、. Que Jamais, en plein jour, ne fut l'Abbé de Pure. Tout confpire à la fois à troubler mon repos : Et je me plains ici du moindre de mes maux. 15 Car à peine les coqs, commençant leur ramage Auront de cris aigus frapé le voisinage: Qu'un affreux Serrurier, laborieux Vulcain, Les maçons travailler, les boutiques s'ouvrir : VERS 12. Si L'Abbé de Pure. ] Ennuyeux célé bre. Voyez la remarque fur le vers 18. de la Satire 11. IMIT. Vers 15. Car à peine les coqs, &c.] Martial L. IX. Epigr. LXIX. Nondum eristati rupêre filentia galli ; Murmure jam savo verberibusque tonas. Tam grave percuffis incudibus ara rejultant, &c. CHANG. Vers 17. Qu'un affreux Serrurier, &c.] Dans toutes les éditions qui ont paru pendant la vie de l'Auteur, il y avoit : Qu'un affreux Serrurier, que le Ciel en courroux Il changea ces deux vers dans l'édition qui fut commencée Sile Ciel à ces maux avoit borné ma peine. Mais fi feul en mon lit je pefte avec raison, 30 C'est encor pis vingt fois en quittant la maifon.. En quelque endroit que j'aille, il faut fendre la preffe D'un peuple d'importuns qui fourmillent fans ceffe D'un pas lugubre & lent vers l'Eglife s'avance: Et IMIT. Vers 31. En quelque endroit que j'aille, &c.] Co vers & les trois fuivans font imitez de Juvenal, III. 243. Nobis properantibus obftat Unda prior, magno populus premit agmine lumbos IMIT. Vers 35. Là d'un enterrement, &c. ] Horace Tristia robustis luctantur funera plaustris. VERS 40. Une croix de funefte présage 1 C'est une de ces croix, compofées de deux lattes attachées au bout d'une corde, que les Maçons & les Couvreurs font obligez de fufpendre devant les maifons fur lesquelles ils travaillent ; afin d'avertir les paffans de n'en pas aprocher. Ce figne où cette croix s'apelle Avertissement ou Défense. Il y a des Villes où les Couvreurs ne fufpendent qu'un fimple bâton, ou une tuile, pour fervir d'Avertißement: Ce vers ayant E 4 be foin Et des Couvreurs, grimpez au toit d'une maison, En font pleuvoir l'ardoife & la tuile à foison. Là fur une charette une poutre branlante Vient menaçant de loin la foule qu'elle augmente. 45 Six chevaux, attelez à ce fardeau pefant, Ont peine à l'émouvoir fur le pavé glissant. D'un caroffe en tournant il accroche une rouë; Et du choc le renverfe en un grand tas de bouë: Quand un autre à l'inftant, s'efforçant de paffer, 50 Dans le même embarras fe vient embarraffer. Vingt carroffes bien-tôt arrivant à la file, Y font en moins de rien fuivis de plus de mille: Et pour furcroît de maux, un fort malencontreux Conduit en cet endroit un grand troupeau de bœufs. Cha foin d'être éclairci, j'en écrivis à l'Auteur, qui me répon lit ainfi par fa Lettre du s. de Mai 1709..... » Je ne fçai pas pour» quoi vous êtes en peine du fens de ce vers: Là je trouve » une croix, &c. puifque c'eft une chofe que dans tout Pa»ris & pueri fciunt, que les Couvreurs, quand ils font fur » le toit d'une maison, laiffent pendre du haut de cette mai»fon une croix de latte pour avertir les paffans de prendre » garde à eux, & de paffer vite ; Qu'il y en a quelquefois » des cinq ou fix dans une même rue; & que cela n'empêche » pas qu'il n'y ait fouvent des gens bleffez : C'est pourquoi » j'ai dit : Une croix de funeste préfage.... ÍMIT. Vers 43. Là fur une charrette, &c. ] Juvénal, sire III. v. 254. .... Modo longa corufcat, Sa Sarraco veniente, abies, atque altera pinum Et 55 Chacun prétend paffer : l'un mugit, l'autre jure, On n'entend que des cris pouffez confufément. Et Et Horace, parlant des mêmes embarras, L. II. Ep. IJ. 73. VERS $4 Un grand troupeau de bœufs. ] L'ufage vicieux de quelques Provinces, où l'on prononce Baufs au pluriel, comme on le prononce au fingulier, m'oblige d'avertir que ce mot fe prononce, Beus; ainfi il rime avec Malencontreux, qui eft dans le vers précédent. On prononce auffi des Oeus, quoiqu'on écrive, Oeufs. VERS 57. Auffi tot cent chevaux, &c.] Ce vers & les trois fuivans n'étoient pas dans la premiere édition, faite en 1666. VERS 60. Font voir les barricades. ] L'Auteur défigne ici celles qui fe firent à Paris, au mois d'Août, 1648. pendant la guerre de la Fronde. VBBS 68. Guenaud fur fon cheval, &c.] GUENAUD, fameux Médecin, dont il a été parlé dans la Satire IV. vers 32. On le voyoit fouvent à cheval, fur le pavé de Paris, & l'on difoit ordinairement : Guenaud & son cheval Et n'ofant plus paroître en l'état où je fuis; 70 Sans fonger où je vais, je me fauve où je puis. Tandis que dans un coin en grondant je m'effuïe, Souvent, pour m'achever, il furvient une pluïe. On diroit que le Ciel, qui fe fond tout en eau, Veüille inonder ces lieux d'un déluge nouveau. 75 Pour traverfer la rue, au milieu de l'orage, Un ais fur deux pavez forme un étroit paffage. Et les nombreux torrens qui tombent des goutiéres, 80 Groffiffant les ruiffeaux, en ont fait des riviéres.: J'y paffe en trébuchant; mais malgré l'embarras, La fraïeur de la nuit précipite mes pas. Car fi-tôt que du foir les ombres pacifiques D'un VERS 70. Sans fonger où je vais, je me fauve où je puis. ] Ce vers a de la conformité avec celui-ci, qui eft le dernier du Difcours au Roi Je me fauve à la nage, & j'aborde où je puis. VERS 73. On diroit que le Ciel... Veuille inon der, &c.] Veuille : bien des gens préferent, Veut. IMIT. Vers 83. Car fi-tôt que du foir les ombres pacifiques, &c.] Juvenal, Satire 111. 302. Nam qui fpoliet te Non deerit: claufis domibus, poftquam omnis ubique Fixa catenata filuit compago taberna. Interdum & ferro fubitus graffator agit rem. |