Page images
PDF
EPUB

classes, en sorte qu'elles ne forment plus qu'un seul corps, dont le chef est Jésus-Christ. Les pécheurs même les plus scandaleux ne sont point exclus de cette douce et sainte association, lorsque leur repentance et leur foi sont démontrées par leurs œuvres; peu importe l'opprobre qui les couvre peut-être aux yeux des hommes, tous les Chrétiens sincères ne les considèrent et ne les traitent pas moins comme des frères. Ils ont donc toujours un asile où personne ne les insultera jamais, et si les incrédules et les impénitents les traitent mal, c'est pour eux une nouvelle raison de se réfugier parmi les ames fidèles qui sauront non seulement les consoler, mais encore les édifier. « Vous avez revêtu Christ, écrivoit St. Paul aux Galates, en qui il n'y a ni Juif, ni Grec, ni esclave, ni libre, mais vous êtes tous un en JésusChrist. » C'est là, mes frères, la grande vérité que le même Apôtre invoque aujourd'hui auprès de Philémon en faveur d'Onésime.

St. Paul, ayant ainsi soulagé son coeur au sujet de son nouvel enfant dans la foi, donne à Philémon une nouvelle qui devoit combler de joie ce fidèle ami.

«

Prépare - moi un logement, car j'espère que je vous serai donné par vos prières. » L'Apôtre, en effet, ne tarda pas à recouvrer sa liberté, et ce ne fut que quelques années après, qu'étant retourné à Rome, il y glorifia Jésus-Christ par le martyre qu'il souffrit sous l'empereur Néron.

L'Epître finit par des salutations, comme la plupart des Epîtres de St. Paul. « Epaphras, qui est prisonnier avec moi en Jésus-Christ, te salue. Marc aussi, et Aristarque, et Démas, et Luc, mès compagnons d'œuvre. » C'étoient là, mes frères, autant de fidèles qui se joignoient en quelque sorte à notre Apôtre pour recommander à Philémon cet esclave

(2) Gal. II. 27. 28.

qui venoit d'acquérir tant de nouveaux titres à son affection.

Ce fut certainement un beau jour que celui où Onésime arriva à Colosses avec la lettre de recommandation de St. Paul; oui, la parabole de l'enfant prodigue se réalisa alors dans ses plus touchantes circonstances. Appie, la bien-aimée; Archippe, le compagnon d'œuvre des Saints, et toute l'Eglise qui étoit dans la maison, accoururent avec Philémon pour saluer leur nouveau frère, et si on ne lui mit pas un anneau au doigt et des souliers aux pieds, si on ne sacrifia pas le veau gras pour célébrer son arrivée, on lui donna du moins le baiser de paix, et on sacrifia la louange à l'Eternel, pour l'œuvre de puissance et de miséricorde qu'il venoit d'opérer. Et ce ne sont pas là de simples conjectures, mes très-chers frères. Selon une tradition que rien n'empêche d'admettre, Philémon, comme St. Paul s'y étoit attendu, fit encore plus que ce dernier ne demandoit: car il rendit la liberté à Onésime, et il contribua ainsi à lui ouvrir une carrière, où son état d'esclave ne lui auroit pas permis d'entrer. Ayant en effet été jugé capable d'exercer le ministère évangélique, Onésime devint pasteur de l'Eglise de Bérée en Macédoine, et après une vie consacrée toute entière au service de Dieu et des hommes, il obtint le plus grand honneur auquel les Chrétiens aspirassent alors, celui de verser son sang pour Jésus-Christ.

Il n'y a plus grand'chose à ajouter à tout ceci, mes frères. On n'approuve pas trop que nous prêchions sur ces grands exemples de conversion et de piété que l'histoire des premiers temps de notre religion nous a transmis; on semble croire que si ces choses ont eu réellement lieu dans d'autres siècles, elles ne peuvent plus se répéter dans le nôtre; mais il est évident que c'est là l'opinion la plus antichrétienne qu'il soit possible d'imaginer. Dieu s'est ré

vélé à nous dans sa Parole comme il a été, comme il est, et comme il sera toujours. Il donne toujours la foi à ceux qui la lui demandent; il y joint toujours la sanctification sans laquelle personne ne verra jamais sa face. Ne combattez pas; ne raisonnez pas contre ces déclarations que nous vous faisons d'après sa Parole. Le plus simple, comme le plus sage, c'est de voir si elles ne seront pas confirmées par votre expérience. Cherchez donc la lumière dont vous avez besoin pour croire, et la force qui vous est nécessaire pour agir conformément à votre foi. Cherchezles auprès de Dieu, et vous verrez si vous ne finirez pas par les trouver. Votre docilité sur ce point dépend déjà de cette grâce de Dieu sans laquelle nous ne pouvons rien. Il faut donc terminer cette prédication en nous disant comme St. Paul à la fin de son Epître: Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen! »

[ocr errors]

SOCIÉTÉ DES MISSIONS DE LAUSANNE.

