Souvent il eft foibleffe, & toujours il eft crime. Du monde où m'a placé la fageffe immortelle, Sur la vertu. Qu'il ne faut pas s'expofer à la perdre. C'est Pauline, femme de Polyeucte, qui dé clare qu'elle ne verra plus Sévere dont elle étoit aimée. La vertu la plus ferme évite les hasards. J'affure mon repos que troublent fes regards; Porus, Roi d'une partie des Indes, voyant Alexandre dans fes Etats, après avoir subjugué tous les autres, s'emporte avec une noble fierté contre l'ambition de ce fameux conquérant, & fait éclater des fentimens dignes d'un grand Roi. Que vient chercher ici le Roi qui vous envoie ? Quel eft ce grand fecours que fon bras nous octroie ? De quel front ofe-t-il prendre fous fon appui Des peuples qui n'ont point d'autre ennemi que lui? Avant que fa fureur ravageât tout le monde, Faut-il que tant d'états, de déferts, de rivieres, Embrâfe tout fi-tôt qu'elle commence à luire; Ses esclaves en nombre égalent tous les hommes ! Afin que par moi feul les mortels fecourus, S'ils font libres, le foient de la main de Porus. Alexandre, de Racine. Il s'agit dans les vers fuivans d'un héros qui ayoit rendu de grands fervices à une Reine dans fa mauvaise fortune. Qui vous aima fans fceptre & fe fit votre appui Quand vous le recouvrez, eft bien digne de lui.... Si le cœur a choifi, vous pouvez faire un Roi, Elle répond: Madame, je fuis Reine, & dois régner fur moi. Jette fur nos defirs un joug impérieux, Sentimens de fidélité conjugale. Zénobie comptant de ne plus revoir Rhadamifte fon époux qui l'avoit jettée dans un fleuve après l'avoir poignardée, avoit commencé d'écouter les vœux du Prince Arfame, & à prendre du goût pour lui: mais à peine elle retrouve Rhadamifte, qu'elle ne fonge qu'à bannir de fon cœur une paffion naiffante Elle parle de la forte ; Etouffons fans regret une honteuse flamme, Tout barbare qu'il eft, c'est un préfent des dieux Sentimens de tendreffe. Lufignan, Prince du fang des anciens Rois de Jérufalem, après avoir langui dans les prifons du Soudan de cette ville, en est retiré par Zaïre, efclave aimée du Soudan. A certains fignes, il reconnoît qu'elle eft fa fille; il apprend qu'elle fuit la Religion des Mu fulmans; il déplore fon malheur, & lui parle ainfi pour l'engager à fe faire chrétienne. Ton Dieu que tu trahis, ton Dieu que tu blas phêmes, Pour toi, pour l'univers eft mort en ces lieux mêmes, En ces lieux où mon bras le fervit tant de fois, Tout annonce le Dieu qu'ont vengé tes ancêtres. 1 Tu n'y peux faire un pas fans y trouver ton Dieu; Je te vois dans mes bras & pleurer & frémir; ZAYRE. Ah! mon pere, Cher auteur de mes jours, parlez, que dois-je faire? LUSIG NA N. M'ôter par un feul mot ma crainte & mes ennuis, Dire: Je fuis chrétienne. ZAYRE. Oui....Seigneur....je le fuis. LUSIGNAN. Dieu! reçois fon aveu du fein de ton empire Zatre, de Voltaire, Expreffion des fentimens de haine Rodogune, Princeffe des Parthes, ayant appris que Cléopatre, dont elle étoit haïe mortellement, vouloit la faire périr, s'excite elle-même à la vengeance, & forme le deffein de la prévenir. Mais elle vouloit en mêmetemps venger la mort de Démétrius Nicanor |