FablesLa Fontaine le dit et le répète à l’envi : les Fables ne sont pas ce qu’elles semblent être. Curieux pédagogue sans doute que ce poète qui dédie son oeuvre au Dauphin, et qui prétend user, pour former ce jeune homme, de l’arme du «mensonge ». Car les Fables cachent, travestissent, simulent et dissimulent à la fois. On doit apprendre à les lire. Pour cela, il faut démonter leurs mécanismes et leurs codes subtils, retrouver l’architecture secrète qui les ordonne. Les Fables sont un piège, un leurre, l’envers des apparences ; il convient, pour les goûter, de retourner les évidences. Jean-Jacques Rousseau l’avait bien compris, qui écrivait dans l’Émile : «On fait apprendre les fables de La Fontaine à tous les enfants, et il n’y en a pas un seul qui les entende. Quand ils les entendraient, ce serait encore pis ; car la morale en est tellement mêlée et si disproportionnée à leur âge, qu’elle les porterait plus au vice qu’à la vertu»... |