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à qui je prêche depuis 6 mois, a déclaré sur son lit de mort, qu'il étoit convaincu de la vérité des choses que je lui avois enseignées, et a crié à Dieu au nom de Jésus, pour obtenir miséricorde. Les mahometans qui l'entendirent, cherchèrent à l'en détourner; mais malgré leurs instances, il ne cessa d'invoquer Jésus-Christ jusqu'à son dernier moment.

Depuis mon retour, un Malay qui avoit assisté long-temps aux prédications, a manifesté de grandes inquiétudes sur son ame; il paroît profondément humilié; et il éprouve le besoin de prier beaucoup; tout cela joint à une conduite sérieuse et bien régléc, nous fait espérer que la bonne oeuvre de Dieu est commencée dans son cœur.

Les iles Moluques.

Cette partie des Missions Malayo-chinoises, qui est particulièrement dévolue aux Missionnaires Hollandais, offre dans son histoire et dans son état actuel des leçons bien sérieuses et bien utiles pour ceux qui s'intéressent et surtout qui travaillent à l'évangélisation des païens. Nous renverrons à l'année prochaine de traiter ce sujet avec l'extension qu'il exige.

PASSAGE De la Bible.

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MATTH. VI. v. 24. Nul ne peut servir deux maîtres. Le Miss. Gutzlaff, dans une excursion sur l'île de Bintang, voisine de Singapore, raconte qu'uu savant Chinois, frappé et convaincu par la lecture d'un traité, avoit résolu d'offrir de l'encens à Jésus, comme au souverain Roi de la lumière, sans cependant renoncer à ses idoles et à son propre train.- Telle est bien la malheureuse disposition du cœur de l'homme, de vouloir se partager, lorsqu'on le presse de se donner à Dieu. La petite part qu'il croit lui consacrer alors, sert à faire taire sa conscience, et il espère ainsi jouir d'autant mieux du monde qui règne en réalité sur lui. Lecteur, examine bien si tu n'es pas dans la même erreur que ce pauvre savant Chinois? Tu es forcé de reconnoître Jésus pour le Roi de la lumière, et tu ne voudrois pas rester étranger à son culte; mais n'es-tu peut-ètre point encore dans tes propres ténèbres? ton cœur est-il à Jésus? et n'y gardes-tu pas encore, à côté de ce Roi de gloire, quelque idole à laquelle tu ne veux pas renoncer?

IMPRIMERIE DES FRÈRES BLANCHARD A LAUSANNE.

No. 25. 1831.

DU 4 SEPTEMBRE.

FEUILLE RELIGIEUSE

DU

CANTON DE VAUD.

Que toutes choses se fassent pour l'édification..... afin que suivant la vérité avec la charité, nous croissions en toutes choses en celui qui est le Chef, Jésus-Christ 1. COR. XIV. N. 26. - EPH. IV. . 15.

JÉSUS PLEURANT SUR JÉRUSALEM.

Et lorsque Jésus fut proche de la ville, en la voyant, il pleura sur elle et dit : Oh! si tu avois reconnu, au moins en ce jour qui t'es donné, les choses qui regardent ta paix! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux.

LUC XIX. v. 41. 42.

Nous croira-t-on, si nous disons que le grand mal

heur des hommes est de ne point voir? et se persuadera-t-on aisément qu'avec toute la pénétration, la prudence et l'habileté qu'ils font paroître dans les affaires communes de la vie, ils puissent être souverainement imprudents et aveugles sur ce qui touche de plus près à leur bonheur? Il semble cependant que tout devroit les éclairer à cet égard. Les mécomptes continuels qu'ils éprouvent sur cette terre; le vide qu'ils trouvent encore au fond de leur cœur, après avoir essayé de tout ce qu'ils croyoient devoir les rendre heureux; la fuite rapide de leurs années et des objets qui leur étoient le plus chers; la certitude de leur mort et l'incertitude de son heure; l'éternité qui s'avance à la rencontre d'eux tous avec

la perspective d'un bonheur ou d'un malheur sans mesure et sans terme; la voix surtout, l'imposante voix de notre grand Dieu qui retentit à leurs oreilles en leur adressant ces émouvantes paroles : qu'ils fassent la paix avec moi ! qu'ils fassent la paix avec moi ! Retournez-vous vers moi et je me retournerai vers vous ; et pourquoi mourriez-vous, ô maison d'Israël ?.... Ah! tous ces avertissements peuvent-ils bien encore laisser des hommes dans l'incertitude sur le chemin qu'ils ont à prendre? Comment ne comprennent-ils pas qu'il n'y a maintenant pour eux, qu'une seule chose nécessaire : c'est d'être sauvés? - D'un autre côté, le chemin du salut leur est clairement tracé. La Parole de Dieu a mis en évidence les choses qui regardent leur paix. Elle les invite à reconnoître leur état, et elle présente aux pécheurs humiliés, une alliance de miséricorde, dans laquelle ils trouveront tout ce qui est nécessaire au repos de leur ame. Ce ne sont donc pas les lumières et les secours qui leur manquent.

