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frax espoir, on est déçu par un faux espoir.ment un corps composé de gens gradués en Dans le premier cas, on exprime l'attache- plusieurs facultés, de professeurs qui enseiment du cœur à l'espoir; dans le second, on gnent dans les écoles publiques, de précepmarque particulièrement l'entraînement opéré teurs ou maîtres particuliers, et d'étudians par l'attrait de l'espoir. qui prennent leurs leçons et aspirent à parvenir aux mêmes degrés; au lieu qu'une académie n'est point destinée à enseigner ou professer aucun art, quel qu'il soit, mais à en procurer la perfection; elle n'est point composée d'écoliers que de plus habiles qu'eux instruisent, mais de personnes d'une capacité distinguée qui se communiquent leurs lumières et se font part de leurs découvertes pour leur avantage mutuel. Encyclopédie.)

S'ABUSER, SE TROMPER. On se trompe par ignorance ou faute d'attention; on s'abuse par prévention, par passion, par illusion. Si, faute d'attention, vous prenez une chose pour une autre, vous vous trompez; si l'attachement, l'engouement que vous avez pour une chose qui est mauvaise fait que vous la preferez à une autre qui est bonne, vous vous abusez. Un amant qui, plein de son ardeur, pense que son amour ne finira jamais s'abuse; un amant qui compte sur l'attachement d'une coquette se trompe, si son esprit seul a part à ce jugement; il s'abuse s'il juge de son attachement par celui qu'il a pour elle.

ABUTER. V. ABOUTER.

ABYME, ABYMER. V. ABÎME, ABÎMER. ACADÉMICIEN, ACADÉMISTE. Un académicien est un membre d'une académie qui cultive les sciences, les arts ou les belleslettres; un académiste est un membre d'une académie qui a pour objet les exercices du corps. L'académicien travaille et compose des ouvrages pour l'avancement et la perfection des sciences, des arts, de la littérature; l'académiste apprend à monter à cheval, à danser, à faire des armes, etc.

ACADÉMIE, MAISON DE JEU, TRIPOT. Par un abus qui révolte tout homme de bon sens, on a donné le noble nom d'académie à des rassemblemens de fripons et de dupes, où les premiers exercent leur art, et les seconds subissent leur sort par le moyen des jeux de hasard. On appelle ces rassemblemens maisons de jeu lorsqu'on ne veut les qualifier mi en bien ni en mal; on les nomme tripots lorsqu'on veut les désigner par le mépris qu'ils méritent.

Le mot d'académie est peu usité en ce sens, si ce n'est parmi les gens qui croient qu'un mot honnête peut déguiser une chose infame. Les deux autres, et surtout le second, sont les seals qu'on emploie dans la bonne

société.

ACADÉMIE, UNIVERSITÉ. Académie, parmi les modernes, se prend ordinairement pour une société ou compagnie de gens de lettres, établie pour la culture et l'avance ment des arts et des sciences.

Quelques auteurs confondent académie avec université; mais, quoique ce soit la même chose en latin, ce sont deux choses bien différentes en français. Une université est propre

ACADÉMISTE. V. ACADÉMICIEN.

ACARIÂTRE, HARGNEUX. Acariâtre se dit particulièrement de ceux qui, par une humeur aigre et querelleuse, crient contre tout, trouvent à redire à tout, ne sont jamais contens de rien, et manifestent leur mécontentement avec éclat; hargneux se dit des personnes qui rebutent ceux qui ont affaire à elles, et qui trouvent dans tout ce qu'on leur propose un sujet de mécontentement ou de querelle. Acariátre se dit des personnes avec lesquelles on vit ou l'on est obligé de vivre ; hargneux se dit de toutes les personnes à qui on a affaire. Une femme acariâtre querelle sans cesse et sans raison son mari, ses enfans, ses domestiques; un homme hargneux repousse avec humeur tous ceux qui l'approchent.

ACCABLÉ. V. ABATTU.

ACCABLÉ. V. Renversé.

