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gions les plus éloignées. Cette assemblée a été encore marquée par une proposition du Comité à laquelle nous ne pouvons qu'applaudir, celle de travailler, avec toute l'activité possible, à une statistique biblique de notre Canton, c'est-à-dire à un tableau présentant, pour chaque division du pays, l'état des familles qui possèdent la Bible tout entière, de celles qui n'ont que le N. Testament, et de celles qui sont complètement dépourvues du Livre de Dieu. Nous ne doutons pas qu'une telle mesure, en faisant connoître des besoins que l'on juge très-généralement moindres qu'ils ne sont, ne ranime le zèle pour une Société qui se propose d'y satisfaire. — Mr. le Pasteur Frederic Monod, membre et représentant de la Société biblique de Paris, avec laquelle celle-ci entretient des relations si fraternelles, a encouragé le Comité dans ce dessein par des faits trop intéressants pour que nous puissions les passer sous silence. Il a rappelé que la Société biblique des Etats-Unis d'Amérique avoit, il y a peu d'années, pris la résolution, avec l'assistance du Seigneur, de pourvoir, en 2 ans, d'une Bible chacune des familles qui habitent ce vaste pays; et qu'elle a à-peu-près réussi dans son pieux dessein. Aussi ses travaux sont-ils immenses. Elle emploie à l'ordinaire 300 ouvriers, 40 presses, et confectionne par leur action 500 Bibles par jour. Il a parlé ensuite, de la résolution prise par la Société de Paris, de fournir ainsi de Bibles toutes les familles protestantes de la France, qui voudront la recevoir, et nous a appris que quelques départements en ont déjà été fournis de cette manière. A Paris, elle a établi des dépôts de Livres saints dans des boutiques; elle en fait vendre par des colporteurs chrétiens, qui peuvent les accompagner de quelques exhortations, et l'on est parvenu en quelques mois, par ces deux moyens, à en placer dans Paris 6000 exemplaires. Une association distincte s'est aussi formée dans la

même ville pour répandre la Parole de Dieu parmi les papistes, et ses succès sont prodigieux: le recteur de l'Académie de N**, qui a sous lui 300 écoles, a fait à cette association la demande de 22 mille N. Testaments de Sacy, pour les mettre entre les mains d'autant d'enfants, et II mille lui ont déjà été remis, en attendant le reste. Des demandes toutes semblables sont déjà parvenues de la part de 3 autres recteurs, et l'association espère, avec l'aide de Dieu, pouvoir peu à peu y répondre. « D'où viennent, » demandera-t-on, « de telles ressources, soit en Amérique, soit en France? » - Elles viennent de ce même Dieu qui fait naître les besoins, et qui par conséquent veut y satisfaire. Voulez-vous donc que vos ressources augmentent rapidement, constatez le manque de Bibles, formez avec foi, et avec regard au Seigneur, le projet d'y pourvoir, et au nom du Dieu qui nous a donné la Bible, faites un appel à ceux qui en connoissent le prix.

L'assemblée générale de la SOCIÉTÉ DES MISSIONS EVANGÉLIQUES DE LAUSANNE, le 9, a été la plus nombreuse que nous ayons encore vue à Lausanne. Plus de 600 personnes s'étoient réunies pour écouter le rapport du Comité, et les discours pleins de vie spirituelle et d'onction qui ont été prononcés ensuite. Nous avons entendu avec un vif intérêt les encouragements et les témoignages d'affection que nous ont adressés un des représentants de la Société évangélique de Genève, ainsi que le Secrétaire de la Société des Missions de Paris. Ce n'est pas avec un intérêt moins vif, que nous avons entendu un membre du Comité de Lausanne rendre témoignage à l'opportunité d'un Institut de Mission dans cette ville, en reconnoissant avec une simplicité et une humilité toutes chrétiennes, que dans le temps il avoit combattu ce projet avec force, et qu'aujourd'hui il en jugeoit tout autrement. En vain, cher

cherions-nous à donner ici une idée des autres discours qui ont été prononcés, et qui ne supporteroient pas l'analyse ; mais que nous espérons les retrouver tout entiers dans les rapports qui seront publiés. Nous ne croyons pas d'avoir jamais entendu une réunion de témoignages aussi clairs, de sollicitations aussi pressantes, d'appels aussi forts adressés à une assemblée aussi intéressante. C'étoit une démonstration d'esprit et de puissance, qui révéloit la présence du Seigneur, et qui a, nous en sommes sûrs, remué bien des consciences. Nous demandons d'une façon particulière à Dieu qu'il daigne graver dans les cœurs les paroles pénétrantes qu'il a mises dans la bouche de MM. Germond et A. Monod. Nous n'oublierons point l'impression que celui-ci a laissée à Lausanne, pendant le séjour qu'il vient d'y faire, impression qui a été rendue plus profonde encore par les dernières paroles qu'il a prononcées dans cette circonstance.

