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17. On dit plus souvent au troisième étage. 19. His shadow for his sole attendant.

20. République (voir xlii, 49).

24. En. C'est-à-dire, du bien.

Dieu sait! Cette locution est employée pour donner une grande idée de la chose dont on parle. On dit de même Dieu sait comme! Le riche veut dire qu'il use de son bien très-large

ment.

31. Quel silence éloquent que celui de ce savant! Il aurait tant à dire, s'il voulait. Et aussi quelle grandeur! Car les raisons qu'il ferait valoir ne seraient pas comprises de l'autre. Ces deux hommes vivent dans deux mondes si différents !

XLVIII.

LES DEUX PIGEONS (IX, 2).

Pour juger le cœur, il faut relire encore l'épilogue des Deux Pigeons, ce morceau inouï de gràce et de tendresse, qui remplit nos yeux de larmes si douces, cet élan où l'enthousiasme de l'amour arrive à la grandeur d'un culte.

Th. de Banville.

Qu'il va lentement le navire
À qui j'ai confié mon sort!
Au rivage où mon cœur aspire,
Qu'il est lent à trouver un port!

France adorée !

Douce contrée !

Mes yeux cent fois ont cru te découvrir.

Qu'un vent rapide

Soudain nous guide

Aux bords sacrés où je reviens mourir.

Mais enfin le matelot crie:

Terre! terre! là-bas, voyez !
Ah! tous mes maux sont oubliés.
Salut à ma patrie!

Oui, voilà les rives de France:
Oui, voilà le port vaste et sûr,
Voisin des champs où mon enfance
S'écoula sous un chaume obscur.
France adorée !

Douce contrée !

Après vingt ans enfin je te revois :
De mon village

Je vois la plage,

Je vois fumer la cime de nos toits.
Combien mon âme est attendrie!
Là furent mes premiers amours;
Là ma mère m'attend toujours.
Salut à ma patrie !

Au bruit des transports d'allégresse,
Enfin le navire entre au port.
Dans cette barque où l'on se presse,
Hâtons-nous d'atteindre le bord.

France adorée !

Douce contrée !

Puissent tes fils te revoir ainsi tous!

Enfin j'arrive,

Et sur la rive

Je rends au ciel, je rends grâce à genoux. Je t'embrasse, ô terre chérie !

Dieu! qu'un exilé doit souffrir!
Moi, désormais je puis mourir.
Salut à ma patrie!

Béranger.

Point de plaisir complet si l'on est au moins deux

Lavalette.

Il n'est rien sous le ciel qui n'ait sa loi secrète,
Son lieu cher et choisi, son abri, sa retraite,
Où mille instincts profonds nous fixent nuit et jour :
Le pêcheur a la barque où l'espoir l'accompagne,

Les cygnes ont le lac, les aigles la montagne,

Les âmes ont l'amour.

V. Hugo.

Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre:
L'un d'eux, s'ennuyant au logis,
Fut assez fou pour entreprendre

Un voyage en lointain pays.

L'autre lui dit: Qu'allez-vous faire ?
Voulez-vous quitter votre frère ?

L'absence est le plus grand des maux:

5

Non pas pour vous, cruel! Au moins que les

excepts.

Les dangers, les soins du voyage,
Changent un peu votre courage.

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Encor, si la saison s'avançait davantage!

Attendez les zéphyrs: qui vous presse ? un corbeau
Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau.
Je ne songerai plus que rencontre funeste,

Que faucons, que réseaux.) Hélas! dirai-je, il

Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut,
Bon souper, bon gîte, et le reste ?
Ce discours ébranla le cœur

pleut: 15

20

De notre imprudent voyageur.
Mais le désir de voir et l'humeur inquiète
L'emportèrent enfin. Il dit: Ne pleurez point;
Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite :
Je reviendrai dans peu conter de point en point
Mes aventures à mon frère;

Je le désennuierai. Quiconque ne voit guère 25
N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint
Vous sera d'un plaisir extrême.

Je dirai: J'étais là; telle chose m'avint:

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Vous y croirez être vous-même. À ces mots, en pleurant, ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne : et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le pigeon(en dépit du feuillage. magić

L'air devenu serein, il part tout morfondu, 35 Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de

pluie ;

Dans un champ à l'écart voit du blé répandu,
Voit un pigeon auprès: cela lui donne envie ;
Il y vole, il est pris: ce blé couvrait d'un lacs
Les menteurs et traîtres appâts.

Le lacs était usé; si bien que, de son aile,

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De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin :
Quelque plume y périt; et le pis du destin
Fut qu'un certain vautour, à la serre cruelle,
Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle 45
Et les morceaux du lacs qui l'avait attrapé,
Semblait un forçat échappé.

Le vautour s'en allait le lier, quand des nues
Fond à son tour un aigle aux ailes étendues.
Le pigeon profita du conflit des voleurs,
S'envola, s'abattit auprès d'une masure,
Crut pour ce coup que ses malheurs
Finiraient par cette aventure;

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Mais un fripon d'enfant (cet âge est sans pitié)
Prit sa fronde, et du coup tua plus d'à moitié 55
La volatile malheureuse,

Qui, maudissant sa curiosité,
Traînant l'aile, et tirant le pied,
Demi-morte et demi-boiteuse,
Droit au logis s'en retourna :

Que bien, que mal, elle arriva
Sans autre aventure fâcheuse.

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Voilà nos gens rejoints; et je laisse à juger
De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines.
Amants, heureux amants, voulez-vous voyager? 65
Que ce soit aux rives prochaines.

Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau ;

Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste. J'ai quelquefois aimé: je n'aurais pas alors, 70

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