C'est tout ce que j'ai vu dans Rome à mon abord. Point de pourpre à donner, c'est en vain qu'on espère A-t-il mille longueurs. Ce discours, un peu fort, Je finis. Punissez de mort Une plainte un peu trop sincère.>> A ces mots, il se couche; et chacun étonné Admire le grand cœur, le bon sens, l'éloquence Du sauvage ainsi prosterné. On le créa patrice; et ce fut la vengeance Qu'on crut qu'un tel discours méritait. On choisit D'autres préteurs; et par écrit Le sénat demanda ce qu'avait dit cet homme, Cette éloquence entretenir. 24. Les souris et le chat-huant XI. 9 [Cette fable est dirigée contre la doctrine de l'automatisme des bêtes de Descartes. Voir plus loin, p. 189.) Il ne faut jamais dire aux gens, En feront une estime à la vôtre pareille? 1 Oyez=entendez. 15 20 25. 5 ΙΟ 15 20 25 330 On abattit un pin pour son antiquité, Vieux palais d'un hibou, triste et sombre retraite Logeaient, entre autres habitants, Force souris sans pieds, toutes rondes de graisse. Tout ce qu'il prit ensuite; et leurs jambes coupées Aujourd'hui l'une et demain l'autre. Vivres et grains pour subsister. A traiter ce hibou de montre et de machine! Le conseil de tronquer un peuple mis en mue? La raison m'est chose inconnue. Quand ce peuple est pris, il s'enfuit; Donc il faut le croquer aussitôt qu'on le happe. Mais comment? Otons-lui les pieds. Or trouvez-moi 25. Le renard et les poulets d'Inde XII. 18 Contre les assauts d'un renard Un arbre à des dindons servait de citadelle. S'écria: Quoi! ces gens se moqueront de moi! Tant de différents personnages. Il élevait sa queue, il la faisait briller Pendant quoi nul dindon n'eût osé sommeiller. 1 Ceci n'est point une fable; et la chose, quoique merveilleuse et presque incroyable, est véritablement arrivée. J'ai peut-être porté trop loin la prévoyance de ce hibou, car je ne prétends pas établir dans les bêtes un progrès de raisonnement tel que celui-ci: mais ces exagérations sont permises à la poésie, surtout, dans la manière d'écrire dont je me sers. (Note de la Fontaine.) 2 • Personnage de la comédie italienne, fertile en ruses. 5 ΙΟ 15 20 5 L'enenmi les lassait en leur tenant la vue Sur même objet toujours tendue. Les pauvres gens étant à la longue éblouis, Le trop d'attention qu'on a pour le danger CHAPITRE SIX DESCARTES 1596-1650 1. Discours de la méthode pour bien conduire sa raison, et chercher la vérité dans les sciences, 1637) Si ce discours semble trop long pour être lu en une fois, on le pourra distinguer en six parties; et en la première on trouvera diverses considérations touchant les sciences; en la seconde, les principales règles de la méthode que l'auteur a cherchée; en la troisième, quelques-unes de celles de la morale qu'il a tirée de cette méthode; en la quatrième, les raisons par lesquelles il prouve l'existence de Dieu et de l'âme humaine, qui sont les fondements de sa métaphysique; en la cinquième, l'ordre des questions de physique qu'il a cherchées, et particulièrement l'explication du mouvement du cœur et de quelques autres difficultés qui appartiennent à la médecine, puis aussi la différence qui est entre notre âme et celle des bêtes; et en la dernière, quelles choses il croit être requises pour aller plus avant en la recherche de la nature qu'il n'a été, et quelles raisons l'ont fait écrire. PREMIÈRE PARTIE Diverses considérations touchant les sciences Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée, car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils n'en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent; mais 5 plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on |