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PENSÉES DÉTACHÉES.

IL est justement abandonné de Dieu, celui qui aban

donne Dieu; et puisque l'homme péche en abandonnant son Dieu, Dieu est fidèle à sa justice en abandonnant le pécheur. (FULGENCE.)

Ce qu'on entend généralement par un honnête homme, c'est celui qui se gouverne, non par la crainte de Dieu, ou par les dix commandements, mais par une loi qu'il s'est faite à lui-même. (TH. ADAM.)

La grâce de Dieu devient dans le cœur qu'elle convertit, un principe qui incline l'homme vers toutes les choses que Dieu demande.

PASSAGE DE LA BIBLE.

Genèse XIX. y. 9. Et ils lui dirent : « Retire-toi de là. » Ils dirent encore : « Cet homme seul est venu pour habiter ici comme étranger, et il nous jugera? Maintenant nous le traiterons plus mal qu'eux.» Et ils faisoient violence à Lot, et s'approchèrent pour rompre la porte.

Les habitants de Sodome se révoltoient contre les justes répréhensions de Lot et le maltraitoient, trouvant étrange qu'il ne courût pas avec eux dans un même débordement à la dissolution. Et cependant, s'il y eût eu dans leur ville dix justes comme lui, Dieu eût épargné la ville pour l'amour de ces dix justes. Au dernier jour, bien des persécuteurs verront qu'ils ont dû le support de Dieu, à ces justes qu'ils méprisoient et qu'ils persécutoient; et ils reconnoîtront qu'ils ont été épargnés pour l'amour d'eux.

IMPRIMERIE DES FRÈRES BLANCHARD, A LAUSANNE.

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CANTON DE VAUD.

Que toutes choses se fassent pour l'édification..... afin que suivant la vérité avec la charité, nous croissions en toutes choses en celui qui est le Chef, Jésus-Christ. 1. Cor. XIV. . 26. EPH. IV. . 15.

RÉFLEXIONS

SUR CES PAROLES:

Mes frères, si un homme est tombé dans quelque faute, vous qui étes spirituels, relevez un tel homme dans un esprit de douceur; et prends garde à toi-même, de peur que toi aussi, tu ne sois tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et accomplissez ainsi la loi de Christ. Si en effet, quelqu'un pense étre quelque chose, tout en n'étant rien, il se trompe lui-même. Mais que chacun éprouve ce qu'il fait lui-même, et alors il aura de quoi se glorifier en lui-même seulement et non dans un autre. Car chacun portera sa propre charge.

GALATES VI. 1-5.

Les justes qui sont parvenus à la perfection se ré

jouissent continuellement devant le trône de l'Agneau, et leur principale occupation est de chanter les louanges de Celui qui les a faits rois et sacrificateurs à Dieu son Père. Là le péché n'existe plus; ils sont fait participants de tous les fruits de la victoire que Jésus a remportée; ils sont semblables à Lui parce qu'ils Le voient tel qu'Il est. Les enfants de Dieu ici-bas peuver ans doute aussi (et même ils le doivent) se joindre du fond de leur coeur aux cantiques et aux actions de grâces de leurs bienheureux frères qui les ont devancés dans le ciel; il leur est aussi donné de se réjouir au Seigneur. Mais, en leur qualité de pé

cheurs et d'habitants d'un monde où il n'y a que des pécheurs, ils ont d'autres devoirs à remplir. C'est un de ces devoirs, qui nous est recommandé dans les versets que vous venez de lire.

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Remarquons d'abord que St. Paul adresse son exhortation à des gens qu'il nomme spirituels: Mes frères, dit-il, vous qui êtes spirituels. Il entend par là ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, les Chrétiens, non pas ceux qui ont été seulement introduits dans telle ou telle communion extérieure par le baptême d'eau, et par ce qu'on appelle la confirmation du vou du baptême, ou par quelque autre signe extérieur; mais il s'adresse à ceux qui ont reçu l'Esprit d'adoption par lequel nous crions: Alba, Père. Les premiers ont bien entendu l'Evangile, mais ils n'y ont pas tous obéi; le règne de Dieu est bien venu jusqu'à eux, mais ils n'y ont pas tous soumis leurs cœurs; ils possèdent bien la Parole de Dieu dans leurs maisons, mais tous n'en ont pas l'intelligence, car c'est par l'Esprit qu'on en juge; ils viennent bien dans les temples prendre part au culte qu'on y rend à Dieu, mais leur cœur n'est pas le temple du St. Esprit, ils ne sont pas spirituels, l'Esprit de Christ n'habite pas en eux, ils ne sont pas nés de nouveau d'eau et d Esprit. Il est vrai qu'il y a des degrés entre les enfants de Dieu : les uns sont plus habituellement et plus complètement soumis au Guide qui leur a été donné, d'autres ont moins d'obéissance, ils résistent souvent dans leurs cœurs à ce Guide divin; mais tous sont appelés spirituels dès qu'ils ont reçu la grâce d'attendre par l'Esprit l'espérance de la justice qui vient de la foi; 3 et quelle que soit leur foiblesse actuelle, ils seront purtant tous affermis, car Dieu est puissant pour les affermir.+

(1) Rom. VIII. 14. (3) Gal. V. 5.

