le Missionnaire en terminant la relation de son voyage) de tou tes les grâces dont il vient de me combler. Je me suis vraiment convaincu que la moisson est grande, et mon cœur se sent pressé de supplier ardemment le Maître de la moisson de faire bientôt parvenir à ces pauvres nègres, dans leur propre langue, le précieux message de paix. Je me sentois heureux au milieu de ces hommes qui paroissoient si bien disposés à accueillir les vérités chrétiennes. Plusieurs d'entr'eux pourroient bien avoir caché sous cette apparence favorable des vues intéressées, comme au Cap Coast, où ils s'attendoient à recevoir de l'argent pour envoyer leurs enfants à l'école. Quoiqu'il en soit, ils auront l'occasion d'entendre la Parole de la vérité. Mon amour pour eux s'est accru et je me réjouis d'habiter bientôt à Ningo, près des tombeaux de nos frères. 2 Quatre mois plus tard, et au moment où ces espérances sembloient près de se réaliser, le Missionnaire Salbach et deux de ses compagnons d'oeuvre avoient déjà remis leur esprit entre les mains de leur Père céleste.- Après de pénibles hésitations, le Comité de Bâle a résolu d'envoyer 3 de ces élèves rejoindre le Missionnaire Henke resté seul sur ces rives meurtrières. PASSAGE DE LA BIBLE. MATTH. XXVIII. 20. jusqu'à la fin du monde. - Voici, je suis toujours avec vous Le Missionnaire Henke écrivoit de la Côte-d'Or : « Il a plu au Dieu, qui est le maître de la vie et de la mort de n'enlever tous mes frères et de me laisser dans l'isolement. Je ne veux pas me plaindre, mais bien adorer les voies de l'éternel amour 9 jusqu'à ce qu'un jour, éclairé d'une lumière supérieure, je puisse les comprendre et m'écrier: « Tout ce que le Seigneur a fait est bien.» Il a rempli mon ame de soumission de paix au-delà de toute attente, en sorte que mes propres suffrances et la pensée de rejoindre bientôt mes frères n'avoirien d'effrayant pour moi. Me voici donc resté seul sur le champ de bataille, avec bien peu de force; et quelquefois mon courage est prêt à s'abattre. Dans ces heures de combat, mon cœur tremblant se fortifie de nouveau par cette proinesse du Seigneur: Je suis avec vous jusqu'à la fin du monde. (2) Les Missionnaires moraves qui moururent au nombre de 11 en 3 aus, soit à Ningo, soit à Ussu, il y a environ 60 ans. К No. 28. 1831. DU 16 OCTObre. FEUILLE RELIGIEUSE DU CANTON DE VAUD. Que toutes choses se fassent pour l'édification....... alın que suivant la vérité avec la charité, nous croissions en toutes choses en celui qui est le Chef, Jésus-Christ 1. COR. XIV. 7. 26. - EPH. IV. . 15. Τουτ LA TENTATION DE JÉSUS-CHRIST. Tour ce que Jésus a fait, tout ce qu'il a souffert pendant son séjour sur la terre, c'étoit pour nous. Rien de ce qui lui est arrivé n'étoit inutile, mais tout se rapportoit à l'œuvre qu'il étoit venu accomplir sur la terre, le salut de son peuple; tout cela étoit nécessaire pour qu'il fût un Sauveur parfait, qui nous délivrât entièrement du péché et de toutes ses suites, et que nous pussions trouver auprès de lui tous les secours, toutes les délivrances dont nous aurions besoin. C'est à ce but excellent que se rapporte aussi la scène mystérieuse de la tentation de notre Sauveur, qui va faire le sujet de cette méditation. Après que Jésus eut été baptisé par Jean, il fut emmené par l'Esprit dans un désert pour être tenté par le Diable. Il étoit rempli du Saint-Esprit, dit St. Luc. Cet Esprit divin qui étoit descendu sur lui d'une manière miraculeuse d'abord après son bap (1) On est invité à commencer par la lecture des versets qui font le sujet de cette méditation. tême, cet Esprit que Dieu ne lui donnoit pas par mesure, mais en toute abondance, et qui régloit toutes ses pensées, tous les sentiments de son cœur et toutes ses démarches, cet Esprit le conduisit alors dans un désert pour être tenté par le Diable. 2 Le Diable, est le Chef des Anges qui ont péché, qui n'ont pas gardé leur origine, mais qui ont quitté leur propre demeure. St. Jean dit de lui qu'il pèche dès le commencement et qu'il n'a point persisté dans la vérité, parce que la vérité n'est point en lui; qu'il est menteur et le père du mensonge. Il est aussi appelé Satan, 3 l'ancien Serpent, le serpent qui séduisit nos premiers parents et les engagea à la désobéissance. İl entroit dans les intentions de Dieu, dans ses vues de sagesse et de miséricorde pour le salut des hommes, que Jésus fût tenté par cet esprit de ténèbres; et c'est pour cela que le St. Esprit le conduisit dans un désert. Il y a des tentations grossières et d'autres qui le sont moins. Lorsqu'un homme est tenté par les attraits de la sensualité, lorsqu'il