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Toi qui sembles le dieu des cieux qui t'environnent,
Devant qui tout éclat disparaît et s'enfuit,

Qui fais pâlir le front des astres de la nuit;
Image du Très-Haut qui régla ta carrière,
Hélas! j'eusse autrefois éclipsé ta lumière?
Sur la voûte des cieux élevé plus que toi,

Le trône où tu t'assieds s'abaissait devant moi;
Je suis tombé : l'orgueil m'a plongé dans l'abîme.
Hélas! je fus ingrat, c'est là mon plus grand crime.
J'osai me révolter contre mon Créateur :

C'est peu de me créer, il fut mon bienfaiteur.
Il m'aimait; j'ai forcé sa justice éternelle
D'appesantir son bras sur ma tête rebelle:
Je l'ai rendu barbare en sa sévérité ;
Il punit à jamais, et je l'ai mêrité.

Mais si le repentir pouvait obtenir grace!...

Non, rien ne fléchira ma haine et mon audace;

Non, je déteste un maître, et sans doute il vaut mieux
Kégner dans les enfers qu'obéir dans les cieux. »

NOTE 4, page 158.

Le Dante a répandu quelques beaux traits dans son Purgatoire; mais son imagination, si féconde dans les tourments de l'Enfer, n'a plus la même abondance quand il faut peindre des peines mêlées de quelques joies. Cependant cette aurore qu'il trouve au sortir du Tartare, cette

lumière qu'il voit passer rapidement sur la mer, ont du vague et de la fraîcheur. (Chant Ier.).

Dolce color d'oriental zaffiro

Che s'accoglieva nel sereno aspetto
De l'aer puro infin' al primo giro.

A gli occhi miei ricominciò diletto
Tosto ch' io usci fuor de l'aura morta;
Che m' havea contristati gli occhi e 'l petto.

Lo bel pianeta, ch'al amar conforta,
Faceva tutto rider l'oriente

Velando i Pesci, ch' erano in sua scorta.

Mi vols' a man destra; et posi mente
All' altro polo, e vidi quattro stelle
Non viste mai fuor ch'alla prima gente.

Goder pareva' I ciel di lor fiammelle,
Oh settentrional vedovo sito,

Poi che privato se' di mirar quelle!

Com' io de loro sguardo fui partito
Un poco me volgendo all' altro polo
La, onde 'l Carro gia era sparito,

Vidi presso di me un veglio solo
Degno di tanta reverenza in vista;
Che piu non dee a padre alcun figliuolo.

Lunga la barba, et di pel bianco mista
Portava a suoi capegli simigliante,
De' quai cadeva al petto doppia lista.

Li Raggi delle quattro luci sante
Fregiavan si la sua faccia di lume,

Ch' io 'l vedea come 'l sol fosse davante.

Venimmo poi in sul lito diserto :
Che mai non vide navicar sue acque
Huom, che di ritornar sia poscia esperto.

CHANT II.

Gia era 'l sole a l'orizzonte giunto.
Il cu' meridian cerchio coverchia
Gierusalem col su' piu alto punto;

E la notte, ch' opposit' e lui cerchia,
Uscia di Gange fuor con le bilance,
Che la caggion di man, quando soverchia;

Si che le bianche et le vermiglie guance
La, dov' io era, della bell' aurora

Per troppa etade divenivan rance.

Noi eravam lungh' esso 'l mare ancora,

Come gente, che pensa a suo cammino ; corpo dimora :

Che va col cuore,

e col

Ed ecco, qual sul presso del mattino
Per li grossi vapor morte rosseggia
Giu nel ponente sovra 'l suol marino :

Cotal m'apparue, s' io ancor lo veggia,
Un lume per lo mar venir si ratto
Ch' el muover suo nessun volar pareggia;

Dal qual com' i' un poco hebbi ritratto
L'occhio, per dimandar lo Duca mio,
Rividi 'l piu lucente e maggior fatto.

Purgatorio di Dante, canto I et II.

LA BIBLE ET HOMÈRE.

CHAPITRE PREMIER.

DE L'ÉCRITURE ET DE SON EXCELLENCE.

C'EST un corps d'ouvrage bien singulier que celui qui commence par la Genèse, et qui finit par l'Apocalypse; qui s'annonce par le style le plus clair, et qui se termine par le ton le plus figuré. Ne dirait-on pas que tout est grand et simple dans Moïse, comme cette création du monde, et cette innocence des hommes primitifs, qu'il nous peint; et que tout est terrible et hors de la nature dans le dernier prophète, comme ces sociétés corrompues, et cette fin 'du · monde, qu'il nous représente?

Les productions les plus étrangères à

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