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des sœurs. Ensuite, s'étant aperçue qu'elle avoit manifesté de l'impatience, elle en eut une si vive peine qu'elle répandit beaucoup de larmes pendant cette semaine.

Une autre fois, à peine étoit-elle endormie qu'elle se réveilla et sentit un vif désir de prier. Elle se leva et s'agenouilla, mais elle se rendormit aussitôt ; un moment après elle se releva de nouveau, mais se rendormit encore. Quand elle se réveilla pour la troisième fois, elle craignit fort que son amour pour Dieu ne se fût réfroidi; le cœur oppressé par cette pensée, elle recommença sa prière et ne la cessa que lorsque des larmes de joie eurent remplacé ses larmes d'angoisses.

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Plus tard, je lui proposai quelques questions: « Vous dites que vous avez été long-temps très-misérable avant d'avoir trouvé la paix en Christ, et que vous l'avez souvent demandée : cette prière vous a-t-elle mérité la paix de Dieu ? » ~ Non,» me dit-elle, mais Christ m'a fait miséricorde; il est mort pour » les pauvres pécheurs, et c'est la bonté de Dieu qui m'a en» voyé des Missionnaires pour m'instruire. » — « Ne craiguezvous point de vous être trompée? « J'ai la certitude que » Dieu a eu pitié de mon ame, et plus je pense au mauvais train » de vie que je menois, plus je me sens attirée vers Dieu, et ani» mée d'un vif désir de vivre pour lui seul. » -« Mais si Dieu retiroit son Esprit de dessus vous, que deviendriez-vous? » — « Alors je ne répondrois de rien. »> «< Ne craignez-vous pas

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que Dieu ne vous retire une fois son Esprit ? >> « Non. » Pourquoi pas?» «Parce qu'il a promis dans sa Parole de garder ceux qui se confieroient en lui; je me confie en lui, il » tiendra sa promesse.» « Vous avez été souvent près de la mort, n'avez-vous jamais eu peur de mourir? » << Non. » << Pourriez-vous jouir de la paix et de la joie si vous ne vous appliquiez pas à servir Dieu en toutes choses? » — «<< Non, je ne » le pourrois; quoique je ne puisse pas travailler à avancer le » règne de Dieu, cependant je me sens pressée de prier pour » mes amis, pour le salut de leur ame; et puisque Dieu me laisse vivre, je crois que sa volonté est que je m'occupe de ces » choses. » - << Vous figurez-vous que votre amour pour Dien et pour votre prochain soit tel qu'il doit être ? » Non, c'est » à cela que je m'efforce de parvenir, mais je me sens encore » bien éloignée d'avoir atteint le but. » Quand pourrezvous avoir un amour parfait pour Dieu et pour le prochain? »> Jamais,» répondit-elle d'abord; puis, réfléchissant que je ne parlois pas seulement de cette vie, elle dit: «< ce sera lorsque je serai dans le ciel. »

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J'ai soigneusement évité dans ce récit toute expression qui ne seroit pas conforme à la vérité.

Quant à la paix de l'ame et à la sincérité, je n'ai trouvé personne que je puisse comparer à Elisa. Elle est véritablement un enfant de Dieu, et marche avec rapidité vers la perfection. On lui voit toujours un visage riant et serein, soit qu'elle soit malade ou en santé, dans l'affliction ou dans le bien-être. Elle est en proie à une maladie qui la consume et sera vraisemblablement allée au repos éternel avant que ces lignes soient parvenues à leur destination.

Le Chef canadien à Londres.

Une circonstance remarquable a donné un intérêt nouveau à l'assemblée générale de la Société des Missions de Londres, qui a eu lieu le 2 Mai dernier. On y a vu et entendu un chef canadien, de la tribu des Chipawas, les prémices de la Mission établie depuis 8 ans dans le Haut-Canada, et maintenant revêtu de la charge de Ministre de l'Evangile. Il étoit venu à Londres apporter une traduction des Ecritures en langue chipawa, que la Société biblique veut bien faire imprimer; il étoit aussi revêtu des pouvoirs nécessaires pour traiter avec le Gouvernement anglais touchant les limites de sa tribu. Il fut présenté à l'assemblée, dans son costume de chef indien, et comme un témoignage vivant de l'efficace des travaux missionnaires. Il dit entr'autres choses:

Pendant bien long-temps, nous n'avions pas vu d'hommes blancs; nous errions dans nos forêts, nous nourrissant de chasse et de pêche. Nous tuions des ours, des cerfs, des castors, et la chair de ces animaux servoit à nous alimenter nous et nos enfants; mais il y a long-temps, je ne saurois dire combien il y a d'années, vos pères vinrent dans notre pays, tandis que nous étions assis dans nos huttes, et ils nous tendirent leurs mains, et nous leur donnâmes les nôtres, et ainsi nous les reçûmes comme des frères.

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Cependant, permettez que je vous dise quelque chose qui s'est passé parmi nous, depuis que vos pères sont venus habiter notre pays. Avant leur arrivée, nous n'avions aucune idée des eaux-de-feu (les liqueurs fortes). Nous étions étrangers à ces choses. Mais quelques-uns de vos méchants pères apportèrent ce poison parmi nous, et quelles en ont été les terribles conséquences! Il nous a empoisonnés, il nous a tués l'un après l'autre, et nous ne sommes plus demeurés qu'une poignée de

reste pour pleurer sur les tombeaux et sur les ruines de nos ancêtres, et pour garder une profonde tristesse dans nos cœurs. Ce que je dis ici, mes chers amis, ce n'est pas pour vous faire un reproche; je pense que ce n'étoit que quelques-uns de vos païens blancs qui ont introduit chez nous ce fléau.

