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36. En un lieu que la déesse devait fréquenter plus que tout autre.

39. Sous Louis XIV, les courtisans ne manquaient pas d'assister au coucher et au lever du roi, parce que ces heures étaient celles où ils trouvaient le plus facilement occasion de l'approcher et de solliciter de lui une faveur.

42. Qu'est ceci? Qu'est-ce que cela signifie, dit-il ? pourquoi ne puis-je arriver à aucun succès? Il voit, à la cour, la fortune entrer tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre, et est étonné qu'elle n'entre jamais chez lui, qu'il ne puisse héberger la capricieuse. 45. Aussi. Moi aussi, moi comme les autres.

46. Héberger quelqu'un, c'est le recevoir chez soi et le loger. Ce mot est tiré du vieil allemand HERIBERGA, qui était un campement militaire. HERBERGE de l'allemand moderne est notre mot auberge, lequel s'écrivait en vieux français HERBERGE, d'où est venu le verbe héberger.

47, 48. Il veut dire qu'il n'aime pas l'humeur ambitieuse des courtisans. C'est ce dont on l'avait averti; on lui avait dit que leur ambition est détestable. Il trouve que c'est vrai. Pourquoi? Parce qu'ils se précipitent vers la Fortune tellement que lui ne peut pas attraper sa part de faveurs. Vous voyez que c'est à qui courra le plus vite à la cour. Pauvres gens ! 49. Que ce vers est comique, et comme il marque bien que notre homme en a par-dessus la tête de cette cour! c'est-à-dire, qu'il en est horriblement fatigué.

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51. Surate. Où est Surate? c'est bien sûr de l'autre côté de la

mer.

52. To say so was to embark at once.

54. Cette route. La route de la mer.

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53, 54, 55. Un souvenir d'Horace. Voyez la 3o ode du livre i, adressée à Virgile :

Illi robur et œs triplex

Circa pectus erat, qui fragilem truci

Commisit Pelago ratem

Primus, nec timuit præcipitem Africum
Decertantem Aquilonibus,

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M. Jules Janin traduit comme suit, avec élégance et trèslibrement, ce passage: "Il était, certes, cuirassé de chêne et d'un triple ai̟rain le téméraire qui, le premier, sur un fragile esquif, affronta la mer indignée! En vain les vents du midi se heurtent contre les aquilons du nord, il défie à la fois les Hyades menaçantes et la rage du Notus apaisant ou soulevant à son

gré la mer Adriatique, son esclave." a nord- & Italie

58. Essuyant. Au moment où il essuyait. Ces dangers lui faisaient regretter son village. Car telle est la signification de tourner les yeux vers une chose que nous avons laissée derrière nous. Essuyer des dangers signifie les subir, les éprouver, les souffrir

59. Quatre ministres de la mort.

61. Pourquoi aller chercher la mort à l'étranger (et en précipiter la venue par les dangers auxquels on s'expose)? elle vient assez tôt nous trouver chez nous.

64/Pour lors. En ce moment-là./

65. Elles étaient lasses de le porter, c'est-à-dire, elles le portèrent très-longtemps, et cependant il n'en rapporta rien, si ce n'est de comprendre la leçon des sauvages: Demeurez chez vous. 69. Instruit par la nature, demeure en ton pays.

72/En somme. Au total, en résumé. /

77. Faire son emploi de régler ses désirs est une excellente occupation.

83. Mieux que je n'ai fait, ou que je ne ferais si je bougeais. >85. Conseil signifie ici résolution.

87. La Fontaine est bien heureux de pouvoir favoriser le dormeur dans sa fable. Vous savez que notre cher poëte était amoureux du sommeil. Il divisa, dit-il, son temps en deux parties, dont il passa l'une à dormir et l'autre à ne rien faire. Passe pour la première moitié, mais l'autre ! pouvait-il mieux la remplir qu'en créant ces petits drames qui seront éternellement les délices du genre humain?

XLII.

LA MORT ET LE MOURANT (VIII, 1).

