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dans les écoles, et la position agréable qui leur est faite à Paris où à Versailles? D'accord. Mais quant à la question. d'argent nous la repoussons pour ces officiers, comme pour ceux employés à la carte de France. Quant à la question de position nous l'admettons volontiers, à condition qu'on nous accordera qu'elle est bien acquise par les travaux auxquels chaque professeur ou adjoint est obligé de se livrer, avant et pendant son séjour dans les écoles.

Cette position doit-elle donc annihiler les droits à l'avancement au tour du choix? Faut-il, parce qu'un homme a du mérite et du talent, qu'il soit réduit à n'obtenir le grade supérieur qu'après la majeure partie de ses camarades de promotion. Faut-il enfin que son goût pour l'étude soit un motif d'exclusion à toute faveur?... Qui oserait soutenir une thèse semblable? Personne. Eh bien, si cela n'est pas admis en principe, c'est presqu'admis par le fait.

Sans doute nous ne voulons pas que l'avancement au choix soit acquis à tout officier professeur ou adjoint dans une école, non, car le zèle peut se refroidir, et tel officier une fois nommé peut ne plus déployer des talents qu'on est en droit d'attendre de lui, mais nous désirons que chacnn, professeur ou non, soit récompensé suivant son mérite, suivant ses œuvres.

Suum cuique.

Nous comprendrions davantage que la position agréable faite aux officiers employés à l'école d'état-major, et non professeurs ou adjoints, fût pour eux un motif d'exclusion à l'avancement au choix, parce que ces officiers n'ont pas,

comme les premiers, à se livrer à des études difficiles et arides. Néanmoins nous pensons qu'il y aurait un moyen beaucoup plus rationnel d'agir avec eux, ce serait de ne pas les maintenir comme on le fait, des douze, des quinze années dans les écoles où ils ne peuvent que se rouiller sur les autres fonctions dévolues au corps royal d'état-major.

Sans doute il faut bien conserver auprès des élèves, et le plus longtemps possible, des professeurs de mérite, parce que tout le monde n'est pas apte à bien remplir les fonctions du professorat, et que tout homme faisant un cours depuis quelque temps déjà, s'en acquitte probablement beaucoup mieux qu'un nouvel arrivant, en supposant même le second plus instruit que le premier.

Mais ces raisons n'existent pas pour les officiers d'étatmajor dont le service se borne à faire dans les écoles, la semaine, à peu près comme on l'a fait dans les corps de troupes. Le premier officier d'état major venu, pris au hasard dans le corps, remplira, dès le premier jour, cette mission tout aussi bien qu'un individu ne faisant pas antre chose depuis vingt

ans.

Nous le maintenons donc, il ne peut être que nuisible pour le corps de conserver aussi longtemps dans les écoles, et en général dans toutes les positions semblables, les officiers d'état-major.

Nous reviendrons souvent encore sur cette idée de la nécessité d'un roulement perpétuel pour la grande majorité des fonctions de l'état-major.

(La suite au prochain numéro.)

Nouveaux développements sur les résultats obtenus en Belgique. (Suite.)

DU CENTRAGE OU ÉQUILIBRAGE DES PROJECTILES.

(Suite au mémoire inséré dans le tome 2, p. 465.)

Les conjectures que MM. Terquem et Favé ont faites sur le tir des obus à balles en Belgique, dans le paragraphe de la page 526 intitulé:

Moyens d'obtenir plus de justesse dans le tir.

des projectiles.

- Centrage

m'engagent à consacrer ici quelques lignes à l'opération spéciale de l'équilibrage, que j'ai mentionnée plus haut en parlant du mode de placement de la fusée $2 B.

§6. Une des conditions principales pour le système de l'obus à balles dont la fusée métallique devait faire partie, était naturellement celle de pouvoir maîtriser la rotation du projectile. en sorte que la fusée ne fût pas exposée, dans l'âme de la pièce, à être détruite par la charge de la pièce même, condition qui se trouvait remplie, mais sans qu'on s'en aperçut, dans le tir des obus ordinaires munis de la fusée en bois.