Nous n'ajouterons plus qu'un mot: si les murs de ce lieu si souvent consacré à la vanité, pouvoient conserver quelque empreinte des douces et nobles joies dont ils ont été les témoins dans cette dernièrė journée, et s'ils pouvoient en communiquer même la plus légère connoissance au mondain qui vient s'y étourdir et s'y repaître de mensonges, quel contraste elles formeroient avec les folles joies du monde ! quelle confusion couvriroit le front de l'enfant du siècle! Et comment pourroit-il encore refuser d'abandonner ces citernes crevassées qui ne contiennent point d'eau, pour aller, pour courir aux eaux vives qui jaillissent en vie éternelle!

EXEMPLE DE PRIVATIONS

IMPOSÉES PAR LA CHARITÉ CHRÉTIENNE.

DANS le moment où les Chrétiens d'Angleterre pre

noient un intérêt actif à l'état des Vaudois protes

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tants du Piémont, le rédacteur d'un journal religieux populaire, d'où nous avons plus d'une fois tiré des articles édifiants, reçut la lettre suivante que nous ne faisons qu'abréger:

<< Monsieur, vous recevrez ci-joint 30 schellings pour les pauvres Vaudois, dix desquels sont envoyés par mes deux fils, dont l'un a un peu plus de dix ans, et l'autre environ neuf. Ils ont économisé cet argent en se refusant l'usage du sucre dans leur thé, matin et soir; en dédommagement de cette privation ils recevoient un sol par repas. Ils ont pris un si vif intérêt au récit des souffrances de ce peuple persécuté, publié en diverses fois dans votre estimable journal, qu'ils n'ont pas eu de repos jusqu'à ce qu'ils eussent completté cette petite somme à laquelle je les avois limités quand ils conimencèrent leur œuvre de renoncement. — Mes enfants n'ont proprement rien qui leur appartienne, et qu'ils puissent donner. L'argent qu'ils reçoivent ordinairement pour cet usage, étant regardé comme peu de chose par eux, j'ai été long-temps avant de trouver un moyen de leur faire prendre intérêt à ce qu'ils donnent, de manière qu'ils pussent le regarder comme étant véritablement leur propriété. Enfin, ma femme leur suggéra l'idée de se priver de sucre dans leur thé, deux fois par semaine, comme je l'ai dit plus haut. lls y consentirent; l'argent ainsi économisé fut mis à part jusqu'à Noël; alors ayant acheté du drap bon marché, on en fit, à la maison, des habits pour les pauvres que les enfants connoissent particulièrement, et qu'ils leur donnèrent le jour de Noël. Notre famille se compose de huit enfants, dont les cinq aînés seulement prennent part avec nous à celle bonne œuvre, ce qui fait que nous sommes 7 en tout.

(2) Le Friendly Visitor.

(3) Le schelling vaut un peu plus de 8 172 batz.

Une somme de plus de trois livres sterlings fut ainsi obtenue par une petite privation; nos enfants ont par-là une occasion d'apprendre comment ils peuvent contribuer au bien-être de leurs semblables plus pauvres qu'eux, en sacrifiant une petite portion de ce qui peut être considéré comme du luxe.

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J'ignore si vous jugez que ce petit fait vaille la peine d'être inséré dans votre estimable Feuille; mais comme il y a probablement plusieurs personnes qui ont le même désir que moi, l'idée une fois donnée, cela pourra les engager à en faire usage; par ce moyen, avec un peu de renoncement à soi-même, une somme assez considérable pourra être amassée au profit des indigents, et je crois, de la meilleure manière. Une chose, cependant, absolument indispensable pour le succès, est que les parents donnent eux-mêmes l'exemple avec persévérance; s'ils ne le font pas, les enfants se décourageront bientôt ce sacrifice devant être considéré comme entièrement volontaire de leur part, pour être conforme au but qu'on se propose.

« Cette petite souscription a lieu dans ma famille depuis plus de trois ans, et est toujours en usage. »> Votre lecteur N** >>

PASSAGE DE LA BIBLE.

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LUC I. *. 74. 75. Nous le servirons sans crainte, dans la sainteté et dans la justice, en sa présence, tous les jours de

notre vie.

L'habitude d'agir en présence de Dieu, sous son regard, sous sa protection, est ce qui distingue le Chrétien. Elle vient de l'Esprit d'adoption qui lui rend douce la présence d'un Dieu qui est réconcilié avec lui. Adam craint et il se cache de do vant la face de l'Eternel. Le croyant ayant perdu l'esprit de servitude, espère au lieu de craindre, et il cherche la face du Dieu auquel il espère. *

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(4) Ps. XLII. 12. CXXX. 4. 5. 6. etc.

IMPRIMERIE DES FRERES BLANCHARD A LAUSANNE.

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