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LE RENOUVELLEMENT DE L'ANNÉE.

CANTIQUE.

O Seigneur Eternel, une nouvelle année,

Par ta grande bonté, nous est encor donnée.
Donne-nous donc aussi d'y vivre par la foi,
Et de la consacrer uniquement à toi.

Que ce soit pour nous tous, l'an de la bienveillance!
Que ce soit l'an de Grâce et de la délivrance !
Que notre ame docile à ta puissante voix,
Jésus trouve la paix à l'ombre de ta croix.

Nos jours sont en tes mains, notre course cst bornée,
Et plusieurs sont entrés dans leur dernière année.
Veillons donc et prions, et s'il faut déloger,
Nous irons pleins de joie auprès du bou Berger.

Puissions-nous en tout temps croire à son sacrifice!
Et revêtus par toi du manteau de justice
Nous réjouir en toi, garder le bon dépôt !

Oui, Seigneur Jésus, viens! oui, Seigneur, viens bientôt !

*.

PASSAGE DE LA BIBLE.

Luc III. . 49. 50.- Comme il parloit encore, quelqu'un vint de chez le chef de la Synagogue, qui lui dit: Ta fille est morte, ne fatigue pas davantage le Maitre. Mais Jésus dit au chef de la Synagogue: : Ne crains point; crois seulement.

Toutes choses sont possibles à celui qui croit. Lors même que la foi semble au premier abord ne pas obtenir ce qu'elle cherche; lors même que les choses semblent au contraire aller plus mal, que Satan nous tente plus rudement, que la malice du cœur se manifeste toujours davantage, que les obstacles extérieurs se multiplient, que la position devient plus pénible, et la délivrance, en apparence moins probable, il faut continuer à se fier aux promesses du Seigneur, à son amour, à sa puissance, à sa fidélité; il faut espérer contre toute espérance et se souvenir de cette parole de Jésus à Jaïrus, lorsqu'on vient lui annoncer que sa fille est morte: NE CRAINS POINT, CROIS Seulement.

(4) Sur la mélodie du cantique : « Hosanna! béni soit....

IMPRIMERIE DES FRÈRES BLANCHARD A LAUSANNE.

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CANTON DE VAUD.

Que toutes choses se fassent pour l'édification..... afin que suivant la vérité avec la charité, nous croissions en toutes choses en celui qui est le Chef, Jésus-Christ. 1. COR. XIV. . 26. - EPH. IV. . 15.

EXPLICATION

DE L'ÉPITRE DE ST. PAUL A PHILÉMON.

(On commencera par la lecture de l'Epître elle-même).

Ce n'est pas proprement une épître que vous venez

de lire; c'est bien plutôt une simple lettre de Paul. L'Apôtre écrit à un ami sur une affaire particulière, et tout entier à l'objet qu'il a en vue, il ne s'en laisse détourner par aucun de ces grands sujets du christianisme qu'il se plaît à traiter dans ses autres ouvrages. Il pourroit sembler dès-lors à quelques personnes que ceite lettre auroit pu sans inconvénient être retranchée du volume sacré; mais bénissons ce Dieu dont l'Esprit l'a inspirée comme le reste de sa Parole, de de ce que cette lettre familière nous a été conservée. Outre que l'affaire qui en fait le sujet est du plus touchant et du plus religieux intérêt, on peut dire que la piété et la charité des anciens temps se montrent tout eutières dans ce peu de lignes tombées de la plume de l'Apôtre des nations. On se sent ici dans un monde absolument à part, où règnent des sentiments et un langage dont on ne retrouve plus aucune trace, excepté chez ce petit nombre d'ames qui

c'est que

savent ce que
de Jésus-Christ.

de vivre dans la communion

Paul étoit à Rome lorsqu'il écrivoit à Philémon. Il avoit trouvé dans cette grande ville l'accueil que le monde fait pour l'ordinaire aux croyants; il y avoit été mis en prison. C'est donc du fond de sa prison qu'il écrivoit, et quoique sa captivité fùt assez douce, puisqu'il pouvoit correspondre avec ses amis, et recevoir même des visites, cette seule circonstance qu'il étoit privé de sa liberté, nous touche en nous rappelant tout ce qu'il avoit déjà souffert et tout ce qu'il devoit souffrir encore pour la cause de Jésus-Christ.

