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Qu'est-ce qu'un droit? Qu'est-ce qu'un devoir ?

Le droit, absolument parlant, émane de la puissance théorique ou pratique, que nous puisons hors de nous et en nous pour la nécessité de tous.

On distingue deux sortes de droits: les droits généraux et les droits particuliers.

Les droits généraux sont ceux sur lesquels s'appuie la société tout entière ou tous les états civils qui la constituent. Les droits particuliers concernent chaque état civil ou chaque membre de la société séparément. Ils résultent de la puissance ou vocation que chacun apporte à la société. Maintenant, qu'est-ce qu'il faut entendre par devoir ? Le devoir est corrélatif du droit. Tel est l'ordre providentiel qu'il n'y a pas de puissance sans nécessité, de droit sans devoir.

On distingue les devoirs généraux des devoirs particuliers. Les devoirs généraux sont ceux qui concernent la société tout entière ou tous les états civils qui la consti

tuent.

Les devoirs particuliers ne concernent que chaque état civil ou chaque membre de la société pris séparément.

SECTION PREMIÈRE.- Droits et devoirs généraux.

DROITS.

L'homme trouvant sa principale puissance en Dieu, créateur de l'humanité, c'est un droit pour tous de pouvoir avouer leur Divinité et de pouvoir lui adresser un culte public.

Chacun de nous augmentant sa puissance en s'appuyant sur des amis, c'est un droit pour tous de pouvoir choisir leurs relations personnelles et de famille, de les reconnaîtreaux yeux de la société, de leur témoigner leur affection et leur estime.

Chacun de nous fondant sa puissance personnelle sur sa vocation fonctionnelle et ses autres activités, c'est un droit pour tous de pouvoir manifester les dons qu'ils ont reçus de la Providence.

DEVOIRS.

Par la même raison, puisque la loi nous reconnaît le droit d'avouer une Divinité et de lui adresser nos hommages publics, nous devons le faire sans compromettre ni scandaliser ceux qui ont une foi différente de la nôtre,

De même ayant le droit de choisir nos amis, nous devons nous efforcer de faire les liaisons les plus convenables et dans un avantage réciproque; les secourir au besoin, nous montrer à leur égard affectueux, aimables, dévoués, sincères, et permettre à chacun de se procurer la même faveur.

Par une raison corrélative, chacun ayant le droit de cultiver sa vocation et ses autres activités, il sera du devoir de tous de permettre à leurs semblables de profiter de ce même avantage.

DROITS.

Chacun de nous reconnaissant une nouvelle puissance pour son utilité et celle de la société dans l'organisation régulière de la fonction qui résulte de sa vocation et dans l'organisation de ses autres activités, c'est un droit pour lui de réclamer cette organisation.

Tous les fonctionnaires et en général les représentants de tous les états civils de la société, concevant une grande puissance dans l'ordre communal, national et international, c'est un droit pour eux de réclamer l'institution de ces trois cercles suivant les prescriptions de la science.

DEVOIRS.

Par un motif semblable, le devoir de chacun, dans le cas dont il s'agit, sera d'exercer notre fonction et nos autres activités pour la plus grande prospérité de la société, et de permettre que nos semblables puissent se trouver dans les mêmes conditions.

Dans ce cas le devoir de chacun sera également de contribuer de tout son pouvoir au maintien de l'ordre communal, national et international, et de laisser à chacun le soin de coopérer à cet ordre et d'en tirer le profit qui lui appartient.

Maintenant il est inutile, je suppose, de démontrer qu'une société qui refuserait à l'homme de proclamer sa foi dans la Divinité et de lui adresser un culte, lui ôterait sa plus grande ressource dans les circonstances les plus importantes de la vie ; que, d'ailleurs, la société serait presque impraticable si chacun de ses membres ne pouvait pas adorer un Dieu devant lequel la vertu doit trouver sa véritable récompense et le vice sa véritable punition. Pas de Dieu, pas de société possible. Que serait encore la société qui s'opposerait à ce que chacun eût la douceur de fréquenter ceux qui lui paraissent les plus propres à compléter son existence? Qui empêcherait ses membres de développer leur nature par l'exercice de la fonction la plus appropriée à leur vocation et à leur capacité? Qui refuserait à la fonction et aux autres états civils de chacun de ses membres, l'organisation qui leur est propre ? Qui méconnaîtrait l'ordre communal, national et international et les bénéfices qu'il procure à tous ?

Mais, d'un autre côté, s'il était permis à certains membres de la société ayant une foi religieuse de troubler ou de comprimer ceux qui auraient adopté une autre foi; s'il était permis à ceux qui ont le droit de se choisir des amis dans la société de refuser à leurs semblables ce même avantage; si ceux qui ont fait accepter leur vocation fonctionnelle par la société, pouvaient empêcher les autres

hommes de profiter de cette même facilité; si ceux qui ont obtenu l'organisation complète de leurs états civils pouvaient porter obstacle à ce qu'il en fût fait autant à l'égard de leurs concitoyens; si ceux qui ont la jouissance de l'ordre légal de la commune, de la nation et de l'internationalité pouvaient en priver une portion quelconque des hommes, pourrait-on dire que la société fût constituée sur une véritable législation?

