Ouvrages de notre Poëte on a donné quelques exemples de leur Critique, fur tout aux endroits que Mr. Defpréaux a changez ou fupprimez dans la fuite. Des Marets travailla de concert avec le Duc de Nevers, l'Abbé Teftu, & quelques autres ; & publia en 1674. la Défenfe du Poëme beroïque, avec quelques Remarques fur les Oeuvres Satiriques du Sieur D***. Il cenfura, entr'autres chofes, l'endroit de la IV. Satire, où Mr. Defpréaux avoit traduit ces Vers d'Horace. Tantalus à labris fitiens fugientia Fabula narratur. La critique parut jufte à Mr. Defpréaux; & il retrancha des Vers qui, en effet, n'étoient pas dignes de lui. Les Auteurs du Journal des Sçavans ont obfervé qu'il y fubftitua ces deux vers de Des Marets: Tantale dans un fleuve a foif & & voici l'Hiftoire anecdote qu'ils nous donnent de ces vers. 99 Monfieur Defpréaux, difentils (2), ayant entrepris de traduire le Tantalus à labris d'Horace le traduifit malheureuse,, ment par fix déteftables vers les " : .voici دو Dites-moi, pauvre efprit, ame ,, basse & venale , Ne vous fouvient-il plus du tour,, ment de Tantale, (2) Fournal des Sçavans, Septembre 1728, pag. 94. 95. Edition d'Amfterdam. رو رو دو رو دو در Qui dans le trifte état où le Ciel » l'a réduit » Vous riez ! fçavez-vous que c'est " votre peinture N Des Marets n'oublia pas, com5, me on croit bien, les fix vers que ,, nous venons de rapporter. Mais ,, ce qu'on ne devineroit pas, c'eft ,, que la joye qu'il en fentit lui tint , lieu d'Apollon, & lui fit faire les ;; deux vers dont nous parlons. Mr. ,, Defpréaux, qui ne fçavoit point ,, répondre aux injures, mais fçavoit à merveille profiter de tous les avis, ne répliqua rien à la , critique de fon ennemi , mais corrigea fes Ouvrages avec foin, retrancha dans les Editions fui» vantes les fix vers en queftion, 1. Meurt de foif au milieu d'un fleu,, ve qui le fuit? رد Et que c'est vous par-là que -99 la j, & 29 > & y fubftitua hardiment les deux de Des Marets. C'eft-là que tout le monde les a vûs pendant très,, long-tems car ce ne fut que ,, quand Defpréaux fe nomma qu'il eût la délicateffe de retrancher to talement cette belle comparaifon. Voila une anecdote bien circonftanciée, qui vient d'une fociété de gens choifis pour compofer le Journal des Sçavans; & ces Meffieurs ne veulent pas qu'on les en croie fur leur parole, ils en apellent aux Oeuvres mêmes de Mr. Defpréaux : Ceft-là, difent-ils, que tout le monde à vú pendant très-long-tems ces deux vers de Des Marets adoptez par Mr. Defpréaux. Cependant il eft très-certain que ces vers ne fe trouvent dans aucune Edition des Ouvrages de cet illuftre Poëte, D'ailleurs, c'eft connoître fort mal Mr. Defpréaux, que de croire qu'il eût voulu fe fervir des Vers de Des Marets. Au در رو on Au refte, quoiqu'on ait ajouté un grand nombre de Remarques à celles du Commentateur, on ne prétend pas avoir dit tout ce qui fe pouvoit dire. Par exemple n'a pas obfervé que Mr. Defpréaux intitula fon Lutrin, Poëme héroïque, jufqu'en 1701, qu'il lui donna le titre de Poëme héroï-comique; titre, qui convient beaucoup mieux à cet Ouvrage. Dans la Lettre à Mr. Perrault, fur la difpute touchant les Anciens & les Modernes, Mr. Defpréaux dit, fe pafferois condamnation fur la Satire..... quoiqu'il y ait des Satires de Regnier admirables. Son Commentateur fait là-deffus cette Remarque (3): Mr. Defpréaux ne parle point ici de fes Satires; ce fi lence a bien de la grandeur. Mais s'il avoit joint fes Satires à celles de Regnier, & en avoit fait lui-même l'éloge, n'auroit-on pas eu raifon *5*** de (3) Tom. IV. pag. 120. |