Il y a huit ans qu'une poignée de nous entendit parler du nom de Jésus-Christ. Des Missionnaires vinrent chez nous, et nous montrèrent le chemin de la vie éternelle. Ils nous enseignèrent que nous avions de mauvais cœurs, et qu'il falloit nous repentir de nos péchés. Ils nous apprirent que le Grand-Esprit avoit envoyé son Fils Jésus-Christ pour mourir pour nous pauvres Indiens, aussi bien que pour les blancs, et que si nous voulions donner nos cœurs à ce Sauveur, il auroit pitié de nous. Nous écoutâmes leurs paroles, nous invoquàmes Dieu, il entendit nos prières et rendit nos cœurs contents. Maintenant ces pauvres Indiens, qui avoient vécu si long-temps dans l'ivrognerie, adorent et servent le Grand-Esprit, comme vous le faites dans cette ville.

Nous avons maintenant dix ou onze stations missionnaires dans le Canada. L'œuvre du Seigneur avance rapidement parmi nous. Nous pourrions étendre considérablement nos travaux, si nos ressources étoient plus grandes; mais nous ne pouvons pas secourir nos pauvres frères Indiens, qui sont privés des consolations de la religion, et qui ne connoissent pas Jésus-Christ.

Je suis joyeux de savoir que Dieu n'a pas égard à l'apparence des personnes, mais qu'il est miséricordieux envers tous, et qu'il a destiné son bon Evangile à tous les hommes, nonseulement pour nos amis les blancs, mais aussi pour nous pauvres Indiens; car depuis que je suis parmi les blancs, je trouve que les mêmes espérances remplissent nos cœurs, et que vous faites les mêmes expériences que les cœurs des Indieus. Nous nous réjouissons tous dans un même Esprit, dans un même Seigneur, dans un même Dieu, et nous marchons tous dans la même voie qui conduit au ciel. J'espère que nous nous retrouverons tous ensemble dans la maison de notre Père, où nous serons tous unis en Christ. C'est tout ce que j'avois à dire.

PASSAGE DE LA BIBLE.

Ps. LXVII. . 6.- O Dieu! tous les peuples te célébreront. Ces paroles sont sorties de la bouche de Dieu même, et se trouvent dans le Livre qui ne peut tromper: en faudroit-il davantage pour encourager à l'œuvre des missions.

IMPRIMERIE DES FRÈRES BLANCHARD , A LAUSANNE.

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CANTON DE VAUD.

Que toutes choses se fassent pour l'édification..... afin que suivant la vérité avec la charité, nous croissions en toutes choses en celui qui est le Chef, Jésus-Christ. 1. Cor. XIV. . 26. EPH. IV. . 15.

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LE Dimanche ! Quelles idées ce mot réveille-t-il

dans votre esprit, cher lecteur? Le monde et la Bible considèrent ce jour tout différemment l'un que l'autre lequel de ces deux guides suivez-vous? Ecoutez, je vous prie, la voix d'un ami qui vient, de la part de Dieu, vous rappeler comment notre Créateur veut que nous employions ce jour-là. Heureux êtesvous si vous vous sentez pressés de marcher à la lumière de la divine Parole qui va vous être présentée! Dites au Souverain Dispensateur de toutes grâces: Eternel, enseigne-moi à avoir du sens et de l'intelligence, et je garderai ta Loi.

Ouvrons les Livres sacrés; nous y lisons ces paroles: Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier; tu travailleras six jours et tu feras toute ton œuvre; mais le septième jour est le repos de l'Eternel ton Dieu tu ne feras aucune œuvre en ce jour-là; ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans

(1) Ps. CXIX. 34. 66.

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tes portes. Car l'Eternel a fait en six jours les Cieux, la terre, la mer, et tout ce qui est en eux, et il s'est reposé le septième jour; c'est pourquoi l'Eternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié. 2 Ce jour de repos, ou ce Sabbat, devoit conserver parmi les Israélites le souvenir de la création du monde, souvenir qui s'étoit perdu ou mêlé des plus grossières superstitions, chez toutes les autres nations de la terre ; il devoit être aussi une figure du repos éternel, réservé à tous les vrais enfants d'Abraham, aux rachetés de Jésus. Dieu leur rappeloit fréquemment, par le ministère de ses Prophètes, l'extrême importance qu'il mettoit à l'observation de ce jour. Les promesses les plus excellentes étoient faites à l'Israélite qui seroit fidèle à cette Loi; 3 et la peine de mort en attendoit l'orgueilleux violateur. *

Le même Commandement est-il adressé aux disciples de Christ? Telle est la question qu'il nous importe d'examiner avec soin.

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Observons d'abord que la partie cérémonielle du Sabbat a pris fin à la venue de Jésus, ainsi que tous les sacrifices institués par Moïse, parce qu'ils n'étoient que des figures du grand sacrifice de l'Agneau de Dieu. La défense absolue de faire aucune œuvre servile, comme d'allumer du feu, de cuire des aliments, et la peine de mort corporelle prononcée contre tout violateur de cette loi, n'existent plus aujourd'hui. Dieu n'avoit établi ces choses que pour un temps. Mais Jésus-Christ n'a point aboli l'obligation de sanctifier un jour sur sept, et le quatrième commandement subsiste dans toute sa force pour nous, quant à sa partie spirituelle; car le Sauveur nous dit: Ne pensez pas que je sois venu abolir la

(2) Exode. XX. 8-11.
(4) Nomb. XV. 32-41.
(6) Exode XXXV. 3.

(3) Ibid. XX. 24. Es. LVIII. 13. (5) Jean I. 29. Col. II. 17.

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