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tions sur trois points du discours écrit de M. Marey qui ne me paraissent pas conformes à ce qui a été dit à la tribune.

1° M. Marey a écrit dans le Bulletin : « J'espère que l'Académie me permettra de protester contre certaines théories qui ont été émises dans la précédente séance, théories dont je croyais la fausseté démontrée pour tout le monde. » Or, je déclare ne pas avoir entendu cela, et si je l'avais entendu j'y aurais répondu. A quelles théories M. Marey fait-il allusion ? Sans doute ce n'est pas à celles de M. Bouillaud, c'est certainement aux miennes. Puisque M. Marey qualifie ainsi les théories ou plutôt les faits que je me suis borné à indiquer sommairement, je lui demanderai la preuve de ses assertions, et je prierai l'Académie, lorsque son ordre du jour ne sera pas trop chargé, de me permettre de développer plus amplement les résultats que j'ai constatés au sujet de la physiologie du ceur. Il ne s'agit pas seulement ici d'une question de faits, il s'agit aussi d'une question de méthode : il s'agit de savoir s'il faut renoncer à l'étude directe des phénomènes, à l'étude par les sens, pour l'étude par les machines.

2. M. Marey dit à la page 390 du Bulletin : « Mes expériences ont montré que la systole de l'oreillette précède sensiblement le mouvement qu'on appelait choc du coeur », conséquemment il convient que la systole des oreillettes précède la systole des ventricules. Si j'avais entendu cette phrase de la bouche de M. Marey, je ne lui aurais pas demandé avec instance de nous dire à quel temps de la révolution ses instruments plaçaient la systole auriculaire. Tout le monde se rappelle que ma question est demeurée sans réponse.

3° Enfin, dans son improvisation, M. Marey avait déterminé l'insuffisance valvulaire aortique par l'introduction d'une tige dans l'aorte. Je lui ai objecté que la destruction des valvules ne ş'opérait qu'avec une certaine difficulté. Dans le discours imprimé, M. Marey ne produit plus la maladie de Corrigan qu'il disait avoir si aisément provoquée.

Quoique mes observations n'aient pas au fond une grande impor. tauce, j'ai cru devoir les faire en vue de l'exactitude de nos comptes rendus.

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Rapports.

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M. CARVALLIER, au nom de la commission des eaux minérales, donne lecture des rapports suivants :

Sur l'eau de Moïse, commune de Desaignes (Ardèche). L'Académie a été consultée à l'effet de savoir si l'autorisation d'exploiter la source de Moïse doit être accordée au sieur Gaillard, notaire à Tournon.

La source dite de Moïse est située au lieu de Jote, commune de Desaignes (Ardèche); elle se trouve sur le bord de la rive gauche du Doux, à environ 250 mètres en amont de la source César qui émerge sur la rive droite.

Pour en faire le captage on a d'abord enlevé près de 1,50 de terrains meubles qui recouvrent en ce point un granit légèrement pyriteux ; puis, on a excavé le rocher et l'on a foncé, au milieu des dégagements de gaz, un trou de sonde qui, à 1“,50 de profondeur, a donné plus d'un litre d'eau ; le trou de sonde a été approfondi jusqu'à 5 mètres et l'on a jutroduit dans ce trou un tuyau fermé par le haut muni d'un ajutage par lequel l'eau s'écoule.

D'après le rapport de l'ingénieur des mines, en date du 12 mai 1873, le caplage et l'aménagement de cette source laissaient à désirer. Des travaux complémentaires ayant été faits, une seconde visite a constaté que la source a été entourée d'un réservoir en maçonnerie étanche, de près de 500 litres de capacité, et que ce réservoir lui-même se trouve dans un bâtiment carré de 6 mètres environ de côté. Dans ces conditions, les eaux extérieures sont bien détournées.

Le débit de la source est de 1 mètre cube environ par jour; la température de l'eau est de 12 degrés.

L'eau examinée à l'Académie est très-acidule, elle laisse facilement dégager de l'acide carbonique dès qu'on la chauffe ; par l'évaporation, elle fournit un résidu très-alcalin se dissolvant avec vive effervescence dans les acides.

1 litre d'eau donne pour résidu 28,695 composé comme il suit, d'après les analyses de M. Bouis :

Résidu insoluble..
Sesquioxyde de fer..
Carbonate de soude.

de chaux.

de magnésie. Sulfate de soude.. Chlorure de sodium.

0,050 0,016 2,150 0,220 0,145 0,008 0,106

2,695

En transformant les carbonates et le fer en bicarbonates, 1 litre d'eau renferme :

Silice....i.
Bicarbonate de fer...

de soude,
de chaux.

de magnésie.
Sulfate de soude. .
Chlorure de sodium.

0,050 0,036 3,021 0,317 0,220 0,008 0,106

.

