Page images
PDF
EPUB

--

Seigneur se livra aux Juifs; les précautions avec lesquelles les principaux de la nation s'assurèrent du sépulcre, les évangélistes montrent que les disciples, bien loin d'avoir entrepris d'enlever le corps de Jésus, ne purent même songer à le faire. Mais les Juifs pouvoient chercher d'autres raisons que le prétendn enlèvement du corps de Jésus, pour colorer leur incrédulité. Ce que les évangélistes rapportent du lieu où l'on plaça les restes du Sauveur sert à les renverser, car c'étoit dans un sépulcre neuf, taillé dans le roc. Par conséquent personne dans les siècles passés n'y avoit été déposé. Lors donc que la garde placée par les principaux, et qui ne connoissoit pas Jésus, vit sortir du tombeau un homme vivant, elle ne put, non plus que les Juifs, douter que ce ne fût Jésus. C'étoit un sépulcre taillé dans le roc où personne n'avoit été mis; par conséquent il ne put arriver à Jésus de toucher les os de quelque saint ou de quelque prophète, comme il arriva à cet homme dont il est parlé au second Livre des Rois, Chap. XIII, ✨. 21; car ni saint, ni prophète n'avoit pu être placé dans un séC'est pulcre qui venoit d'être taillé dans le roc. ainsi qu'une circonstance qui ne paroît d'abord être rapportée que pour montrer l'accomplissement de ce qui avoit été dit par Esaïe, a aussi été ménagée pour montrer que Jésus est bien ressuscité par la puissance de Dieu; que la foi du Chrétien n'est pas vaine; qu'il n'y a ni conseil, ni sagesse, ni intelligence contre l'Eternel. C'est ainsi que les moindres circonstances ajoutent à la conviction du fidèle qui croit que c'est sous la conduite du St. Esprit que les hommes de Dieu ont parlé.

(5) Esaïe LIII. 9.

-

[merged small][ocr errors]

N®. 15. - 1831.

DU 17 AVRIL.

FEUILLE RELIGIEUSE

DU

CANTON DE VAUD.

Que toutes choses se fassent pour l'édification....... afin que suivant la vérité avec la charité, nous croissions en toutes choses en celui qui est le Chef, Jésus-Christ. 1. COR. XIV. V. 26. — EPH. IV. V. 15.

་་་་་་

PARAPHRASE

DE L'EPITRE DE ST. PAUL AUX PHILIPPIENS.
CHAPITRE III."

RÉJOUISSEZ-VO ÉJOUISSEZ-VOUS au Seigneur (v. 1.) mes bienaimés; c'est avec cette parole que je me plais à vous saluer au nom de Christ! Oui, réjouissez-vous en Celui qui vous a aimés, vous qui avez connu et qui connoissez chaque jour davantage qu'en vous, c'està-dire en votre chair, il n'habite point de bien, que vous êtes vendus au péché, rebelles, asservis à toutes sortes de convoitises, que toutes vos justices sont comme le lambeau le plus souillé, que des pieds jusqu'à la tête, vous n'avez pas un endroit sain à présenter au Seigneur, que de vous-mêmes vous n'êtes que mal en tout temps, buvant l'iniquité comme l'eau, abominables, impurs, et dignes d'être entièrement haïs; mais qui vous refugiez sous la croix de Christ, qui venez à lui comme à la seule Espérance de la gloire, comme à votre seul Asile, votre seul Avocat

(1) Voyez le Paraphrase des 2 premiers chapitres, dans divers articles de la Feuille Relig. de 1830, depuis le No. 2 au No. 23.

auprès du Père, votre Refuge, votre Retraite, votre Rocher, votre Paix seule et unique, votre seule sagesse, votre seule justice, votre seule sanctification, votre seule mais parfaite rédemption; vous qui, sachant et croyant que vous avez été rachetés à si grand prix, sentez que votre corps et votre esprit lui appartiennent, désirez et cherchez la sagesse qui vient d'en haut, voulez avec une franche volonté offrir vos ames et vos corps en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu comme votre service raisonnable, faites votre compte que vous n'êtes plus à vous-mêmes mais à lui, soupirez après l'observation de sa loi bonne et parfaite comme après la plus grande faveur qu'il puisse maintenant vous accorder, et vous étudiez à devenir par sa grâce parfaits et accomplis dans toute sa volonté, ensorte que rien ne vous manque. Réjouissezvou; oui je vous le dis encore, réjouissez-vous en ce Dieu qui vous donne tout, qui vous promet tout, qui vous assure toute grâce gratuitement en son Fils bien-aimé. Ne crains point petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le royaume. Ne craignez point, vous tous esprits brisés, qui tremblez à la Parole de l'Eternel, ames humiliées qui venez sincèrement à Jésus pour avoir la vie : Celui qui a commencé cette bonne œuvre en vous l'achèvera jusqu'à la journée de Christ; nul ne vous ravira de sa main.

