Les Chrétiens n'ont qu'un Dieu , maître absolu de tout, De qui le seul vouloir fait tout ce qu'il résout. semble ; Dieux. centes, tons , Les a-t-on vu mutins , les a-t-on yu rebelles ? reaux ; Ét ailleurs une dame Payenne parle ainsi des mêmes Chrétiens. Le trépas n'est pour eux ni honteux ni funeste : Pauline, dans Policucte, Image du Ciel ou du séjour des Bienheu reux, d'après les notions de la Foi. Au milieu des clartés d'un feu pur & durable, Dieu mit avant les temps son Trône inébran lable. Le Ciel est sous ses pieds : de mille altres divers Le cours toujours réglé l'annonce à l'Univers. La puissance, l'amour avec l'intelligence, Unis & divisés, composent son eflence. Ses Saints, dans les douceurs d'une éternelle paix, D'un torrent de plaisirs enivrés à jamais; Pénétrés de la gloire & remplis de lui-même, Adorent à l'envi sa Majesté suprême. Devant lui sont ces Dieux, ces brûlans Séraphins A qui de l'Univers il commet les destins (a). Il parle, & de la terre ils vont changer la face, Des Puissances du siecle ils retranchent la race; Tandis que les humains, vils jouets de l'erreur, Des conseils éternels accusent la hauteur. Ce sont eux dont la main frappant Rome asservie, Aux fiers enfans du nord a livré l'Italie, L'Espagne aux Africains, Solyme aux Ottomans. Tout Empire est tombé, tout peuple eut ses tyrans. Mais cette impénétrable & jufte Providence (a) Qui facis Angelos tuos, Spiritus ; & Miniftros tuos, ignem ureniem. Pf. 103... Potentes virture , facientes verbum illius ad audiendam vocem sermonum ejus. Ibid... Illuxerunt fulgura ejus Orbi Terræ. Pf. 96. Ne laisse pas toujours prospérer l'insolence : Quelquefois la bonté, favorable aux humains, Met le sceptre des Rois dans d'innocentes mains. Voltaire, Henriade. R E M A R QUE S. Un pareil sujet ne pouvoit être traité d'un ten plus fublime. Quelle majesté dans ces premiers vers ! Au milieu des clarte's d'un feu pur & durable, &c. Quelle grandeur dans cette image ! Le Ciel est fous les pieds, &c. Un beau génie vient à bout d’exprinter dans le langage de la Poésie tout ce qu'il y a de plus difficile. Peut-on mieux définir le profond Mystere de la Sainte Trinité : Le puisance & l'amour avec l'intelligence unis & divisés, composent fon elence. Le reste de cette image du Ciel & du bonheur des Saints est de la même beauté, & l'on peut dire que les expressions répondent à la majesté du sujet, autant que des paroles hu'maines en sont capables. Le lecteur ne désapprouvera peut-être pas que nous placionsici la traduction de l'Hymne admirable que l'Eglise de Paris chante aux Vêpres du Dimanche, & qui commence par ces mots:Oluce qui mortalibus, &c. Comme tout le monde n'est pas en état de sentir la beauté de la Poésie latine , on l'a traduite en vers à l'occasion d'un petit Livre de Prieres domestiques, intitulé La journée du pieux Laïque. Les connoisseurs ont trouvé que cette traduction approchoit fort de la beauté du texte. Le fond du sujet , ce sont les sentiniens d'une Ame Chrétienne, à qui les jours de Fête de l'Eglise rappellent le souvenir de la Fête éternelle que les Elus célébreront un jour dans le Ciel, & qui soupire après cet heureux jour. O Dieu ! qui dans les feux des clartés éternelles, Nous cachez ce séjour, où les esprits heureux Dans un saint tremblement se couvrent de leurs ailes, Voyant de votre front l'éclat majestueux : Dans ce bas Univers, un voile épais & sombre Couvre nos pas errans : la Foi seule nous luit. Mais votre jour, Seigneur, dislipera cette ombre, Et fera fans retour disparoître la nuit. Ce jour, cet heureux jour, figuré par nos Fêtes, Vous nous le préparez, ô Dieu plein de bonté ! Le grand aftre qui brille en son plein sur nos têtes, N'est qu'un foible rayon de fa vive clarté. Que vous tardez long-temps pour une ame fidelle, Ah! quand de ses liens notre ame dégagée. Soupirs d'une Ame vers le Ciel. yeux. Non, je ne suis point fait pour pofféder la terre. Quand ne ferai - je plus avec moi - inéme en guerre ? Qui me délivrera de ce corps de péché? loir. |