Page images
PDF
EPUB

CHAPITRE ONZE

TROIS FEMMES ÉCRIVAINS

I. MADAME DE LA FAYETTE. (1634-1693)

PAGE

La Princesse de Clèves

343

1. La Princesse de Clèves confesse à son époux qu'elle

porte au cœur un amour pour un autre.

344

2. Après la mort du Prince, la Princesse refuse d'épou-
ser M. de Nemours.

[ocr errors]
[ocr errors]

348

[merged small][ocr errors]

II. MADAME DE SÉVIGNÉ. (1626-1696).

Lettres

1. Cruelle mésaventure d'un courtisan

2. Le mariage de la Grande Demoiselle
3. Effusions maternelles

4. A propos d'une nouvelle mode

5. La mort tragique de Vatel

6. Le comte de Guiche au Passage du Rhin

7. Cancans de la cour du Grand Roi.

8. Mort de la Rochefoucauld

9. Représentation d'Esther à Saint-Cyr

III. MADAME DE MAINTENON. (1635-1719)

1. Sur la réforme de Saint-Cyr

2. Sur la journée d'une enfant raisonnable et l'habitude

3. Sur la mauvaise gloire

[ocr errors][merged small]

355

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

356

358

360

363

365

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small]

SEVENTEENTH CENTURY FRENCH READINGS

CHAPITRE D'INTRODUCTION

L'ÉCOLE DE MALHERBE ET LES ÉPIGONES DU SEIZIÈME SIÈCLE

I. MALHERBE
1555-1628

[Malherbe est surtout connu dans l'histoire de la littérature comme ayant opposé à la liberté du seizième siècle, dans le domaine de la langue et de la versification, toutes sortes de restrictions, imposant en même temps l'observation de règles rigides qu'il paraît quelquefois avoir inventées lui-même. C'est oralement que son influence doit s'être surtout exercée car ses écrits sont très maigres de données à ce sujet.

Balzac écrira à propos de ses sévérités de langue:

...

«Vous vous souvenez du vieux pédagogue de la cour et qu'on appelait autrefois le tyran des mots et des syllabes, et qui s'appelait lui-même, lorsqu'il était en belle humeur, le grammairien à lunettes et en cheveux gris . . . J'ai pitié d'un homme qui fait de si grandes différences entre pas et point, qui traite l'affaire des gérondifs et des participes comme si c'était celle de deux peuples voisins l'un de l'autre, et jaloux de leurs frontières. Ce docteur en langue vulgaire avait accoutumé de dire que depuis tant d'années il travaillait à dégasconner la cour et qu'il ne pouvait pas en venir à bout. La mort l'attrapa sur l'arrondissement d'une période, et l'an climatérique l'avait surpris délibérant si erreur et doute étaient masculins ou féminins. Avec quelle attention voulait-il qu'on l'écoutât, quand il dogmatisait de l'usage et vertu des participes!>>

Racan dans son importante Vie de Malherbe (1651?) donne quelques indications au sujet de la «réforme de la poésie.» Racan parle ici de lui-même à la troisième personne:

«Encore qu'il (Malherbe) reconnût, comme nous avons déjà dit, que Racan avait de la force en ses vers, il disait qu'il était hérétique en poésie pour ne se tenir pas assez étroitement dans ses observations, et voici particulièrement de quoi il le blâmait:

Premièrement, de rimer indifféremment aux terminaisons en ant et en ent, comme innocence et puissance, apparent et conquérant, grand et prend; et voulait qu'on rimât pour les yeux aussi bien que pour les oreilles. Il le reprenait aussi de rimer le simple et le composé, comme temps et printemps, séjour et jour. Il ne voulait pas aussi qu'il rimât les mots qui avaient quelque convenance, comme montagne et campagne, défense et offense, père et mère, toi et moi. Il ne voulait pas non plus que l'on rimât les mots qui dérivaient les uns des autres, comme admettre, commettre, promettre et autres, qu'il disait qui dérivaient de mettre. Il ne voulait point encore qu'on rimât les noms propres les uns contre les autres, comme Thessalie et Italie, Castille et Bastille, Alexandre et Lysandre; et sur la fin il était devenu si rigide en ses rimes qu'il avait même peine à souffrir que l'on rimât les verbes de la terminaison en er qui avaient tant soit peu de convenance, comme abandonner, ordonner et pardonner et disait qu'ils venaient tous trois de donner. La raison qu'il disait pourquoi il fallait plutôt rimer des mots éloignés que ceux qui avaient de la convenance est que l'on trouvait de plus beaux vers en les rapprochant qu'en rimant ceux qui avaient presque une même signification; et s'étudiait fort à chercher des rimes rares et stériles, sur la créance qu'il avait, qu'elles lui faisaient produire quelques nouvelles pensées, outre qu'il disait que cela sentait son grand poète de tenter les rimes difficiles qui n'avaient point encore été rimées. Il ne voulait point qu'on rimât sur malheur ni bonheur, parce qu'il disait que les Parisiens n'en prononçaient que l'u, comme s'il y avait bonhur, malhur, et de le rimer à honneur il le trouvait trop proche. Il ne voulait non plus que l'on rimât à flame, parce qu'il l'écrivait et le prononçait ainsi avec deux m: flamme, et le faisait long en le prononcant; c'est pourquoi il ne le pouvait rimer qu'à l'épigramme. Il reprenait aussi Racan quand il rimait qu'ils ont eu avec vertu et battu, parce qu'il disait que l'on prononçait à Paris ont eu en trois syllabes, en faisant une de l'e et l'autre de l'u du mot eu.

Outre les réprimandes qu'il faisait à Racan pour ses rimes, il le reprenait encore de beaucoup de choses pour la construction de ses vers, et de quelques façons de parler trop hardies qui seraient trop longues à dire, et qui auraient meilleure grâce dans un art poétique que dans sa vie. . .»

Entre autres il défendait aussi l'hiatus; l'enjambement; il imposait l'élision, c. à. d. il défendait qu'on comptât un e muet à la fin d'un mot et devant une voyelle dans le mot suivant; il voulait distinguer entre rimes brèves et longues, p. ex. parole (brève) et rôle (longue). Il prétendait, «qu'aux stances de dix vers, outre l'arrêt

« PreviousContinue »