3,758

Cette eau n'étant employée qu'en boisson, nous pensons que malgré son faible débit on peut accorder l'autorisation sollicitée.

2. Sur l'eau de Farette, près Albertville (Savoie).

La dame Jean Albertolli, domiciliée à Moutiers, demande l'autorisation d'exploiter deux sources d'eaux minérales qui existent sur une propriété iui appartenant, sise au lieu dit la Rossat, commune d'Albertville (Savoie).

Les sources sont situées à l'altitude d'environ 1200 mètres et elles sortent de terrains déboulés adossés à un parement de micaschistes.

Aucun travail de captage n'a encore été effectué pour recueillir convenablement l'eau des deux sources. L'une est formée par la réunion de deux filets liquides qui sourdent à côté l'un de l'autre; elle donne un débit de 31,5 environ par minute; l'autre débite environ 5 litres par minute. La température de l'eau est de 11 degrés.

La pétitionnaire se propose d'en débiter l'eau en bouteilles qui

a

seraient descendues dans la vallée à dos d'homme ou de mulet.

Une notice jointe au dossier désigne ces eaux comme arsenicales, ferrugineuses, ammoniacales, bicarbonatées tribasiques, sodiques, calciques et magnésiennes. Or, l’eau parvenue à l'Académie est loin de répondre à cela. Il a d'abord été constaté que les deux sources sont identiques, et l'on n'a pu y constater la présence de l'arsenic; le fer s'y trouve en quantité infiniment faible.

1 litre d'eau laisse un résidu blanc composé comme il suit, d'après les analyses de M. Bouis : Résidu insoluble......

0,003 Carbonate de chaux.

0,081 de magnésie.

0,059 Sulfate de soude....

0,012 Chlorure alcalin....

0,010 Fer.....

traces

0,165 Beaucoup d'eaux servant à l'alimentation sont loin d'être aussi pures que l'eau de Farette; il est possible que des eaux étrangères se trouvent mêlées à l'eau minérale et il convient d'attendre, avant de se prononcer sur sa valeur, que le captage soit opéré.

3. Sur l'eau de Pardino (Corse). Le sieur Garelli, vice-consul de France à Alexandrette, a formé une demande tendant à obtenir l'autorisation d'exploiter, pour l'usage de la boisson, une source d'eau minérale dite de Pardino, qu'il possède dans la commune de Terrano (Corse).

La lettre ministérielle demandant l'analyse immédiate de l'eau est parvenue à l'Académie le 27 août 1873, mais les pièces du dossier ne sont arrivées que le 20 mars 1874 ; elles comprennent l'avis du Conseil d'hygiène de l'arrondissement de Corte, en date du 24 septembre 1873 et deux rapports des ingénieurs des mines des 26 août 1873 et 10 février 1874.

La source de Pardino émerge du sein des schistes calcaires qui constituent tout le terrain de la vallée d'Alesani. Le griffon capté sort par deux conduits sur la rive droite d'un petit ravin très-encaissé dit de Fiamaleviane.

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Le captage a consisté à suivre la source au milieu des cailloux et de la terre, sur une longueur de 1”,50 environ, puis à élever une maçonnerie de 1 mètre d'épaisseur au sein de laquelle on a ménagé un conduit aboutissant à la face verticale découverte de cette maçonnerie. On y a engagé une pierre creusée préalablement d'un conduit qui se bifurque en deux autres aboutissant chacun à un petit pan coupé formé par les angles abattus de la pierre.

Le rapport de l'ingénieur constate que la source donne une dizaine de litres d'eau par minute et qu'elle présente les caractères de l'eau d'Orezza; il conclut à autoriser l'exploitation, à la condition que le travail de captage de la source soit complété.

L'eau de Pardino est très-gazeuse; dès qu'on ouvre les bouteilles le gaz s'échappe, et pour peu que l'on chauffe l'eau le dén gagement d'acide carbonique devient très-abondant. Par l'évaporation, elle laisse un résidu blanc jaunâtre se dissolvant avec effervescence dans les acides. 1 litre d'eau contient, d'après les analyses de M. Bouis : Résidu insoluble.

0,005 Carbonate de ter.....

0,032 de chaux..

0,165 de magnésie.

0,021 Sulfate de chaux.

0,011 Chlorure alcalin.

0,005 Manganèse..

0,239 Cette eau, très-acidule et ferrugineuse, peut être avantageusement utilisée pour la boisson et nous pensons que l'autorisation de l'exploiter peut être accordée sous la réserve de compléter le captage comme l'ont indiqué les ingénieurs des mines.

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traces

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Discussion sur le cæar.

M. GAVARRET : Messieurs, mardi dernier j'avais quitté la séance au moment où M. Colin vous a parlé d'une visite qu'il y a quelques années je fis à Alfort avec mon ami Longet et son préparateur. Dans la séance du 7 avril, il avait déjà fait, en pas

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