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lorsqu'elle est employée à forte charge, elle est évidemment supérieure aux poudres n° 2 et 3.

208. La poudre de Madras provenait de la galette de meules grenée. La première épreuve exceptée, elle se montre supérieure à toutes les autres dans le mortier de huit pouces, et elle se maintient presque égale à la poudre anglaise dans le mortier de 10 pouces; mais dans toutes ces épreuves il faut faire pour elle une déduction qui tient à ce qu'elle n'est ni pressée ni lissée.

209. Mais dans le canon de 24 et avec une charge de huit livres, un changement soudain se manifeste. La poudre anglaise, type perd sa supériorité; elle ne lance pas le projectile à une distance plus grande que les poudres qui ne fournissaient dans les premières épreuves que des portées à peine égales au quart de la sienne. Comment expliquer ce fait? Il semble d'abord que c'est vouloir esquiver la difficulté, si l'on prétend que ce serait une tâche oiseuse que d'en rechercher l'explication. Et cependant cette réponse serait vraie, car on ne peut ajouter aucune confiance à une épreuve de cette nature prise comme terme de comparaison pour essayer les qualités relatives de différentes espèces de poudre. La meilleure preuve que je puisse donner de cette assertion, c'est de renvoyer à l'examen des épreuves déjà citées; cet examen seul me dispensera de tout autre raisonnement. Toutefois, pour n'avoir pas l'air d'abandonner trop brusquement cette question, je vais citer un tableau d'expériences rapporté dans la huitième édition de l'AideMémoire du canonnier par Adye, peut-être en retirera-t-on quelque éclaircissement. Les épreuves étaient faites dans un canon en bronze de 24; les angles de tir sont indiqués,

les portées sont mesurées au point de première chute du boulet.

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210. Il y a trop de coïncidence entre les résultats obtenus pour qu'on puisse la considérer comme un effet du hasard; et nous devons en tirer cette conclusion que dans les épreuves avec 10 livres de poudre, quatre livres environ étaient projetées hors de l'âme sans être comburées. On voit par là qu'une partie notable des fortes charges ne produit aucun effet utile, et par suite que l'emploi des fortes charges pour

t. 4. no 8. aouT 1848. 3o SÉRIE. (ARM, SPÉC.)

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juger, dans les épreuves d'essai, de la valeur comparative des poudres est tout à fait erroné (1).

A la suite de cette section, du n° 211 au no 251, l'auteur anglais cite un long tableau d'épreuves faites au Bengale en 1828 et à Madras en 1829, pour évaluer d'une manière comparative les qualités des poudres indiennes. L'examen des résultats fournis par ces expériences ne le conduit à aucune conclusion nouvelle.

En récapitulant, dit-il, tout ce qui a été avancé dans » cette section, on doit conclure avec certitude que beau>> coup des variations et irrégularités qui se produisent » dans les essais des poudres, doivent être attribuées à ces » causes secondaires ou accidentelles signalées au paragra» phe 162, et qui influencent les résultats d'épreuve sans » modifier la qualité de la poudre. Toutes ces circonstances » accidentelles doivent donc être signalées et prises en con» sidération dans les rapports sur les épreuves de poudre

(1) Cette trop grande coïncidence pourrait peut-être faire douter un peu de l'exactitude du résultat. Toutefois, c'est un fait constaté que, pour la plupart des charges actuellement employées dans les diverses armes à feu, une quantité notable de poudre ne produit aucun effet utile. Les études approfondies auxquelles on se livre actuellement dans les écoles d'artillerie ont pour objet de déterminer le minimum de charge avec lequel on peut obtenir le maximum d'effet utile pour les diverses armes dans les différentes circonstances du service. La rẻsolution de ce problème est de la plus haute importance sous le double rapport de l'économie et de la conservation des bouches à feu. (Note du traducteur.)

» faites par l'artillerie. Quoique l'on puisse penser que ce que j'aiécrit peut jeter des doutes et quelque embarras sur » le mode à choisir pour éprouver les poudres, cependant il » m'a paru indispensable d'entrer dans les détails les plus » minutieux de cette question afin d'arriver à quelque conclusion satisfaisante. J'essayerai donc de dissiper ces dou»tes et ces embarras et de montrer dans la huitième sec» tion, qui renferme mes observations sur le mode d'é» preuve, que l'on peut pourtant arriver à une évaluation » des qualités de la poudre. »

(La suite à un prochain numéro.)

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