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DEMANDRE (Jean-Baptiste), prélat français, frère du précédent, né à Paris, le 28 octobre 1739, mort à Besançon, le 20 mars 1823. Il embrassa l'état ecclésiastique, et fut nommé, après l'expulsion des jésuites, préfet des études an collége de Besançon. En 1769 il obtint la cure de l'église Saint-Pierre de cette ville, et fut élu en 1789 député du clergé aux états généraux. L'un des premiers de son ordre, il se réunit au tiers état, et adhéra à la constitution civile du clergé, le 3 janvier 1791. Jeté pendant la terreur dans les prisons de Dijon, il y fut détenu pendant treize mois. Il reprit ses fonctions de curé sous le Directoire, lorsque l'exercice public du culte fut permis. Élu en 1798 évêque métropolitain de Besançon, il tint en 1800 un concile provincial qui dura six jours, et dont les actes ont été recueillis dans les Annales de la Religion, t. XII, p. 353. L'année suivante il donna sa démission, comme tous ses collègues, au concile national tenu à Paris, et fut nommé grandvicaire du siége qu'il venait de quitter. Sa bonté et sa douceur l'avaient fait beaucoup aimer de ses administrés, qui voulaient placer sur son cercueil les insignes de l'épiscopat; l'autorité s'y opposa, et il s'en suivit quelques troubles. Dans les dernières années de sa vie, Demandre avait été en butte à une foule de tracasseries auxquelles un de ses amis, dom Grappin, répondit par un opuscule intitulé: A Messieurs les administrateurs du diocèse de Besançon, relativement aux rétractations exigées des anciens prêtres constitutionnels, et attribué à Demandre luimême. Celui-ci avait publié deux ouvrages de l'abbé Bergier, dont il était l'ami; ils ont pour titre Discours sur le Mariage des Protestants;- Observations sur le Divorce; Besançon, 1790, in-8.

Rabbe. Boisjolin, etc., Biographie univ. et port. des Contemporains.

DEMANET, historien français, vivait au dixhuitième siècle. Il entra dans les ordres, et fut nommé aumônier de l'île de Gorée en Afrique. On a de lui: Nouvelle Histoire de l'Afrique française; Paris, 1767, 2 vol. in-12; l'auteur désigne par ces mots d'Afrique française tout le pays compris entre le cap Blanc et la rivière de Sierra-Leone. Bien que Demanet eût visité lui-même une partie de la contrée dont il parle, ila mis dans son livre peu de choses originales et a beaucoup emprunté au P. Labat; — Parallèle général des Maurs et des Religions de toutes les Nations; 1768, 5 vol. in-12 : Barbier doute de l'existence de cet ouvrage, et croit que l'abbé Demanet n'en a publié que le Prospectus.

Quérard, La France littéraire.

DEMANGIN (Cyriaque). Voy. HENRION.
DEMANNE. Voy. MANNE (DE).

DEMANTE (Antoine-Marie), jurisconsulte français, né à Paris, le 26 septembre 1789. Il est fils d'un docteur-régent de l'ancienne Faculté de droit de cette ville, qui devint plus tard prési

dent du tribunal de première instance de Louviers. Il étudia le droit à Paris, et se fit recevoir en 1809 avocat à la cour impériale. Nommé en 1819, à la suite d'un concours, professeur suppléant à la Faculté de Paris, il fut en 1821 appelé par le gouvernement à remplir l'une des chaires de Code Civil de nouvelle création. En 1848 les électeurs du département de l'Eure l'envoyèrent à l'Assemblée constituante, où, par son activité, son instruction et la droi. ture de son esprit, il se rendit fort utile. Il prit part à la discussion du projet de constitution et des décrets relatifs à la transportation des insurgés, à la composition du jury, aux caisses d'épargne et aux bons du trésor public, à la naturalisation et au séjour des étrangers en France. Appelé par les suffrages des mêmes électeurs à faire partie de l'Assemblée législative, M. Demante parla en faveur du projet de loi relatif à la transportation des insurgés de juin en Algérie, fut rapporteur de la commission chargée de l'examen du réquisitoire du procureur général tendant à autoriser des poursuites contre le représentant Félix Pyat, et fit sur le désaveu de paternité en cas de séparation de corps une proposition qui donna naissance à la loi du 6 décembre 1850. 11 prit aussi la parole sur le projet de loi organique de l'enseignement, présida la commission chargée de l'examen du projet de réforme hypothécaire, et fit un rapport sur les propositions de MM. Wallon et Schoelcher tendant à la suppression de la mort civile. M. Demante est aussi connu par ses écrits que par son enseignement. Il a publié : Programme du Cours de Droit civil français, fait à la Faculté de Paris; Paris, 1830, 3 vol. in-8°; 3° édit., ibid., 3 vol. in-8°. Remarquable par sa clarté et sa concision, cet ouvrage, destiné aux étudiants, est l'un des meilleurs guides qu'ils puissent suivre;- Cours analytique de Code Civil; Paris, 1849, tomes I et II, in-8°. Cette explication du Programme aura environ neuf volumes. Au simple énoncé des questions traitées dans son cours oral, l'auteur a substitué des solutions brièvement motivées. M. Demante a publié aussi divers articles dans La Thémis, l'Encyclopédie du Droit, et dans la Revue française et étrangère de Législation, etc.

