son cabinet, et à le charger de faire un rapport détaillé sur les embouchures de l'Ems, du Weser et de l'Elbe, ainsi que sur le canal qui communique de la Baltique à la mer Noire. Promu au grade de colonel (7 octobre suivant), il retourna en Russie, et tout attaché qu'il était au cabinet de l'empereur, il assista aux prises de Smolensk et de Moscou, ainsi qu'à la bataille de la Moskowa. Officier de la Légion d'Honneur (27 janvier 1813), il reçut le commandement du génie au 5o corps de la grande armée de Saxe, et prit une part active aux batailles de Lützen et de Bautzen; général de brigade le 27 mars 1814, il fut chargé de la direction du génie à Paris (21 août), et il conserva cet emploi sous le titre d'inspecteur permanent de 1816 à 1826. Nommé lieutenant général le 24 août 1838, il passa dans la 1re section du cadre de l'état-major général le 19 août 1842, et fut nommé pair de France en 1846.

*

A. S -Y.

Archives de la guerre. · Fastes de la Légion d'Honneur, - Moniteur universel, 1849, page 2925. DEPPING (Georges - Bernard), célèbre érudit français, d'origine allemande, né à Münster, le 11 mai 1784, mort à Paris, 5 septembre 1853. Il vint en France en 1803, en compagnie d'un émigré français, dans l'unique but de visiter Paris; mais ayant vu combien de ressources cette capitale offrait à quiconque aimait passionnément l'étude, il forma le projet de s'y établir, et il se fit naturaliser en 1827. D'abord, il

se livra à la carrière de l'enseignement; c'est là qu'il eut occasion de s'apercevoir de ce qui manquait à la plupart des livres destinés à la jeunesse, et il écrivit pour elle un livre où il a déposé le fruit de ses nombreuses lectures, les Soirées d'Hiver, qui obtinrent beaucoup de succès; on les traduisit dans la plupart des langues de l'Europe. Les Merveilles de la Nature en France furent composées dans le même but. L'étude de la géographie était à cette époque peu cultivée; un savant, étranger à la France comme Depping, et qui s'était, comme lui, fixé à Paris pour faire son chemin dans les lettres, Malte-Brun, voulant propager le goût de cette science importante, fonda les Annales des Voyages, dont Depping fut un des collaborateurs les plus actifs. En même temps il travaillait au Magasin encyclopédique de Millin, et composait plusieurs ouvrages de géographie et des récits de voyages, entre autres celui de Paris à Munich. C'est dans cette dernière ville qu'il avait fait connaissance avec le roi de Bavière, qui le chargea d'acquisitions d'objets d'art pour les collections de Munich et pour celle du comte de Rechberg, éditeur de l'ouvrage Sur la Russie (1839, in-fol.), dont Depping a rédigé le texte. M. Solvyns, qui avait aussi entrepris une publication de luxe, Les Hindous (4 vol. in-fol. ), le chargea d'un travail de ce genre. Mais toutes ces publications n'étaient que le prélude d'autres, plus importantes. En même temps qu'il collaborait à une foule de recueils littéraires de la France et de l'Allemagne ainsi qu'à plusieurs journaux politiques (Le Temps, Les Annales de Vienne, La Gaz. d'Augsbourg, de Cologne, etc.), il se livrait à de sérieuses études d'histoire, d'archéologie et de linguistique, consacrant une partie de ses nuits à un travail opiniâtre. La connaissance qu'il avait faite à Paris de deux célèbres poëtes du Danemark, Baggesen et Oehlenschlæger, lui donna l'envie de s'initier à la littérature scandinave, et il possédait à fond les langues du Nord lorsqu'en 1820 l'Institut mit au concours la question des Expéditions maritimes des Normands en France au dixième siècle. Depping se mit à l'œuvre; il a lui-même raconté dans ses Souvenirs avec quelle ardeur et quel amour il traita ce sujet difficile; le prix lui fut décerné. « Jamais, dit M. Maury dans sa notice, jamais succès ne fut plus loyalement conquis, jamais la brigue et la faveur ne demeurèrent plus étrangères à un concours académique. L'auteur du mémoire couronné, qui n'avait guère été encore qu'un traducteur ou un compilateur intelligent, s'annonçait comme un érudit sérieux et un investigateur infatigable. » Ce mémoire, imprimé en 1826, et retouché par l'auteur en 1844, traduit sur-le-champ en danois et en suédois, lui procura l'amitié de Daunou, l'un des juges du concours, qui l'engagea à se mettre sur les rangs pour l'Institut. Cependant, malgré le succès des Normands, qui furent suivis de l'Histoire du

« PreviousContinue »