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male, un tronçon de moelle remplit ce qui existe de colonne vertébrale.

A cause de l'intérêt que présente la communication de notre honorable confrère M. le docteur Ternisien et des soins qu'il a mis à en faire profiter tous ses confrères, nous avons l'honneur de proposer à l'Académie d'adresser à M. Ternisien une lettre de remerciments.

Les conclusions du rapport de M. Blot sont mises aux voix et adoptées.

Lectures.

M. Mallez donne lecture d'un travail sur la taille. La commission chargée d'examiner ce travail sera nommée ultérieurement.

Présentation d'un malade.

M. le docteur Léon LE FORT présente à l'Académie un malade auquel il a pratiqué une double amputation tibio-tarsienne par un procédé nouveau quoique dérivé de celui de Pirogoff. Le maJade, âgé de vingt-trois ans, affecté de deux pieds bots, ne pouvait marcher, même avec des béquilles, par suite de l'ulcération de la peau et de la carie des os du bord externe du pied, partie qui portait sur le sol.

L'opération a consisté à amputer le pied dans son articulation tibio-tarsienne en conservant seulement la tranche inférieure de cel os, afin de donner comme base de sustentation le talon normal doublé de son squelette.

Le calcanéum a été rapproché des deux os de la jambe sciés horizontalement au niveau des malléoles. La réunion s'est faite en moins d'un mois.

L'opéré fut si satisfait de son moignon qu'il vint, quelques mois après sa sortie de l'hôpital, demander la même opération pour l'autre pied. Elle fut pratiquée de la même manière, avec le même succès.

Aujourd'hui l'opéré marche avec facilité, sans autre appareil

prothétique qu'un faux pied de siége placé dans son soulier; il fait chaque semaine, à pied, sans aucun soutien et sans canne, 18 kilomètres.

Cette opération diffère de celle de Pirogoff, en ce que ce chirurgien, ne cherchant qu'à rendre au membre sa longueur, coupait presque verticalement le calcanéum et le renversait pour le souder au tibia. L'opération avait pour résultat de faire porter le poids du corps sur la partie postérieure du talon, dont la peau, très-sensible, ne supporte pas la pression ; aussi la marche est-elle souvent impossible après cette amputation.

M. Le Fort, constatant que seule la peau des parties destinées à supporter normalement des pressions comme celle du talon, du genou, de l'ischion, peut aussi supporter la pression du sol ou des appareils, a cherché par cette opération à donner comme base de sustentation le talon complet, c'est-à-dire doublé de son squelette.

A quatre heures l'Académie se forme en comité secret pour la suite de la discussion du rapport de M. Chauffard.

La séance est levée à cinq heures.

Le Secrétaire perpétuei,

J. BÉCLARD.

L'Editeur, G. MASSON.

PARII. IUPRIMERIE DE B. MARTINET, RUE MIGNON, S.

SÉANCE DU 8 DÉCEMBRE 1874.

PRÉSIDENCE DE M. ALPI. DEVERGIE.

SOMMAIRE. Lecture du procès-verbal (observations : M. Fauvel). – Cor

respondance manuscrite : MM, Planchon, Delmas, Medal, Mallez. Présentation d'ouvrages manuscrits et imprimés : MM. Théophile Roussel, Larrey, Gosselin, Fauvel, Chauffard.— Présentation d'appareils : MM. Hirtz, Béhier. — Communications : MM. Barth, Devergie.

Rapports : M. Bernutz (observations : MM. Depaul, Blol, Bernuls).

Ouvrages offerts à l'Académie.

M. LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL donne lecture du procès-verbaj de la dernière séance.

M. Fauvel : Je viens demander une rectification au procèsverbal de la séance du 24 novembre tel qu'il est imprimé dans le Bulletin de l'Académie.

A propos de la communication de M. Jaccoud, j'avais demandé à présenter quelques observations relativement aux vaux formulés par lui à la fin de son mémoire. Le procès-verbal me fait dire que les mesures et les règlements demandés par M. Jaccoud sont en vigueur depuis longtemps dans la marine française. Ceci pourrait faire croire que l'épidémie de la Gironde n'a provoqué aucune mesure nouvelle, ce qui n'est point exact. J'ai dit que, pour le moment, je me contentais de déclarer que les veus exprimés par M. Jaccoud, à propos des cuirs avariés ou contaminés embarqués sur la Gironde, avaient été en partie réalisés depuis longtemps, c'est-à-dire que l'épidémie observée à bord de la Gironde avait motive des instructions spéciales sur les précautions à prendre pour l'embarquement des substances susceptibles de putréfaction.

