Il ne vous fasse, en sa colère, Nos esclaves à votre tour. Quel droit vous a rendus maîtres de l'univers ? Comme vous, et la violence, 45 Peut-être en votre place ils auraient la puissance, Et sauraient en user sans inhumanité. Celle que vos préteurs ont sur nous exercée La majesté de vos autels Elle-même en est offensée; 50 Car sachez que les immortels 55 Ont les regards sur nous. Grâces à vos exemples, Ils n'ont devant les yeux que des objets d'horreur, De mépris d'eux et de leurs temples, D'avarice qui va jusques à la fureur. Rien ne suffit aux gens qui nous viennent de La terre et le travail de l'homme Rome: 60 Font pour les assouvir des efforts superflus. Cultiver pour eux les campagnes. Les Germains comme eux deviendront 75 C'est tout ce que j'ai vu dans Rome à mon abord. Point de pourpre à donner; c'est en vain qu'on espère Quelque refuge aux lois: encor leur ministère 80 A-t-il mille longueurs. Ce discours, un peu fort, Doit commencer à vous déplaire. Je finis. Punissez de mort Une plainte un peu trop sincère. À ces mots, il se couche; et chacun étonné Admire le grand cœur, le bon sens, l'éloquence Du sauvage ainsi prosterné. 85 On le créa patrice; et ce fut la vengeance Le sénat demanda ce qu'avait dit cet homme, 90 Pour servir de modèle aux parleurs à venir. 13. Ours mal léché. Le peuple a cru que la mère ourse donnait la forme à son petit en le léchant. Un ours bien léché par sa mère n'est déjà pas très-beau, mais un ours mal léché! On appelle ainsi, au figuré, un enfant qui est mal fait, et aussi un homme grossier. Il est difficile de s'entendre avec cet homme-là ; il est toujours de mauvaise humeur. C'est le contraire d'un faiseur de compliments. 16. Sayon. Espèce de casaque ouverte, portée autrefois par les gens de guerre et par les paysans."—Littré. Sayon a pour étymologie saie, laquelle est un manteau grossier. C'est le latin SAGUM. 31. Forfaits (voir crime, forfait, péché, faute, délit, xxvi, 3). 39. Die (voir xlii, 18). 77. À mon abord./ À mon arrivée./ 80. Leur ministère. lequel est si lent. Le ministère des lois ou de la justice, 94. L'inversion est ici trop hardie. Elle ne déplaît point cependant. LVI. LE VIEILLARD ET LES TROIS JEUNES HOMMES (XI, 8). Dans la vieillesse, je crois qu'il faut planter et non bâtir, quoi qu'en aient dit les jeunes hommes. Joubert. N'estimez que le jeune homme que les vieillards trouvent poli. Idem. Les vieillards sont la majesté du peuple. Idem. Il faut réjouir les vieillards. Idem. Vous avez peut-être raison de penser ainsi, mais vous n'avez pas raison de soutenir votre opinion contre un vieillard. Idem. La jeunesse avait jadis autant d'égards et de vénération pour la vieillesse que si chaque vieillard eût été le père commun des jeunes gens. Valère Maxime. Ne fais pas comme si tu devais vivre des milliers d'années. La mort pend sur ta tête: tandis que tu vis, tandis que tu le peux, rends-toi homme de bien. Marc-Aurèle. La brièveté de la vie nous interdit les longues espé rances. Horace. Aie soin de ne pas te promettre de longs jours où que tu ailles, la mort suit l'ombre de ton corps. Dionysius Cato. La mort des vieilles gens est comme un abordage au port; celle des jeunes gens ressemble à un naufrage. Plutarque. Un octogénaire plantait. Passe encor de bâtir; mais planter à cet âge! Disaient trois jouvenceaux, enfants du voisinage: Assurément il radotait. 5 Car, au nom des dieux, je vous prie, Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir? Autant qu'un patriarche il vous faudrait vieillir. 969 À quoi bon charger votre vie Des soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous? Il ne convient pas à vous-mêmes, blêmes 15 De vos jours et des miens se joue également. De se donner des soins pour le plaisir d'autrui ? Plus d'une fois sur vos tombeaux. Le vieillard eut raison: l'un des trois jouvenceaux Que lui-même il voulut enter; Et, pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre 35 |