Réjouis-toi, fidèle, les plaies de ton Sauveur te sont remède, son amende est ta paix, sa meurtrissure est ta guérison. Prends garde donc que l'ignominie de ton Sauveur ne te tourne en scandale! mais elle te sera l'unique consolation dans les afflictions, un rempart contre les assauts du diable, une ancre contre tous les flots de la tentation, et tu en reviendras toujours là; «< toujours est-il, que mon Sauveur a porté mes langueurs.»

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En fait de religion, il ne faut jamais juger du jugement des hommes. Surtout en l'article de l'imputation de la justice de Jésus-Christ, la raison humaine l'ignore; le Juif orgueilleux, tout homme enflé de présomption le rejette; la Loi de Moïse ne l'enseigne point directement, la seule foi le peut comprendre.

PASSAGE de la Bible.

DEUTER. XXVII. v. 26. Maudit soit celui qui ne persévère point dans les paroles de cette loi pour les faire.

L'homme refuse de croire Dieu qui lui déclare qu'à cause du péché d'Adam, toute sa postérité nait souillée et sous la malédiction; et que ses propres transgressions aggravent chaque jour la condamnation écrite contre lui; il refuse de le croire, sans s'apercevoir que par cet acte d'inimitié contre l'Eternel, il démontre de la manière la plus évidente cette corruption même qu'il nie, aussi bien que la justice de Dieu qui le maudit.

(3) Sam. Durand.

IMPRIMERIE DES FRÈRES BLANCHARD, A LAUSANNE.

No. 33. 1831.

DU 4 DÉCEMBRE.

FEUILLE RELIGIEUSE

DU

CANTON DE
DE VAUD.

Que toutes choses se fassent pour l'édification..... afin que suivant la vérité avec la charité, nous croissious en toutes choses en celui qui est le Chef, Jésus-Christ 1. COR. XIV. N. 26. EPH. IV. . 15.

MISSIONS ÉVANGÉLIQUES.

IX. LES TRIBUS SAUVAGES DE L'AMÉRIQUE DU

NORD.

LORSQUE nous rapportions, il y a un mois, les per

sécutions qu'avoient à endurer les missionnaires chrétiens dans le pays de la servitude, nos lecteurs ne s'attendoient pas à retrouver bientôt les mêmes scènes, dans ces Etats-Unis de l'Amérique septentionale, que l'on peut à tant d'égards appeler la terre de la liberté. - C'est pourtant là une triste réalité. — Apprenons de là, que l'homme est toujours le même, et que ce ne sont pas des institutions libérales seules qui peuvent extirper de son cœur l'égoïsme et le despotisme qui lui sont naturels.

Mais commençons par présenter un tableau des principales stations missionnaires qui existent parmi les tribus sauvages de cette république. '

(1) Le lecteur n'oubliera pas que nous avons joint à notre Xe. division de l'Amérique glaciale, toutes les stations du territoire anglais situé au nord des Etats-Unis, bien que quelquesunes aient pour objet les tribus d'Indiens semblables à ceux qui nous occupent ici. Elles n'entreront donc point dans ce tableau.

1o. La tribu des OSAGES, qui compte environ 20 mille personnes, est répandue dans le territoire du Missouri; on les divise en Osages du Missouri et en Osages du Néoscho ou de l'Arcansas.

On trouve chez ces derniers la station d'Union, sur la rive occidentale du Néoscho, à 160 lieues des montagnes Rocheuses; et la station de Hopefield, qui n'est qu'à 2 lieues de la première.

Chez les Osages du Missouri il y a aussi deux statious: Harmonie, sur le bord du fleuve des Osages, à 60 lieues au nord d'Union; et Néoscho, située auprès du fleuve de ce nom.

2o. Les CHICKASAS habitent la partie septentrionale de l'Etat du Mississipi; leur tribu est de 3600 ames. - En 1821, le synode de la Caroline et de la Géorgie fonda parmi eux plusieurs stations missionnaires; mais il les a cédées, en 1827, au Conseil Américain des Missions. Ces stations sont: Monroe, Nokshish, Martyn, et Cancy-Creek.

3°. Les CHACTAS occupent une partie considérable de l'Etat du Mississipi. Il y a dans cette tribu, qui peut bien s'élever à 21 mille ames, six stations missionnaires, savoir: Elliot, Mayhew, Bethel, Emmaüs, Goscen, et Ai-ik-hunnah.