Son fils, M. Auguste - Gabriel DEMANTE, né à Paris, le 3 mars 1821, est devenu en décembre 1850, professeur suppléant à la Faculté de Toulouse. On a de lui: Questions et exercices élémentaires sur les examens de droit ; Paris, 1850, in-18; De la Loi et de la Jurisprudence en matière de donations déguisées; Toulouse, 1855, in-8°. Il est collaborateur de la Revue critique de Législation. E. REGNARD.

Archives de la Faculté de Paris.

* DEMANTIUS (Christophe), poëte et musicographe allemand, vivait encore en 1631. On a de lui Threnodiæ; Freyberg, 1620, in-8°; Isagoge artis Musicæ ad incipientium

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Louandre et Bourquelot, La Litterat. contemporaine. *DEMARATA, princesse syracusaine, morte en 214 avant J.-C. Fille de Hiéron II, roi de Syracuse, elle épousa Andranodore, un des tuteurs de Hiéronyme, petit-fils et successeur de ce prince. Après le meurtre de Hiéronyme, elle conseilla à son mari de s'emparer du pouvoir suprême. Andranodore suivit d'abord les conseils de Demarata; mais le cœur lui manqua bientôt. En vain sa femme « lui rappela, dit Tite-Live, ce mot répété tant de fois par Denys le Tyran, qu'un roi ne doit renoncer à la tyrannie que lorsqu'on le tire par les pieds, et jamais tant qu'il est à cheval (pedibus tractum, non insidentem equo, relinquere tyrannidem debere) ». Malgré ces paroles énergiques, Andranodore livra la citadelle aux Syracusains, et renonça au pouvoir. La république fut établie, et le peuple par un de ses premiers décrets ordonna que toute la famile royale fût mise à mort. Demarata fut égorgée avec sa nièce, Harmonia, femme de Gélon.

Tite-Live, XXIV, 22-25.

DÉMARATE (Anμápatos), quinzième roi de Sparte de la famille Eurypontide, régna depuis environ 510 avant J.-C. jusqu'en 491. Il était fils du roi de Sparte Ariston. Les circonstances de sa naissance influèrent tellement sur le reste de sa vie, qu'il est nécessaire de les faire connaitre. Ariston s'était marié deux fois, sans avoir d'enfants. Du vivant de sa seconde femme, il se fit céder par une ruse, dont on peut lire le récit dans Hérodote, la femme de son ami Agétus. Celle-ci avant le dixième mois (lunaire) mit au monde un enfant mâle. Ariston siégeait avec les éphores pour un jugement lorsqu'on lui annonça cette naissance. Aussitôt, se rappelant la date de son mariage et comptant sur ses doigts le nombre de mois écoulés, il s'écria : « Cet enfant n'est pas de moi ». Les éphores, qui entendirent ces mots, ne semblèrent pas y attacher grande importance, et Ariston lui-même, oubliant bien vite ses premiers soupçons, s'attacha vivement à l'enfant qui venait de naître, et lui donna le nom de Démarate (désiré du peuple), par allusion aux vœux que le peuple avait faits pour la naissance du jeune prince. Celui-ci répondit à l'espérance du peuple et à l'attachement de son père, auquel il succéda, probablement vers 510.

