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Ceux qui feront chanter des messes de quarantaines et du bout de l'an, avec vigilles et la messe, dix solz; Pour l'enterrement d'un enfant, huit solz;

Il a été convenu par tous les habitants présens en la dite assemblée, au nombre de soixante-et-dix environ, tant signants que non signants qui ont demandé, après l'agrément du sieur curé, la continuation du dit PierreAntoine Monchovau, qu'il lui seroit ceddé et abandonné, ainsy qu'il est d'usage, la jouissance du prez Sauvé, ce consistant en terre labourable, prez, pâtures, saules et accrûes, la pièce comme elle se comporte, tout ainsy qu'en ont joui ses devanciers ainsy que lui-même, qu'il a dit bien connoître.

Estimé ledit fonds à la somme de vingt livres; à la charge par ledit Monchovau, de planter ving-cinq plançons chaque fois qu'il les tondra en deffence le long de la rivière et d'entretenir les bénitiers plains, tant à l'église qu'à Saint-Georges et de la faire porter dans toutes les maisons de ladite paroisse tous les dimanches, suivant l'usage, comme aussi sera ledit Monchovau exempt de taille, corvées et autres charges publiques aussy selon l'u

sage.

Aussy le dit Mouchovau s'oblige en réciproque de faire à la réquisition du sindic en exercice toutes les listes et mémoires qui lui seront envoyés de la part de Monsieur le subdélégué.

A l'égard des enfans qui sont dans le cas d'être envoyés à l'école pour y apprendre leur catéchisme, lire, écrire, l'arithmétique et le plein-chant à ceux qui se trouveront en état, sous la discipline du dit Monchovau.

Les habitans après avoir conféré ensemble auroient examiné que depuis quelques années la cherté des denrées auroient réduit plusieurs pères de famille à ne pouvoir suppléer aux rétributions d'école de leur enfant et se trouvant hors d'état de pouvoir leur donner l'éducation nécessaire; que pour y remédier tous les habitans, d'un commun accord et pour le bien publique et éducation de la jeunesse, il étoit nécessaire de rétribuer ledit Monchovau annuellement et échéante au premier novembre de chaque année.

Ladite communauté ayant fait l'acquisition d'un poële, par ordre de Monseigneur l'intendant, pour mettre dans

la classe dudit Monchovan, ledit poële fait en forme de cloche, matière de fonte, composé de neuf feuilles de tuyaux de tolle, pouvant lesdites neuf feuilles contenir vingt pieds de longueur ou environ avec le té. Ledit Montchovau n'exerçant plus les fonctions de recteur d'école dans ladite paroisse, il remettra ou ses héritiers au sindic en exercice de ladite paroisse, ledit poële, tuyaux et le té, dans tel état que le tout se trouvera, à la charge par lesdits habitants de l'entretien du poële et des tuyaux. Ledit Monchovau s'est obligé de fournir le bois pour chauffer les enfants desdits habitants qui viendront dans la classe dudit Monchovau qui s'y tiendra pendant toute l'année, excepté le temps des moissons et de vendange et n'ayant moins de douze écoliers, il sera loisible audit Monchovau de les renvoyer.

Sera tenu de faire sonner la classe tous les matins à sept heures et celle du soir à deux heures après midy; et tous les jeudys de chacque semaine, ledit Monchovau sera libre de leur donner conger le soir seulement ainsy qu'il est d'usage.

Au moyen de ce, lesdits habitans pourraient envoyer leurs enfans à l'école aux marquées cy-dessus sans payer aucune rétribution audit Monchovau que celle par le sindic en exercice à savoir tant pour l'instruction des enfans en général, faire porter l'eau bénite dans toutes les maisons chaque dimanche de l'année que pour la fourniture du bois pour le chauffage dudit poële, les habitans étaient convenus avec ledit Monchovau, à la somme de quatre-vingt-dix livres par chaque année, ce qui a été accepté par ledit Monchovau présent dont il lui sera payé celle de soixante livres au jour de fête de Pasque prochain par le sieur sindic en exercice et le restant de celle de quatre-vingt-dix livres au jour de la fête de Saint-Martin d'hiver prochain, à ce moyen du consentement dudit sieur curé présent, du sindic et des habitans recontinué ledit Monchovau pour recteur d'école de ladite paroisse aux charges, clauses et conditions cydessus énoncés pour le temps et espaces de neuf années consécutives qui ont commencé le premier novembre dernier et pour finir à pareil jour desdites neuf années révolues et expirées. Lesdits habitants signés ceux qui en

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ont l'usage et ledit Monchovau et nous sindic, les aures ayant déclaré ne savoir signer. Lecture faite trouvé agréables.

Signés sur le registre: J. Piault, M. Grassat, P. Gey, N. Tucherat, L. Beau, E. Collin, C. Grassat, N. Grassat, J. Legerot-Granot, Louis Poisot, J. Piault-Detolle, F. Pain, F. Dorotte, C. Grassat, J. Detolle, J. Poisot, N. La Bosse, J. Nicolle, C. Fourneau, L. Dorigny, Bonneau, GrassatDetolle, Monchovaut, Dejuny, Curé.

Je soussigné, certifie le présent pour copie conforme au registre.

E. JULLIEN, sindic.

En même temps que la vue du château de Pacy au XVIIIe siècle, d'après la gravure intéressante d'Israël Sylvestre, nous avons voulu donner le texte du traité ci-dessus passé par les habitants de cette petite communauté du Tonnerrois qui, dès l'année 1779, comprenait les bienfaits de l'instruction et installait chez elle l'instruction gratuite que nous ne possédons d'une manière générale que depuis bien peu de temps. On trouve dans cette pièce des renseignements curieux sur la manière dont les assemblées d'habitants se faisaient dans les petits villages de nos contrées, comme aussi sur les mœurs tonnerroises au xvIIIe siècle.

Pacy-sur-Armançon était en effet et est encore un très petit village d'environ cinq cents habitants. Avant 1789 il appartenait au diocèse de Langres et non pas à la province de Bourgogne, comme on pourrait le croire, ni à la Champagne, mais à la province de l'Isle de France.

Il dépendait de la prévôté du baillage de Tonnerre. Comme fief, il relevait du comté de Tonnerre et en appel du bailliage d'Ancy-le-Franc.

Ainsi que l'on peut s'en rendre compte par le dessin que nous publions, ce village est bâti dans une position très pittoresque qu'un imposant château-fort, l'un des plus importants du Tonnerrois, dominait autrefois. Un pont de huit arches en plein cintre, reconstruit au xviie siècle, traverse l'Armançon en face le château et près du chemin de fer de Paris à Lyon.

Aujourd'hui, Pacy n'est plus connu que par ses belles

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