Je demande que cette rectification soit insérée au procès-verbal d'aujourd'hui.

N. LE PRÉSIDENT : Il sera fait droit à la demande de M. Fauvel.

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Correspondance odcielle,

L'Académie n'a pas reçu de documents officiels.

Correspondance manuscrite.

1. L'Académie reçoit une lettre de candidature de M. PLANCHON pour la place déclarée vacante dans la section de pharmacie.

II. M. Delmas (de Bordeaux) prie l'Académie de vouloir bien accepter un pli cacheté en dépôt dans ses archives. (Accepté.)

III. M. le docteur Medal adresse à l'Académie un travail sur l'examen du sperme. (Renvoyé à une commission composée de MM. Davaine, Sappey et Robin.)

IV. L'Académie reçoit pour le prix Civrieux de 1875 un mémoire sur l'insomnie, avec celte épigraphe :

Du juste le sommeil est bien réparateur,

Du méchant l'insomnie en fait un ma lfaiteur. (Inscrit sous le n° 2.)

V. Le travail de M. le docteur Mallez sur la taille périnéale par la galvanocaustique thermique est renvoyé à une commission composée de MM. Ségalas, Voillemier et Dolbeau.

Présentation d'ouvrages manuscrits

et imprimés.

1. M. Théopliile Roussel offre en hommage à l'Académie un rapport intitulé : Rapport fait à l'Assemblée nationale au nom de la commission chargée d'examiner la proposition de loi de M. Théophile Roussel relative à la protection des enfants du premier åye et en particulier des nouveau-nés.

En présentant ce rapport, M. Théophile Roussel s'exprime ainsi :

Je dois m'excuser d'abord de venir si tard faire hommage de mon rapport à l'Académie: Des circonstances indépendantes de

ma volonté m'ont empêché d'accomplir plus tôt ce devoir; mais ce retard même me permettra de lui donner en même temps une nouvelle qu'elle accueillera avec satisfaction. Je lui annoncerai que le projet de loi dont j'ai l'honneur d'être le rapporteur a été inscrit samedi à l'ordre du jour des délibérations de l'Assemblée, et il y a lieu de croire qu'il pourra être mis en discussion d'ici à deux ou trois jours.

Je ne veux rien ajouter sur le fond de la question. Je me borne à dire que sous le rapport scientifique celle question est demeurée à peu près telle qu'elle était sortie des discussions de l'Académie. Il n'en est pas de même sous le rapport législatif, et il sustirait de lire les articles du projet de loi pour s'assurer des consciencieux efforts de la commission pour réaliser les veux émis dans cette enceinte. Mais sur ce point même, je crois ne pas devoir entrer aujourd'hui dans les détails. Ils me semblent inutiles, après la distribution qui a été faite de mon rapport par les soins de M. le docteur Bertillon, plus encore que par les miens, à tous ceux de mes collègues que la question peut intéresser. Ceci m'amène à constater la place notable que j'ai dû faire dans les annexes du rapport aux communications de M. Bertillon, ainsi que la vive impression qu'elles ont faites sur la commission législative.

Je ne dois pas oublier de dire cependant que l'intervention du corps médical dans le fonctionnement de la loi a été réglée par la loi elle-même. Indépendamment de l'inspection médicale à établir dans les départements où l'utilité en sera reconnue, l'article 2 du projet porte qu’uv médecin pris parmi les membres du conseil d'hygiène publiqne fera partie du comité départemental.

L'article 3 porte qu'un médecin de l'Académie de médecine, désigné par cette académie, fera partie du comité supérieur de protection qui sera institué par le ministère de l'intérieur.

Il est impossible de ne pas dire un mot, en terminant, de la part remarquable qu'avait prise aux travaux de préparation de la loi, le collègue éminent dont je viens d'apprendre la mort et dont l'Académie déplore la perte. Je l'appellerai que M. Husson, outre ses dépositions si neltes, avait rédigé un projet que la commission a disculé et dont plusieurs points ont élé mis à profit. Il figure au reste intégralement dans les annexes du rapport.

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