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Poudre à mousquet anglaise de même fabrication, charge de 2 onces avec le même mortier.

58 yards ou 52 m.,7

,78

188. Des poudres à gros grain, et à grain fin ne donneront pas toujours une égalité de portée aussi exacte que dans le cas précédent; mais, à mon avis, cette méthode d'épreuve n'est pas nécessaire pour l'essai des poudres à grain fin; car ces poudres n'étant pas employées pour le service des bouches à feu de gros calibre, il n'y a aucune nécessité de leur faire subir cette épreuve.

189. Quant aux poudres à canon, je crois que l'épreuve avec le mortier de 8 pouces est la meilleure, lorsqu'il est tiré à faible charge. Dans un grand nombre d'expériences faites dans des circonstances différentes, cette méthode d'épreuve n'a jamais manqué de donner des portées supérieures pour les poudres de bonne qualité, à celles fournies par les poudres de qualité inférieure. Il ne faut pas oublier qu'on a déjà indiqué que cette régularité de résultats ne se produit pas toujours avec des fortes charges (4).

190. La force expansive de la poudre étant produite par la décomposition de ses éléments constitutifs, il parait évident qu'on ne peut regarder aucune épreuve comme donnant une mesure de la qualité de la poudre, à moins que

(1) Il ne faut pas confondre l'épreuve au mortier dont parle ici l'auteur avec l'épreuve au mortier-éprouvette, adoptée en France pour l'essai des poudres.

(Note du traducteur.)

7

T. 4. N° 8. AOUT 1848. 3 SERIE. (ARM. SPEC.)

toute la masse ne soit en combustion avant que le projectile ne soit mis en mouvement. Si l'obstacle commence sa course avant la combustion complète de la charge, la grandeur de l'espace qui est occupé par les gaz au moment de la déflagration totale, variera suivant la fabrication de la poudre; et comme la tension du gaz est proportionnelle au volume qu'ils occupent (parag. 142), il est aisé de prouver que dans plusieurs méthodes d'épreuve avec le mortier-éprouvette français, la moindre différence dans la position du projectile, au moment de l'explosion, doit donner de trèsgrandes variations dans les portées. Aussi arrive-t-il en pareil cas que les résultats sont fort incertains, et que l'épreuve comme essai de la qualité des poudres est erronée.

191. Dans l'épreuve au mortier avec une petite quantité de poudre, je pense qu'il est presque certain que toute la charge est en ignition avant que le boulet ou la bombe ait pris un mouvement sensible. La chambre d'un mortier de huit pouces est d'une capacité telle qu'elle peut contenir deux livres et un quart de poudre; par conséquent lorsqu'on y place seulement deux onces de poudre, il reste un espace égal à 16 ou 17 fois le volume de la charge. Il suit de là, que dans une explosion, l'inflammation subite des premières parties qui prennent feu, déplace le reste de la charge qui est dispersée dans la chambre du mortier et qui serait projetée au dehors si la poudre n'était retenue par l'obstacle que présente le projectile. Cette opposition momentanée donne à la flamme déjà produite le temps d'envelopper de tout côté et d'embraser toute la charge dont l'explosion complète est ainsi presque instantanée; par ce moyen toute la force produite par la charge agit à la fois contre le projectile qui fait obstacle et le lance à une distance propor

tionnelle à la force virtuelle absolue de la poudre. Cette assertion me paraît exacte, que la poudre ait été pressée ou non, qu'elle soit dure ou molle, d'un grain fin ou gros; dans ce mode d'épreuve l'influence de la presse et du lissage m'a paru insaisissable ou tout au moins d'une conséquence. bien moindre, quant au résultat, que dans tous les autres systèmes d'épreuve. Placer la charge dans un espace suffisant pour que son explosion puisse y être complète, me semble le vrai principe qui doit diriger les épreuves d'essai pour la force et la qualité des poudres à canon (1). Que ces poudres soient de bonne ou de mauvaise qualité, ce mode d'épreuve est également convenable et ne peut soulever aucune objection; des expériences nombreuses ont prouvé que des poudres de qualité inférieure, ainsi essayées, donnaient invariablement des portées moindres que les poudres de bonne qualité; résultat qui n'est pas toujours obtenu avec les autres modes d'épreuve.

192. On peut pourtant objecter contre ce mode d'épreuve un fait qui ne peut être encore complétement expliqué, à savoir que des poudres fabriquées d'après un système particulier donnent des résultats supérieurs à ceux fournis par d'autres poudres, tandis que pour les charges du service ces dernières poudres ne montrent aucune inferiorité; on conclut de là, que c'est par l'emploi des charges de service et non par aucune autre système d'épreuve que l'on doit essayer les poudres. Je réponds à cela, qu'il a déjà été prouvé

(1) Le mode indiqué ici pourrait être employé aussi pour l'épreuve. des poudres à mousquet et à fin grain. Toutefois, la méthode qui sera proposée au paragraphe 264 me semble préferable.

que la différence dans les procédés de fabrication produit une grande différence dans les effets pratiques; par conséquent lorsqu'on veut juger la qualité et la bonté de différentes espèces de poudre, il est de première nécessité de tenir compte du système de fabrication; cette considération ne saurait être négligée. Mais si une poudre n'est sous aucun rapport inférieure à une autre, peu importe le mode d'épreuve, soit par les charges de service, soit par tout autre moyen. Les mêmes causes produisent et doivent produire les mêmes effets dans tous les cas et dans toutes les circonstances; lorsque des causes que l'on a cru identiques donnent des différences dans leurs effets, il faut admettre qu'il y avait erreur dans l'hypothèse de leur égalité. Si dans une circonstance quelconque, une poudre lance un projectile à une distance double ou quadruple d'un autre, il y a évidence que l'une des deux poudres est inférieure à l'autre. Mais si par hasard cette inferiorité parait s'appliquer à la meilleure des deux poudres, ce qui semble un paradoxe, je ne connais que deux moyens d'expliquer la chose: ou bien la poudre supérieure a été avariée, ou bien elle a un degré excessif de densité qui ne doit jamais être employé dans la pratique.

193. J'ajouterai ici plusieurs exemples de la force virtuelle des poudres indiennes soumises au mode d'épreuve que l'on vient d'indiquer et comparées avec la poudre anglaise prise pour type. Je ferai remarquer seulement que je n'ai pas de doute que si toutes ces poudres avaient été essayées à la charge de guerre dans un canon de 18 ou de 24, avec une élévation de 1 déci., 172 ou deux degrés, les différences de portée entre elles auraient été à peine sensibles. C'est du reste ce qui s'est produit plus tard en essayant des poudres

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dont je vais donner les résultats.

de même origine, mais de fabrication différente que celles

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