Non; ce qui manque à la plupart des hommes, ce sont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Les affaires, les emplois, les plaisirs, les relations et les divers évènements de la vie forment autour d'eux une espèce de tourbillon qui les occupe, les distrait, et les empêche de fixer sur leurs intérêts éternels des regards attentifs et sérieux. L'exemple général et leurs circonstances extérieures, leur servent tour à tour de prétexte pour demeurer dans la même route qu'ils ont toujours suivie. Ils ne réfléchissent point que Dieu n'a pas parlé en vain à ses créatures. Si même vous approfondissez leurs sentiments secrets, vous reconnoîtrez qu'au fond de leur cœur, ils ne croient pas à l'effet des menaces de l'Eternel. Ils tâchent de se le représenter comme un père foible dont le bras est sans cesse levé sur ses enfants rebelles, mais sans jamais oser les punir. Abusés par une illusion si grossière, ils se disent: paix, paix, lorsque

les sentences les plus redoutables de la Parole de Dieu leur déclarent, qu'il n'y a point de paix; et on les voit ainsi s'endormir au bruit même du tonnerre qui devoit les réveiller.

Mais, ô pauvres mortels qui aimeriez à vous persuader que la Parole du Seigneur est vaine et frivole comme vous! si les promesses et les menaces de l'Eternel, du Dieu fidèle, n'ont pu vous émouvoir encore, l'Evangile vous présente un objet qui vous forcera, peut-être, à ouvrir les yeux sur votre sort. Pendant que vous vous complaisez dans cette fausse paix, Jésus, en vous voyant, ne peut retenir ses larmes : en pleurant sur l'aveuglement de Jérusalem, il pleure sur le vôtre, il pleure sur les malheurs que vous vous préparez.... Qu'opposerez-vous encore à un tel spectacle? Est-ce donc sans sujet que Jésus répand ces larmes abondantes sur le sort des pécheurs qui renvoient de se convertir? et les craintes qui agitent son cœur à leur égard sont-elles des craintes imaginaires?

Quoi ! la créature est sans inquiétude, pendant que le Créateur est alarmé pour elle! Le coupable s'endort plein d'une fausse confiance, et c'est le Juge qui frémit en pensant à la terrible sentence dont il va le frapper. Oui, pécheurs qui refusez encore de vous humilier devant Dieu; venez et que la vue de Jésus pleurant sur votre état, serve à vous éclairer et à vous instruire. Les larmes qui coulèrent des yeux de ce divin Maître vous prêcheront les choses qui regardent votre paix avec plus de force que toutes les menaces et que tous les anathèmes. — Ou l'homme ne considère point quel est le prix de son ame; ou il s'aveugle sur le moyen de la sauver; ou il s'imagine qu'il peut renvoyer encore de s'occuper de cette sérieuse affaire. Jésus-Christ détruit ces différentes illusions; il vient vous faire connoître 1°. l'importance du salut; 2°. le chemin du salut; 3°. le temps du salut. Si nous nous adressons aujourd'hui à cette classe

d'hommes qui ne ressentent pour les intérêts de leurs ames qu'une coupable et dangereuse indifférence c'est qu'il en est beaucoup pour qui ces temps de fêtes solennelles, sont les seuls où ils semblent se souvenir de Dieu et de l'éternité. - Puissent ces pages, pour ceux qui les liront, être accompagnées de la puissance irrésistible de l'Esprit saint! Puissent-ils y reconnoître enfin les choses qui regardent leur paix, avant qu'elles soient pour toujours cachées à leurs yeux!

I. Les larmes que Jésus répandit sur l'endurcissement des pécheurs nous font connoître quelle est la souveraine importance du salut, et condamnent par conséquent la criminelle indifférence que l'on montre à cet égard.- Si nous vous demandions ici : « voulezvous être sauvés?» il n'y auroit sans doute, même entre les plus indifférents, qu'une voix pour nous répondre. Mais, ô mondains, l'emploi que vous faites de votre vie, est-il bien d'accord avec un tel désir? Hélas! s'il falloit juger de l'importance du salut par l'attention que vous donnez au vôtre, ne seroit-on pas tenté de croire, que la chose la plus indifférente pour l'homme, est de s'assurer s'il passera à la droite ou à la gauche du Souverain Juge; s'il trouvera sa place dans les heureuses demeures du ciel ou dans les épouvantables abîmes de l'enfer; s'il sera sauvé ou damné pour jamais? Voilà cependant les deux parts entre lesquelles il faut choisir : point de milieu dans cette alternative redoutable.

Placés dans une position si sérieuse, on s'attendroit à vous voir porter sur ce point-là tous vos regards et toute votre attention. Mais au lieu de cela qu'apercevons-nous? Les affaires du monde, les évènements du monde, les relations du monde, les jouissances du monde: voilà, ô créatures immortelles, ce qui vous intéresse, vous occupe, vous maîtrise au point qu'il vous reste à peine une seule pensée pour Dieu et votre salut éternel. Semblables à des enfants qui

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