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J'ai encore, messieurs, à m'acquitter d'un devoir trop longtemps différé, celui de présenter à l'Académie, de la part de son auteur, un volumc intitulé: Histoire de la vaccination ; recherches historiques et critiques sur les diver's moyens de prophylaxie thérapeutique employés contre la variole depuis l'origine de celle-ci jusqu'à nos jours, par M. le docteur Monteils, médecin des épidémies, lauréat de l'Académie de médecine, etc.

Ce travail n'est pas uniquement consacré, comme le titre pourrait le faire croire, à la partie historique et critique de cette grande question ; il aboutit à des conclusions importantes en pratique.

Après avoir fait l'histoire des principales épidémies de variole, suivi avec détail la progression et la diffusion de cette maladie, étudié de près l'histoire de l'inoculation variolique, du grease, du cowpox, de la vaccine jennérienne, et après avoir soigneusement analysé les travaux de Jenner et les faits des épidémies postérieures à la vaccination, qu'il divise en deux périodes, la première finissant et la deuxième commençant en 1816, l'auteur arrive aux conclusions qui suivent :

1° Il existe un virus-vaccin, qu'on ne peut distinguer complélement du virus varioleux.

2° Il y a en effet deux varioles : la variole bumaine et la variole animale. (Horsepox, oxpox, dogpox, hogpox.)

Toutes ces varioles sont inoculables et probablement vaccinogènes ; parmi les varioles animales, le horsepox est vaccinogène par excellence ; c'est à lui qu'il faut s'adresser de préférence pour produire le cowpox, ou variole-vaccine de la vache laitière.

Le virus du cowpox est préférable entre tous, pour la vaccination. L'expérience y a démontré le seul vaccin infaillible, infaillible comme celui de la variole humaine, sans en avoir les dangers et les inconvénients.

Les travaux de Jenner se trouvent ainsi confirmés de tous points, un seul excepté, celui de la substitution du vaccin humain au vaccin du cowpox : « Jenner, dit M. Monteils, a tout vu, tout compris ; il n'a eu qu’un tort, mais il est capital. C'est celui de n'avoir pas employé directement le virus-vaccin et de l'avoir humanisé. »

La conclusion pratique du docteur Monteils est le retour à

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l'emploi exclusif du cowpox; il propose pour la pratique de l'opération un instrument nouveau qu'il appelle inoculateur par scarification et dont un de nos fabricants d'instruments, M. Galante, a confectionné déjà un modèle

Il étudie ensuite la question de la vaccine au point de vue social et légal et il réclame instamment la vaccination obligatoire.

Il propose à cet effet un projet de loi et de règlement administratif et demande la création d'établissements vaccinatoires et de vacheries départementales pour ce service.

On voit que la question de la vaccine est étudiée sous tous ses aspects, et c'est là, il est juste de l'ajouter, une étude sérieuse, de longue haleine et qui mérite loute l'allention qu'elle aurait certainement obtenue au concours récemment ouvert en Russie, si, par des circonstances fâcheuses,elle n'y était point arrivée après les délais fixés pour ce concours.

11. N. Larrey dépose sur le bureau l'exemplaire d'une brochure ayant pour litre : Études et observations sur quelques maladies chirurgicales des articulations, par M. le docteur Chapplain.

III. M. Gosselin présente en son nom el au nom de M. Albert Robin, interne des hopitaux :

1° Une brochure sur l'urine ammoniacale et la fièvre urineuse.

2° Une autre brochure sur le traitement de la cystite ammoniacale par l'acide benzoïque.

IV. M. Fauvel présente, au nom de M. le docteur Rey, un ouvrage intitulé : Les quarantaines ; maladies transmissibles et sujettes à quarantaines, système sanitaire actuel.

V. M. Cuauffard dépose sur le bureau une brochure de M. le docteur Carré sur l'empyeme ; nouveau procédé opératoire.

Présentation d'appareils.

1. M. Hirtz présente à l'Académie un thermomètre construit sur ses indications par M. Bloch, opticien de Strasbourg, aujourd'hui fixé à Genève.

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Cet instrument de clinique se recommande par deux caraetères :

Le premier, par l'e.ciguïté de ses dimensions. Il ne mesure que 12 centimètres, et peut, avec son étui, tenir dans le carnet du praticien. Cette brièveté est obtenue par suite de plusieurs courbes que trace le tube à mercure au sortir de la cuvette, avant de prendre sa direction rectiligne.