4°. Les CHIROQUOIS formoient autrefois une des tribus les plus considérables de l'Amérique du nord, et ils possédoient une immense étendue de pays, don t ils sont peu à peu dépossédés par le gouvernement des Etats-Unis; après beaucoup de malheurs et de défaites, cette tribu a été réduite à environ 14 mille

(2) Il existoit dans les Etats-Unis plusieurs Sociétés de Missions fondées par diverses Eglises très-rapprochées dans leurs principes. Ces Eglises ayant résolu d'unir leurs efforts, ont nommé chacune des commissaires, soit délégués, qui ont formé un Conseil central chargé de la direction de cette œuvre. Ce qui n'empêche pas que d'autres Eglises n'aient encore leurs Sociétés de Missions distinctes.

ames. On la divise en Chiroquois proprement dits, et Chiroquois de l'Arcansas.

Parmi les Chiroquois proprement dits, se trouvent les dix stations de Brainerd, Carmel, Creek-Path, High Tower, Wills-Town, Haweis, Candy's Creck, New-Echota, Spring-place, et Ouchelogy.

Les Chiroquois de l'Arcansas possèdent les deux stations de Dwight et de Mulberry.

5o. Les CREEKS Occupent une contrée située dans la partie orientale de la province d'Alabama. Ils ont une station à Ashbury, et une autre à Withington.

6o. Sous le nom d'INDIENS DE L'OHIO, on comprend diverses tribus dispersées dans l'Etat de l'Ohio; les principales sont celles des Oneidas, des Wyandots, et des Poutewamois. La station centrale pour toutes ces tribus est Maumee, sur la rivière de ce nom.

7°. Les INDIENS DE L'ÉTAT DE NEW-YORK, appartiennent aussi à plusieurs tribus différentes; on y trouve les trois stations de Tuscarora, Seneka, et Cataraugus, qui sont situées dans les environs du lac Erié et du fleuve Niagara.

On voit par ce tableau, que l'oeuvre des Missions se poursuit avec activité, parmi les sauvages de l'Amérique septentrionale. Malheureusement elle rencontre en ce moment de grands obstacles, dans les mesures que prend le gouvernement des Etats-Unis, pour obliger les Indiens à se retirer toujours plus loin du côté de l'occident.

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Dans un précédent article, nous avons exprimé l'espérance que ce gouvernement renonceroit à des mesures aussi funestes pour l'oeuvre des Missions; mais bien loin que cette espérance se soit réalisée, le congrès des Etats-Unis a pris, l'année dernière, à la majorité de 27 voix contre 20, un arrêté, qui force à-peu-près les Indiens à échanger les terres qu'ils pos

(3) Feuille Religieuse de 1830, page 570.

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sèdent dans les états de l'Union, contre d'autres terres qui leur sont assignées à l'ouest du Mississipi. Cet arrêté a déjà été mis à exécution, particulièrement dans les états de la Géorgie, de l'Alabama et du Mississipi. Une partie de ces territoires est occupée par les tribus des Chiroquois, des Chactas et des Chikasas, à qui les traités assurent non-seulement la possession du pays, mais encore l'indépendance et la faculté de se gouverner par leurs propres lois. C'est à l'ombre de ces traités qu'ils marchoient (surtout les Chiroquois) d'un pas rapide vers l'état de civilisation. Aujourd'hui les gouvernements de ces trois états ordonnent que tous les habitants du territoire soient soumis aux mêmes lois; ils annulent, en conséquence, celles des Indiens, renversent leurs gouvernements, et les forcent ainsi d'entrer dans un ordre de civilisation pour lequel ils ne sont point encore mûrs. En même temps on refuse aux hommes rouges le droit de témoigner contre un blanc, et on exige de tous les blancs qui habitent parmi eux un serment de fidélité aux lois nouvelles. Ces vexations soutenues la force armée, et accompagnées de bien d'autres entraves, ont pour but de les contraindre à l'échange de territoire ordonné par le Congrés, et de repousser dans de nouveaux déserts, et par conséquent dans leur ancienne barbarie, ces peuplades qui commençoient si heureusement à en sortir. Ainsi 60 mille Indiens auront été bientôt dépossédés des habitations qu'ils s'étoient construites et des terres qu'ils apprenoient à cultiver; ainsi les Missionnaires voient leurs troupeaux dispersés, et seront probablement forcés d'abandonner toutes les stations de l'Est, c'est-à-dire le plus grand nombre, à moins qu'effrayés des suites de ces mesures arbitraires, les gouvernements des

par

(4) Grand fleuve qui traverse du Nord au Sud les EtatsUnis de l'Amérique. Voyez la carte des Missions, année 1828.