ACCABLEMENT,

DÉCOURAGEMENT. Accablement se dit du corps et de l'ame. Dans l'accablement, on succombe sous le poids de ses peines, les forces fléchissent; dans le découragement on cède entièrement au poids de ses peines, on cesse d'employer ce qui reste de forces. L'accablement existe lorsqu'on ne résiste plus, le découragement lorsqu'on ne croit plus pouvoir résister.

ACCABLEMENT. V. ABATTEMENT. ACCABLER, COMBLER. Combler de biens, de faveurs, de bienfaits, suppose autant de biens, de faveurs, de bienfaits, que pouvait en espérer celui qui les reçoit. Accabler de biens, de faveurs, de bienfaits, suppose des biens, des faveurs, des bienfaits extraordinaires et inespérés répandus en grand nombre et coup sur coup. Celui qui est comblé de biens peut exprimer sa reconnaissance; celui qui en est accablé a à peine le temps de se reconnaître; chaque nouveau bienfait exigeant un nouveau degré de reconnaissance, il se trouve dans l'impossibilité d'exprimer

un sentiment qui va toujours croissant. Celui | commencer un ouvrage, de mettre la main à qui est comblé de biens est lié par la recon-l'œuvre, de faire le diner; mais l'ouvrage, le naissance; celui qui est accablé de biens est diner, ne se hátent point. sous l'empire de la bienfaisance et de la générosité. Si vous me comblez de caresses, j'y réponds par les miennes; si vous m'accablez de caresses, vos caresses sont si vives, si multipliées, elles se succèdent si rapidement, qu'il m'est impossible d'y répondre avec la même vivacité, avec la même rapidité. Cette différence est bien marquée dans le vers qu'Auguste dit à Cinna, dans la tragédie de ce

nom:

Je t'ai comblé de biens, je t'en veux accabler.

ACCABLER. V. ABATTRE.

ACCARER, CONFRONTER. Accarer ne se dit que d'un accusé que l'on présente à son coaccusé, au lieu que l'on dit confronter des témoins ou les présenter les uns aux autres. Confronter un accusé avec des témoins. On ne dit point accarer des témoins.

ACCARIATION, CONFRONTATION. Accariation ne se dit que d'un accusé que l'on présente à son coaccusé, au lieu que confrontation se dit des témoins entre eux ou

d'un accusé avec des témoins.

ACCÉLÉRER, PRESSER. Accélérer n'a rapport qu'au mouvement même; presser a plus de rapport à la fin. On accélère un travail afin qu'il aille vite; on le presse afin qu'il soit plus tôt fini. On accélère sa marche pour suivre quelqu'un, pour le joindre, pour le devancer, etc.; on presse sa marche pour être plus tôt arrivé. Si vous êtes suivi par un voleur, vous accélérez votre marche; si le jour baisse et que vous vouliez arriver avant la nuit, vous pressez votre marche. On presse des ouvriers afin d'accélérer leur travail et qu'ils aient plus tôt fini. On ne s'accélère pas, mais on se presse.

ACCÉLÉRER, DÉPÊCHER. On accélère un mouvement auquel on donne un accroissement de vitesse ou un redoublement d'activité. On dépêche ce qu'on est pressé de finir, ce dont on veut se débarrasser; ce verbe marque une espèce d'inquiétude et d'impatience d'arriver à la fin. Dépécher un ouvrage, dépêcher une besogne. On dit aussi dans le même sens se dépécher; mais on ne dit pas s'accélérer en parlant des personnes. Un mouvement s'accélère lorsqu'il augmente de vitesse, mais un ouvrier ne s'accélère pas.

ACCEPTER, RECEVOIR. Nous acceptons ce qu'on nous offre; nous recevons ce qu'on nous donne ou ce qu'on nous, envoie. Accepter suppose une chose qui n'est pas due; recevoir se dit d'une chose qui est due on qui n'est pas due. On accepte un don, une offre, un présent; on reçoit ses rentes, ses revenus, ses appointemens, ses gages. Accepter un présent, un don, un cadeau, suppose quelque su

