Page images
PDF
EPUB

faciles les devoirs qu'ils ont à remplir vis-à-vis de leurs élèves dans l'enseignement de l'histoire. Suivant la méthode adoptée par plusieurs savants allemands dans des livres devenus classiques, il a établi une distinction entre les faits principaux et les faits secondaires, en renfermant les premiers dans le texte même et en rejetant les autres dans les notes qui suivent chaque alinéa. Les professeurs pourront ainsi développer les faits secondaires selon l'étendue de leurs cours ou le degré d'avancement de leurs élèves.

L'histoire des institutions politiques des différents peuples a reçu dans la seconde édition tous les développements convenables leur origine, leur première forme, leurs transformations successives ont fourni au savant auteur des pages pleines d'intérêt et d'érudition. Une autre modification, dont lui sauront gré les professeurs chargés de donner un cours approfondi de l'histoire du moyen-âge, est l'indication à la tête de chaque § des principaux auteurs, anciens et modernes, à consulter par ces professeurs.

C'est par des améliorations aussi importantes que M. Moeller est parvenu à faire de son Précis de l'histoire du moyen-âge un des plås importants, des plus complets et des plus utiles de ceux qui aient été publiés jusqu'ici.

Vies des Pères, Martyrs et autres principaux Saints, ouvrage traduit librement de l'anglais d'Alban Butler, par l'abbé Godescard, nouvelle édition, entièrement revue et augmentée d'un grand nombre de notes et de notices nouvelles, par M. le chanoine P.-F.-X. DE RAM, recteur magnifique de l'Université catholique de Louvain. Bruxelles, 1816, chez Van der Borght,

Tome I, in-8°.

Les Vies des Saints, publiées par Butler, présentaient pour les pays autres que l'Angleterre des lacunes très-importantes: l'auteur n'avait écrit que pour les catholiques anglais et s'était attaché de préférence aux Saints de sa nation. L'abbé Godescard combla en partie ces lacunes en ajoutant à sa traduction les vies des Saints honorés en France. Deux prélats distingués par leur savoir et leur piété, Mgr. Ross, évêque de Strasbourg et Mgr. Weis, évêque de Spire, enrichirent leur traduction allemande des Vies des Saints de remarques et de notices nouvelles. Un supplément de Charles Butler, traduit en 1824, contint les notices des personnages canonisés ou béatifiés depuis l'époque à laquelle écrivirent Butler et Godescard.

De ces divers écrits et d'un grand nombre de notices sur les vies des Saints de la Belgique fut formée l'édition des Vies des Saints, qui, publiée à Louvain de 1828 à 1833, est aujourd'hui entièrement épuisée. C'est ce qui a déterminé M. le recteur De Ram à s'occuper d'une nouvelle publication, dont nous annonçons le premier volume. Cette édition ne se borne pas à une simple réimpression : tout l'ouvrage a été soigneusement revu; il a été enrichi d'un grand nombre de notes; beaucoup d'additions y ont été faites, particulièrement en ce qui concerne le culte, les reliques des Saints et les anciens établissements religieux. Grâce à ces améliorations, la nouvelle édition est une œuvre complète sous tous les rapports.

Le Tome 1, qui comprend, outre des pièces fort intéressantes, les mois

de janvier et de février, est d'une exécution typographique dont les souscripteurs auront à se louer.

Grammaire anglaise, comparée aux langues flamande et allemande,

par

M. COMBERBACH, professeur à l'école spéciale de commerce et d'industrie (Institut St-Louis), à Malines. Bruxelles, 1846, chez De Greuse, 1 vol.

in-12o.

On connaît les rapports intimes qui existent entre la langue anglaise, le flamand et l'allemand. Ces rapports permettent aux personnes qui parlent ces langues de se familiariser promptement avec l'anglais. Mais il leur fallait un guide sûr, qui les empêchât de faire fausse route dans l'étude, et c'est ce guide que M. Comberbach vient de leur donner. Nous ne connaissons pas de grammaire aussi complète et en même temps aussi simple; les explications sont entourées de tant de clarté, leur application est si facile qu'on se surprend à demander: Ce n'est que ça l'anglais ! L'auteur, en publiant sa Grammaire, a rendu un grand service à la jeunesse belge en général et à celle de nos Flandres en particulier; pour notre part, nous l'en remercions sincèrement.

Chants nationaux, par M. AD. SIRET.

