Ma foi, c'est fait de moi: car Isabeau 1 Jeu de mot sur l'expression populaire: monter un bateau à quelqu'un-fatiguer quelqu'un par une plaisanterie indéfiniment répétée; ou mener quelqu'un en bateau-duper. 2 Voiture se vante d'avoir fait revivre le genre du rondeau. Dans une lettre datée de 1638 il écrit: «Je ne sais si vous savez ce que c'est que de rondeaux (sic); j'en ai fait, depuis peu, trois ou quatre, qui 20 15 ΙΟ 5 5 10 15 Cela me met en une peine extrême. En voilà cinq pourtant en un monceau, Si je pouvais encor de mon cerveau 4. LA CHANSON DE LANTURLU,2 1630 Le roi, notre sire, Que l'on n'ose dire, Nous a fait défense ont mis les beaux esprits en fantaisie d'en faire. C'est un genre d'écrire qui est propre à la raillerie.>> Ce rondeau est une imitation d'un sonnet de Lope de Vega: 1 Un avocat célèbre de Paris. (Cf. CRANE, La société française au xviie siècle, 1907, p. 292) 2 Le mot «<lanturlu» n'a pas de sens; il avait servi à plusieurs reprises de refrain à des chansons dirigées par le peuple de Paris contre des personnages de haut rang, et le roi, Louis XIII, avait fait un édit spécial défendant de chanter Lanturlu (1629). Ce fut l'occasion de cette spirituelle chanson de Voiture. De plus chanter lanturlu, lanturlu, lanturlu. La reine, sa mère,1 Reviendra bientôt, Et Monsieur, son frère, Ne dira plus mot. Tout sera paisible, Pourvu qu'on ne chante plus Lanturlu, lanturlu, lanturlu, lanturlu. De la Grand' Bretagne, Les ambassadeurs, lanturlu, lanturlu. Ils ont fait leur plainte Et parlé sans crainte Du gouvernement; Le roi leur a répondu: Lanturlu, lanturlu, lanturlu, lanturlu. 1 Marie de Médicis, exilée à cause de ses intrigues de cour. ΤΟ 15 20 25 5 IO 15 20 25 1 Chancelier. Dessus cette affaire, Et notre Saint-Père Au milieu de Rome Lanturlu, lanturlu, lanturlu, lanturlu. Pour bannir de France Lanturlu, lanturlu, lanturlu, lanturlu. 5. MADRIGAUX Jamais l'œil du soleil Quand les dieux eurent fait En pleura de dépit, Et se trouva moins belle. 2 Mme de Rambouillet. 3 Mlle de Rambouillet. CHAPITRE DEUX L'ACADÉMIE FRANÇAISE I. L'ACADÉMIE FRANÇAISE 1635 [Richelieu offrit la protection du gouvernement à une société d'hommes de lettres qui se réunissaient chez Conrart. La première séance du «corps officiel» eut lieu le 13 mars 1634; les lettres patentes du roi sont de 1635; le Parlement cependant n'enregistra les lettres patentes qu'à la date du 10 juillet 1637.] Statuts et règlements de l'Académie française Premièrement. (extraits) gr Personne ne sera reçu dans l'Académie qui ne soit agréable à Mer le Protecteur,1 et qui ne soit de bonnes mœurs, de bonne réputation, de bon esprit, et propre aux fonctions académiques. 2. — L'Académie aura un sceau, duquel seront scellés 5 en cire bleue tous les actes qui s'expédieront par son ordre dans lequel la figure de mgr. le cardinal duc de Richelieu sera gravée avec ces mots à l'entour: ARMAND, CARDINAL DUC DE RICHELIEU, PROTECTEUR DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE, établie 10 l'an mil six cent XXXV, et un contre-sceau, où sera représentée une couronne de laurier, avec ce mot: A L'IMMORTALITÉ; desquels sceaux l'empreinte ne pourra jamais être changée pour quelle occasion que ce soit. 1 Le cardinal Richelieu. IO |