Page images
PDF
EPUB

taire, que Vauban aimait mieux l'Etat que lui-même. La Dime royale avait été précédée par un Projet de capitation au quinzième, daté du mois de février 1695.

Vauban mourut le 13 mars 1707 (1): il ne laissait que des filles (2).

Voici le résumé de sa carrière. Pendant ses 56 années de service, il a dirigé 48 siéges dont 42 en chef, il a pris part à 130 combats ou engagements, il a reçu 8 blessures, il a bâti 33 places neuves et en a amélioré plus de 300.

Entré au service à 17 ans, en 1651, il devint successivement: Ingénieur le 3 mai 1655.

Capitaine en 1656.

Lieutenant aux gardes en 1667.

Gouverneur de la citadelle de Lille en 1668.

Brigadier d'infanterie le 30 août 1674.

Maréchal de camp le 3 août 1676.

Commissaire général des fortifications en 1678.

(1) L'académie des sciences lui fit un service solennel le 5 avril suivant. P. Anselme, Histoire généalogique, t. VIII, 1735, p. 653.

(1) Deux filles de son mariage (25 mars 1660) avec Jeanne d'Osnay (d'Aunay), dame d'Espiry, morte en son château de Basoches en Bourgogne au mois de juin 1705.

1. Charlotte, mariée en novembre 1679 à Jacques de Mesgrigny, comte de Villebertin.

II. Jeanne-Françoise, mariée en janvier 1691 à Louis Bernin de Valentiné, marquis d'Ussé, contrôleur général de la maison du roi; morte le 14 novembre 1713.

Gouverneur de Douai en 1680.

Lieutenant général en août 1688.

Grand-croix de l'ordre de Saint-Louis, à la fondation de cet ordre militaire, le 10 mai 1693.

Membre honoraire de l'académie des sciences en 1699.
Maréchal de France le 2 janvier 1703.

Chevalier des ordres du roi en 1705 (1).

En prononçant le nom du maréchal de Vauban, dit le plus récent de ses biographes (2), on éprouve un sentiment d'admiration et de respect qui tient beaucoup moins à la renommée militaire de ce grand homme qu'au souvenir de son éclatante vertu. Dans ce caractère antique, en effet, toute la gloire du soldat s'efface devant celle du citoyen, tant est rare et noble en soi le spectacle d'une longue carrière pure de cupidité, d'intrigue et d'ambition personnelle. Vauban est une figure à part dans la monarchie de Louis XIV, et une figure auprès de laquelle, on peut l'affirmer, paraissent bien petites et bien vulgaires celles de la plupart des courtisans, des mi

(1) En 1705, Louis XIV fit chevaliers de ses ordres tous les maréchaux vivants. Catinat seul refusa. « Modestie singulière, remarque le P. Daniel, laquelle, avec tant d'autres qualités qu'il avait pour la guerre et pour le cabinet, fit toujours une partie de son caractère. » Milice françoise, t. 11, p. 16. Pour être nommé, Vauban dut faire preuve de quatre degrés de noblesse. Ses armes étaient d'azur au chevron d'or, accompagné de 3 trèfles de même, à 1 croissant d'argent mis en chef. Il avait acheté de Paul le Prestre de Vauban, son cousin germain, la terre et seigneurie de Vauban.

(2) M. Eugène Daire, Notice sur Vauban, dans les Economistes financiers du XVIIIe siècle, p. 1.

nistres, des généraux, des diplomates et des littérateurs du grand siècle!

Vauban, malgré « un extérieur rude et grossier (1), » était bon et compatissant: il partageait avec les officiers nécessi teux les largesses de Louis XIV: il se plaisait à faire ressortir le mérite de ses inférieurs.

Le plus bel éloge de Vauban est dans ces paroles de CarrionNisas: « A force de génie, il se fit pardonner sa vertu (2). ›

(1) Mémoires de Saint-Simon.

(2) Essai sur l'histoire générale de l'art militaire, 1824, t. I, p. 546.

su.

MANUSCRITS LAISSÉS PAR VAUBAN.

Le maréchal de Vauban occupait le peu de loisirs que lui laissaient ses gigantesques travaux sur tous les points de la France, à la composition de mémoires militaires et politiques qu'il remettait au roi, aux ministres, et à quelques personnages éminents: l'autorité de son nom forçait à lire ces écrits qui eussent été sans cela croupir comme tant d'autres dans les cartons ministériels. Tous ces mémoires sont marqués au sceau du génie, et, grâce à la sagacité naturelle et à l'expérience d'une vie entièrement consacrée au bien public, l'auteur y devance souvent son siècle. Il dépensa une grande partie de sa fortune à rassembler tous les matériaux et documents nécessaires à leur composition, et, pour mettre ces matériaux en œuvre, il occupait sans cesse un grand nombre de secrétaires, de dessinateurs, de calculateurs et de copistes. » Sur la fin de sa carrière il réunit ces différents mémoires et en forma 12 volumes in-folio manuscrits qu'il intitula : Oisivetés de M. de Vauban, ou Ramas de plusieurs mémoires de sa façon sur différents sujets. Ils renferment, suivant Fontenelle, « un prodigieux nombre d'idées sur la fortification, le détail des places, la discipline militaire, les campements, la marine, les finances, la eulture des forêts, les colonies françaises en Amérique. »

[ocr errors]

Voici le détail de ces 12 volumes manuscrits (1).

ler, II, III, IVe VOLUMES.

Ces volumes ont été imprimés; on trouvera l'indication de leur contenu au paragraphe suivant.

Ve VOLUME.

Mémoire intitulé : Moyen d'améliorer nos troupes et de faire une infanterie perpétuelle et très-excellente. On ignore entre quelles mains se trouve ce volume dont on ne connaît pas de copie.

VI VOLUME.

Mémoire sur les Munitions des places de guerre: existe imprimé avec le xe volume.

VII VOLUME.

Projet d'une dixme royale, existe imprimé.

VIII VOLUME.

Traité de l'attaque des places, existe imprimé.

(1) Extrait d'une note de M. le colonel Augoyat, qui termine les Oisivetés de M. de Vauban, fin des tomes II et III, Paris, 1845, chez Corréard.

« PreviousContinue »