Cette livraison contient quelques morceaux satisfaisants à côté d'autres où la critique trouverait ample pâture. Nous ne la lui donnerons pas aujourd'hui, parce que nous espérons que M. Siret comprendra enfin combien il a besoin de mettre le Festina lente en pratique. Demandons-lui, toutefois, pourquoi il donne à son ouvrage le titre de Chants nationaux, alors qu'il prend ses sujets à l'étranger? Sur les onze morceaux qu'on trouve dans la 2e livraison, il y en sept qui dérivent de l'Allemagne, de la Norwège, etc. Nous dirons encore à M. Siret de ne plus livrer au public des traductions ou imitations de maîtres de la littérature étrangère, car il y a trop loin de lui à ses modèles, et pour faire bien connaître un auteur étranger, il faut se mettre à la hauteur de celui dont on est l'interprète.

Manrèse, ou les Exercices spirituels de Saint-Ignace.

Van der Borght, 1 vol. in-8°.

Bruxelles, 1846, chez

Peu de mots suffiront pour faire connaître cet ouvrage de piété : ces Exercices spirituels ont été choisis dans le but d'amener l'homme à se vaincre, à se dégager de l'influence funeste de toute affection vicieuse, et, le cœur ainsi affranchi, à se tracer le plan d'une vie vraiment chrétienne. C'est un livre que nous recommandons aux âmes pieuses.

Nederduitsche Bloemenlezing, ten gebruike van het middelbaer onderwys, par M. VAN DE Velde.

de 250 pages.

St-Nicolas, 1846, chez Edom et De Cock, 1 vol. in-8°

La renaissance de la littérature flamande compte à peine quelques années, et déjà il est facile à M. Van de Velde de faire un grand recueil de pièces in

téressantes, tant en prose qu'en vers, empruntées à nos meilleurs écrivains. Ce livre est destiné à remplacer les classiques hollandais qui jusqu'à ce jour servaient seuls de modèles dans les colléges et autres institutions de l'enseignement public, et vraiment, la jeunesse n'y perdra rien, car nous remarquons dans cette brochure, des morceaux qui pourraient être comparés non seulement à ce que les Hollandais ont écrit de mieux, mais à toute autre production étrangère du même genre.

Ce livre, qui entre de droit dans les écoles, mérite aussi une place dans les bibliothèques, puisqu'il offre une lecture instructive, agréable et variée.

Raynaldo et Selima, ou un fils et une fille des croisés, épisode religieux du moyenâge, par Mile MÉLANIE VAN BIERVLIET, maîtresse des études au pensionnat de Thielt. Bruxelles, 1846, chez Van der Borght, 1 vol. in 8° de 263 pages. Il y a dans cet épisode à côté de nombreuses scènes bien amenées et élégamment décrites, d'autres dont les allures ne sont pas assez nettement dessinées, et où le style est trop peu châtié. Nous faisons cette remarque, parce que nous avons devant nous l'ouvrage d'un auteur qui n'en est plus à son coup d'essai, et qui, parvenue à mettre au jour des publications dont le mérite est incontestable, doit s'attacher à faire de mieux en mieux, même au risque de faire moins vite. Au reste, le Raynaldo, de Mile Van Biervliet, est un de ces livres auquel le public fera bon accueil à cause de l'intérêt constant du récit qui soutient l'attention du lecteur.

Études philosophiques sur le Christianisme, par AUGUSTE NICOLAS, juge de paix, ancien avocat à la cour royale de Bordeaux. Bruxelles, chez M. Van der Borght, 1846, 1er volume in-8° de 554 pages.

[ocr errors]

Si les recommandations d'hommes compétents peuvent établir le succès d'un ouvrage, il en est peu qui obtiendront une vogue plus grande et aussi bien méritée que celui de M. Nicolas: Mgr. Donnet, archevêque de Bordeaux, lui a rendu publiquement le plus bel hommage auquel un auteur puisse aspirer; M. l'abbé Lacordaire l'a appelé « le livre le plus complet, le plus instructif, le » plus habile et le plus neuf qu'il ait lu en faveur de notre commune foi. » Quel que soit le mérite de ces témoignages, nous en avons un qui vaut mieux encore, c'est le livre lui-même, que l'on peut considérer comme un excellent tableau représentant la religion dans le véritable jour qui convient à notre époque.

Une première partie des Études sur le Christianisme contient, sous le titre de Preuves philosophiques, les arguments relatifs aux dogmes fondamentaux de Dieu, de l'âme et du culte; à la nécessité d'une première et d'une seconde révélation, et à la liaison de l'une avec l'autre par Moïse, qui tient le milieu entre Adam et Jésus-Christ. La deuxième partie contient sous le titre de Preuves intrinsèques, l'exposition de la doctrine promulguée par les deux révélations, et en fait ressortir la puissance et la beauté. La troisième partie, sous le titre de Preuves cxtrinsèques, s'arrête à Jésus-Christ, qui est déjà le fond de tout ee

qui précède, et en constate de plus près la divinité par le caractère même de sa personne et de sa vie, par la nature des Évangiles, par les prophéties, les miracles, l'établissement du Christianisme, son action sur le monde et sa perpétuité.