O mes amis! quelle gratuité que celle de notre Dieu, quels trésors de miséricorde et de paix dans le sang de l'aillance éternelle! O grand Dieu! ôle le cœur de pierre, et donne-nous un cœur de chair pour que nous puissions t'aimer à proportion de la grâce ineffable que tu fais à tes enfants. Ceux d'entre vous, chers frères, qui peuvent se rappeler un temps d'angoisse, où leur ame effrayée ne savoit où se tourner pour avoir le salut et la paix, ne s'écrierontils pas maintenant: Mon ame bénis l'Eternel, et que tout ce qui est au-dedans de moi bénisse le nom de

sa sainteté! Mon ame bénis l'Eternel et n'oublie pas un de ses bienfaits: c'est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités, qui retire ta vie de la fosse, et qui te couronne de gratuités et de compassions! - Et ceux d'entre vous qui eurent un jour la folie de voir leur salut dans leurs œuvres, et qui, quant à la justice extérieure que les hommes appellent la justice qui est de la loi, étoient sans reproche (v. 6.), ne s'écriront-ils pas maintenant comme l'Apôtre: Mais ce qui m'étoit un gain, je l'ai regardé comme m'étant nuisible, pour l'amour de Christ; et certes je regarde toutes les autres choses comme m'étant nuisibles en camparaison de l'excellence de la connoissance de Jésus-Christ mon Seigneur pour l'amour duquel je me suis privé de toutes ces choses, et je les estime comme du fumier, afin que je gagne Christ, et que je sois trouvé en lui ayant non point ma justice qui est de la loi, mais celle qui est par la foi en Christ, savoir la justice qui est de Dieu par la foi (v. 7 à 9.). Mais n'ajouterons-nous pas tous avec l'Apôtre: Pour connoître Jésus-Christ et la vertu de sa résurrection et la communion de ses souffrances, en étant rendus conformes à sa mort (†. 10.)! Oui mes bien-aimés, nous devons être une même plante avec Jésus par la conformité de sa mort et par la conformité de sa résurrection, en faisant mourir par la vertu de Christ le vieil homme avec ses affections et ses convoitises, et en avançant dans l'homme ressuscité, dans l'homme nouveau, dans la nouvelle vie, dans la vie qui est l'image du Fils de Dieu et l'oeuvre de son Esprit. C'est là la marche à suivre, la route à tenir pour arriver à la résurrection bienheureuse (v. 11). La préparation à cette vie d'un bonheur qui n'aura ni fin ni mesure, c'est la conformité avec Christ, c'est de nous attacher à tout ce qui porte la ressemblance de Jésus le juste, de Jésus débonnaire, doux, humble de cœur, de Jésus faisant non sa volonté, mais

celle de son Père. Oui, l'enfant de Dieu, le racheté du Dieu des miséricordes, cherche toutes les manières de plaire à son Dieu, toutes les manières de se conformer à l'image de Christ, et de se préparer saintement à la bienheureuse vie du ciel, où rien d'impur ne sauroit entrer. Y a-t-il quelque moyen de combattre plus efficacement la méchanceté de sa vieille nature, de se tenir mieux en garde contre les tentations de son cœur et du monde? il s'y attache. Y a-t-il quelque moyen d'avancer plus fidèlement et plus vigoureusement vers la parfaite stature de Christ? il le saisit et s'y applique. Reçoit-il quelque affliction, quelque épreuve, quelques contradictions propres à le préparer plus efficacement pour la sainte patrie? il les reçoit comme bonnes, avec soumisssion et avec paix et travaille par la force d'en haut, à les mettre à profit pour le bien de son ame. En un mot, si en quelque manière il peut mieux avancer dans la route qui mène à la résurrection bienheureuse (v. 11.), il y donne ses soins et sa vigilance: c'est une application, une attention et des efforts toujours croissants, dirigés sur tout ce qui peut le former pour le ciel.

Prenez donc bien garde, chers amis, à ne pas tomber dans le piége qui en a fait trébucher tant d'autres. On peut s'imaginer que, parce qu'on est converti, tout est fini; et peut-être que l'on se dit presque: «< maintenant j'ai atteint le but: maintenant je puis croiser les bras sur mon salut. Tout est fini. » Mensonge de l'ennemi qu'il ne faut pas écouter! Dites plutôt: « Quand on est converti par la foi en Christ, tout est COMMENCÉ, par sa grâce. » Et il est vrai que tout se finira par cette même grâce chez celui qui est vraiment converti; car notre Dieu finit l'œuvre qu'il a commencée; mais pour arriver depuis ce commencement à la fin, ou en d'autres fermes, pour arriver au but, il faut marcher; il y a une

« PreviousContinue »