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présente un livre signé d'un nom qui nous était encore inconnu, Gontcharof. Il paraît que cet auteur jouit dans son pays d'une réputation qui ne le cède guère à celle de Tourguénief. Un seul de ses romans a été traduit jusqu'ici en français, et Marc le Nihiliste, très apprécié en Russie, méritait d'être connu au dehors.

On pourrait croire d'après le titre de ce livre qu'il s'agit de ces fameux anarchistes qui n'ont que trop fait parler d'eux et ne rêvent que poignards, incendies ou dynamite. Marc le Nihiliste ne peint pas un nihiliste de l'école moderne ; il a été composé à une époque où ces sectaires se bornaient à lire Proudhon et à ériger en dogmes ses théories. On assiste donc ici à la naissance du nihilisme; mais ce qui donne à l'œuvre de Gontcharof un vif attrait, c'est l'analyse minutieuse des caractères, leur développement logique et fatal. Il n'appartient qu'aux grands penseurs de sonder ainsi les profondeurs de l'âme humaine; il faut ajouter que ces drames intimes ont pour nous un attrait bien autre que les récits de cape et d'épée les plus extraordinaires et les plus mouvementés. A. B.

THE METHOD OF HISTORICAL STUDY. Eight Lectures, by Edward Freemann. 1 vol. in-8°. London, Macmillan, 1886.

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L'honorable professeur d'Oxford, le Dr Freeman, est persuadé qu'on a fait un tort immense aux sciences historiques en distinguant diverses périodes dans l'histoire du monde. Il s'insurge contre ces classifications artificielles qui faussent le jugement, et démontre avec un grand luxe de preuves que l'histoire ancienne forme avec celle du moyen âge et celle des temps modernes un tout indivisible. Il est donc impossible selon lui de faire une étude vraiment scientifique de l'histoire contemporaine sans commencer par les origines, c'est-à-dire sans remonter aux Grecs et aux Romains d'une part, aux Celtes et aux Germains d'autre part, le présent étant inexplicable sans la connaissance du passé qui l'a engendré. Il fait entre autres une ingénieuse application de sa méthode à l'histoire de ce pays, qu'on n'a appelé officiellement la Suisse que depuis 1803.

A. G.

paraît à LAUSANNE au commencement de chaque mois par livraisons de 224 pages, et forme chaque année quatre beaux volumes de près de 2700 pages ensemble.

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SOMMAIRE

DES MATIÈRES CONTENUES DANS LA LIVRAISON DE JANVIER

Pages

1.

II.

Les Vanderbilt et leur fortune, par M. Aug. Glardon ...........
La Carrochonne. Nouvelle, par M. A. Bachelin

5

28

III.

Les expériences d'un maître d'école allemand, par M. Fran-
çois Dumur

64

IV.

88

V.

111

VI.

L'aventure de l'étudiant. Récit alpestre, par M. J. des Roches ..
Eugène Rambert. Souvenirs personnels, par M. Ed. Tallichet...
En mauvaise compagnie. Quelques pages de mon enfance, par
M. Wladimir Korolenko

VII. Chronique parisienne

Le high-life parisien, à propos d'un livre de M. Ludovic Halévy. - Livres nou-
Une nouvelle Encyclopédie. — Livres d'étrennes.

veaux.

VIII. Chronique allemande ....

-

Conrad Deubler, « le paysan merveilleux. » — L'humour en Allemagne. Le
port de Wilhelmshafen. La Revue de Fleischer.-Mort de Jean Scherr.
Livres d'étrennes : le tour du monde de M. E. Haffter. L'architecture alle-
mande au Japon.

135

157

168

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Lettres de jeunesse de Carlyle. Quelques réflexions sur l'indiscrétion. Correspon-
dance entre fiancés. Les aventures de Hobart-Pacha. Les nouvelles éco-

les d'Athènes.

171

Chronique russe

Le nouvel ambassadeur de la république française.

Gogol, par Oreste Müller. Les détraqués. Les suicides. Les morts. -
Les académies.

-

Sirius et Aldébaran,

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Le monument de la guerre de Bul

190

garie. La phase critique de la littérature russe.