D'après Pausanias, il partagea avec Cléomène l'honneur de chasser Hippias d'Athènes. Plutarque nous montre ces deux princes dirigeant ensemble la guerre contre Argos. Démarate se fit remarquer, dit Hérodote, par son habileté et son courage. Seul de tous les rois de Sparte, il remporta aux jeux olympiques une victoire à la course des quadriges. Sa carrière fut brusquement interrompue par des différends qui s'élevèrent entre lui et son collègue. Celuici ayant tenté une expédition contre Athènes, Démarate, qui l'avait accompagné jusqu'à Éleusis, refusa d'aller plus loin, et en donnant ainsi le signal de la retraite aux alliés de Sparte, il fit manquer l'entreprise. Furieux de cette défection et de l'échec qui en avait été la suite, Cléomène ne songea plus qu'à renverser son collègue. Il s'entendit dans ce but avec Léotychide, prince de la même famille que Démarate, et dont celuici s'était fait un ennemi en lui enlevant sa fiancée, Percalus, fille de Chilon. Tous deux, rappelant les paroles d'Ariston, paroles qui semblaient oubliées depuis longtemps, contestèrent la légitimité de la naissance de Démarate. Après de longues discussions sur ce sujet, on porta l'affaire devant l'oracle de Delphes. La pythie, gagnée par Cléomène, se prononça contre Démarate, qui fut exclu du trône. Peu de temps après, comme il assistait aux jeux Gymnopédiens, assis parmi les magistrats, Léotychide,qui avait pris sur le trône la place du roi déchu, lui envoya demander, pour l'humilier, comment il pouvait être magistrat après avoir été roi. Démarate répondit à cette insulte par quelques paroles de menaces, et se couvrant la tête de son manteau il rentra chez lui. Il sacrifia un bœuf, et, mettant les entrailles sacrées dans les mains de sa mère, il l'adjura de lui dire la vérité. Celle-ci lai répondit par un récit d'où il résultaít que Démarate était fils d'Ariston ou du demi-dieu Astrabacus. Démarate, qui avait craint un moment d'être, selon le dire de ses ennemis, fils de l'esclave chargé de faire paître les ânes (ỏvopopбóc), fut rassuré par les paroles de sa mère; et convaincu qu'il était de naissance divine ou tout au moins royale, il espéra ressaisir le trône. Il quitta Sparte sous prétexte d'aller consulter l'oracle de Delphes, se retira à Élis, puis à Zacynthe, et, se dérobant par une fuite rapide à la poursuite de ses concitoyens, il se rendit en Asie auprès du roi Darius. Il fut très-bien accueilli à la cour de Perse, et y exerça même une certaine influence. Il fit prévaloir l'ordre d'hérédité royale admis à Sparte, et contribua à faire donner le trône à Xerxès au préjudice de ses frères nés avant l'avénement de leur père. Lorsque Xerxès se prépara à envahir la Grèce, Démarate en fit secrè tement avertir ses compatriotes. A partir de ce moment il joue dans la guerre médique un rôle qui semble moins appartenir à la réalité qu'à l'imagination d'Hérodote. Ce rôle consiste à rabattre les espérances que concevait Xerxès à la

vue des millions d'hommes qu'il traînait après lui, et à prévoir les désastres qui menaçaient les Perses. C'est le rôle qu'on lui fait jouer à la revue du Dorisque, aux Thermopyles, avant la bataille et après le passage du défilé, et dans la plaine de Thria. Cette dernière scène a quelque chose de grandiose, et bien que fictive, elle n'est pas indigne de figurer dans l'histoire. Dicéus, Athénien réfugié chez les Perses, se trouvait avec Démarate dans la plaine de Thria quelques jours avant la bataille de Salamine. Il vit tout à coup venir d'Éleusis un tourbillon de poussière comme aurait pu en soulever une armée de trente mille hommes, et au milieu du tourbillon il entendit retentir l'hymne sacré d'Éleusis, le mystique Iacchus (Tov μVotixòv "Iaxxov). Démarate, qui n'était pas initié aux mystères d'Éleusis, demanda quelle était cette clameur. « Puisque l'Attique est déserte, répondit Dicéus, cette clameur ne peut venir que des dieux; ils quittent Éleusis, et vont au secours des Athéniens et de leurs alliés. S'ils tournent vers le Péloponnèse, malheur aux troupes de terre de Xerxès; s'ils se dirigent vers Salamine, c'en est fait de la flotte du roi. » A peine achevait-il ces paroles, que du tourbillon s'éleva un nuage qui fut emporté à travers les airs jusqu'à Salamine, et les deux Grecs témoins de ce prodige comprirent que la flotte de Xerxès serait détruite.

