Cinq-Mars, ou une conjuration sous Louis XIII

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Le Normand père, 1826 - 1481 pages
 

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Page 2 - France, ce pays où l'on respire un air si pur dans les plaines verdoyantes arrosées par un grand fleuve ? Si vous avez traversé, dans les mois d'été, la belle Touraine, vous aurez longtemps suivi la Loire paisible avec enchantement, vous aurez regretté de ne pouvoir déterminer, entre les deux rives, celle où vous choisirez votre demeure, pour y oublier les hommes auprès d'un être aimé.
Page 41 - ... d'y passer quelque temps , et de là en aller faire autant en la cour d'Espagne, avant que de faire aucune résolution de la conduite et visée de ma fortune; mais qu'il m'avoit tellement charmé, que, sans aller plus loin chercher maître, s'il vouloit de mon service, je m'y vouerais jusques à la mort.
Page 5 - Les bons Tourangeaux sont simples comme leur vie, doux comme l'air qu'ils respirent, et forts comme le sol puissant qu'ils fertilisent. On ne voit sur leurs traits bruns ni la froide immobilité du Nord, ni la vivacité grimacière du Midi; leur visage a, comme leur caractère, quelque chose de la candeur du vrai peuple de saint Louis...
Page 68 - Qui reviendrait pour se plaindre du présent, sans rien attendre de l'avenir, si ce n'était moi? La voix douce se troubla, et il fut aisé d'entendre que des pleurs accompagnaient sa réponse : — Hélas ! Henri, de quoi vous plaignez-vous? N'ai-je pas fait plus et bien plus que je ne devais? Est-ce ma faute si mon malheur a voulu qu'un prince souverain fût mon père? Peut-on choisir son berceau? et dit-on : « Je naîtrai bergère? > Vous savez bien quelle est toute l'infortune d'une princesse:...
Page 2 - ... de la rive droite. Des vallons peuplés de jolies maisons blanches qu'entourent des bosquets, des coteaux jaunis par les vignes, ou blanchis par les fleurs du cerisier, de vieux murs couverts de chèvrefeuilles naissants, des jardins de...
Page 251 - ... dans l'horizon de pas en pas. Était-il probable que cette jeune princesse, rappelée presque de force à la cour galante d'Anne d'Autriche, refusât toujours les mains, peut-être royales, qui lui seraient offertes ? Quelle apparence qu'elle se résignât à renoncer au trône pour attendre qu'un caprice de la fortune vînt réaliser des espérances romanesques et saisir un adolescent presque dans les derniers rangs de l'armée, pour le porter à une telle élévation avant que l'âge de l'amour...
Page 70 - ... rapprocher du bonheur et m'éloigner des trônes ! Depuis deux ans, j'ai lutté en vain contre ma mauvaise fortune qui me sépare de vous, et contre vous qui me détournez de mes devoirs. Vous le savez bien, j'ai désiré qu'on me crût morte : que dis-je ! j'ai presque souhaité des révolutions ! J'aurais peut-être béni le coup qui m'eût ôté mon rang, comme j'ai remercié Dieu lorsque mon père fut renversé ; mais la cour s'étonne, la reine me demande ; nos rêves sont évanouis, Henri,...
Page 52 - Adieu la Court, adieu les Dames, Adieu les filles et les femmes, Adieu vous dy * pour quelque temps, Adieu voz plaisans passetemps, Adieu le bal, adieu la dance, Adieu mesure, adieu cadence, Tabourins, Haulboys, Violons, Puisqu'à la guerre nous allons.
Page 4 - ... monuments, et tout intéresse dans les œuvres de ses habitants industrieux. Rien ne leur a été inutile : il semble que, dans leur amour d'une aussi belle patrie, seule province de France que n'occupa jamais l'étranger, ils n'aient pas voulu perdre le moindre espace de son terrain, le plus léger grain de son sable. Vous croyez que cette vieille tour démolie n'est habitée que par des oiseaux hideux de la nuit ? Non.
Page 6 - ... sur leurs traits bruns ni la froide immobilité « du Nord, ni la vivacité grimacière du Midi; « leur visage a, comme leur caractère, quelque « chose de la candeur du vrai peuple de saint

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