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L'administration de cette Princeffe fut heureufe, par la bonne volonté qu'Antigone eut pour elle. Elle fit bâtir une ville, appellée de fon nom Amaftris, dans laquelle elle transporta les habitans de trois Dioa. b. autres villes; & après la mort d'Antigone 20. p. 833. elle se remaria à Lyfimaque.

AN. M.

3735.

ROIS DE SYRACUSE.

HIERON, & HIERONYME fon fils, reAv. gnèrent à Syracufe, le premier 54. ans le fecond une feule année.

J. C.

269.

AN. M. 3789.

Av. J. C.

215.

Par la mort de ce dernier, Syracufe recouvra fa liberté; mais elle demeura dar s le parti des Carthaginois qu'Hiéronyn e lui avoit fait embraffer. C'eft ce qui obligea Marcellus d'en former le fiége. II prit la ville l'année fuivante. Je traiterai Av. J. Cailleurs avec étendue l'hiftoire de ces deux

AN. M. 3791

213.

Rois.

AUTRES ROIS.

Il y a eu auffi des Rois particuliers au Bofphore Cimmérien, dans la Thrace, à Cyrène, dans l'Afrique, dans la Paphlagonie, la Colchide, l'Ibérie, l'Albanie & dans plufieurs autres endroits; mais leur hiftoire n'est pas fort connue, & ils ont eu peu de fuite.

Il n'en eft pas de même du Royaume des Parthes que nous verrons dans la fuite 1e former, & qui fe rendra terrible à l'Empire Romain. Celui des Bactriens prendra auffi naiffance dans le même tems. Je parlerai de l'un & de l'autre en fon lieu.

LIVRE SEIZIÈME.

HISTOIRE

DES SUCCESSEURS D'ALEXANDRE,

ARTICLE PREMIER.

ET ARTICLE renferme les difputes & les guerres entre les Généraux d'Alexandre depuis la mort de ce Prince jufqu'à la bataille d'Ipfus en Phrygie, qui décida de leur fort. Cet efpace eft de vinge-trois ans, qui font les vinge trois premières années du règne de Ptolémée fils de Lagus, depuis l'an du Monde 3581. jusqu'à l'an 3704.

SI. Troubles qui fuivent la mort d'Alexandre. Partage des Provinces_entre ses Généraux. Aridée choifi pour Roi. Perdiccas établi comme fon Tuteur, & comme Régent de l'Empire.

EN RAPPORTANT dans le volume précédent

cédent la mort d'Alexandre le Grand, j'ai marqué combien, à la première nouvelle qui s'en répandit, il s'excita de mouvemens & de troubles dans l'armée. Tous généralement, Soldats & Officiers, occupés d'abord uniquement de la perte qu'ils venoient de faire d'un Prince qu'ils aimoient comme un père, & qu'ils refpectoient prefque comme un Dieu, fe livrèrent fans mefure à la douleur & aux larmes. Un morne filence regna d'abord dans tout le camp, qui fut bien-tôt fuivi de cris & de gémiffemens affreux; vrai langage du cœur, où n'avoit aucune part une vaine oftentation de trifteffe, accordée à la bienséance & à la coutume, comme*il arrive fouvent en pareilles occafions.

Quand ces premiers fentimens de trifteffe & de regrets eurent fait place à la réflexion, ils envifagèrent avec frayeur & tremblement l'état où les laiffoit la mort d'Alexandre. Ils fe trouvoient infiniment éloignés de leur patrie, au milieu de peuples récemment affujettis, peu accoutumés au nouveau joug, qui connoiffoient à peine leurs nouveaux maîtres, & qui n'avoient pas eu le tems d'oublier leur première liberté, leurs anciennes loix, & la forme du gouvernement fous lequel ils avoient toujours vécu. Comment maintenir dans l'obéiffance tant de pays, & d'une fi vafte étendue? Comment arrêter les féditions & les révoltes qui devoient naturelle

*Paffim filentia & gemitus; nihil compofitum in oftentationem... altiùs morebant. Tacit.

rellement éclater de tous côtés dans ce moment décifif? Comment même contenir dans le devoir des troupes, accoutumées de longue main aux plaintes & aux murmures, & commandées par des Chefs qui avoient chacun des vues & des prétentions bien différentes?

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L'unique remède à tant de maux étoit, ce femble, de donner le plus promptement qu'il feroit poffible un fucceffeur à Alexandre. Les troupes, les Officiers, tout l'Etat Macédonien, marquèrent d'abord beaucoup d'empreffement pour ce parti. En effet leur intérêt commun, leur confervation mutuelle, la fureté des nouvelles conquêtes au milieu de tant de nations barbares, exigeoient qu'ils regardaffent cette élection comme le premier & le plus important de leurs foins, & qu'ils fongeaflent à choisir quelqu'un, capable de remplir une fi grande place, de porter un fi grand poids, & de maintenir par-tout l'ordre & la paix. Mais il étoit écrit que le Royaume d'Alexandre, après fa mort, feroit partagé, qu'il feroit déchiré; Regnum ejus lacerabitur....Regnum ejus conte- 11. 4. retur; & qu'il ne pafferoit point, comme c'eft la coutume, à un de fes, defcendans: Sed non in pofteros ejus. Nulie fagoffe hymaine ne pouvoit lui donner un fucceffeur unique. Ils avoient beau délibérer, confulter, décider; rien de contraire ne de. Non erit.. voit être exécuté, ou du moins ne pou- non stavoit fubfifter. Une puiflance fupérieure & invifible avoit déja difpofé de ce Royaume, & en avoit fait le partage fans retour, Tome VII.

B

com

Dan.

bit... non fiet fai,

comme on le verra dans la fuite. Les circonftances du démembrement en avoient été annoncées près de trois cens ans auparavant, Les portions étoient déja affignées aux différens poffeffeurs ; & rien ne pouvoit mettre obftacle à leur prife de poffeffion, qui ne fera différée que de quelques années. Jufqu'à ce tems les hommes fe remueront, s'agiteront, fe donneront bien des mouvemens; mais tous leurs efforts n'aboutiront qu'à l'accompliffement de ce que le Souverain Maître des Royaumes avoit ordonné, & qu'il avoit fait prédire par fon Prophéte.

Alexandre avoit eu de Barfine un fils, à qui il donna le nom d'Hercule. Roxane, une autre de fes femmes, étoit groffe quand ce Prince mourut. Outre cela il avoit un frère naturel, appellé Aridée.. Mais, en mourant, il ne voulut difpofer de fes Etats en faveur d'aucun héritier. Ainfi ce vafte Empire, qui n'avoit plus de maître, devint une fource de difcordes & de guerres, comme Alexandre l'avoit bien prévu, en difant que fes amis célébreroient fes funérailles avec des batailles fanglantes.

Ce qui augmentoit la divifion, étoit l'égalité qui fe trouvoit entre les Généraux de l'armée, dont aucun n'étoit tellement fupérieur à fes collègues, ou par la naiffance ou par le mérite, que les autres vouluffent lui céder l'Empire, & fe foumettre à fon autorité. La cavalerie vouloit qu'on donnât pour fucceffeur à Alexandre, Aridée Plut. in fon frère bâtard. Il n'avoit pas le jugeAlex. P. ment bien fain depuis une grande maladie

707.

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