Sans croire à ces récits merveilleux, on ne peut douter que Démarate n'ait en effet prévu la défaite des Perses et qu'il n'ait donné à Xerxès de sages et prudents conseils. Il en fut récompensé par les principautés de Pergame, de Teuthrania et d'Halisarna, que sa famille possédait encore du temps de Xénophon. Un de ses descendants, Proclès, épousa la fille d'Aristote, lorsque ce dernier habitait Atarnée, et eut d'elle deux fils, Proclus et Démarate. Si l'on en croit une anecdote rapportée par Plutarque, Démarate vivait encore lorsque Thémistocle vint, en 66, chercher un refuge à la cour de Perse. L. J.

Hérodote, V, 75; VI, 61-70; VII, 3, 101-105, 209, 234, 235, 239; VIII, 65. Pausanias, III, 7. Plutarque, De Virtut. Mul.; Themist., c. 29. Xénophon, Hellen., III, 1; Anab., VII, 8, 17. — Otfried Müller, Dor., I, 9.

* DÉMARATE, citoyen de Corinthe, lié par l'hospitalité avec la famille de Philippe, roi de Macédoine, 'vivait vers 340 avant J.-C. Lorsque Alexandre se brouilla avec Philippe à l'occasion du mariage de celui-ci avec Cléopâtre, en 337, Démarate intervint entre le père et le fils, et fit consentir ce dernier à revenir à la cour de Macédoine.

Plutarque, Alexandre, 9.

* DÉMARATE, écrivain d'une époque incertaine. Il est cité par Plutarque. C'est peut-être le même que l'auteur des Tpaywooúμeva, ouvrage sur les sujets de la tragédie grecque, mentionné par Clément d'Alexandrie, Stebée et le scoliaste d'Apollonius de Rhodes. Plutarque cite aussi des tráités de Démarate sur les rivières, sur la Phrygie, et sur l'Arcadie.

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* DÉMARATE, écrivain spartiate, vivait vers 120 après J.-C. D'après Planudes, il répliqua à l'épigramme d'Adrien sur la conquête de la Grèce, en inscrivant au-dessus de cette pièce un vers du discours d'Achille à Patrocle. Lorsqu'on rechercha le nom de celui qui avait osé toucher à l'épigramme impériale, il répondit en parodiant un vers d'Archiloque. « C'est moi, le soldat bien cuirassé de Mars, etc. >>

Εἰμὶ μὲν εὐθώρηκος Ενυαλίου πολεμιστής, etc. Cette histoire semble tirée d'une note du manuscrit du Vatican, qui ne donne pas cependant le nom de Démarate. Planudes, Anthologia. II, 285.

Jacobs, Ad Anthologiam, DÉMARATE, prince étrusque, d'origine grecque, vivait vers 660 avant J.-C. Né à Corinthe, et appartenant à la tribu des Bacchiades, il avait acquis d'immenses richesses dans le commerce. Quand la puissance de sa tribu eut été détruite, vers 657, par Cypselus, il s'enfuit de Corinthe, et vint s'établir à Tarquinies en Étrurie. Au rapport de Strabon, il avait avec lui une suite nombreuse et apportait de grands trésors. Ce fut assez pour lui donner d'abord une grande influence à Tarquinies, et enfin la royauté de cette ville. D'après les historiens anciens, il se fit accompagner du peintre Cléophante de Corinthe, d'Eucheir et d'Eugramme, savants dans les arts plastiques, et introduisit dans l'Étrurie en même temps les beaux-arts et la connaissance de l'écriture alphabétique. Il épousa une femme étrusque, et eut d'elle deux fils, Aruns et Lucumon, appelé plus tard L. Tarquinius Priscus (Tarquin l'Ancien).