Posthume! ah! Posthume! Elles courent les années, elle arrive à grands pas la vieillesse, et déjà voilà les rides, et bientôt voici la mort! La prière n'y fait rien.

Quiconque a véçu des biens de la terre, le possesseur du champ ou son fermier, passera le fleuve d'oubli. C'est la loi. Ami Posthume, il te faudra quitter ces riches domaines, abandonner ta maison, ton aimable épouse, et de tous ces arbres que ta main cultive, un seul, le cyprès, ornement des tombeaux, doit te suivre, ô maître éphémère de tant de biens !

Horace.

J'entre dans la vie avec la loi d'en sortir; je viens faire mon personnage; je viens me montrer comme les autres: après, il faudra disparaître. . . Ma vie est de quatre-vingts ans tout au plus; prenons-en cent. Qu'il y a eu de temps où je n'étais pas ! qu'il y en a où je ne serai point, et que j'occupe peu de place dans ce grand abîme des ans. Je ne suis rien. Je ne suis même que pour faire nombre; encore n'avait-on que faire de moi, et la comédie ne serait pas moins bien jouée, quand je serais demeuré derrière le théâtre.

Bossuet.

La vie est un drame; qu'importe sa longueur ? L'essentiel, c'est la façon dont il est joué.

Sénèque.

Tâchons de rendre notre vie semblable aux métaux précieux, qui ont beaucoup de poids sous un petit

volume. C'est par nos actions qu'il la faut mesurer, non par la durée.

Idem.

Celui qui a accompli tous les devoirs de la vertu n'a jamais trop peu vécu.

Cicéron.

Nous sommes prêtres de Vesta: notre vie est le feu sacré que nous avons mission d'entretenir, jusqu'à ce que Dieu lui-même l'éteigne en nous.

Joubert.

Il faut mourir aimable, si on le peut.

Idem.

Chose effrayante, et qui peut être vraie : les vieillards aiment à survivre.

Idem.

Hippocrate, après avoir guéri bien des maladies, luimême est tombé malade, est mort. Les Chaldéens ont prédit les morts de bien des hommes; puis, eux aussi, la destinée les a ravis au monde. Alexandre et Pompée, et Caïus César, qui avaient si souvent détruit de fond en comble des villes entières, et massacré des multitudes innombrables de cavaliers et d'hommes de pied dans les batailles, sont partis de la vie à leur tour. Qu'est-ce à dire? tu t'es embarqué, tu as traversé la mer, te voilà au port: débarque !

Marc-Aurèle.

Il faut partir de la vie avec résignation comme l'olive mûre tombe en bénissant la terre sa nourrice, et en rendant grâces à l'arbre qui l'a produite.

Idem.

La Mort ne surprend point le sage:

Il est toujours prêt à partir,

S'étant su lui-même avertir

Du temps où l'on se doit résoudre à ce passage. Ce temps, hélas! embrasse tous les temps: 5 Qu'on le partage en jours, en heures, en moments,

Il n'en est point qu'il ne comprenne

Dans le fatal tribut; tous sont de son domaine Et le premier instant où les enfants des rois Ouvrent les yeux à la lumière

Est celui qui vient quelquefois

Fermer pour toujours leur paupière.
Défendez-vous par la grandeur;

Alléguez la beauté, la vertu, la jeunesse ;
La Mort ravit tout sans pudeur:

Un jour le monde entier accroîtra sa richesse.
Il n'est rien de moins ignoré;

Et, puisqu'il faut que je le die,
Rien où l'on soit moins préparé.

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Un mourant, qui comptait plus de cent ans de vie, 20
Se plaignait à la Mort que précipitamment
Elle le contraignait de partir tout à l'heure,

Sans qu'il eût fait son testament,

Sans l'avertir au moins. Est-il juste qu'on meure
Au pied levé? dit-il: attendez quelque peu; 25
Ma femme ne veut pas que je parte sans elle;
Il me reste à pourvoir un arrière-neveu ;
Souffrez qu'à mon logis j'ajoute encore un aile.
Que vous êtes pressante, ô Déesse cruelle !—

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