Voilà une esquisse rapide et bien incomplète de l'ouvrage de M. Nicolas, qui est un de ces livres qu'on peut lire, mais qu'on ne saurait analyser. Vu son grand mérite, nous espérons que l'éditeur n'aura pas à regretter d'en avoir publié une édition belge, dont le prix est beaucoup au-dessous de celui de l'édition française.

Réflexions sur le projet de traitement des officiers de santé de l'armée, présentées à la Représentation nationale.

Depuis plusieurs années on se plaint vivement de la fâcheuse position dans laquelle se trouvent les officiers de santé militaires, et hâtons-nous de le dire, jamais plaintes ne furent mieux fondées. Un projet de loi a été présenté à la législature par le prédécesseur du ministre de la guerre actuel pour faire cesser ces griefs; mais ce projet est très-incomplet, très-défectueux: presque toutes les chances d'avancement sont enlevées aux médecins de régiment et de bataillon, et on n'améliore guère leur position actuelle. Ce projet ne pourrait donc arrêter le découragement qui existe maintenant dans le service de santé militaire. C'est ce que démontre très-bien l'auteur des Réflexions en question. Espérons que M. le général Prisse, ministre actuel, saura remplir les lacunes, corriger les défauts du projet soumis aux Chambres et rendre au service la stabilité si nécessaire aux intérêts de l'armée, à la santé des soldats.

Essai sur l'histoire du droit français au moyen-âge, par M. CH. GIRAUD, membre de l'Institut.

Cette histoire offrait à l'auteur des difficultés d'autant plus grandes qu'il devait analyser, comparer, résumer tous les textes, toutes les coutumes, toutes les productions des jurisconsultes de l'antiquité et du moyen-âge. Comment expliquer sans cela les influences du principe romain sur toutes les parties de la législation française? sans cela eût-il été possible d'expliquer clairement les événements qui, en changeant les conditions morales de la société, ont également changé l'essence et la forme des lois qui la régissent? C'est ce que l'auteur a compris en sondant tous les replis du droit français au moyen-âge; en constatant en toutes choses l'influence des divers principes qui agitaient à cette époque la société française.

C'était là, il faut l'avouer, une lourde tâche; M. Giraud avait devant lui un champ immense et presque sans limites. L'exécution a-t-elle répondu à la pensée de l'auteur? M. Giraud a-t-il résolu le problème qu'il s'était proposé dès le début de son travail? Nous ne craignons pas de dire que l'ouvrage de M. Giraud est celui d'un jurisconsulte érudit, où la sagacité du jugement s'unit à un style simple et ferme. Sous le rapport de l'érudition, ce livre ne laisse rien à désirer. Dans cette grande variété de sujets, d'opinions, de juge

ments, plus d'un lecteur pourra se trouver en désaccord avec l'auteur; mais tout lecteur impartial admirera comme nous cette analyse patiente des textes, cette investigation laborieuse des faits et des coutumes. Tout cela est d'autant plus méritoire, que l'auteur a su éviter l'écueil où sont venus se briser la plupart de ceux qui ont écrit sur les origines du droit français : nous voulons parler de cette tendance des esprits éminents à tout ramener à un seul principe, causes et effets, à tout expliquer avec un seul fait; en un mot, à systématiser toutes choses. M. Giraud, et c'est là l'honneur de son intelligence, a échappé à cet excès de l'esprit : il a vu et observé avec indépendance, n'oubliant jamais, dans l'ardeur de ses conquêtes de légiste, de se défendre contre les tentations des systèmes.

Histoire de la peinture flamande et hollandaise, par M. HOUSSAYE. Paris, chez Hetzel.

M. Arsène Houssaye a entrepris d'écrire cette histoire, dont la première partie s'arrête à la renaissance. Nous y trouvons une savante introduction, l'histoire de Van Eyck, de Hemling, de Lucas de Leyde, de Shooreel et de Hemskerke. Dans cette première partie, nous assistons à la naissance de l'art en Flandre et en Hollande, à l'épanouissement de l'art primitif, à l'alliance de l'école du Nord et de l'école du Midi. Cet ouvrage, monumental par le format, manquait à l'histoire de l'art. Il sera accompagné de cent gravures sur cuivre, du plus beau travail.

« PreviousContinue »