Chronique suisse

Les morts: Eugene Rambert; Ernest Bussy; Ed, Fick.

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del. - Bonaventure des Periers. — Uue brochure de M. Ed. Rod.
ciers et conteurs: Jean des Roches; T. Combe; le Dr Châtelain; Azeline. —
Les grands fleuves. — Poésie romande: Chants du pays et Chants populaires;
MM. Warnery, Fuster, Ed. Huguenin. - Un curieux dictionnaire.

Bulletin littéraire et bibliographique.

204

Lauerme-imp, Osurges frutal

Comfl. alto

Hartmouth 10-6-30 22540

L'ARMÉE ALLEMANDE'

Le défaut capital de l'armée française est une centralisation étouffante sous laquelle les initiatives sont comprimées et les caractères déprimés; c'est au despotisme de Napoléon qu'il convient d'en faire remonter l'origine. Et c'est au libéralisme éclairé de Frédéric qu'il faut attribuer la force de l'armée prussienne, force qui réside dans le développement presque excessif des individualités il n'est aucun organe de cette machine militaire qui ne fonctionne; tous les rouages sont animés d'un mouvement propre, et les frottements sont réduits au minimum: il n'y a presque pas de résistance passive.

1 Nous avions en portefeuille depuis près de deux ans, nous l'annoncions déjà dans notre programme de 1886, cette étude sur l'armée allemande, attendant pour la publier qu'il se présentât une occasion favorable. Elle est enfin arrivée, grâce aux discussions retentissantes qui ont eu lieu récemment au Reichstag allemand. Nous attirons l'attention de nos lecteurs sur les conclusions de ce travail. Si nous l'avions publié au moment où il nous est parvenu, elles auraient passé inaperçues, ou seraient oubliées maintenant. Elles permettront peut-être aujourd'hui de se rendre compte d'une des raisons de l'augmentation de l'armée demandée par le gouvernement impérial allemand, et de la portée du mot de M. de Moltke, que le refus de cette augmentation 15

BIBL. UNIV. XXXIII.

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-

Aussi le rendement industriel, comme disent les ingénieurs, est-il considérable. Eh bien, on a peine à le croire, le haut mérite du roi que la Prusse a perdu il y a juste un siècle, a été précisément de développer chez ses lieutenants ce mouvement propre et cette ardeur d'initiative, au détriment même de sa réputation. Dans les grandes manoeuvres, par exemple, où il luttait de sa personne contre tel de ses généraux, il savait perdre la partie en beau joueur et se laisser battre, -lui, le maître, par un de ses élèves, non seulement sans se plaindre, mais encore en proclamant sa défaite, et en récompensant princièrement son vainqueur ; tandis que Napoléon n'eût pas été homme à souffrir une telle atteinte à son prestige, lui à qui on a reproché d'avoir si souvent cherché à rabaisser le mérite de ses subordonnés et plus d'une fois voulu, soit par calcul politique élevé, soit par bas égoïsme, ou par un sentiment mixte formé du mélange de ces deux-là, — absorber dans sa gloire la gloire de ses généraux. Soldat couronné, il tenait à sa réputation militaire avant tout. Les armes avaient fait de lui un César il fallait qu'il marchât appuyé sur son glaive. Frédéric, au contraire, du jour où il arriva au pouvoir, sut étouffer, en vrai philosophe, ses sentiments de vanité personnelle et renoncer à la satisfaction d'être le premier général de son armée: il lui suffit que son armée

:

entraînerait la guerre. Dans une armée où l'avancement des officiers est trop lent, il n'y a en effet, lorsqu'on ne veut pas mettre à la retraite les hommes âgés, que deux moyens : la guerre, qui fait de grands vides, ou l'augmentation de l'armée, qui permet de nombreuses promotions. Si le peuple aussi refuse de laisser aggraver ses charges, cela peut également devenir un motif de faire la guerre. Notre honorable collaborateur avait donc vu très juste, et personne ne lira son travail avec attention sans en tirer profit. Nous le publions tel qu'il a été rédigé il y a deux ans.

(Direction de la Bibliothèque universelle.)

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