lard dont la richesse s'est accrue, mais qui jouit moins de sa richesse. Si l'on considère dans leur ensemble toutes les époques d'une littérature, on verra qu'elles se succèdent dans un ordre constant. Après celle où l'idée et la forme se sont combinées d'une manière harmonieuse, en vient une autre où l'idée sociale surabonde et détruit la forme littéraire de l'époque précédente. Le moyen âge introduit dans l'art le spiritualisme : devant cette idée nouvelle s'envolent effrayés tous les riants mensonges de la poésie grecque. La forme classique, si belle, si pure, ne peut contenir la haute pensée catholique. Un art nouveau se forme : il ne parvient pas, de ce côté des Alpes, à la maturité qui produit les chefs-d'œuvre, mais l'Europe est alors une seule patrie : l'Italie se charge de compléter la France. La Renaissance amène dans la civilisation des éléments nouveaux elle ressuscite les traditions de la science antique, et cherche à les unir aux vérités du christianisme. L'art du moyen âge, comme un vase trop étroit, se brise sous les flots qui s'y précipitent. Ces idées diverses s'agitent et se combattent au XVIe siècle; elles se coordonnent et arrivent à une admirable expression dans l'âge suivant. Au XVIIIe siècle, nouvelle invasion d'idées : tout est examiné, remis en question: religion, gouvernement, société, tout devient matière à discussion pour l'école dite philosophique. La belle forme littéraire de Louis XIV s'altère encore au conflit de ces turbulentes nouveautés. La langue devient abstraite et incolore; la poésie pure se meurt, l'histoire se dessèche et se fausse. Une partie du XIXe siècle semble prendre à tâche de reconstruire l'édifice moral et de rendre à la pensée une large forme. Le résultat littéraire de ses efforts c'est la renaissance de la poésie lyrique avec un admirable développement de l'histoire. Un fait qui nous frappe dans cette succession d'époques alternativement agitées et calmes, actives et littéraires, c'est qu'elles précipitent leur marche à mesure qu'elles avancent. Le moyen âge dure quatre siècles, la Renaissance en compte tout au plus deux; la période monarchique est mesurée par les deux règnes de Richelieu et de Louis XIV; l'âge philosophique par celui de Voltaire; enfin l'époque réparatrice du XIXe siècle semble en avoir duré à peine le quart. Les nations vivent aujourd'hui plus vite. Vingt ans suffisent où il fallait jadis plusieurs siècles : la presse est le chemin de fer des idées. Sommes-nous rentrés depuis 1830 dans une de ces époques où les doctrines se heurtent avec violence, et produisent le désordre et la confusion, jusqu'à ce qu'une organisation puissante les pacifie en les embrassant? bien des indices nous permettent de le croire : la postérité seule poura l'affirmer. FIN. TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES. ABBAYES (les) de la Normandie propa- ADAM DE LA HALLE (Le Bossu d'Arras), AIME-MARTIN [1786-1847], ses Lettres à ALBÉRIC DE REIMS, professeur â Paris au ALBERT LE GRAND (1205-1280], philosophe ALCIAT (André) [ 1492-1550], enseigne ALEANDRO, recteur de l'Université de ALEXANDRE de Paris [1184], trouvère, 116. vères, 115; origine du poëme d'Alexan- ALLÉGORIE, son règne et son abus au AMADIS DE GAULE, roman héroïque du A AMYOT [1513-1593], ses traductions, 277. ANESSE (I') de Balaam joue un rôle dans ANTIESPAGNOL (l'), pamphlet de Michel ANTIQUITÉ GRÉCO-LATINE, sujets qu'elle ARCHITHRENIUS ou la Grande-Lamenta- ARGONAUTES, chantés par les trouvères, 110. ARIOSTE (1) [1474-1533), puise dans les poëmes de la Table Ronde, 106, 256. ARNAUD DE MARVEIL, troubadour du ARNAULT [1766-1834), poëte dramatique, 637. ARRÊTS D'AMOUR, sentences rendues par les cours d'amour [1100-1300), 137. ARTHENICE (Catherine de Vivonne) [... ARTHUR (Cycle d'), cycle armoricain [XIIe siècle), son caractère chevale- resque, 90; légende d'Arthur, 94; il établit la chevalerie de la Table Ronde, 95; le Brut, chronique rimée conte nant l'histoire d'Arthur par Wace, 95; imitations dans les litteratures mo- dernes des poésies de ce cycle, 106. ARTS LIBÉRAUX réduits à sept dans le cours d'études du moyen àge, 168. ASCENSIUS (Badius) [1462-1535), impri- B BACON (ROGER) [1214-1292], ses décou- BAIF (Ant. de) [1532-1589], poëte de la BALZAC (1594-1654], ses lettres, 360. BAOUR-LORMIAN, voyez Lormian. BARNAVE (1761-1793), orateur, 539. BARON (1653-1729), imitateur de l'An- BARTHE (1734-1785), poëte et auteur dra- BARTHELEMY (l'abbé) [1716-1795], Voyage BARTHÉLEMY, Nemesis [1831-1832), 656 BASOCHE [1303], son origine, 237. BÈDE le Vénérable [673-735], historien, 185. BELLEAU (Remy) [1528-1577], poëte de la BENOIT DE SAINTE-MORE [XIIe siècle], son poëme de la Guerre de Troie, 112. BENSERADE (1612-1691], auteur du sonnet BERANGER [998-1088], moine de Clair- vaux, défenseur d'Abélard, 145. BÉRANGER (P. J. de) [1780--]. ses chan- BERGIER [1718-1790], réfutateur de Vol- BERNARD (Saint) [1091-1153], a composé des chansons, 145; son caractère, sa BERSOT, Essai sur la Providence [1843- 1847); Du spiritualisme et de la na- BERTRAN D'ALAMANON, troubadour du BERTRAN DE BORN, troubadour et guer- BESTIARIUS, poëme sur l'histoire natu- BIBLE, son influence sur les écrivains de BLANC Louis), Histoire de dix ans BLANCHET (Pierre) [1459-1519], auteur BLANDINE, martyre de Lyon au e siècle, 26. BLANQUE, Cours fait au Conservatoire BODEL (Jean), trouvère du XIIIe siècle, son Poëme sur Charlemagne, 74; son mystère le Jeu de Saint Nicolas, 221. BODIN (1530-1596), avocat de Toulouse, BODMER [1698-1783), poëte allemand, BOECE 470-526), imité par le trouvère BOIARDO [1434-1494), puise dans les BOILEAU-DESPRÉAUX (1636-1711], 400; caractère de sa critique, 420; ses BOISROBERT [1592-1662], poëme drama- BOUCHER (Jean) [1548-1644], fondateur 625. BRETAGNE, la langue celtique y existe BRUEYS [1640-1723] a remis au théâtre l'Avocat Patelin, 240, 433. BRUT (le) d'Angleterre, poëme de Wace BUCHON 1791-1846], historien, 312. BUFFON (1707-1788, son Histoire Natu- BURGER (1748-1794), ses ballades, 582. BYRON 1788-1824], son caractère, ses C CABANIS [1757-1808], rédacteur de la Dé- CALVIN [1509-1564], sa réforme, ses ou- CASTEL [1688-1757], son poëme des - CATHERINE DE MÉDICIS [1519-1589], sa l'école romantique au XIXe siècle, 635. CHANSONS de Geste, voyez Geste. CHARLEMAGNE [742-814], restaurateur CHARLES IX (1550-1574], ses vers en ré- CHATEAUBRIAND [1768-1848], sa jeunesse, CHENIER (Joseph, [1764-1811], critique et |