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et la portion la plus pure soumise seule au second raffinage. Les scories seront considérées comme du soufre cru.

62. Ayant pris au hasard dans un tas de rebut à la poudrerie de Madras un morceau de minerai sulfureux, j'en retirai encore une quantité de soufre plus grande que je n'aurais pu le penser; ces scories étant considérées comme sans usage, mon livre de notes me donne les résultats suivants:

100 parties de soufre ont donné en faisant dégager les produits gazeux.

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100 parties du même soufre ont donné en recueillant les produits.

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Je dois faire observer pourtant que le résidu terreux était une cendre si légère qu'on ne doit pas conclure de ces expériences que la même quantité de soufre dut être obtenue dans les manipulations de la poudrerie; car ce résidu terreux resterait probablement mêlé avec le soufre, et ne

pourrait, dans le raffinage, ni s'élever à la surface comme une écume, ni se précipiter au fond comme sédiment. Cependant une portion du soufre pourrait, sans contredit, être obtenue par un procédé d'opérations convenables et la totalité pourrait être recueillie par sublimation. Le produit de la sublimation est connu sous le nom de fleur de soufre. D'après des expériences faites, il paraît que la fleur de soufre employée dans la fabrication de la poudre donne des poudres de moins bonne qualité qu'avec l'emploi du soufre ordinaire. On dit pourtant qu'on peut par la fusion ramener la fleur de soufre à l'état de soufre ordinaire.

63. Le soufre a de l'affinité pour l'oxygène et pour la potasse. M. Foleman considère le gaz acide sulfureux comme l'un des fluides produits dans la combustion de la poudre; mais des autorités plus récentes pensent au contraire que le soufre s'unit avec la base du salpêtre pour former l'un des produits solides qui restent en résidu après la combustion de la poudre.

64. L'essai suivant est le plus facile pour reconnaître la pureté du soufre. 100 grains de soufre brûlés dans une capsule de verre à la flamme d'une lampe chimique doivent ne laisser qu'un résidu si faible, qu'il ne puisse être apprécié que par des balances sensibles au poids d'une fraction de grain.

SECTION III.

PROPORTIONS.

65. La détermination des meilleures proportions pour la fabrication de la poudre est une des questions les plus difficiles et les plus importantes. Elle doit être considérée sous le double point de vue théorique et pratique; mais c'est seulement le côté pratique qu'il m'appartient d'examiner (1).

76. Les différences qui existent entre les diverses analyses des composés chimiques produits pendant la combustion de la poudre, nous font donc une loi d'accorder une grande importance aux observations déduites de la pratique et de l'expérience. Il ne faut pas trop se plaindre de cette nécessité, car c'est en définitive des divers modes de fabrication que dépendent les bonnes qualités de la poudre. Quelque justes que puissent être les indications de la théorie, il y a pour

(1) Pour ce qui a rapport au côté scientifique de la question, j'ai dù me borner à citer l'opinion des chimistes les plus distinguės. (Note de l'auteur.)

Il a paru inutile de rapporter ces citations qui renferment quelques assertions erronées, et qui s'étendent du no 66 au no 75 du mémoire; l'article que M. Dumas a consacré dans sa Chimie à l'explication des phénomènes chimiques produits pendant la combustion de la poudre renferme les meilleurs renseignements à consulter.

(Note du traducteur.)

tant dans la fabrication telles circonstances qui peuvent détruire complétement leur effet; l'examen de ces circons-tances n'est donc pas d'un mince intérêt. Ainsi, par exemple, les portées réelles de la poudre dépendent non-seulement des proportions chimiques de ses éléments, mais encore de son plus ou moins de densité. La poudre légère et poreuse fait explosion plus rapidement que la poudre pressée et grenée en grains très-denses; et la poudre qui fait explosion plus rapidement, donnant la plus grande quantité de gaz dans le temps le plus court, produira dans les cas ordinaires les plus grands effets. Une bonne fabrication produira, même avec des proportions défectueuses, une poudre supérieure à celle obtenue avec des proportions correctes, mais par une fabrication imparfaite. Lorsqu'on emploie la poudre à fortes charges, dans les pièces de gros calibre, ses effets dépendent bien plus des procédés de fabrication que de la justesse des proportions. Des expériences nombreuses et récentes ont prouvé tous ces faits; mais un fait singulier qui a paru sortir aussi de ces expériences, c'est que pour les fortes charges les poudres de qualité inférieure donnent des portées aussi grandes que des poudres supérieures. On doit done conclure de tous ces résultats que le secours de l'analyse chimique ne suffit pas pour résoudre complétement la détermination des meilleures proportions; et peut-être même faut-il ajouter que la question n'est pas susceptible d'une solution catégorique.

77. La vérité est donc, qu'il importe de vérifier les données de la théorie par les résultats de la pratique ; que l'une et l'autre doivent se donner la main, et que, même avec ce double appui, la fabrication de la poudre ne repose pas encore sur des bases certaines. Les procédés de fabrication ont

une influence considérable sur la qualité des produits; et l'expérience a prouvé que les mêmes proportions élémentaires donnaient des poudres de qualités fort différentes suivant les procédés employés.

M. Braddock donne ici, pour confirmer ses assertions, dans les §§ de son mémoire numérotés de 77 à 86 inclus, les résultats des expériences faites avec des poudres fabriquées soit avec les mêmes proportions et des procédés de fabrication différents, soit avec des proportions différentes et les mêmes procédés de fabrication. De ces expériences, analogues à celles du même genre qui ont été faites plusieurs fois en France, et que nous croyons inutile de rapporter, il déduit des conclusions analogues à celles formulées par les commissions françaises, à savoir: « que les procédés de carbonisation et de fabrication ont sur les diverses qualités de la poudre une influence plus grande que celle qui résulte des variations de proportion entre les éléments constitutifs de la poudre, lorsque ces variations sont comprises entre des limites assez resserrées. Ainsi, il est à remarquer, que pourvu que le salpêtre forme à peu près les trois quarts du mélange, les différences entre les deux autres éléments peuvent, dans une certaine mesure, varier suivant le système de fabrication, sans qu'il y ait de grandes variations dans les effets obtenus. >>

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