Et

comme dès les premiers mots de sa lettre on voit bien que c'est un Chrétien qui écrit! comme on le reconnoît à son langage! « Paul prisonnier pour JésusChrist et le frère Thimothée, à Philemon, notre bienaimé et compagnon d'œuvre, et à Appie notre bienaimée, et à Archippe, compagnon de nos combats, et à l'Eglise qui est dans ta maison. Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et de notre Seigneur Jésus-Christ. » Certes, mes frères, cette salutation apostolique est belle; elle suffiroit à elle seule pour nous montrer quel est l'esprit de notre religion. Les mondains se souhaitent les uns aux autres la fortune, la santé, la réussite de leurs projets, et pour pouvoir jouir de tout cela, une longue vie. Mais les Chrétiens en usent autrement. Depuis que Jésus nous a appris à envisager Dieu comme la source de notre bonheur, les faux biens de la terre, dont la fragilité et l'insuffisance ont été reconnues de tout temps, mais qui cependant faute de mieux captivoient toutes nos affections, ont dû nécessairement perdre beaucoup de leur importance. On a commencé à comprendre que l'essentiel n'est pas de vivre, mais de posséder la grâce de Dieu qui est meilleure que la vie, et cette sainte paix de l'ame qui est le fruit du sentiment que nous sommes dans

la grâce de Dieu. Oui, mes frères, voilà les vrais biens, voilà les biens que nous devons aimer, désirer, rechercher avant tous les autres. St. Paul écrit aujourd'hui à des amis, auxquels il souhaitoit sans doute toutes sortes de biens, et pourtant selon son usage dans toutes ses salutations, il ne fait mention, dans ses vœux en leur faveur, que de ces biens spirituels et éternels qui sont le tout de l'homme.

--

Vous voudrez savoir, mes frères, qui étoient donc ces personnes en faveur de qui l'Apôtre faisoit des vœux si nobles et si touchants, et nous pouvons vous donner à cet égard tous les renseignements nécessaires. Philémon éloit un homme riche et considéré de Colosses, ville de Phrygie, où l'on montroit encore sa maison plusieurs siècles après Jésus-Christ. Né Païen, selon toute apparence, et entraîné longtemps après les idoles muettes, il avoit entendu la prédication de St. Paul, et il avoit cru. Il avoit même senti le besoin d'annoncer aux autres cet Evangile de grâce et de vie que lui-même avoit reçu; il étoit devenu évêque ou pasteur de l'Eglise de Colosses, et si vous voulez vous faire une idée de sa foi et de ses mœurs, si vous voulez savoir jusqu'à quel point il étoit digne du saint emploi dont il étoit revêtu, écoutez ce que lui écrit St. Paul: « Je rends grâces à mon Dieu, faisant toujours mention de toi dans mes prières, apprenant la foi que tu as au Seigneur Jésus et ta charité envers tous les Saints de sorte que foi qui t'est commune avec nous est efficace et se fait Connoltre par tout le bien qui se fait parmi vous pour Jésus-Christ. Car, mon frère, nous avons une grande joic et une grande consolation de ta charité, en ce que tu as réjoui les entrailles des Saints. »- Tel étoit Philémon, mes très-chers frères. On voit par ce témoignage que St. Paul lui rend, que la foi, la charité, le dévouement le plus sincère et le plus actif à tous les intérêts de son prochain, formoient le fond de son

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caractère de Chrétien. On voit qu'il étoit en édification à tous, et que ses œuvres comme ses leçons contribuoient puissamment à l'avancement du Royaume des cieux.

Mais n'oublions pas que la lettre est adressée avec plusieurs expressions très-affectueuses, à Appie, épouse de Philémon, à Archippe, comme lui Ministre de la Parole, et enfin à l'Eglise qui étoit dans sa maison. Philémon n'étoit donc pas dans cette espèce d'isolement spirituel où tant de Chrétiens se trouvent; il étoit entouré de personnes qui partageoient ses sentiments et coopéroient à ses œuvres. Sa maison entière étoit comme une Eglise, 'où l'union des. cœurs reposoit sur la véritable base qui est la foi, et où le culte en esprit et en vérité étoit célébré en commun par tous les membres de la famille. Pourroit-on en dire autant de nos maisons, mes très-chers frères; en est-il du moins beaucoup qui soient des Eglises comme l'étoit celle de Philémon? Nous ne croyons pas que personne ose le soutenir. Il y a déjà parmi nous plus d'un individu vraiment Chrétien, mais certes il n'y a pas beaucoup de familles Chrétiennes. La mondanité et l'indifférence religieuse, ou même l'impiété et le vice, règnent dans un grand nombre de maisons; on n'y entend jamais une parole d'édification, on n'y ouvre jamais une Bible, on n'y fait jamais une prière. S'il est de ces maisons où quelque fidèle se trouve, il est presque toujours obligé de concentrer en lui-même ses sentiments ou de se résoudre à vivre dans un état de guerre continuel. Ses parents ne sont pas pour lui des amis, des frères, qui le soutiennent et qui l'encouragent à persévérer dans le chemin de la vie

(1) Nous ne voulons point dire par là que les assemblées d'édification qui se réunissoient dans la demeure de Philémon, ne se composassent pas aussi de personnes étrangères à sa famille.

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