CIRCULAIRE AUX AMIS DES MISSIONS.

Qu

UELQUE récente que soit la Société des Missions de Lausanne, son histoire offre déjà des exemples frappants de la fidélité avec laquelle notre Père céleste pourvoit tour à tour à chacun des besoins de ses enfants. Lorsqu'elle prit la résolution de fonder une maison de Missions à Lausanne, beaucoup de personnes se demandoient avec inquiétude : « où sont les ressources nécessaires pour faire marcher un tel établissement?» Et Dieu y a répondu en lui envoyant des secours beaucoup plus abondants qu'on n'eût osé l'espérer. Plus tard, la question importante fut: < comment placerons-nous nos élèves à mesure qu'ils

4

auront été préparés? où les enverrons-nous rassembler au nom de Jésus les élus du Seigneur? » Nos lecteurs savent déjà comment il a pourvu à ce nouveau besoin, et ils verront tout à l'heure, que la Société de Lausanne en est au point de ne pas pouvoir suffire aux demandes de Missionnaires qui lui sont faites. Ce sont donc maintenant des Missionnaires qui lui manquent essentiellement; et c'est pleins de confiance en Dieu, et de reconnoissance pour tant de faveurs déjà reçues de Lui, que les directeurs de la Société viennent aujourd'hui inviter les amis des Missions à s'unir à eux pour prier le Seigneur de pousser dans sa moisson beaucoup de bons ouvriers. Les uns et les autres verront sans doute dans ces circonstances, un grand encouragement pour travailler à une œuvre qui prend chaque jour plus d'extension et d'importance.

Circulaire.

« Le comité de la Société des Missions de Lausanne à ses chers et bien-aimés frères, qui, dans l'attente de la venue du Seigneur, s'intéressent activement à l'avancement de son règne dans tout le monde, que la grâce et la paix vous soient multipliées!

<< A mesure que nous acquerrons une plus juste connoissance de l'état des Missions Evangéliques, nous nous convainquons qu'une des choses qui en retardent le plus les progrès, c'est le manque d'ouvriers. Des Sociétés d'Amérique, avec des ressources pécuniaires abondantes, ont dû supprimer quelquesunes de leurs stations, ne pouvant trouver assez de Ministres de la Parole. Dans d'autres contrées, on entend des serviteurs de Christ supplier ceux qui les entretiennent de leur envoyer des compagnons d'œuvre. On sait que des rois, des peuplades, demandent des Missionnaires qu'on ne peut leur fournir.

« Une circonstance vient de nous faire sentir plus vivement encore ce besoin pressant de l'œuvre des Missions. On nous a demandé un Missionnaire dont le voyage et l'entretien ne seroient point à notre charge. Sa destination seroit Siam, où un Missionnaire parlant le français seroit particulièrement utile, parce qu'il s'y trouve un asez grand nombre de personnes qui connoissent cette langue. Son départ auroit lieu au printemps, et se feroit dans les circonstances les plus favorables. De plus, nous venons d'apprendre que nous pourrons placer facilement, outre l'élève parti, plusieurs Missionnaires au Canada. C'est avec peine que nous sommes réduits à répondre aux demandes qu'on nous fait, qu'aucun de nos élèves n'est actuellement en état de partir. Oh! si seulement il se trouvoit parmi nos frères de ce pays quelqu'homme qui, véritablement animé de l'Esprit de Dieu, put dire: Seigneur, me voici, envoie-moi! Au reste, tous nos vœux sont de voir un plus grand nombre de nos compatriotes employés à l'œuvre des Missions, qui, grandissant chaque jour, a chaque jour plus besoin de serviteurs de Dieu dévoués et fidèles.

<< Mais comme ce n'est point à nous, mais à l'Esprit du Seigneur, d'appeler des ouvriers dans la moisson; nous nous sentons pressés de vous inviter à joindre à nos requêtes vos ferventes supplications, pour qu'il plaise au grand Chef de l'Eglise de susciter de bons Missionnaires, et d'en susciter beaucoup au milieu de nous. Si nos prières sont exaucées, au lieu de ne fournir pendant plusieurs années qu'un ouvrier à l'œuvre des Missions, comme cela nous est arrivé, nous rivaliserons plutôt avec les Insulaires de la mer du Sud, dont le zèle est si digne d'imitation.

[ocr errors]

Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Mais comment invoqueront-ils celui en qui ils n'ont point cru? Et comment croiront-ils en celui duquel ils n'ont poinl entendu parler? Et comment

« PreviousContinue »