Ne m'avez-vous pas dit, reprit Gaston en baissant les yeux, que le château de Meyran n'était qu'à trois lieues d'ici?... Nous trouverions peut-être là, et sans aller si loin, les observations philosophiques que nous cherchons. O jeunesse, jeunesse ! s'écria le baron; tu es bien le soleil qui réchauffe et vivifie! tu es bien le rayon qui fait germer et épanouir la fleur,, partout où tombe la graine. Rien n'étouffe ton essor; rien n'arrête tes élans, et le poëte a bien fait de te nommer: Primavera della vita!... Partons donc pour Meyran. Allons étudier l'innocence du village, comme nous avons analysé la probité des villes, et peut-être qu'en cherchant la philosophie nous trouverons l'amour : Alice, la belle Alice, nous aidera sans doute à le découvrir. Nos deux voyageurs, suivis du valet de chambre, sortirent de l'auberge du Grand-Cerf; ils étaient déjà au milieu de la rue, quand l'hôtelier accourut vers eux, en agitant un papier. -Parbleu ! fit le baron; nous partions sanspayer!... et il jeta une poignée de louis à l'aubergiste, sans vouloir consulter la note. - Je vas l'acquiter au moins, dit le brave homme, en ramassant son or. - Inutile! répondit le baron, en continuant son chemin vers l'embarcadère; nous ne reviendrons jamais dans votre petit paradis, et vous n'aurez pas occasion de me réclamer le montant de ce compte. Dix minutes après, nos héros, emportés à toute vapeur, étaient sur la route de Meyran, où très-probablement nous les retrouverons bientôt, s'il plaît à Dieu et à notre éditeur. Ils n'avaient même pas accompli la prophétie que la Bruyère a inscrite en tête. de cette odyssée; ils n'avaient couché qu'une seule nuit dans la petite ville, et ils ressemblaient déjà à ses habitants: ILS EN VOULAIENT SORTIR. Le plus perplexe de tout ce monde fut notre brave hôtelier, qui n'avait pas encore ramassé son or, que tous les voisins du quartier l'entouraient, en lui jurant que c'était de la fausse monnaie. Il alla trouver l'orfévre du coin, qui, ayant examiné les. pièces, déclara que c'étaient de bons et beaux napoléons tout neufs, et qu'il était prêt à les changer contre des écus de cinq francs. - Alors ce sont des chefs de voleurs!... dirent les voisins. Et aujourd'hui encore, après six mois, la petite ville raconte aux étrangers que Cartouche et Mandrin, accompagnés d'un brigand déguisé en laquais, sont venus pour dévaliser l'auberge du Grand-Cerf, et ont mis le feu à la grange du marchand de vaches, qui demeure sur le mail. FIN, CHAPITRE III. — Sur la vanité des grandeurs humaines. Chapitre ennuyeux, mais court. CHAPITRE IV. Un homme de génie. CHAPITRE VII. Un monsieur qui fait de bonnes affaires. Une jeune fille bien élevée... CHAPITRE VIII.- Un mariage agréable. - Farce de pro- --- cureur. Libraires et traiteurs. · Des diners de province. . 87 102 115 CHAPITRE IX. Les provinciaux à Paris. - De la décen- CHAPITRE X. Loin du bruit Grande rumeur dans la petite ville. -- Idée de Me Rabichon. CHAPITRE XII. Une séance académique. 173 libéré évêque. La femme du seigneur de Saint-Mesmin. CHAPITRE XVI. - Grand spectacle. Les lions de province. -- - Cinquante mille francs de rente pour - Blanc et noir. 186 202 A propos de bottes. 220 CHAPITRE XVIII. CHAPITRE XIX. officiers ministériels. Homo sum. - La justice. De la magistrature. - Les épices. Intégrité du juge. Deux sorciers. - CHAPITRE XX. Un chien qui quête, arrête et rapporte Qui ou non. Appréciation de Bonaparte. CHAPITRE XXI. Une maîtresse de pension. Le spectacle au pensionnat. La distribution CHAPITRE XXII. - L'éducation de collége., CHAPITRE XXIII. — Du cœur des femmes. - Les chiens de faïence. hommes graves. CHAPITRE XXIV. Les femmes jalouses. Les maris tatillons. Un enfant terrible. Les bonnes-maîtresses. |