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Denys d'Halicarnasse, III, 46. Polybe, VI, 11, Strabon, V, VIII. — Cicéron, Tuscul. Quæst., V, 37. Tacite, Ann., XI, 14. - Pline, Hist. nat., XXXV, 3, 12. - Niebuhr, Histoire Romaine, t. I. - Macaulay, Laws of ancient Rome.

DÉMARES (Josse), philologue flamand, né

à Anvers, en 1590, mort à Maubeuge, le 13 décembre 1637. Il entra chez les Jésuites, et professa longtemps les lettres grecques et latines. On a de lui: Q. Horatius ad usum et castos mores juventutis accommodatus, cum notis et brevibus commentariis P. Jodoci Demares; Cologne, 1648, in-16. Il laissa en manuscrit un Onomasticon grec-latin.

Foppens, Bibliotheca Belgica.

* DÉMARÈTE (Anuapéτn), princesse syracusaine, vivait vers 480 avant J.-C. Fille de Théron, tyran d'Agrigente, elle épousa Gélon, prince de Syracuse. Au rapport de Diodore de Sicile, elle obtint de son mari, après la grande victoire d'Himère, qu'il accorderait à des conditions modérées la paix aux Carthaginois. Ceux-ci, par reconnaissance, envoyèrent à Démarète une couronne d'or de la valeur de cent talents. La prin

cesse syracusaine fit frapper en mémoire de cet | La Maitresse d'École, parodie de Sapho; événement des médailles d'argent valant dix drachmes attiques, on cinquante livres (Xtrpa) de Sicile, et qui portèrent le nom de demaretion. Après la mort de Gélon, elle épousa Polyzelus, frère et successeur de ce prince.

Diodore de Sicile, XI, 26. - Pollux, IX, 80. - Hesychius, au mot Δημαρέτιον. Schol. in Pind., Ol., II, 1,29.- Annali dell' Ist. di Corresp. Archeol., vol. II, p. 81.

* DEMARNE. Voy. MARNE.

DÉMARQUE (Aéμapxoc), général syracusain, fils de Pidocus, vivait vers 410 avant J.-C. II fut un des généraux qui allèrent prendre le commandement des forces auxiliaires syracusaines dans la Grèce, à la place d'Hermocrate et de ses collègues, lorsque ceux-ci furent bannis. A son retour, il prit une part importante aux affaires publiques, et devint un des plus fermes adversaires du pouvoir naissant de Denys. Il fut en conséquence mis à mort, vers 405, à l'instigation de ce dernier, en même temps que Daphnæus, et peu après que Denys eut été nommé général autocrate.

Thucydide, VIII, 85.- Xénophon, Hellenica, I, 1. Diodore, XIII, 96.

à

DEMAUGRE (Jean), littérateur français, né à Sedan, le 28 février 1714, mort à Yvoy-Carignan, en 1801. Il fit ses études chez les Jésuites, entra dans leur ordre, et obtint la chaire d'humanités au collége de Metz. Plus tard il embrassa l'état ecclésiastique, fut nommé vicaire de Balant près de Sedan, puis curé de Chauvency, dans le duché de Luxembourg. Une requête piquante, en vers, qu'il adressa à l'impératrice Marie-Thérèse, lui valut de cette princesse un cadeau de cent ducats. Il ne tarda pas à passer la cure de Givet, où il parvint à mettre ses sermons à la portée des soldats de la garnison, en prenant dans l'art militaire des comparaisons et des arguments en faveur de la morale chrétienne. Enfin, il obtint la cure de Gentilly, près de Paris, puis le prieuré de Chablis. La révolution le priva de ce bénéfice; il fut même arrêté quelque temps. On a de lui: Oraison funèbre de M. le maréchal de Belle-Isle; 1741, in-8°; Oraison funèbre de dom Mann-Erfleur, abbé d'Orbal; 1765, in-4°; Le Militaire chrétien; in-12: ce sont des fragments de sermons prononcés à Givet; - Épitre en vers latins, sur les jeux de wisk et de reversi, adressée à l'abbé Séguin; Les Psaumes de David mis en vers latins. Cet ouvrage est resté inédit.