On sait maintenant mieux qu'on ne le savait il y a une quinzaine d'années, que la position réciproque, occupée dans l'âme de la pièce par les centres de gravité et de figure d'un projectile, excentrique dans le véritable sens du mot, exerce en réalité une influence beaucoup plus grande sur la forme

des trajectoires que les mathématiciens ne l'avaient supposé auparavant et qu'on est à mème d'augmenter la justesse du tir en tenant compte de cette position de relation. Voilà le seul indice que l'artillerie belge reçut de l'extérieur et dont elle n'est redevable qu'à l'artillerie saxonne, Elle a obtenu cette connaissance au moment où les circonstances politiques empêchaient de s'occuper sérieusement de ce phénomène intéressant; des expériences particulières avec des projectiles excentriques en bois eurent pourtant lieu de 1833 à 1835; elles démontrèrent clairement l'importance de la question, toutefois sans pouvoir contribuer à sa solution, parce que la vitesse qu'on pouvait donner à ces projectiles. était insuffisante.

Les faits que présentèrent ces essais préliminaires, liés à d'autres, observés dans le tir, ont suffi pour faire accueillir mes propositions à cet égard présentées au mois d'avril 1837, maisce ne fut qu'en 1838 que ces propositions reçurent une exécution étendue au polygone de Brassehaet, d'après un programme rédigé par la commission supérieure d'artillerie, qui, à cette époque, siégeait à Bruxelles.

Ces essais conduisirent d'une conclusion à l'autre, et une foule de questions de balistique des plus intéressantes se résolurent au fur et à mesure que les expériences avancèrent.

Bientôt on parvint à reconnaître les lois générales du mouvement de rotation du projectile et les lois de déviations résultant de ce mouvement de rotation, qui tant de fois ont contrarié les artilleurs dans le tir des obus et des bombes.

Les relevés des groupes de coups, dessinés sur le terrain et sur les cibles, permirent aussitôt d'établir une classification des trajectoires que le projectile excentrique décrit en vertu

du nombre infini des positions que peut recevoir son centre de gravité dans l'âme de la pièce.

La classification de ces groupes de coups n'était qu'une conséquence naturelle qui conduisit à présumer la qualité de chacune de ces trajectoires par rapport à son utilité relative aux différents cas qui se présentent dans la pratique.

Ces trajectoires dévient plus ou moins et en tous sens de la trajectoire normale, c'est-à-dire de la courbe imaginaire que décrirait, dans les mêmes conditions de tir, le projectile concentrique du même poids, du mème diamètre, mais qui n'aurait aucun mouvement de rotation.

Pour faire apprécier l'utilité de la classification des trajectoires et pour donner une idée de la grandeur des déviations en question, j'ajouterai au § 7 quelques tableaux, extraits d'un mémoire rédigé pour la commission supérieure d'artillerie précitée, et qui a été complété depuis par les résultats des expériences des années suivantes.

Je me servirai de la terminologie adoptée dans ces tableaux afin d'être plus succinct, en faisant observer que des termes nouveaux sont créés par la nécessité de s'exprimer sur des choses nouvelles, et en attendant qu'on ait trouvé des expressions plus propres à la nature de ces choses.

Les résultats des expériences de Brasschaet paraissent avoir confirmé de plus l'hypothèse que les déviations ayant pour cause immédiate la rotation du projectile, doivent être attribuées à la circonstance, que ce mouvement de rotation déplace la direction de la force retardatrice produite par la résistance de l'air, laquelle jusqu'alors avait été considérée comme normale au projectile ou agissant suivant la tangente de la trajectoire.

Peut être ne sera-t il pas sans intérêt d'exposer ici de quelle manière la commission supérieure d'artillerie en Bel

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