ACCÉLÉRER, HÂTER. Accélérer se dit du mouvement et des choses qui consistent dans le mouvement. On accélère sa marche, sa course, en augmentant la vitesse de son mouvement; il n'est question que du mouvement même, sans rapport au but. Háter a rapport au but; c'est prendre les moyens les plus prompts pour arriver à un but, et les employer constamment sans les négliger un seul instant. On háte son arrivée, son départ, son retour, lorsqu'on ne néglige rien pour arri-périorité dans celui qui accepte; recevoir un ver, pour partir, pour être de retour le plus don, un présent, suppose égalité ou infétôt qu'il est possible. On háte le diner lors- riorité dans celui qui reçoit. Un supérieur qu'on travaille sans relâche à le mettre en état accepte un don, un présent de son inférieur; d'être servi. On accélère sa perte, c'est-à-dire il témoigne par là que ce don lui est agréable, le mouvement qui y conduit; on ne hâte pas et que pouvant le refuser il veut bien le resa perte, parce que sa propre perte n'est pas cevoir. Un domestique reçoit un don ou un un but qu'on se propose. Mais un autre hate présent de son maître, il ne l'accepte pas. On votre perte lorsqu'il s'est proposé de vous reçoit des grâces, des faveurs, on ne les acperdre. On ne dit pas s'accélérer en parlant cepte pas. On accepte des choses qui engagent 'des personnes, parce qu'une personne n'étant à quelque devoir, à quelque consentement, pas un mouvement ne peut ni s'accélérer ni l'arrangement de quelques affaires : c'est ainsi être accélérée. Mais on dit qu'un mouvement qu'on accepte une place, un emploi, une tus'accélère. On dit se hûter en parlant des per- telle, des conditions de paix, des propositions sonnes , parce que ce sont les personnes qui d'arrangement, un défi. On reçoit des choses agissent pour atteindre promptemen: un but; qui obligent, auxquelles on ne peut pas se mais on ne dit pas se hater en parlant des refuser: c'est ainsi qu'on reçoit des ordres, choses, parce que dans l'action de háter le des commandemens, des injonctions. On acbut ne peut être que passif. On se háte decepte volontairement; on reçoit souvent mal

gré soi. On accepte un présent qu'on pourrait refuser; on reçoit un coup d'épée, un coup de fasil, la mort.

ACCEPTION, SIGNIFICATION, SENS. Ces trois mots sont souvent synonymes, et quand on n'a qu'à indiquer d'une manière vague et indéfinie la représentation dont ils sont charges, on peut se servir indifféremment de l'un ou l'autre. Mais il y a bien des circonstances où le choix n'en est pas indifférent parce qu'ils sont distingués l'un et l'autre par des idées accessoires qu'il ne faut pas confondre, si l'on veut donner au langage grammatical le mérite de la justesse, dont on ne saurait faire assez de cas. Il est donc important d'examiner les différences de ces synonymes. Je commencerai par les deux mots signification, acception, et je passerai ensuite aux différens sens que le grammairien peut envisager dans les mots ou dans les phrases. Chaque mot a d'abord une signification | primitive et fondamentale qui lui vient de la décision constante de l'usage. Mais quelque fois le mot est pris avec abstraction de l'objet qu'il represente, pour n'être considéré que dans les élémens matériels dont il peut être composé, ou pour être rapporté à la classe de mots à laquelle il appartient. Si l'on dit, par exemple, qu'on rudiment est un livre qui contient les élémens de la langue latine, choisis avec sagesse, disposés avec intelligence, énoncés avec clarté, c'est faire connaitre la signification primitive et fondamentale du mot; mais si l'on dit que rudiment est un mot de trois syllabes ou un nom du genre masculin, c'est prendre alors le mot avec abstraction de toute signification déterminée, quoiqu'on ne puisse le considérer comme mot sans lai en supposer une. Ces deux diverses manières d'envisager la signification primitive d'un mot en sont des acceptious differentes, parce que le mot est pris laccipitur) ou pour lui-même ou pour ce dont il est le sigue. Si la signification primilive da mot y est directement et déterminé ment envisagée, le mot est pris dans une acceptia formelle. Telle est l'acception dn mot rudiment dans le premier exemple. Si la signification primitive du mot n'y est point envisagée déterminément, qu'elle n'y soit que supposée, que l'on en fasse abstraction, et que l'attention ne soit fixée immédiatement que sur le matériel du mot, il est pris alors dans une acception matérielle; telle est l'acception du mot rudiment dans le second exemple.

