Théâtre de Beaumarchais

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Firmin Didot frères, 1846 - 577 pages
 

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Popular passages

Page 396 - ... même quel est ce moi dont je m'occupe : un assemblage informe de parties inconnues; puis un chétif être imbécile; un petit animal folâtre; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre; maître ici, valet là, selon qu'il plaît à la fortune; ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux... avec délices! orateur selon le danger; poète par délassement; musicien par occasion; amoureux par folles bouffées, j'ai...
Page 394 - Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !... Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier ! Qu'avez-vous fait pour tant de biens ? Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus.
Page 213 - D'abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l'orage, pianissimo, murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et •piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est fait ; il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'œil.
Page 395 - Il ne me restait plus qu'à voler; je me fais banquier de pharaon a : alors, bonnes gens ! je soupe en ville, et les personnes dites comme il faut m'ouvrent poliment leur maison, en retenant pour elles les trois quarts du profit.
Page 194 - Sierra-Morena, l'Andalousie; accueilli dans une ville, emprisonné dans l'autre, et partout supérieur aux événements; loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là; aidant au bon temps ; supportant le mauvais; me moquant des sots , bravant les méchants ; riant de ma misère et faisant la barbe à tout le monde...
Page 280 - Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu'ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! je lui dirais... que les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'ya que les petits hommes qui redoutent les petits écrits.
Page 395 - Je reprends ma trousse et mon cuir anglais; puis, laissant la fumée aux sots qui s'en nourrissent et la honte au milieu du chemin, comme trop lourde à un piéton, je vais rasant de ville en ville , et je vis enfin sans souci.
Page 395 - Comment cela m'est-il arrivé? Pourquoi ces choses et non pas d'autres? Qui les a fixées sur ma tête? Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j'en sortirai sans le vouloir, je l'ai jonchée d'autant de fleurs que ma gaieté me l'a permis...
Page 193 - ... paru dans les meilleures dispositions pour moi. Mais les efforts de la cabale . . . LE COMTE Ah ! la cabale ! monsieur l'auteur tombé. FIGARO Tout comme un autre; pourquoi pas? Ils m'ont sifflé; mais si jamais je puis les rassembler . . . LE COMTE L'ennui te vengera bien d'eux? FIGARO Ah ! comme je leur en garde, morbleu ! LE COMTE Tu jures ! Sais-tu qu'on n'a que vingt-quatre heures au palais pour maudire ses juges? FIGARO On a vingt-quatre ans au théâtre; la vie est trop courte pour user...
Page 416 - Mère coupable, que tout homme qui n'est pas né un épouvantable méchant finit toujours par être bon quand l'âge des passions s'éloigne, et surtout quand il a goûté le bonheur si doux d'être père ! C'est le but moral de la pièce.

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