Ret. - St. Nijhoft 4-23-24 9817 CONTES ET VISIONS D'ORIENT LE POÈTE ET LE VIEILLARD Dialogue antique. A Monsieur JULES BRUNET. LE POÈTE. C'est non loin d'ici, près de la fontaine Kallirhoë, qu'hier, ô vieillard, je rencontrai ta fille Anyta qui t'apportait des fruits et je viens vers toi pour te répéter les paroles que, dans mon trouble, je lui adressai... O Fille d'Athènes aimée des Olympiens et des poètes, lui dis-je, tu es digne d'inspirer ceux qui de l'inerte matière dégagent des symboles immor tels ! Sous ton péplos, aux plis souples, je devine la Beauté vivante, car ton corps est un miracle des dieux... Je t'aime comme une musique divine et peutêtre es-tu Aphrodite Ourania, elle-même, descendue sur terre. Ta patrie ne peut se trouver que parmi les mondes qui gravitent dans l'espace cérulé et tu es à coup sûr pétrie d'éther et de lumière et non de la commune argile... |