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heure végéter sous l'inspiration plus ou moins incomplète de ces systèmes également exclusifs; les destinées de l'humanité sont indépendantes de la science des hommes; c'est la science divine, la science de celui qui nous a créés et devant qui nous devons répondre de l'emploi de notre existence, qui est la véritable. Or, la réalisation de cette science doit faire passer l'homme de ce goût avilissant pour les richesses personnelles, qui caractérise toutes les sociétés passées, au désir bien plus noble de la possession des vertus sociales. En un mot, les richesses doivent cesser d'être le but de l'homme pour devenir un moyen de développement de sa nature perfectible.

C'est vers ce résultat que les esprits éminents doivent tendre pour être fidèles à la conscience humaine. Quoiqu'il en soit, c'est par la persuasion que les doctrines de l'avenir doivent se propager; tout établissement fondé sur la violence ne peut concilier les sentiments, les pensées et les intérêts de tous.

Pratiquer la foi et l'amour, l'examen et la modération en vue du bien-être et du perfectionnement de tous, telle doit être la devise de l'avenir.

Les enseignements que nous publions se proposent de faciliter la connaissance de nos études sur la méthode positive pour la détermination de la vie providentielle et de lier par le raisonnement les diverses formules qui se trouvent dans notre principale publication.

Nous ferons remarquer, en terminant, que quoique l'étude de l'univers paraisse plus logique en suivant l'ordre des

mondes ou systèmes qui le composent, c'est-à-dire en s'occupant successivement du monde révélateur, du monde cosmogonique, du monde naturel, du monde physiologique, du monde médical, du monde humain, de la législation et de la morale, néanmoins, cette méthode a l'inconvénient de ne satisfaire que l'esprit ; elle laisse ignorer que ce qu'il y a de plus essentiel à connaître, c'est la société qui développe tous les modes de l'activité humaine, que tous les travaux théoriques et pratiques doivent rayonner de la société et aboutir à la société.

Cela ne veut pas dire qu'il faille négliger l'étude de l'univers, de Dieu, de l'homme, mais qu'il ne faut s'occuper de l'univers, de Dieu, de l'homme, qu'en vue de la société, pour le perfectionnement de la société.

ENSEIGNEMENTS

SUR LA

MÉTHODE POSITIVE.

PREMIÈRE PARTIE.

APPLICATION DE LA MÉTHODE POSITIVE A LA SOCIÉTÉ SUIVANT LES LOIS PROVIDENTIELLES.

CHAPITRE PREMIER.

CONSIDERATIONS GÉNÉRALES.

La méthode, nous osons l'affirmer, est ce qu'il y a de plus essentiel à connaître. C'est t par elle que nous comprenons de mieux en mieux la société, l'univers, l'homme-Dieu, la législation, la morale, l'enchaînement et la fin de toutes les existences.

L'étude de cette importante matière nous révèle que les peuples ont employé trois méthodes générales ou organiques, savoir la méthode theocratique, la méthode autocratique, et la méthode positive ou analytique. On peut même dire qu'ils n'ont pratiqué jusqu'ici que deux méthodes, car la dernière, celle précisément à laquelle nous donnons la prééminence, n'a été usitée que partiellement par les savants, et pour déterminer presque exclusivement la nature inorganique de notre globe. Nous espérons qu'avec

le perfectionnement qu'elle reçoit, elle deviendra la loi générale de l'avenir, que rien ne se trouvera en dehors de son domaine.

Quoi qu'il en soit, si nous voulons bien nous rappeler que toutes les pensées que nous exprimons, soit dans nos ouvrages, soit dans nos discours, proviennent de ces trois sources, qu'il importe de ne pas confondre, nos discussions seront bien moins violentes, plus précises et plus utiles.

Ainsi les théocrates de toutes les nations sont ceux qui prennent pour guides dans leur conduite les principes et les faits produits par les révélateurs. Les autocrates, ceux qui se fondent sur les opinions des monarques, des pouvoirs républicains, des philosophes ou d'eux-mêmes. Les hommes positifs, ceux qui reconnaissent avant tout l'autorité de l'expérience.

Il ne s'agit pas de mépriser les sentiments théocratiques ni les opinions purement rationnelles. La méthode positive n'a d'autre prétention que d'attribuer à chaque fonction le rôle qui lui appartient. Le sentiment sera toujours l'inspirateur de la religion, comme le raisonnement le directeur de la philosophie et de l'enseignement; mais les méthodes théocratiques et autocratiques, mieux appréciées, cesseront d'être générales pour rentrer dans les limites qui leur sont propres, par ce motif bien simple que comme elles ne s'appuient que sur l'homme plus ou moins bien inspiré, ou plus ou moins sage, elles sont trop susceptibles de nous égarer; chacun peut produire une révélation ou un système philosophique, c'est-à-dire se créer un univers suivant son goût. Tandis que l'analyse universelle est une, il n'y a qu'un seul moyen pour faire l'analyse de l'univers, c'est la description de toutes ses parties; cette description

peut être incomplète, mais elle n'est susceptible d'être corrigée que par une description mieux entendue du même objet, de l'univers tel qu'il se présente à nos yeux.

Quoi qu'il en soit, celui qui produit une méthode,qui offre ou impose à un peuple, soit à l'humanité tout entière, une conception sociale pour l'avenir, est censé avoir résumé les conceptions des sociétés passées et posséder la synthèse des connaissances humaines.

Les révélateurs ou théocrates ont cru nécessaire d'invo→ quer l'appui de la Divinité pour mieux faire accepter la part qu'ils avaient faite à chaque mode d'activité de la vie.

Les autocrates, monarques, pouvoirs républicains ou même philosophes n'ont eu recours qu'à eux-mêmes, et c'est en leur nom ou comme mandataires plus ou moins immédiats des nations, qu'ils ont produit leurs institutions ou leurs systèmes.

Quant à nous, ayant reconnu chez tous les peuples une organisation plus ou moins empreinte de priviléges et une science plus ou moins arbitraire, nous disons que pour émettre la véritable science et établir la véritable société, il faut déterminer au point de vue général, particulier et élémentaire, dans le cercle communal, national et international, la forme, l'action, les propriétés et les rapports naturels, physiologiques et médicaux des fonctions et des autres états civils qui dérivent des vocations et des autres activités des hommes.

Spécialement la forme, l'action, les propriétés et les rapports généraux, particuliers et élémentaires des divers mondes de l'univers qui font le but des fonctions des savants proprement dits.

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La forme, l'action, les propriétés et les rapports géné raux, particuliers et élémentaires des droits et des devoirs

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