Nous pouvons donc affirmer que les droits et les devoirs généraux que nous venons d'énumérer sont incontestables.

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Nous avons dit que les droits particuliers résultent de la puissance personnelle que chacun apporte à la société, et que la société développe, les devoirs particuliers correspondant à la nécessité dé chaque puissance particulière.

DROITS.

On peut donc considérer la puissance qu'ont les méthodistes ou journalistes de publier les principes et les faits produits dans le cercle communal, national et international, comme devant donner lieu à leur égard au droit de l'exercer.

En général on peut considérer la puissance personnelle que les fonctionnaires de l'instruction, de la justice, de la religion, de la philosophie, de la patriarchie, de l'économie, des travaux de construction, des beaux-arts, de l'industrie, du commerce, du service, de la souveraineté, du gouvernement, de la surveillance, de la force armée, la puissance que les représentants des états civils, d'époux, de père et de mère, de fils et de fille, de frère et de sœur, d'enfant, de collégien, d'apprenti, de compagnon, de gradué, de décoré, dé retraité, d'hospitalité, de voyageur, de locataire, de commensal, d'homme du monde, de prévenu, de condamné, de réhabilité;

La puissance, disons-nous, que les fonctionnaires et les représentants des autres états civils, apportent à la société par leurs vocations et leurs autres activités comme devant donner lieu à leur égard aux droits de les exercer.

DEVOIRS.

Par une raison corrélative on doit considérer comme un devoir, de la part des méthodistes, de publier les principes et les faits avec précision et clarté, afin que la nécessité de leur ministère soit satisfaite le mieux possible.

En général, on peut considérer la nécessité de la puissance personnelle de chaque fonctionnaire, et de chaque autre représentant de la société, comme lui imposant le devoir d'y satisfaire de la manière la plus complète.

Nous ferons remarquer que les droits et les devoirs rėmu

nératoires et pénals trouveront leur place, les premiers dans le titre concernant l'état de décoré, les derniers dans ceux relatifs à la prévention et à la condamnation.

Du reste, tout le monde sait que les droits rémunératoires proviennent des actes accomplis par ceux qui ont plus ou moins disposé de leur existence en faveur d'un ou de plusieurs membres de la société, et en général pour tous les actes d'un véritable dévouement.

Les devoirs rémunératoires dérivent de l'obligation où se trouve la société de distribuer des récompenses à ceux qui les ont méritées.

Quant aux droits pénals, ils émanent de la nécessité qu'éprouvent ceux qui ont été troublés violemment dans leur personne ou leurs biens, ou la société pour eux, d'obtenir la juste répression des crimes, délits ou contraventions commis.

Les devoirs pénals ne sont autre chose que les obligations imposées aux condamnés et à la société pour l'expiation des crimes, des délits et contraventions commis.

Telle est l'idée qu'on peut se faire des droits et des devoirs qui résultent de la science et de la législation.

La méthode positive, disons-nous, déterminera la forme, l'action, les propriétés et les rapports généraux, particuliers et élémentaires de la législation communale, nationale et internationale.

Sa forme, pour connaître les droits et les devoirs généraux ou concernant simultanément tous les membres de la société, les droits et les devoirs particuliers ou relatifs à chaque fonction ou à chaque autre état civil de la société communale, nationale et internationale.

Son action afin de nous rendre compte de l'étendue des droits et des devoirs généraux et particuliers.

Ses propriétés, pour pouvoir comprendre les avantages que

les droits et les devoirs généraux et particuliers procurent à la société.

Ses rapports, en vue de savoir dans quelle proportion se trouvent les droits et les devoirs dans la société.

Je ne sais s'il ne convient pas de faire observer ici, que la physiologie et la médecine de la législation ne sont autre chose que la physiologie et la médecine des fonctions de la science législative.

Quoi qu'il en soit, l'application de la méthode positive à la législation de la société communale, nationale et internationale, fera parfaitement connaître toutes les conditions des droits et des devoirs généraux et particuliers qui la constituent.

CHAPITRE V.

BUT DES FONCTIONS DES PRÊTRES ET PHILOSOPHES SAVANTS, OU MORALE.

La morale n'est autre chose que l'étude des vertus et des vices relatifs à l'exercice des droits et des devoirs concernant les divers états civils de la société.

Qu'est-ce que la vertu? Qu'est-ce que le vice?

La vertu consiste dans la force du sentiment et de la raison que nous puisons hors de nous et en nous, pour exercer nos droits et nos devoirs.

Il existe des forces ou des verlus générales, des forces ou des vertus particulières.

Les vertus générales sont celles dont nous avons besoin pour exercer les droits et les devoirs concernant tous les états civils.

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Les vertus particulières se rapportent à l'exercice des droits et des devoirs concernant chaque état de la société,

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