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avec Ducray-Duménil : La Taverne, parodie de La Caverne; avec Chazet: A tout péché miséricorde, parodie de Misanthropie et repentir; - en 1805: Une Matinée de Mme Geof\ frin; en 1809: Hyacinthe Rigaud. On trouve plusieurs chansons de Demautort dans le recueil des Diners du Vaudeville, dont il était un des plus joyeux convives.

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Rabbe, Boisjolin, etc., Biographie univ. et port. des Contemporains.

DEMBARRÈRE (Jean, comte), général français, né à Tarbes (Hautes-Pyrénées), le 3 juillet 1747, mort à Paris, le 3 mars 1828. Entré (1768) avec le grade de lieutenant en second à l'École du Génie de Mézières, il fut nommé ingénieur deux ans après, puis capitaine (1777), et devint (1792) commandant du génie à Brest. Le talent qu'il déploya lors de la défense de Valenciennes lui valut le grade de chef de brigade, avec lequel il alla servir en Vendée. Les dispositions qu'il prit au combat de Doué (3 septembre 1793), et grâce auxquelles le général républicain Santerre remporta la victoire sur les Vendéens, commandés par d'Autichamp et de Talmont, lui valurent (16 février 1795) le grade de général de division. Après avoir servi à l'armée des côtes de l'ouest, il passa à celle d'Italie, y prit le commandement en chef de l'arme du génie, et fut plus tard désigné pour diriger les fortifications que le général Rochambeau fit élever à la tête du pont du Var. Non content d'avoir élevé une barrière qui devait arrêter les Autrichiens, Dembarrère la défendit en personne sous un feu des plus meurtriers. Les services éminents qu'il avait rendus l'élevèrent en peu de temps aux plus hautes dignités : sénateur le 1er février 1805, il reçut le titre de comte de l'empire en 1808. S'étant joint aux membres du sénat qui adhé rèrent au sénatus-consulte qui prononça la déchéance de Napoléon, Dambarrère, que Louis XVIII avait appelé à la pairie le 4 juin 1814, ne fut point membre de la chambre des pairs formée par Napoléon pendant les cent jours. Réintégré lors de la seconde restauration, il refusa dejoindre sa voix à celle des pairs qui prononcèrent la condamnation du maréchal Ney. Le nom de ce général est gravé sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté nord. Il est auteur de Coup d'œil sur les parties diverses de la science militaire, principalement sur l'influence de celles qui appartiennent à l'arme du génie, brochure in-8°; 1783; - Éloge historique du maréchal de Vauban; 1784;Projet de changements à opérer dans le système des places fortes ; Paris, 1819, in-8°. A. S......

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Archives de la guerre. Vict. et Cong., t. II, III. Biographie des Pairs de France, t. 1, p. 220. Fastes de la Légion d'Honneur.-. Moniteur de 1828, page $1. DEMBINSKI Henry), général polonais, né dans le palatinat de Cracovie, le 16 janvier 1791. En 1809, il s'enrôla dans le 5o régiment de chasseurs à cheval, commandé par Turno, fut nommé lieutenant à l'ouverture de la campagne de

1812, et blessé au combat de Woronow. En 1813, il se distingua à la bataille de Leipzig, et vint à Paris lors de l'abdication de Napoléon. Rentré en 1815 dans ses terres en Pologne, il fut élu en 1825 député à la diète. Après la révolution varsovienne du 29 novembre 1830, il devint major dans un régiment qui s'organisait dans le palatinat de Cracovie. Nommé chef de brigade de cavalerie, il se distingua aux batailles de Dembé-Wielkie, de Liw, de Kuflew. Après avoir repoussé les Russes sur le Narew, il fut envoyé auprès du général de Gielgud, et fit toute la campagne de Lithuanie; il prit part aux batailles de Raygrad, de Wilna, de Poniewicz, de Szawle. En juillet 1831 il exécuta une mémorable retraite, avec 4,000 Polonais, à travers toute la Lithuanie, et arriva à Varsovie le 5 août, au milieu de la joie universelle, et la diète déclara par un acte solennel que tous ces braves « avaient bien mérité de la patrie ». Le général en chef Skrzynecki ayant été renvoyé de son commandement pour sa conduite équivoque, Dembinski le remplaça; mais comme il manifesta ouvertement l'intention de suivre en tous points la ligne tracée par Skrzynecki, il s'aliéna tous les esprits, et le commandement en chef lui fut ôté trois jours après. Depuis il suivit l'armée dans sa retraite vers la frontière prussienne à Brodniça, et se réfugia en France. En 1833 il se rendit en Égypte, conduit par la perspective d'une guerre contre la Russie. Rentré en France en 1835, il y resta jusqu'en 1849; alors il partit pour la Hongrie, y combattit les Autrichiens et les Russes dans les rangs des Hongrois, se réfugia ensuite en Turquie, d'où il revint en 1851 à Paris. L. CHODZKO.