(2) Rom. VIII. 15. (4) Rom. XIV. 4.

Ce commandement s'adresse donc à tous les enfants de Dieu en Jésus-Christ. Il ne faut par conséquent pas se dispenser d'exercer ce devoir, parce que l'on est peu avancé dans la foi et dans la fidélité; d'autant plus que ce n'est point un acte d'autorité que l'Apôtre demande ici; ce n'est point en notre nom, ni d'après notre propre sagesse, que nous devons agir; ce n'est point comme maîtres, mais comme serviteurs.

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Mes frères, si un homme est tombé dans quelque faute, vous qui êtes spirituels, relevez un tel homme dans un esprit de douceur. ( 1.) Vous devez le relever, le redresser, le reprendre, et non le laisser dans la faute où il est tombé; vous ne devez pas lui cacher son péché, ni chercher à l'atténuer à ses yeux; il faut au contraire le lui montrer dans toute son étendue; car votre devoir est de le relever, et non de lui faire croire qu'il est encore debout. Mais vous devez le relever effectivement, et non l'abattre encore davantage; vous devez le reprendre et non l'accuser; vous devez vous présenter à lui, non comme un juge, mais comme un aide; vous devez le redresser et non l'accabler par des paroles dures; vous devez le traiter, non comme votre inférieur, encore moins comme votre ennemi, mais plutôt comme un compagnon de service qui succombe sous le poids de sa charge. Relevez un tel homme dans un esprit de douceur. Voyez St. Paul : il n'avoit jamais employé aucune parole de flatterie; et il n'avoit point cherché la gloire qui vient de la part des hommes; cependant, dit-il aux fidèles de Thessalonique, nous avons été doux au milieu de vous, comme une nourrice qui prend un soin tendre de ses propres enfants. 5 Voyez sa conduite avec ceux de Corinthe: il avoit écrit dans un grande affliction et

(5) Thess. II. 5. 6. 8.

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le cœur serré de douleur, avec beaucoup de larmes non pour les affliger, mais pour leur faire connoître l'affection toute particulière qu'il avoit pour eux. Ecoutez ce qu'il dit aux Galates, en les reprenant d'avoir abandonné celui qui les avoit appelés à la Gráce de Christ: Mes petits enfants, pour qui je sens de nouveau les douleurs de l'enfantement jusqu'à ce que Christ soit formé en vous!... Je suis dans une grande inquiétude à votre égard. Si St. Paul parloit avec tant de douceur, quoiqu'il eût reçu l'autorité d'Apôtre, et qu'il fût établi sur ceux à qui il écrivoit, combien plus devons-nous relever avec bonté nos frères sur lesquels nous n'avons aucune autorité!— Relevez un tel homme dans un esprit de douceur.

Ce qui vous donnera cet esprit de douceur dans lequel vous devez agir, c'est la pensée que vous n'êtes pas à l'abri de la faute dans laquelle votre frère est tombé; que l'ennemi qui l'a renversé est aussi votre ennemi, et qu'il pourroit bien vous frapper et vous terrasser de même. Cette maladie du péché dont vous voyez en lui les malheureux effets, vous en êtes aussi atteints, et vous en laissez voir aussi les tristes marques. Ne considérez donc les fautes de vos frères que comme l'effet de la maladie de notre commune nature; mettez-vous par la pensée à sa place, et, comme nous usons naturellement de beaucoup de douceur à l'égard de nous-mêmes, il est probable qu'alors nous en montrerons un peu plus à l'égard de notre prochain. Relevez un tel homme dans un esprit de douceur; prenant garde à toi-même de peur que toi aussi tu ne sois tenté.

L'on peut voir encore dans ces paroles de l'Apôtre une réponse aux excuses peu charitables de ceux qui disent: «< nous avons assez à faire à veiller sur nous

(6) Thess. II. 5. 6. 8. (8) Gal. IV. 19. 20.

(7) 2 Cor. II. 4.

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