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concernant les fonctions et les autres états civils du monde humain qui font l'objet des fonctions des légistes savants.

La forme, l'action, les propriétés et les rapports généraux, ‣ particuliers et élémentaires des vertus et des vices, relatifs à l'exercice des droits et des devoirs des fonctions et des autres états civils du monde humain, qui font l'objet des fonctions des moralistes.

Le tout pour être publié d'une manière authentique, en vue d'une parfaite réalisation.

Pourquoi, dira-t-on, appliquer la méthode positive à la société avant de nous avoir expliqué l'univers, Dieu, l'homme abstractivement, comme le font le plus souvent les philosophes ? Parce que c'est la marche naturelle, celle qui a été suivie par tous les bienfaiteurs des peuples ou qui leur ont ouvert une ère nouvelle; parce que, avant tout, il est du devoir du savant de donner du bien-être aux hommes et de leur faire connaître le milieu dans lequel ils pourraient se le procurer.

Sans repousser l'étude du rationalisme individuel, de l'idéalisme ou de l'identité, et du panthéisme, nous croyons qu'il faut en faire l'objet secondaire de nos spéculations; car ce n'est pas en décrivant avec plus ou moins de talent les diverses activités de l'âme, ou comment l'univers se réfléchit successivement dans l'esprit de l'homme, infini, avenir, ou bien encore de quelle manière l'univers s'idéalise de plus en plus et a conscience de lui-même par l'intelligence et la conscience de l'homme, que les exigences légitimes des peuples seront satisfaites. Il s'agit, en premier lieu, de transformer les institutions, de les approprier à toutes les vocations, à toutes les facultés et à tous les besoins incontestables. La science sociale, faite d'une manière certaine, en consacrant la véritable existence

de l'homme, fera tomber le voile qui couvre l'univers, et précisera les attributs réels de la Divinité.

La société est basée sur la nature humaine; la nature humaine, ainsi que nous le verrons plus tard, offre plusieurs vocations et d'autres activités qui ont fait l'objet, chez tous les peuples, de plusieurs ordres de fonctions et de plusieurs autres états civils qui complètent la vie sociale, savoir : des fonctions de la méthode ou de la publicité, des fonctions de l'instruction, de la justice, de la religion, de la philosophie, de la patriarchie, de l'économie, des travaux de construction, des beaux-arts, de l'industrie, du commerce, du service de la souveraineté, du gouvernement, de la surveillance et de la force armée; des états civils d'époux, de

père et de mère, de fils et de fille, de frère et de sœur, d'enfant, de collégien, d'apprenti, de compagnon ou d'ouvrier, de gradué, de décoré, de retraité, d'hospitalité, de voyageur, de locataire, de commensal, d'homme du monde, de prévenu, de condamné, de réhabilité.

Les divers ordres de fonctions et les autres états civils que nous venons d'énumérer existent dans la société de tous les peuples, mais ils ne jouissent pas tous de la même faveur, et, tandis que nous voyons telle ou telle fonction, notamment celle de souverain, de guerrier et de prêtre, l'état ou puissance paternelle, etc. dans la plus grande extension, nous y trouvons la plupart des autres fonctions et des autres états civils dans la plus misérable dépression.

Nous le répétons, pour faire une égale part aux fonctions et aux autres états civils de la société, il n'y a pas de moyen plus sûr que de les spécialiser et de leur attribuer l'organisation qui leur appartient.

Pour cela, commençons par savoir ce que c'est en réalité qu'une fonction et un état civil en général, quels sont les éléments qui les constituent.

Nous avons dit ailleurs (1) que la fonction n'est autre chose que l'organisation de l'activité d'un travailleur dans un but avantageux pour tous, et que cette organisation se compose en outre de l'activité laborieuse d'un homme et d'un but fonctionnel, d'un atelier, d'un ou plusieurs instruments de travail, d'une occupation ou travail, d'an revenu, d'une rétri– bution, d'une contribution, d'un crédit et d'une comptabilité

La nécessité des parties constitutives de la fonction que nous venons d'énumérer est évidente:

L'activité laborieuse d'un homme est le point de départ de la fonction, comme le but de son travail en est la fin. De plus, comment exercer une fonction sans un lieu approprié pour travailler, sans un atelier. A quoi servirait au fonctionnaire de posséder un atelier s'il n'était point pourvu des instruments de travail indispensables à la pratique de sa fonction. Mais peut-on se dire fonctionnaire, si nous manquons d'occupation ou de travail. La fonction, d'un autre côté, serait sans objet si elle ne produisait un revenu utile. Comment aussi le travailleur pourra-t-il continuer de produire, s'il ne reçoit régulièrement une juste rétribution. Ne convient-il pas encore de frapper chaque revenu, au besoin la rétribution de chaque fonctionnaire, d'une contribution proportionnelle, afin d'établir les états de la vie civile autres que les fonctions pour compléter l'organisation de la société et aussi pour concourir à l'entretien du cercle communal et de l'internationalité. Sans crédit fonctionnel pourrait-on améliorer les parties constitutives de la fonction, remédier notamment aux détériorations des ateliers et des instruments de travail. Enfin la comptabilité seule fournit aux fonctionnaires le moyen de se rendre compte de leur situation comme aussi de l'établir aux yeux de la société.

*(1) Etudes sur la méthode positive, page 2.

Les éléments des autres états civils ne sont pas les mêmes que ceux de la fonction et toutefois ils ont quelques analogies avec eux. Ainsi les états d'époux, de père et de mère exigent une partie de notre activité, ont un but déterminé, réclament un certain milieu pour être pratiqués, supposent des marques distinctives, un certain temps à leur consacrer, ont droit à une part du revenu commun, peuvent dès lors faire l'objet d'une rétribution et être même frappés de quelque retenue en vue d'institutions avantageuses pour eux, jouir de quelque crédit et par suite faire l'objet d'une comptabilité.

Maintenant que nousnous faisons une idée suffisante d'une fonction et d'un état civil en général, comme aussi des parties qui les constituent, il n'y a plus qu'à en déterminer la forme, l'action, les propriétés et les rapports de tous, de chacun et des parties constitutives de chacun.

Mais comme les fonctions et les autres états civils de la société ont une forme, une action, des propriétés et des rapports naturels, physiologiques et médicaux ; naturels lorsqu'il s'agit de leur existence organique; physiologiques, quand on s'occupe des facultés de ceux qui les représentent et des besoins de la société à leur égard; médicaux, quand on étudie les moyens propres à conserver leur état normal, les moyens de constater les atteintes portées à leur état normal, les moyens de remédier aux atteintes portées à leur état normal, il s'ensuit qu'il faudra déterminer leur forme; leur action, leurs propriétés et leurs rapports naturels, physiologiques et médicaux au point de vue général, particulier et élémentaire, pour leur avoir appliqué la méthode positive.

Ce n'est pas tout; la société ayant une triple existence, étant communale, nationale et internationale, pour que l'opération analytique qui nous occupe soit complète, il faudra

alors qu'elle se fasse eu égard à ces trois cercles, pour l'avantage de tous.

D'un autre côté, nous croyons devoir étudier séparément le but des fonctions scientifiques, afin de nous rendre compte des divers mondes de l'univers dont le monde humain fait partie et élargir par là le cercle de nos connais

sances.

Nous trouvons encore nécessaire d'étudier d'une manière spéciale la législation, qui est comprise aussi dans l'activité sociale et forme le but de la fonction des légistes

savants.

Nous considérons enfin comme également indispensable de nous rendre un compte particulier de la morale, qui se rattache de même à la société et qui constitue le but de la fonction des prêtres et des philosophes savants.

Les travaux dont il s'agit seront faits également au point de vue communal, national et international.

Telle est la mission de la méthode positive ou de l'analyse bien entendue; il ne restera plus, nous le répétons, qu'à publier le travail dont nous parlons pour parvenir à le faire réaliser.

On peut voir à priori plusieurs avantages provenir de l'application de la méthode positive ou analytique.

D'abord, en précisant les diverses situations civiles relatives à chaque membre de la société, en précisant les droits et les devoirs qui en dérivent, les vertus et les vices qui s'y rattachent, on pourra éviter toute oppression sociale.

En second lieu, en réunissant le but de toutes les fonctions et de tous les autres états civils de la société, le but de leurs droits et de leurs devoirs, de leurs vertus et de leurs vices, on aura le faisceau des connaissances de la société et de l'univers, comme en réunissant l'exercice de toutes les fonc

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