Tout le prix de fon fang fut prodigué pour vous. De fon char de triomphe il voyoit vos alarmes, Lui-même en defcendoit pour effuyer vos larmes. Du monde qu'il foumit vous triomphez en paix, Puiffans ar fon courage, heureux par ses bienfaits. Il payoit le fervice, il pardonnoit l'outrage.... Vous, dieux, qui lui laiffiez le monde à verner, gou Vous favez fi fon cœur aimoit à pardonner.... Chers amis, je fuccombe, & mes fens interdits.... Image d'un combat fanglant & des effets de la poudre à canon. Le Poëte parle ici du combat qui fe donna dans le fauxbourg Saint- Antoine, lorsque Henri IV affiégeoir Paris. Jadis avec moins d'art au milieu des combats Les malheureux mortels avançoient leur trépas, Avec moins d'appareil ils voloient au carnage, Et le fer dans leurs mains fuffifoit à leur rage. De leurs cruels enfans l'effort induftrieux ་ A dérobé le feu qui brûle dans les Cieux. Le foldat valeureux fe fie à fon courage, On voit en un instant des abîmes ouverts, sûr. Alors on n'entend plus ces foudres de la guerre terre. Un farouche filence, enfant de la fureur, Ce Voltaire, Henriade. Image d'une Bataille. On a raffemblé ici divers morceaux du Poëme de M. de Voltaire fur la victoire de Fontenoy, remportée par l'armée Françoise, commandée par le Roi Louis XV, le 11 Mai 1745. Louis, avec le jour, voit briller dans les airs elle; L'Hanovrien conftant, qui, formé pour fervir, Croit porter dans fes mers la foudre & la balance : Tous marchent contre nous: la valeur les con duit, La haine les anime, & l'efpoir les féduit... L'Efcaut, les ennemis, les remparts de la ville, Tout préfente la mort, & Louis eft tranquille. Le fignal eft donné par cent bouches d'airain. D'un pas rapide & ferme, & d'un front inhu main, S'avance vers nos rangs la profonde colonne Les voilà, ces rivaux du grand nom de mon Fiers de tant de lauriers, mais foumis autrefois. Bourbons, voici le temps de venger les Valois. La mort de tous côtés, la mort insatiable Frappe à coups redoublés une foule innom brable. Chefs, Officiers, foldats, l'un fur l'autre en Sous le plomb expirans, par les coups renversés, Pouffent les derniers cris en demandant vengeance.... Ils tombent ces héros, ils tombent ces ven geurs, Ils meurent, & nos jours font cependant tranquilles ! La molle volupté, le luxe de nos villes Filent ces jours fereins, ces jours que nous de vons Au fang de ces guerriers, au péril des Bourbons! Couvrons, du moins de fleurs ces tombes glo rieufes; b Arrachons à l'oubli ces ombres vertueules. Vous qui lanciez la foudre & qu'ont frappé fes coups, Revivez dans nos, chants quand vous mourez pour nous. Mais quel brillant héros au milieu du carnage, mes, Nommé brave autrefois par les braves euxmêmes mi, adiós er at sh iom d Tels étoient ces d'Aumont, ces, grands Montmorencis, Ces Créquis fi vantés, renaiffant dans leurs fils. lis. Tout tombe devant nous, tout fuit fous notre Et l'Anglois à la fin craint Louis & la mort..... Déjà Tournai fe rend, déjà Gand s'épouvante : í Charles-Quint s'en émeut; fon ombre gémif |