Les Polonais et les Polonaises de 1830, par Strazewicz. Documents particuliers.

DEMBOLENCKI (Albert), écrivain polonais, né vers 1570, mort vers 1640. létait de l'ordre des Franciscains, écrivit à Rome une Historia antediluviana. Rentré en Pologne, il publia : L'Histoire des Lissoniens qui se sont distingués de 1619 à 1623, sous les règnes de Sigismond III et de l'empereur Ferdinand II; Posen, 1623; - L'Histoire de Pologne, regardée comme royaume le plus ancien et le plus illustre en Europe; Varsovie, 1633.

L. CH.

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(5 avril 1799), il fit les campagnes des Alpes, d'Italie, et prit une glorieuse part aux victoires de Novi et de Mantoue. Après avoir gagné en Amérique, sous les ordres de Rochambeau, le grade d'adjudant général, Dembowski rentra en France, fut employé dans la deuxième division de dragons, et fit successivement les campagnes de la grande armée (1806) et d'Espagne (1809). Il se distingua au passage du Tage : le premier il traversa un gué qu'il avait été chargé de reconnaître; il se distingua aussi à la bataille d'Occana, où à la tête de la cavalerie il décida de la victoire. Général de brigade (8 janvier 1810), il fut chargé, à la tête d'une brigade composée des 34° et 40° régiments d'infanterie de ligne, de protéger la retraite de l'armée française, qui venait d'évacuer le village de Arroylo-Molinos: Dembowski, qui n'avait que 1,300 hommes, se trouva inopinément attaqué par 5,000 Anglais et 3,000 Espagnols, commandés par le général Hill. Éloigné de tout secours, la position était des plus décourageantes, et cependant le général français, puisant une nouvelle force dans le danger, forme sa troupe en carrés, qui, tout en battant en retraite, soutiennent vaillamment les chocs réitérés de la cavalerie anglaise, qui ne s'arrêta que pour perinettre à l'artillerie et à l'infanterie espagnole de mitrailler les soldats français. Malgré l'énorme disproportion du nombre, le combat durait déjà depuis près de cinq heures, lorsqu'un colonel anglais, touché de la conduite héroïque des Français, et voulant épargner ceux qui combattaient encore envoya un parlementaire pour sommer le général de se rendre. « Allez dire à celui qui vous envoie, répondit Dembowski, qu'il nous reste encore « des cartouches et des baïonnettes, et que nons << ne nous rendrons pas. » Cette noble résolution donnant une nouvelle énergie à ses troupes, celles-ci parvinrent à passer la Guadiana et à rejoindre ainsi le cinquième corps, qui était commandé par le comte d'Erlon. Après avoir de nouveau combattu en Espagne, Dembowski, qui venait de recevoir (1812) l'ordre de passer à l'armée de Russie, mourut à Valladolid, au moment où il se rendait à son poste. A. SAUZAY.

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Decourcelles, Hist. des Généraux français. DEMBOWSKI (Jean), général, frère du précédent, né à Gora, sur la Wistule, en 1773, mort à Milan, en Italie, en 1823. D'abord secrétaire d'Ignace Potocki, grand-maréchal de Lithuanie, il prit part aux guerres de 1792 et 1794, comme volontaire. En 1795 il se réfugia en France; en 1796 il entra dans les légions polonaises, puis au service de France, mais il n'y resta pas long temps, s'établit en Lombardie, et termina ses jours à Milan. L. CH.

Biographie des Contemporains.

DEMBOWSKI (Ignace), écrivain et poëte polonais, né vers 1770, mort vers 1830. En 1805 il fit paraître une excellente traduction de La Henriade de Voltaire, et réussit mieux que les autres traducteurs, tels qu'Eusèbe Slowacki et

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