Le second et le plus important des caractères, c'est d'indiquer d'une manière fixe et permanente la température maxima. L'itstrument enlevé et rendu à la chaleur ambiante, la partie supérieure de la colonne mercurielle reste en place pour marquer le maximum, tandis que la partie inférieure s'écoule vers le réservoir. Ce résultat est obtenu par une toute petite bulle d'air qui sépare légèrement les deux portions de la colonne.

De grands avantages pratiques résultent de cette disposition. Ainsi, il n'est plus nécessaire de lire en place les degrés obtenus. chose souvent difficile dans une chambre de malade, surtout la nuit, ou chez les enfants et les délirants. Elle permet surtout de faire prendre la température par toute personne de l'entourage du malade, et le médecin, à son arrivée, la trouve fixée sur l'instrument.

Si la valeur clinique de la thermométrie n'est plus en question, il est bon, pour la vulgariser, d'offrir à la pratique des procédos et des instruments d'un emploi facile et prompt, quoique précis.

II. M. Bélier présente, de la part de M. Collin, un nouvel appareil destiné à la transfusion du sang. Cet appareil est beaucoup plus simple et plus facile à manier que les appareils de ce genre.

L'opération de la transfusion présente deux ordres de dangers dont la gravité a jusqu'ici entravé les tentatives des médecins :

° formation et projection de caillots; 2o introduction de l'air dans les veines; le premier de ces dangers semble avoir été rendu impossible par la disposition du trausfuseur que M. Collin présentait il y a six mois à la Société de chirurgie; la suppression des soupapes et des robinets, l'absence de caoutchouc, rendaient l'opération facile et inoffensive, comme l'expérience l'a démontré d'ailleurs. Ristait le da ger de l'introduction de l'air; avec de

l'attention sans doute on l'évitait; M. Collin s'est elforcé de rendre ces accidents indépendants d'une fausse manoeuvre opératoire, l'instrument qu'il présente empêche automatiquement l'introduction de l'air dans les veines. Le sang propulsé remplit une chambre ou réservoir incessamment renouvelé; un flotteur fait

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de substance inaltérable s'abaisse dès que le liquide est épuisé. Ce flotteur, plus léger que le sang et plus lourd que l'air, reste au-dessus du tube de dépense et s'oppose au passage de l'air qui s'échappe, quoi qu'on fasse, de l'orifice supérieur.

La manouvre consiste à tirer et pousser le piston doucement. Le tube de cristal contient 10 grammes de sang.

Communications.

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M. Barth : Messieurs, je viens vous donner des nouvelles de M. Vernois, qui souffre depuis plusieurs mois d'une affection des voies urinaires. Il y a une vingtaine de jours, une première exploration a été faite par M. Ségalas, qui a constaté la présence d'un calcul dans la vessie. On fit une première séance de broiement qui a été répétée hier matin. J'ai vu notre collègue le soir : la journée s'était très-bien passée. Je crois que M. Vernois serait très-touché si l'Académie voulait lui donner quelque marque d'intérêt ; je m'offre pour me faire l'interprète de ses sentiments de sympathie auprès de notre collègue.

M. LE PRÉSIDENT : Je me suis déjà rendu auprès de M. Vernois, il y a quelques jours, au nom de l'Académie. C'était quelque temps après la première opération, et j'ai su que trois ou quatre jours après il avait eu un frisson très-violent et un accès de fièvre intense, ce qui ne me rend pas tout à fait aussi rassuré que M. Barth sur les suites de la seconde opération.

J'ai maintenant le regret d'annoncer à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Husson, un de ses membres associés libres. L'Académie n'a été prévenue que tard, samedi, après le comité secret, que M. Husson était gravement malade. Je n'ai pu me rendre chez lui que lundi dans la matinée. J'ai appris qu'il était décédé le matin même à six heures. Depuis dix-sept jours, il était atteint d'une pleuresie compliquée d'une affection du cour. Le dimanche matin il se trouvait beaucoup mieux, quand il a été pris tout à coup, le lundi à cinq heures et demie, d'une crise violente, d'accès de suffocation, auxquels il a succombé rapidement.

Ses obsèques ont eu lieu ce matin à dix heures et demie. Le président et bon nombre de membres de l'Académie se sont fait un devoir d'assister à la cérémonie. Son corps devant ètre inhumé dans la commune de Clayes, il n'y a pas eu de discours de prononcé.

Je rappellerai encore à l'Académie qu'elle vient de perdre un de ses membres correspondants les plus distingués, M. Bardinet (de Limoges).

J'annoncerai enfin que le conseil a pensé qu'il y avait lieu de déclarer une vacance dans la section d'hygiène et de médecine légale en remplacement de M. Guérard, décédé il y a sept mois.

L'Académie adhérant à cette proposition, la vacance est declarée.

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