A l'égard des différens sens dont un mot est susceptible, la signification primitive en

est plutôt le fondement que l'objet, si ce n'est lorsque le mot est employé pour signifier ce pourquoi il a été d'abord établi par l'usage, sous quelqu'une des acceptions dans lequel il est pris : on dit alors que le mot est employé dans le sens propre, comme quand on dit le feu brûle, la lumière nous éclaire, la clarté du jour; car tous ces mots conservent dans ces phrases leur signification primitive, sans aucune altération; c'est pourquoi ils sont dans le sens propre.

Mais, dit Dumarsais, quand un mot est pris dans un autre sens, il parait alors, pour ainsi dire, sous une forme empruntée, sous une figure qui n'est pas sa figure naturelle, c'est-à-dire celle qu'il a eue d'abord. Alors on dit que ce mot est dans un sens figuré, quel que puisse être le nom que l'on donne ensuite à cette figure particulière : par exemple, le feu de vos yeux, le feu de l'imagination, la lumière de l'esprit, la clarté d'un discours. La liaison qu'il y a entre les idées accessoires, je veux dire entre les idées qui ont rapport les unes aux autres, est la source et le principe de divers sens figurés que l'on donne aux mots. Les objets qui font sur nous des impressions sont toujours accompagnés de différentes circonstances qui nous frappent, et par lesquelles nous désignons souvent ou les objets mêmes qu'elles n'ont fait qu'accompagner, ou ceux dont elles nous rappellent le souvenir. Sonvent les idées accessoires désignent les objets avec plus de circonstances que ne feraient les noms propres de ces objets, les peignent on avec plus d'énergie on avec plus d'agrémens; de là le signe pour la chose signifiée, la cause pour l'effet, la partie pour le tout, l'antécédent pour le conséquent, et les autres tropes. Comme l'une de ces idées ne saurait être réveillée sans exciter l'autre, il arrive que l'expression figurée est aussi facilement entendue que si l'on se servait du mot propre; elle est même ordinairement plus vive et plus agréable quand elle est employée à propos, parce qu'elle réveille plus d'une image; elle attache ou amuse l'imagination, et donne aisément à deviner à l'esprit.

Il n'y a peut-être point de mot, dit Dumarsais, qui ne se prenne en quelque sens figuré, c'est-à-dire éloigné de sa signification propre et primitive. Les mots les plus communs et qui reviennent souvent dans le discours sont ceux qui sont pris le plus fréquemment dans un sens figuré et qui ont un plus grand nombre de ces sortes de sens : tels sont corps, ame, tête, conleur, avoir, faire, etc.

Quoique chaque mot ait nécessairement dans le discours une signification fixe et une

acception déterminée, il peut néanmoins avoir | analogue on accessoire, et qui est moins indiquée par le mot même que par sa construction avec les autres mots qui constituent la phrase. C'est pourquoi on dit également le sens d'un mot et le sens d'une phrase, au lieu qu'on ne dit pas de même la signification ou l'acception d'une phrase. (Extrait de l'Ency

un sens indéterminé, en ce qu'il peut encore laisser dans l'esprit quelque incertitude sur la détermination précise et individuelle des sujets dont on parle, des objets que l'on désigne.

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AVOIR ACCÈS, ABORDER, APPROCHER. On a accès où l'on entre; on aborde les personnes à qui l'on veut parler; on approche celles avec qui l'on est souvent.

Les princes donnent accès; ils se laissent aborder; ils permettent qu'on les approche. L'accès en est facile ou difficile; l'abord en est rude ou gracieux; l'approche en est utile ou dangereuse.

Que l'on dise, par exemple, des hommes ont cru que les animaux sont de pures ma-clopédie.) chines, un homme d'une naissance incertaine jeta les premiers fondemens de la capitale du monde; le mot homme, qui a dans ces deux exemples une signification fixe, qui est pris sous une acception formelle et déterminative, y conserve encore un sens indéterminé, parce que la détermination des sujets qu'il y désigne n'y est pas assez complète; il peut y avoir encore de l'incertitude sur cette détermination totale pour ceux du moins qui ignoreraient l'histoire du cartésianisme et celle de Rome; ce qui prouve que la lumière de ceux qui ne resteraient point indécis à cet égard, après avoir entendu ces deux propositions, ne leur viendrait d'ailleurs que du sens même du mot homme.