se sent porté à se livrer à la gourmandise, à l'ivrognerie ou à l'impureté, ce sont là des tentations grossières. Lorsqu'un homme est tenté par l'appât des richesses ou de la gloire ou des honneurs de ce monde, ce sont des tentations plus subtiles. Or Jésus, dit St. Paul, a été tenté de même que nous en toutes choses, sans péché, c'est-à-dire, sans qu'il ait jamais succombé à la tentation, ni péché en aucun point. Il a donc été exposé à des tentations de toute espèce. Il vainquit d'abord toutes les séductions des sens, il s'éleva au-dessus de leur empire, et soumit tous ses désirs et toutes ses pensées à la volonté de son Père céleste. C'est ce qu'il fit en particulier par le long jeûne rapporté dans les versets (2) Ce mot signifie Calomniateur, Accusateur. (3) C'est-à-dire Adversaire, Ennemi. que vous venez de lire. C'est ainsi qu'il se prépara à l'exercice de son ministère. Il passa 40 jours dans le désert, comme Moïse avoit passé 40 jours sur la montagne de Sinaï, s'entretenant avec l'Eternel. La puissance divine soutint miraculeusement pendant ce temps-là les forces de Jésus, comme elle avoit soutenu celles de Moïse et aussi celles d'Elie, lorsqu'il marcha pendant 40 jours et 40 nuits jusqu'à Horeb la montagne de Dieu. Et de même dans la suite, pendant le cours de son ministère, Jésus après avoir employé le jour à enseigner et à faire du bien aux hommes, passoit souvent la nuit sur la montagne pour prier. Après qu'il eut jeûné 40 jours et 40 nuits, il eut faim. La puissance divine qui jusqu'alors l'avoit soutenu par miracle, l'abandonna à la foiblesse ordinaire de la nature humaine, en sorte qu'il se sentit pressé par la faim. Ce fut le moment que le démon choisit pour le tenter, pensant peut-être que les forces de Jésus étant abattues par un long jeûne, l'Esprit auroit moins de puissance pour lui résister. Il savoit que le titre de Fils de Dieu avoit été donné à Jésus; mais il ignoroit tout ce que renfermoit ce titre; car s'il eût su que Jésus étoit de la même nature que son Père, Dieu manifesté en chair, il n'auroit pas entrepris de le tenter. Il pouvoit se le représenter comme un Etre supérieur à l'humanité et d'une origine céleste, comme un Envoyé divin supérieur à tous les Prophètes qui avoient paru jusqu'alors; il savoit seulement que Jésus étoit ce Messie que les Juifs attendoient, cette postérité de la femme que l'Eternel lui avoit annoncé à lui-même, d'abord après la chute de nos premiers parents, comme devant un jour lui écraser la tête. Il paroît, par ce qu'il dit à Jésus, qu'il avoit le désir de savoir à quoi s'en tenir à cet égard et qu'en même temps, il avoit quelque espérance de détourner Jésus du service de Dieu, comme autre fois il en avoit détourné les Anges qui avoient pris part à sa révolte. Il ne le tenta point par l'appât des plaisirs des sens, prévoyant bien que ce seroit inutile. Mais il voulut d'abord l'engager à employer pour son avantage per sonnel, la puissance dont il étoit revêtu. Or Jésus devoit et vouloit employer cette puissance uniquement pour la gloire de son Père et pour le salut des hommes. Le démon lui proposa de prouver par des miracles qu'il étoit le Fils de Dieu. Si Jésus eût fait cela, il n'eût cherché que sa propre gloire. Il auroit manifesté inutilement la dignité infinie de sa personne et de son Ministère, puisque le Tentateur ne cherchoit point à connoître la vérité par amour pour la vérité, ni dans le but de la recevoir. Aussi Jésus ne lui répondit rien sur sa qualité de Fils de Dieu; il ne lui dit point qu'il le fût en effet, ni qu'il ne le fût pas, et il le renvoya sans avoir en aucune manière satisfait sa curiosité maligne. Et dans la suite il en agit souvent de même envers des hommes animés d'un mauvais esprit, qui lui demandoient s'il étoit le Christ, le Fils de Dieu, quoiqu'ils n'eussent aucun amour pour la vérité, ni aucune intention de s'y soumettre. Ses ennemis lui demandèrent qu'il leur fit voir quelque miracle dans le ciel, mais il refusa constamment de faire ce qui n'eût servi qu'à sa propre gloire en montrant sa puissance. Il réservoit ses miracles pour les occasions où ils pouvoient servir au bien temporel et spirituel des hommes. Le Tentateur s'étant approché de Jésus, lui dit: Si tu es le Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains. Mais Jésus ne vouloit pas employer pour les besoins de son corps plus qu'à la recherche de sa propre gloire, la puissance miraculeuse qu'il avoit reçue de son Père; il répondit donc au Tentateur : Il est écrit: L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de tout ce qui sort de la bouche de Dieu. Les |