Mais si l'on dit, les cartésiens ont cru que les animaux sont de pures machines, Romulus jeta les fondemens de la capitale du monde, ces deux propositions ne laissent plus aucune incertitude sur la détermination individuelle des hommes dont il est question; le sens en est totalement déterminé.

Qui a beaucoup de connaissances peut avoir accès en beaucoup d'endroits; qui a de la hardiesse aborde sans peine tout le monde ; qui joint à la hardiesse un esprit souple et flatteur peut approcher les grands avec plus de succès que d'autres.

Lorsqu'on veut être connu des gens, on cherche les moyens d'avoir accès auprès d'eux; quand on a quelque chose à leur die, on tàche de les aborder; lorsqu'on a dessein de s'insinuer dans leurs bonnes grâces, on essaie de les approcher.

Il est souvent plus difficile d'avoir accès dans les maisons bourgeoises que dans les paUn mot est employé dans un sens actif lais des rois. Il sied bien aux magistrats et à quand le sujet auquel il se rapporte est envi- toute personne constituée en dignité d'avoir sagé comme le principe de l'action énoncée l'abord grave, pourvu qu'il n'y ait point de par ce mot; il est employé dans le sens passif fierté mêlée. Ceux qui approchent les miquand le sujet auquel il a rapport est consi-nistres de près sentent bien que le public ne déré comme le terme de l'impression produite leur rend presque jamais justice, ni sur le par l'action que ce mot énonce. Par exemple, bien ni sur le mal. les mots aide et secours sont pris dans un sens actif quand on dit mon aide ou mon secours vous est inutile; car c'est comme si l'on disait l'aide ou le secours que je vous donnerais vous est inutile; mais ces mêmes mots sont dans un sens passif si l'on dit accourez à mon aide, venez à mon secours, car ces mots marquent alors l'aide ou le secours que l'on me donnera, dont je suis le terme et non pas le principe.

La signification, dit Beauzée, en résumant tout ce qu'il a dit sur ce sujet, et dont nous venons de donner un extrait, la signification est l'idée totale dont un mot est le signe primitif par la décision unanime de l'usage; l'acception est un aspect particulier sous lequel la signification primitive est envisagée dans une phrase; le sens est une autre signification | différente de la primitive, qui est entée, pour ainsi dire, sur cette première, qui lui est ou

Il est noble de donner un libre accès aux honnêtes gens, mais il est dangereux de le donner aux étourdis. La belle éducation fait qu'on n'aborde jamais les dames qu'avec un air de respect, et qu'on en approche toujours avec une sorte de hardiesse assaisonnée d'égards. (GIRARD.)

`ACCÈS, PAROXISME. Termes de médecine. L'accès n'est proprement que le commencement de la première attaque de la maladie; le paroxisme en est le degré le plus fort.

ACCÈS. V. ABord.

ACCESSIBLE. V. ABORDable.

ACCESSION, CONSENTEMENT. Par le consentement on déclare qu'on trouve bon qu'une chose se fasse; par l'accession on adhère à une convention, à un traité, pour en partager les avantages et les inconvéniens. Un père donne son consentement au mariage de

font un traité de paix, et une troisième y accède.

son fils, avant qu'il soit fait; deux puissances | malheur n'est donc pas imprévu, inopiné comme l'accident. Malheur n'exprime donc pas, comme accident, une atteinte subite et imprévue, et il trouble plus sensiblement que

Le consentement ne suppose ni n'exclut la participation aux conditions du traité; l'acces- | ce dernier la tranquillité et le bonheur de sion suppose cette participation.

la vie.

ACCIDENT, ÉVÉNEMENT. L'événement ACCIDENT, AVENTURE. Aventure est a plus de rapport à l'ordre naturel, à l'enchaî- aussi indéterminé qu'événement, quant à la nement des causes; l'accident tient plus à ce qualité des choses arrivées; mais événement qu'on appelle hasard. On dit le cours des évé-est plus général; il se dit des êtres animés et nemess, on ne dit pas le conrs des accidens; des êtres inanimés, et aventure n'est relatif la chaine des événemens, et non pas la chaîne qu'aux êtres animés. Il semble que la cause de des accidens. l'aventure soit moins inconnue, et son existence moins inopinée que celle de l'accident,

Dans l'ordre physique, une éclipse, un tremblement de terre, sont des événemens, parce qu'ils sont les suites de l'enchaînement des causes connnes. La chute d'un rocher qui

se detache d'une montagne est un accident; c'est l'effet d'une cause particulière que l'on attribue au hasard, lorsqu'on ne la connaît pas. La mort d'un vieillard qui s'éteint dans Pordre ordinaire de la nature est un événement; la mort d'un jeune homme qui se tue en tombant de cheval est un accident. Dans l'ordre moral, la banqueroute d'un homme' imprudent ou dissipateur est un événement ; c'est une suite naturelle de son imprudence ou de ses folles depenses. C'est un accident pour ceux qui perdent à cette banqueroute sans qu'il y ait de leur faute. L'événement a sa cause dans la chose même; l'accident a sa cause hors de la chose, ou du moins hors de l'ordre naturel de la chose; c'est un événement fàcheax, qui arrive subitement, contre notre attente et comme par hasard.

de

ACCIDENT, CATASTROPHE. La catastrophe est comme l'accident un événement subit; mais à l'idée de la seconde se rattache celle de renversement, de destruction, grandes infortunes. Les suites d'un accident peuvent être légères, les suites de la catastrophe sont toujours funestes et terribles. L'accident ne paraît lié à aucune cause; la catastrophe y est liée; elle est l'issue funeste de cette cause qui tendait toujours à la pro

duire.

ACCIDENTELLEMENT, FORTUITEMENT. Accidentellement, par accident; fortuitement, par fortune, ou cas fortuit. Dans tous les cas, ce qui nous arrive accidentellement est un événement qui survient contre notre attente; ce qui arrive fortuitement est un événement qui paraît être au-dessus de toute prévoyance, et qui ne tient à aucune

cause commune.

Les grandes découvertes ont été faites pour la plupart accidentellement; le monde d'Épicure est fortuitement résulté du concours turbulent des atômes.

Événement a une signification beaucoup plus étendue qu'accident: il se dit en général de tout ce qui arrive dans le monde d'un peu Dans une acception particulière, accidenimportant, soit pour le public, soit pour les tellement sera l'opposé d'essentiellement. La particuliers; accident ne se dit que de ce qui blancheur n'est dans la cire qu'accidentelleattive à un particulier ou à quelques particu-ment; ce n'est pas à dire fortuitement, car liers Tout accident est un événement, mais elle est l'effet d'une opération faite avec destom événement n'est pas un accident. En par-sein. lant des choses qui concernent un peuple, un état, în gouvernement, on dit événement et non pas accident. L'événement peut être heu reax on malheureux; l'accident suppose toujours quelque chose de malheureux, à moins que les circonstances n'indiquent le contraire. Événement ne se dit que des choses de quelque importance; accident se dit des choses importantes et de celles qui ne le sont pas.

ACCIDENT, MALHEUR. La cause de Taccident n'est pas connue; la cause du malhear Test. Un malheur est une issue fâcheuse de ce qui pouvait en avoir une heureuse; asi l'on comptait sur l'une ou sur l'autre : le

Accidentellement semble supposer un principe, une cause préexistante qui se développe à l'improviste. C'est accidentellement que l'enflure des jambes se manifeste après les grandes maladies; c'est accidentellement que l'air trop dilaté brise le tube qui le renferme. L'accident pent ou non être prévu; mais s'il naît de la nature du sujet, il n'est pas fortuit, et c'est ce qui constitue essentiellement la différence.

Fortuitement est l'effet d'une cause étrangère et inconnue. Le premier avec plus d'expérience cût été prévu, mais celui-ci est l'effet du hasard; il est au-dessus de toutes les com‐

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